Il l'avait encore fait ! La brigade des mœurs avait frappé de nouveau! Raph pesta quand il s'aperçut que sa planque où il cachait son alcool et ses cigarettes était vide. Léo, le shérif du repaire, venait d'effectuer une descente et de saisir son stock. Que cela fut l'œuvre de quelqu'un d'autre était impossible. Maitre Splinter n'entrait pas dans leur chambre, Donnie se fichait comme d'une guigne de ce que faisait Raphael et Mikey n'était pas assez suicidaire pour s'amuser à cacher les relaxants de Raph. Juste Léo était assez un arrogant enfoiré pour le faire. De plus, ce n'était pas comme si c'était la première fois, ni que Raph soit la première victime du gendarme Léonardo. Léo avait saisi la pipe à eau de Mikey et plusieurs fois des mangas pornographiques. De plus, il lui avait établi un quota de malbouffe. A Donnie, il avait confisqué il ne savait quelle drogue, qui gardait Donnie éveillé des nuits durant, ses hentais et rationné son café.

Ses frères avaient plié l'échine et subi la loi de la prohibition de Léo, mais cet emmerdeur se fourrait les doigts dans l'œil s'il pensait que Raph allait, encore, se laisser faire. Dans le dernier mois, c'était la neuvième fois et Raph devenait dangereusement irrité.

Le dictateur de la pureté étant absent, Raph décida de se venger. Mais tout d'abord, il allait récupérer son bien qui devait être dissimulé sous son matelas ou dans son armoire. Ensuite, en fouillant dans la chambre de Léo, il trouverait peut-être lui aussi quelque chose à utiliser contre Léo pour lui apprendre à ne plus fouiller dans ses affaires.

Il entra, surpris que la porte ne soit même pas verrouillée. Léo était vraiment le pire des prétentieux. Il comptait de toute évidence sur le « respect » que ses frères avaient pour son autorité, pour assurer son intimité. Raph ria tout bas. Il n'était pas un lèche-bottes. C'était trop facile.

La chambre impeccable lui donna envie de simplement foutre le bordel à la recherche de sa bière et de ses cigarettes. Mais il préféra une approche plus subtile. Tout en cherchant ses effets personnels, il se demanda ce qu'il pouvait confisquer à Léo. Ses chandelles de méditation ? Son encens ? Son thé ? Son traité de l'art de la guerre ? Le mec devait vraiment se trouver des passe-temps moins ennuyeux ! Léo était si prévisible et insipide, se disait Raph lorsqu'en ouvrant l'armoire de Léo, il trouva tout en bas, une boite, d'un volume assez important.

« Ah ah ! Trouvé ! »

Il ouvrit la boite, se figurant que monsieur le proviseur il gardait ses saisies. Quelle ne fut pas son effarement de ne trouver rien de tel. Dans la boite, il vit premièrement un godemiché bleu. Des entraves, des cordes, du ruban adhésif, un bâillon, des trucs qu'il avait déjà vu dans une revue porno qui donnait des chocs électriques, des anneaux, des dvds aux noms évocateurs comme « Cockminator », du lubrifiant…Raph avait les yeux exorbités. À lequel de ses frères Léo avait raflé cet inventaire de boutique érotique ? Car il n'y avait sous aucune condition la possibilité que cela puisse appartenir à son grand frère. Puis, il vit le costume : tout en lanière de cuir et de métal et en toute lettre, au dos du costume les mots « Master Leo » enlevant ainsi tout doute concernant le propriétaire de cette impressionnante collection. Une immense chaleur envahit Raphael, dont il ne connaissait absolument pas l'origine. Il se convainquit que cela était dû à l'excitation de sa découverte. Il ne pouvait attendre d'en parler à Don et à Mikey, afin de pouvoir se moquer du pur et droit Léo.

« Pourquoi a-t-il tout ça pour commencer ? Ce n'est pas comme s'il avait un partenaire avec qui s'amuser ! Il s'électrocute et s'attache lui-même ? » Raph ricana : il donnerait cher pour voir cela.

Il découvrit en dessous de tout un paquet consciencieusement emballé nommé « Kinky Kitty kit, pour dresser votre minet préféré » Il l'ouvrit et son sourire mourut sur ses lèvres. A l'intérieur se trouvait d'autres objets sexuels du même acabit fétichiste. Un masque de chat, des menottes à imprimés félin, un fouet de type chat à neuf queues, et un collier rattaché à une laisse. Ce n'est pas la nature des objets qui troublait Raphael, mais leur couleur. Tout était rouge écarlate. Il referma le tout précipitamment et sorti en trombe, oubliant totalement la raison pour laquelle il était venu.

Raphael fut bien obligé de sortir de sa chambre, quatre heures plus tard, pour passer à table. Il n'avait cessé de se demander si le tout n'était pas seulement une des machinations de Léo ? Un jeu psychologique pour affaiblir le moral de l'adversaire ? Il sentait le collier se resserrer sur son cou, l'empêchant de respirer, alors qu'une poignée de fer tirait sur la laisse, le soumettant, tandis que son frère, derrière lui… Nauséeux, nerveux il renversa son soda une minute après s'être assis. Quand Léo s'offrit pour lui en chercher un autre, il répondit qu'il n'avait pas soif, en évitant le regard de son frère.

-Raph ? Est-ce que tu me boudes pour ta bière et tes cigarettes ? Inutile de les chercher. J'ai tout jeté dans la cuve de réservoir. Je ne sais quand tu vas apprendre ta leçon ! Je ne veux pas de cela ici. La prochaine fois, je vais devoir pousser la punition plus loin, morigéna Léo.

Maté, le cœur au bord des lèvres, Raph hocha la tête. Il venait d'éprouver un tout nouveau respect pour Léonardo et il ne lui désobéirait plus jamais.

La chaleur dans son bas-ventre apparut à nouveau et Raph cligna des yeux, ne parvenant pas à chasser l'image de l'ensemble félin.

Ou peut-être que oui. Juste pour savoir quelle genre de punition avait Léo en tête pour dresser son vilain minet.