Un one shot sur le siege de Minas Tirith ecrit pour un concours sur le forum ou je suis. J'en suis assez fiere alors je le met ici au cas ou des gens viennent encore lire (et mettre des reviews)...
Je vois
d'en haut les rangs de cavaliers se former. Les Eorlingas s'apprêtent
a charger les Suderons. Theoden, leur roi, les guide, l'épée
au clair. Puis tous se confondent en une mêlée
sanglante. les pertes sont importantes de part et d'autre mais l'un
des fils du roi, bien que blessé, parvient a atteindre le chef
des Suderons et le tue. C'est alors la débandade. Ces idiots
ne savent plus qui suivre, ils sont perdus. On ne peut vraiment pas
compter sur les hommes ! Je les laisse encore se débrouiller
un peu seul puis, las d'assister à un tel spectacle, je
descend des airs. Ma vue les fait fuir encore plus rapidement.
Le
cheval de Theoden se cabre et refuse d'obéir. Il s'écroule
ensuite, atteint par une flèche tirée d'on ne sait où.
Peu importe, ma monture fond sur le cheval et s'apprête à
le dévorer. Je l'en empêche. Le roi est coincé
sous le cheval et ne peut plus m'échapper.
Je le menace de
ma masse d'armes mais cet idiot refuse de se soumettre à
l'évidence. Malgré tous les hommes qu'il a perdu, il
croit encore pouvoir résister. L'un des survivants pleure sa
mort avant même que je ne le tue !
Mais ce soldat éploré
me fait l'affront de m'adresser la parole. Il me traite de bête
immonde, moi, qui a toujours servi le Seigneur Noir avec
déférence.
Je lui répond alors. Je n'aime pas
parler, encore moins à des humains. Ca me fait mal. Mais je ne
peux rester là sans rien dire, face à cet humain qui se
croit fort.
"Ne t'interpose pas entre un Nazgûl et sa proie, ou bien il te tuera aussi !"
Je vois une
lueur d'effroi qui brille dans ses yeux, cette petite flamme que la
peur allume toujours chez les êtres faibles, celle-la même
que l'on retrouve dans les yeux d'un lapin menacé par un
renard. Mais, curieusement, elle disparaît et toute peur semble
avoir disparu de son esprit. Ce jeune impudent pose alors la main sur
sa garde et dégaine son épée.
J'aime le bruit
de la lame en métal qui frôle le fourreau.
Il ose me
menacer. Il se targue de pouvoir faire changer les choses. Il se
croit capable de m'empêcher de tuer un vulgaire humain qui a
déjà un pied dans la tombe.
"Aucun homme ne peut se dresser contre moi, misérable!"
Il
rit. Cet homme est fou! La peur l'a dépossédé de
toute raison. Il rit, alors qu'il se trouve a deux mètres d'un
serviteur de l'anneau.
Je déteste ce son, il m'écorche
les oreilles. Ma monture le sent et pousse un cri strident.
L'homme
reprend la parole.
"Je ne suis pas un homme, je suis une femme. La nièce du parent et seigneur contre lequel tu ose te dresser. Va t'en car je te frappe si tu le touches!"
Et
elle rigole encore.
Je ne sais trop quoi dire. C'est en fait la
première fois que quelqu'un refuse de se soumettre à ma
volonté.
Ma monture rugit encore et regarde cet humain d'un
oeil affamé. Quant à moi, je reste là, indécis.
L'assurance de cette femme me fait douter de mon immortalité.
Plongé
dans mes réflexions je ne pense plus a dominer ma monture qui
s'envole et se pose sur la femme, toutes griffes dehors. Quand je
reviens à moi, sa tête gît à quelques pas
de son corps, tranchée par la lame de cet humain. Je descend a
terre, furieux, et lance un dernier cri de rage, ma masse d'armes
brandie vers mon ennemi.
Je fend son bouclier et elle tombe à
genoux. Son bras est sans doute cassé mais une force étrange
l'a protégée, amoindrissant ma puissance. Je me penche
au dessus d'elle pour lui asséner un coup mortel mais je sens
une profonde douleur me traverser. Je tombe en avant et rate encore
ma cible.
Et, alors que je ne peux plus bouger, elle se relève
et enfonce son épée dans les profondeurs de mon
manteau. L'arme vole en éclats dans un nuage d'étincelles
et je m'effondre.
Ma couronne tombe et roule au loin.
J'ai
l'impression de m'envoler, je ne contrôle plus rien. Furieux,
je pousse un ultime rugissement qui se confond peu à peu avec
le souffle du vent dans les nuages.
Je ne verrais pas la fin de
cette bataille. Je n'assisterais pas à la victoire de mon
Seigneur. J'ai failli. Mon maître m'a renié et je ne
suis plus à présent qu'un souvenir noir et inutile.
