Titre : Mea culpa

Auteur : Liam63

E-mail :

Base : Gundam Wing

Disclaimer : L'univers de Gundam Wing n'est pas à moi.

Genre : Yaoi, Romance.

Couple : Quatre et Wufei.

Cette nouvelle fic ne devait faire qu'un chapitre mais je suis incapable de faire court elle en comptera donc trois je pense. J'espère que vous l'aimerez. Je ne sais pas à quelle cadence elle sera éditée mais j'essaierai de ne pas vous faire attendre trop longtemps. Enfin si elle vous intéresse naturellement. Voilà, je vous souhaite une bonne lecture et un bon week-end.

Mea culpa

Heero, assit sur une chaise en plastique bleu, examina ses compagnons pour se faire une idée de leur état d'esprit. Trowa se tenait appuyé contre le mur, près de la porte. Sa posture pouvait paraître nonchalante aux yeux d'un inconnu, mais il était tendu, et peut-être même en colère. Duo marchait de long en large, aussi silencieusement qu'il le pouvait pour ne pas déranger le malade. Quatre s'était assis au bord du lit, juste d'une fesse, comme s'il craignait par son unique présence de faire encore plus de mal au Chinois. Et Wufei... Wufei était sous calmants depuis la nouvelle. Heero, lui, se sentait amer et furieux. Responsable aussi. C'était lui qui avait mis en place tous les paramètres de la mission, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle était un échec monumental. Encore maintenant, il ne comprenait pas comment les choses avaient pu déraper à ce point. Pourquoi une simple réserve était-elle remplis de soldats et d'Ariès ? Ce devait être une base quasiment désaffectée, servant à entreposer des fournitures militaires sans intérêt guerrier, aucune arme de pointe. D'ailleurs, ils n'avaient rien trouvé en dehors d'une armada pour les piéger. La première idée qui lui venait à l'esprit était bien entendu la trahison. Quelqu'un avait prévenu l'ennemi. Leur mission consistait à apporter leur appui aux rebelles de la région qui souhaitaient s'emparer de nourriture, de vêtements, de couvertures et de médicaments. Depuis quelques mois, les pilotes avaient reçu pour consigne de renforcer la résistance en aidant les rebelles à acquérir ce dont ils manquaient le plus, et en étudiant leur structure militaire afin de les conseiller. Les professeurs pensaient qu'il était finalement préférable de garder une cohésion au sein de la résistance, qui poursuivit par Romfeller, commençait à s'épuiser faute de matériel de base et de nourriture nécessaires à leur survit quotidienne. Les soldats étendaient leur empire sur les populations en leur inspirant la peur. Quiconque aidait les rebelles était passible de prison, voir dans les cas extrêmes, de la peine de mort. Les résistants de tous les pays et des colonies préféraient se débrouiller comme ils le pouvait. Ici, en Ecosse, les gboys avaient été très impressionné par leur volonté et leur courage, c'était d'excellents guerriers, même si au départ ils étaient avocats, ouvriers, étudiants, médecins, artisans... Ils étaient les dignes héritiers de William Wallace. Eux aussi étaient prêts à tout risquer au nom de la liberté.

La porte s'ouvrit brusquement sur Sally et sur un autre homme que les garçons ne connaissaient pas. Il était grand, très mince, avec des cheveux argentés. Son visage présentait quelques rides, mais il était difficile de lui donner un âge avec précision. Il semblait plutôt distant, voir antipathique. Avant d'avoir eu le temps de faire un pas dans la chambre il se retrouva avec quatre flingues sous le nez, cela ne sembla pas l'ébranler outre mesure.

- Calmez-vous, intervint la jeune femme. C'est... mon père. C'est lui qui a fait admettre Wufei ici.

Les jeunes hommes furent un peu étonnés par la nouvelle mais sans plus. Si les événements avaient été autres, Duo aurait sûrement plaisanté sur le fait que Sally se décide à présenter Wufei à ses parents, mais voilà, aujourd'hui il n'avait aucune envie de rigoler. Mais alors vraiment aucune.

- Et on peut savoir pourquoi il n'est pas venu l'examiner plutôt ? demanda-t-il avec une pointe de reproche.

C'était en effet Sally qui s'était occupé des premiers soins et qui avait décrété que Wufei devait aller à l'hôpital pour des examens approfondis, puis enfin qu'il devait voir le professeur machin truc. Mais depuis ils étaient seuls dans cette chambre, constamment sur le qui-vive et attendant les résultats des examens, qu'une infirmière, une résistante, avait fait passer au chinois.

- Parce que j'avais une opération très délicate jeune homme. Et je vous prierais de bien vouloir cessez de m'agiter cette arme sous le nez, c'est très déplaisant.

Le jeune arabe fut le premier à ranger son arme, puis il vint poser sa main sur l'avant-bras de Heero.

- S'il te plaît.

Heero se contenta de baisser la sienne à son tour.

- Père de Sally ou pas, au moindre mouvement suspect je vous abats c'est clair ?

- Limpide.

- Qu'a-t-il exactement ? interrogea Trowa.

- Est-ce qu'il pourra remarcher ? précisa Quatre.

- C'est difficile à dire à ce stade... Le coup de barre de fer qu'il a reçu dans le dos a engendré un œdème au niveau de la colonne. Il est possible que celui-ci se résorbe de lui-même. Dans le cas contraire nous envisagerons une opération, mais les opérations du dos sont toujours délicates et sans assurance quant au résultat. La meilleure chose à faire actuellement, c'est attendre.

- Très bien. Dans ce cas il peut attendre ailleurs, affirma Heero d'une voix sans émotion.

Sally sursauta.

- Non, Heero, tu ne te rends pas compte... C'est très grave ce qu'il a, il a besoin de rester à l'hôpital.

- Hors de question. Nous ne devrions même pas être ici. Nous devons le transporter dans un endroit plus sûr.

- Le transport pourrait lui faire énormément de mal !

- Nous n'avons pas le choix. Et tu le sais très bien.

Ne trouvant aucun appui chez les gboys elle se tourna vers son père.

- Explique leurs...

- Je suis désolé, Sally, mais je pense qu'ils prennent la décision la plus raisonnable étant données les circonstances. J'ai fait admettre ce jeune homme sous un faux nom, mais nous ne sommes pas à l'abris d'une fuite. De plus, leur présence met l'hôpital et son personnel en danger.

- Papa...

- Sois lucide, Sally. Ne te laisse pas aveugler par tes émotions. Pense à ce qui se passerait si ces jeunes gens étaient arrêtés. Je ne crois pas qu'une incarcération serait plus bénéfique à la santé de ton ami. En prenant des précautions, il est tout à fait possible de le transporter.

- En temps normal... insista la jeune femme.

- Oui, mais nous ne sommes pas en temps normal, coupa Trowa. Nous sommes en guerre.

- Très bien, repris le professeur. Vous n'aurez qu'à emprunter une ambulance cette nuit. Nous ne déclarerons le vol que demain. Étant donné que c'est un véhicule voyant, il faut que d'ici demain vous ayez transporté votre ami en sécurité, et abandonné l'ambulance aussi loin que possible du lieu choisit pour vous cacher. Je vais aussi vous fournir le matériel et les médicaments nécessaire à ses soins. Pendant que je m'occupe de cela, Sally va vous expliquer comment les administrer. Pour l'instant c'est tout ce que je peux, et accepte, de faire pour vous.

- C'est déjà énorme. Nous vous remercions, murmura Quatre.


Trouver un endroit sûr et fonctionnel ne fut pas une chose aisée, mais Heero parvint tout de même à le faire. C'était une vieille maison en pierres, située dans une vallée, où peu de gens s'aventuraient à cause de son éloignement. Elle ne possédait que deux chambres, une salle de bain et une grande pièce qui faisait à la fois office de cuisine, de salon et de salle à manger. L'habitation ressemblait davantage à un pavillon de chasse qu'à une villa. Elle offrait un confort sommaire mais suffisant pour y demeurer plusieurs jours. Ils évitaient de sortir pour limiter les rencontres et avaient décidé qu'un seul d'entre eux se rendrait régulièrement en ville pour faire des courses. Duo avait été choisi. À chaque sortie, il dissimulerait sa natte dans un soucis de discrétion. Tour à tour, ils s'occupaient du ménage, de la cuisine et de Wufei. Celui-ci vivait très mal son handicap. Il était d'une humeur de chien. De chien enragé. Il passait sans préavis de l'agression verbale au mutisme le plus total. Sa paralysie des membres inférieures était une épreuve, pour lui, mais aussi pour ses amis. Ils essayaient de faire preuve de patience comprenant à quel point une telle situation devait être frustrante et humiliante, mais ce n'était guère facile tant l'asiatique était désagréable, comme s'il souhaitait les pousser à bout dans l'espoir que l'un d'eux l'achève. Cela ne faisait que deux jours, et déjà tout le monde semblait à bout de nerf. Pour la première fois depuis leur installation, c'était au tour de Quatre d'apporter son déjeuner au malade. Trowa et Heero espéraient qu'il saurait apaiser le chinois. Seulement aucun d'eux ne savait ce qui s'était réellement passé à la base, et dès que le jeune homme pénétra dans la chambre, Wufei le fusilla du regard.

- Fou le camp d'ici Winner !

- Wufei... Je...

- Ta gueule !

L'asiatique saisit un livre sur sa table de chevet et le lui jeta à la figure. En l'évitant, Quatre ne put maintenir le plateau en équilibre, et celui-ci se répandit sur le sol.

- Je hais les faibles, les lâches et les pleurnichards ! Je ne veux plus jamais te voir dans cette pièce, tu m'entends ? Tu n'es qu'un ignoble traître ! Je te maudis Winner ! Même une onna est plus digne de combattre que toi !

Et finalement, c'est tout le contenu de la table de chevet que Wufei lui jeta à la figure, accompagné de diverses imprécations en chinois. Quatre sorti en courant, bousculant les autres attirés par le bruit. Il s'enferma dans la chambre qu'il partageait en alternance avec Duo, Trowa et Heero. Ils ne le revirent plus de la journée malgré leur insistance. Duo nettoya le sol et Heero remonta un autre plateau que Wufei négligea avec une obstination qui aurait fait rougir de honte une mule. Au bout de quelques minutes, Heero se leva et saisit le plateau un peu violemment. Sous cette brusque impulsion un peu de potage déborda de l'assiette.

- Après tout, fais comme tu veux. Tu souhaites te laisser mourir de faim ? Libre à toi, moi je m'en fou ! Je ne croyais pas qu'un jour je te verrai refuser un combat. J'avais du respect pour toi, Wufei. Et regarde-toi ! Tu es pathétique. T'en as pas marre de t'apitoyer sur toi même ?

- J'aimerais bien te voir à ma place. Qu'est-ce que tu éprouverais, toi, si du jour au lendemain tu n'étais même plus capable de te laver et d'aller aux toilettes tout seul ? J'ai l'impression que l'on m'a arraché jusqu'à la plus petite parcelle de dignité et d'honneur.

- Ce n'est pas le cas. Par contre, il n'y a aucun honneur à se laisser mourir de faim pour fuir une situation effrayante. Et aucune dignité dans le fait de passer sa colère sur les autres.

Heero s'apprêta à quitter la chambre mais stoppa sur le pas de la porte.

- Que s'est-il passé avec Winner ?

- Tu n'as qu'à lui poser la question.

Heero referma doucement le battant puis se tourna vers Duo qui l'attendait dans le couloir.

- Tu ne crois pas que tu as été un peu dur ?

- Hn.

- Ho ! je vois, tu as tellement parlé durant ces cinq dernières minutes qu'à partir de maintenant tu vas t'économiser pendant les six prochaines semaines.

- Baka.

Ils retournèrent au salon, en silence, chacun plongé dans ses pensées. Trowa, qui lisait un magazine animalier en les attendant, les fixa dès leur apparition.

- De toute évidence, Quatre ne pourra pas s'occuper de Wufei cette nuit. Par conséquent nous sautons son tour, c'est toi Duo qui le fera.

C'était l'organisation dont ils avaient décidé dès le départ. Un dormait aux côtés de wufei, au cas où il aurait besoin de quelque chose, deux dormaient dans la chambre libre, et le quatrième prenait le canapé. Ils alternaient afin que chacun puisse vraiment se reposer dans un lit confortable.

Heero regarda Duo, puis Trowa.

- Est-ce que l'un de vous sait ce qui se passe entre Chang et Winner ?

Trowa secoua la tête de gauche à droite mais Duo se contenta de baisser la sienne.

- Duo, je veux ton rapport.

- Ben... Je ne sais pas...

- C'est un ordre.

- Si c'est un ordre c'est différent, répondit-il avec un air particulièrement goguenard et un regard qui criaient "cause toujours !".

- Vous n'allez pas recommencer tous les deux ! soupira le français. On dirait un vieux couple.

Les deux concernés détournèrent les yeux, visiblement gênés. Trowa fronça les sourcils en se demandant si certains événements ne lui avaient pas échappé. Au bout d'un instant de réflexion, il décida que ce n'était pas ses oignons.

- Duo, je crois que Heero a raison, il est préférable que nous connaissions la situation avec précision.

Duo hésita, pesa le pour et le contre, puis se décida. Après tout, Quatre ne lui avait pas demandé de garder le secret.

- OK. Lorsqu'ils ont voulu fuir par le hangar avec les médicaments, ils se sont trouvés confronté à plusieurs soldats. Ils croyaient les avoir tous descendus, mais alors que wufei était baissé sous le capot d'une vieille jeep en panne, dans l'espoir de la faire démarrer pour se sortir de ce guêpier, un jeune homme, qui jusque-là était resté dissimulé derrière un pilier, s'est dressé derrière lui avec une barre d'acier. Quatre a levé son arme bien sûr, mais au moment de tirer, il a reconnu un ami d'enfance et il a hésité. L'autre par contre n'a pas hésité et le temps que Quatre et Wufei réagissent, ce dernier avait pris un mauvais coup. Un seul, mais qui a abouti à la situation que nous connaissons. Ça aurait pu être bénin, mais il faut croire que ce jour-là, notre dragon n'était pas en veine. Quoiqu'il en soit, Wufei reproche à Quatre de ne pas l'avoir couvert comme il aurait dû. C'était un soldat de Oz, il aurait dû tirer, ami ou pas. Quatre et Wufei s'étaient déjà attrapé dans le camp rebelle.

- Il nous manquait plus que ça ! commenta Trowa.

- Tu aurais pu nous prévenir.

- Vous ne m'avez rien demandé, conclut Duo, avec la plus parfaite mauvaise foi.

- Comment on aurait pu, baka ?

Trowa retourna à la vie passionnante des mouflons laissant ses deux amis à leur dispute conjugale.


Cinq jours plus tard

Ils n'auraient pas cru cela possible, mais les jours qui suivirent furent pires que les premiers. Wufei acceptait de se nourrir, mais son caractère ne s'améliorait pas pour autant, du chien enragé il était passé au dragon qui a une écharde dans l'œil. S'il apercevait, ne serait-ce qu'un petit épi blond, il devenait furibard. Quatre, quant à lui, errait dans la maison comme une âme en peine. Non seulement il avait tout de même dû abattre son ami d'enfance, mais en sus, Wufei le haïssait et le méprisait. S'il pouvait supporter de n'être qu'un ami pour wufei, il ne supportait pas du tout sa haine et son rejet total. Du coup, Heero, Duo et Trowa se retrouvaient avec deux dépressifs sur les bras. Un, ronchon au possible, et l'autre, amorphe comme s'il passait ses journées à fumer des joints. La seule chose qui les rassurait, c'était la certitude que la seule herbe disponible dans le coin était celle du jardin, et ils doutaient fortement que l'on puisse se shooter au chardon sauvage.

Un matin, Heero profita de ce que son amant était encore un peu endormi, pour lui suggérer de parler à 05 et 04, puisqu'il était le plus disert. Comme d'habitude, Duo lui répondit "ouais, ouais" sans avoir compris un traître mot. De toute évidence dans l'histoire il n'y avait pas que le mot qui était traître. Et après ce coup bas, Heero fit ceinture pendant une semaine. Pauvre consolation pour notre américain injustement abusé.

Dans son opération thérapie, Duo connu un échec retentissant. Quatre l'écouta et acquiesça lorsque l'américain lui dit que tout s'arrangerait, mais il fut bien vite évident que l'arabe n'en croyait rien. Il faisait semblant, ce qui aux yeux des autres était encore pire. Quant à Wufei, il envoya son ami se faire voir ailleurs avec un vocabulaire des plus fleuri, où les grecs tenaient une place importante. Il ne voulait pas entendre parler de Quatre, et encore moins des sentiments que celui-ci éprouvait à son égard. Malheureusement pour ce pauvre Quatre, cet amour qu'il croyait secret était en fait un secret de polichinelle. Même Trowa était au courant, et pourtant, Dieu sait, s'il vivait en marge des autres les trois quarts du temps. Wufei n'avait pu faire autrement que de s'en rendre compte. Il avait surpris un ou deux regards qui ne laissait aucune ambiguïté sur ce que l'arabe rêvait de faire avec lui. Il le croisait souvent lorsqu'il pratiquait ses exercices, torse nu. De plus, le jeune homme était entré plus d'une fois dans la salle de bain par erreur, et fait inexplicable, dans ces moments-là, c'était toujours Wufei qui prenait sa douche. Évidemment, il aurait pu fermer la porte ou faire ses exercices plus loin, mais c'était des points sur lesquels le Chinois refusait de s'attarder. Il n'était pas attiré par les garçons et ne le serait jamais. C'était un fait indiscutable.

À suivre.

Pour ceux qui se poseraient la question Sally ne porte pas le même nom que son père.