Rating : M
Catégorie : Surnaturel, Romance.
Disclaimer : Bien entendu, les personnages utilisés dans cette histoire ne m'appartiennent pas. Si c'était le cas, Ron serait mon esclave (oui juste esclave, même pas esclave sexuel haha) et Ppoiyo irait à ma place lors de mes examens, au moins avec lui j'aurai de bonnes notes...
Bonjour à tous ! Je suis Nemeseia, une petite nouvelle sur fanfiction et je vous propose aujourd'hui ma toute première fic. J'espère qu'elle vous plaira et que vous apprécierez la lecture de cette fic !
Je vous souhaite donc une bonne lecture et n'hésitez pas à laisser des reviews ça encourage plus qu'on ne le croit l'auteur ! ;)
Toilet Neko
Chapitre 1 - Maneki-neko enchanté
L'heure où la sonnerie libératrice envahit les lieux résonna dans tout leur lycée domicilié en plein centre de Tokyo. Ainsi pendant qu'une centaine de lycéens se précipitaient à l'extérieur de leur établissement scolaire, les élèves plus sérieux eux attendaient que leurs camarades sortent de la salle de classe pour aller demander quelques explications à leur professeur rangeant ses affaires tranquillement. La période des examens finaux approchait à grands pas et tandis que plusieurs lycéens s'amusaient à faire la fête et oubliaient leurs livres de cours dans leur sac ou dans leur chambre, lui préférait travailler jusqu'à la dernière minute pour exceller le jour de ses épreuves et s'assurer une place dans sa prochaine université qui prenait sur dossier et était extrêmement exigeante. Le droit à l'erreur n'était pas permis et il détestait échouer. Il était comme ça, exigeant envers lui-même, repoussant ses limites jusqu'à s'écrouler par le manque de sommeil ou encore être sorti de force de sa chambre pour aller s'alimenter correctement et non pas se nourrir de quelques biscuits chipés à la va vite pendant toute la journée, des semaines mêmes.
« Monsieur, excusez-moi mais pouvez-vous encore m'expliquer le dernier calcul ? Je ne trouve pas le même résultat que vous… »
Les yeux noisettes de son professeur quittèrent sa mallette pour l'observer lui, remontant un instant ses lunettes sur son nez tout en se redressant. Il se tourna toutefois vers le tableau où figurait toujours le dernier problème qu'il avait marqué à la craie et n'avait pas encore eu le temps d'effacer. En bon enseignant et sachant d'avance qu'il n'arrivait pas à faire partir son élève sans la moindre explication, il soupira avant de se mettre à l'œuvre.
Dans les couloirs maintenant vides du lycée, un jeune homme en uniforme marchait en direction d'une salle de classe particulière où il était assuré d'y trouver son ami resté pour des heures supplémentaires, entraînant avec lui son professeur bien malgré celui-ci. Le lycéen aux longs cheveux bruns coiffé en une longue natte allant jusqu'en dessous de son épaule gauche où elle reposait, explora les lieux de ses yeux turquoise à la recherche de son colocataire et ami depuis la plus tendre enfance.
En période de préparation d'examens, il savait à quel point son ami pouvait être pesant et agaçant. C'était donc de son devoir de libérer les victimes de cet être qui désirait tout comprendre et savoir sur le bout des doigts. Il arrivait parfois à son colocataire d'aller en cours malgré une fièvre écrasante qui normalement aurait assommé n'importe quel élève même remplit de bonne volonté, étant aussi capable de venir au lycée avec les deux jambes emplâtrées ou encore à l'article de la mort. Matsuda Ppoiyo n'avait jamais manqué un jour de cours de toute sa vie d'élève, au risque de contaminer toute sa classe.
« Donc si tu calcules ce terme avec celui-ci, normalement tu devrais obtenir ce résultat, expliqua à nouveau le professeur en encerclant les dits calculs avec sa craie blanche.
— Oh oui, en effet. » Dit le bleuté en notant les informations sur son cahier.
L'air concentré de Ppoiyo amusa le brun maintenant appuyé contre l'embrassure de la porte, ses bras croisés contre son torse et un faible sourire étiré sur son visage finement tracé. Ppoiyo était vraiment une personne qui adorait apprendre et découvrir de nouvelles choses, de nouvelles manières de procéder, et ne reculait devant rien avant de savoir les reproduire. Ses yeux vermeils allaient de l'avant, ne fuyant aucune situation et restant concentrés sur son but premier : celui de réussir parfaitement ses études avec à la ligne d'arrivée un bulletin touchant du bout des doigts la perfection. Il était aussi très amusant de le voir pester dans sa chambre quand il ne comprenait pas une formule et se triturer le cuir chevelu, se balançant dangereusement sur sa chaise et pestant contre les scientifiques qui avaient inventés cette problématique.
« Je souhaiterai aussi que vous me réexpliquiez ce problème d'hier qui m'a…
— Ppoiyo, nous devrions rentrer avant qu'il ne fasse nuit. » L'interrompit-il suavement.
Aussitôt, le regard carmin de son ami vint le fusiller sur place pour ainsi le déranger en pleine conversation, le professeur étant toutefois d'un tout autre avis et lui souriant discrètement pour le remercier. Sans se faire prier, l'enseignant referma donc sa mallette et descendit de l'estrade où était posé son bureau ainsi que le tableau accroché contre le mur derrière lui, saluant ensuite les deux lycéens avant de s'engouffrer dans les couloirs pour rejoindre sa voiture au parking et enfin rentrer chez lui.
Soupirant pour un peu relâcher de sa contrariété d'être ainsi dérangé par son ami, Ppoiyo retourna à sa place au milieu de la salle pour ranger ses affaires et se diriger vers lui afin de sortir à son tour et se mettre en direction de leur appartement. Ils sortirent ainsi tous les deux de leur établissement scolaire, se retrouvant dans la cour où se trouvaient encore quelques élèves discutant autour du parking réservé aux vélos ou encore devant le portail.
A leur sortie, Ppoiyo sentit l'ambiance autour d'eux changer et tous ces regards se diriger sur leurs personnes, tous les fixant avec cette insistance malsaine, comme s'ils essayaient de les déshabiller du regard. Ppoiyo ne comprenait pas pourquoi à chaque fois qu'il se trouvait dehors, hors du lycée et à la portée de tous, les personnes de la gente féminine l'entourant l'observaient attentivement, bégayant quand elles avaient le courage de venir lui adresser la parole et le visage aussi rouge qu'une tomate. Popularité ? Ppoiyo n'y croyait pas car après tout, il ne traînait sûrement pas avec les joueurs de leur lycée, donc les garçons normalement populaires auprès des lycéennes, et ne faisait absolument rien pour attirer les faveurs de celles-ci. Serais-ce dans ce cas Ron qui serait populaire, puisqu'il n'acceptait la compagnie que du jeune homme à ses côtés ? Non, ce ne pouvait pas être non plus le cas puisque les filles se moquaient souvent de lui en le surnommant chienchien à son maître vu que Ron écoutait tous ses moindres désirs et essayait de les satisfaire du mieux possible. Ppoiyo ne comprenait donc pas pourquoi ils attiraient ainsi l'attention ; il n'était pas le seul du lycée à avoir naturellement les yeux rouges ou encore à avoir des cheveux sortant de l'ordinaire, un lycéen avait bien les cheveux d'un turquoise tape à l'œil tandis qu'un autre les avait roses.
C'était ennuyeux.
« Ppoiyo ! Ron ! Attendez-moi ! » Héla une voix derrière eux.
Aussitôt, les deux jeunes hommes se retournèrent pour voir un de leur camarade, tout comme eux en uniforme avec en plus une veste en cuir rouge qu'il avait mis à la fin des cours, dévaler les quelques marches qui le séparait d'eux. Un jeune homme aussi grand que Ron qui le dépassait d'une tête, des cheveux bruns où une mèche recouvrait une partie de son œil droit tandis que l'arrière était coiffé en piques grâce à du gel. La cravate de son uniforme avait été retirée et sa chemise noire déboutonnée pour laisser apparaître la partie supérieure de son torse, s'étant mis à l'aise pendant son heure de colle qui l'avait retenu entre ces murs.
Ppoiyo regarda un instant Ron à sa gauche, sachant que Meito était venu pour lui parler et non pour prendre de ses nouvelles.
« Tu fais quelque chose ce soir ? Akaito et Neru font une petite soirée et ils m'ont demandé de t'inviter, expliqua le brun à son ami.
— Désolé Meito, mais les examens approchent et je comptais réviser, réfuta gentiment Ron en souriant.
— Heh !? C'est une blague, hein ? Toi réviser ? Allez viens, laisse pas Ppoiyo déteindre sur toi ! »
Le bleuté ne releva pas le pic, préférant lever les yeux au ciel tout en se retournant pour entamer le chemin de retour pour l'appartement. Il n'arrivait pas à supporter Meito plus de cinq minutes ; l'attitude de plaisantin de celui-ci lui tapait sur le système en plus de son manque de sérieux dans n'importe quelle situation. Ppoiyo était même certain que Meito n'allait pas réviser pour les prochains examens qui étaient pourtant essentiels pour l'année prochaine.
Il disparut ainsi en tournant à gauche après le portail, n'attendant pas Ron et voulant s'éloigner le plus rapidement possible de Meito avant de commettre un meurtre. Il avait mieux à faire que porter attention à cet énergumène et devait encore passer la soirée à réviser tous les thèmes travaillés au court de l'année avec ses professeurs.
Maintenant seuls, les lycéens qui étaient restés auparavant ayant finalement disparus, Meito se rapprocha bien trop de Ron pour ne pas être suspect. Le jeune homme se pencha pour diriger facilement ses lèvres à l'oreille de son ami bien fêtard en temps normal.
« Allez, viens. Leur appartement a de nombreuses chambres… »
Sa voix plus sensuelle qu'à l'accoutumé, son souffle le chatouillant, Ron devina sans problème le plan qu'avait mis en route Meito pour le faire céder. Ses yeux turquoise fusillèrent alors ceux noisette de son vis-à-vis tout en se décalant rapidement, plaquant sa main sur son oreille frissonnante. Sa réaction amusa Meito puisque celui-ci ne put s'empêcher d'en rire, se moquant du fait qu'il puisse être si déstabilisé par de simples mots prononcés au creux de l'oreille.
Inspirant pour calmer ses nerfs, Ron reprit bien vite sa contenance et étira ensuite un sourire qui se voulut moqueur.
« Mais vois-tu mon cher Meito, qu'importe leur nombre de chambres ou que leurs matelas soient confortables, il y a chez-moi une chose qui m'attends et qui est cent fois plus intéressante que ta pauvre personne. »
Irrité, Meito ne tarda à répandre des insultes sur sa personne et cette fois-ci ce fut au tour de Ron de ricaner. Le jeune homme passa ensuite sa main dans ses cheveux en bataille, marmonnant des choses incompréhensible tandis que Ron s'amusait à le voir s'énerver tout seul. Ron se retourna tout de même, ne voulant pas rester éternellement ici et sachant que bientôt Ppoiyo allait avoir faim et qu'il allait devoir préparer à manger. Il se devait donc être à l'appartement avant que son ami ne commence à se plaindre.
Le sourire aux lèvres, déjà content de se retrouver seul avec Ppoiyo, Ron fut toutefois interrompu dans sa marche par la voix de Meito ayant fourré nonchalamment ses mains dans les poches de son pantalon et son visage montrant à quel point il était contrarié.
« Arrête un peu de faire le chienchien à son maître, Ron. Tu vaux mieux que ça. Et le temps qu'il le remarque, on sera tous morts. Alors autant crever un jour, avoue lui tes sentiments et après viens à moi que je te réconforte.
— Me ferais-tu une crise de jalousie Meito ? Et n'étais-ce pas toi qui disais que c'était que pour le cul entre nous deux ? »
Celui-ci grommela bien vite que c'était bien le cas, mais que les derniers évènements avaient changé bien des choses et que de toute façon il l'énervait. Meito fut ainsi le second à partir, marchant vite et lourdement pour montrer à quel point cette discussion l'avait agacé, ce qui fit à nouveau rire Ron devant la mauvaise foi évidente de son ami. Il partit à son tour en direction de son appartement en passant toutefois par la case supérette puisqu'il savait que le frigo de leur appartement n'avait plus rien dans le ventre pour ce soir.
Ce fut avec un sac en plastique bien chargé tenu par sa main droite et un petit paquet dans sa main gauche que Ron rentra dans son appartement où il ne fut pas étonné de ne voir personne dans le salon ou encore affalé sur le canapé en train de se liquéfier le cerveau devant la télévision et les émissions débiles qui devaient passer à cette heure. Non, c'était impossible que Ppoiyo puisse se trouver en de telles périodes d'examens sur le canapé à boire son habituel soda bleuâtre et attendre que le temps passe. Il devait plutôt être dans sa chambre, le nez penché sur tous ses bouquins tout juste éclairés de sa lampe de bureau et rien d'autre.
Se dirigeant vers la cuisine au fond de leur appartement, Ron posa sur le plan de travail le sachet en plastique et posa à côté la boîte en carton, un objet qu'il avait trouvé à vendre à la supérette qui voulait s'en débarrasser. Satisfait de la surprise qu'il allait offrir à Ppoiyo, Ron ne pouvait s'empêcher de ricaner en dépliant le carton pour en ressortir la petite statuette verte d'un chat levant la patte gauche au niveau de ses oreilles. La couleur verte de cette statuette en porcelaine la changeait de celles qu'il voyait souvent dans les rues, blanches et tricolores. Le vendeur de la supérette, un certain Merlot fort agréable, lui avait donné la signification alors qu'il avait le regard fixé dessus depuis de longues minutes quand enfin il était arrivé à la caisse et ses achats dans son panier. Ce Maneki-neko allait être parfait pour aider Ppoiyo dans ses révisions et lui porter chance le jour des examens.
Doucement, l'objet en main, Ron s'engouffra dans le couloir qui menait aux chambres, leur appartement en détenant trois dont une était utilisée quand de la famille ou des amis venaient les voir et passaient du temps avec eux. Celle de Ppoiyo avait sa porte entrouverte, laissant le loisir à Ron d'apercevoir son ami assit derrière son bureau et révisant comme il l'aurait parié pour tout l'or du monde. Un sourire naquit au coin de ses lèvres, amusé par le sérieux infaillible de Ppoiyo. Malheureusement, c'était aussi à cause de ce sérieux et de cette attitude quelque peu hautaine que Ppoiyo ne remarquait pas ses sentiments pour lui. Et cela depuis des années. Mais Ron était trop peureux, était bien trop effrayé à l'idée de se faire repousser par son meilleur ami et que celui-ci ne lui adresse plus la parole et le fuit comme la peste. Il ne voulait pas ça. Certainement pas.
Malheureusement, les paroles de Meito lui revinrent en pleine face. C'est vrai, cela faisait tellement longtemps que ses sentiments pour Ppoiyo étaient en lui et qu'il n'en avait jamais fait part au principal concerné. La peur l'empêchait de parler, perdant tous ses moyens à chaque fois qu'il tentait d'emmener la conversation avec Ppoiyo sur la voie. Alors comment ? Comment pouvait-il avouer ses sentiments à Ppoiyo ?
« Réviser alors qu'une personne vous fixe avec insistance vous retire toute concentration, Ron. » Lança subitement Ppoiyo sans se retourner dans sa direction.
Sursautant en remarquant que Ppoiyo avait remarqué sa présence, Ron faillit faire tomber le Maneki-neko en porcelaine. Il le rattrapa fort heureusement à temps avant l'explosion contre le sol, faisant un instant soupirer Ppoiyo par tant de bruits en un seul coup. Lui aimait la solitude, le silence, et serait donc à la limite de l'antisocial s'il n'avait pas pour unique ami Ron et partageait d'autant plus l'appartement avec celui-ci. Peut-être était-il un peu misanthrope, il ne voyait aucun intérêt à se lier d'amitié avec quelqu'un et passer des moments avec lui. Seulement, Ron était différent de tous ces cloportes. Mais cela ne lui enlevait pas son côté agaçant qui faisait de lui un être humain, toujours être à ses côtés coûtes que coûtes et obéissant comme un chien bien dressé. Le jeune homme était même sûr que s'il balançait un bâton et demandait à Ron d'aller le chercher, cet idiot irait sans rechigner le lui ramener.
« Le propriétaire de la supérette vendait ça, il dit que ça te portera chance pour tes examens et ton entrée à l'université !
— Hm. »
Ron ne fut pas blessé par l'attitude de son colocataire à ne pas vraiment lui répondre et poursuivre la conversation entre eux, il avait l'habitude après tout. Ppoiyo n'avait jamais été un grand parleur quand cela ne concernait pas les études, sinon il pouvait en parler pendant des heures tel un moulin à parole. Le brun se dirigea ensuite vers la commode posée contre un mur de la chambre où il y déposa le Maneki-neko ; il avait toujours trouvé que la chambre de Ppoiyo manquait de décorations et semblait plus morne qu'autre chose, ainsi il fut content d'ajouter un peu de babioles dans cet antre morose.
La tête de la statuette traditionnelle fit ricaner Ron, la trouvant adorable et espérant que les histoires qui l'entouraient soient vraies. Merlot, le gérant et vendeur à la supérette du quartier lui avait bien confié que si on chuchotait au creux de l'oreille un souhait au Maneki-neko, celui-ci pourrait le réaliser. Qu'avait-il à perdre après tout ? Ron avait alors tenté sa chance et glisser son vœu le plus cher dans l'oreille de cette statut en porcelaine glaciale.
« J'espère qu'elle te portera chance pour tes études comme pour… tes amours. » Osa Ron d'une voix à peine chuchotée
Ayant posé sa main entre les deux oreilles du Maneki-neko, Ron se tourna à demi en direction de Ppoiyo s'étant redressé entretemps et sa main droite ne s'agitant plus pour réécrire des formules sur un autre cahier, prouvant de la sorte qu'il avait arrêté de réviser. Les yeux carmin de son ami ne tardèrent pas non plus à se tourner dans sa direction, ses sourcils un peu plus froncés qu'en temps normal et le regard interrogateur.
« Je viens de me rendre compte, mais ça doit bien faire au moins un mois que tu ramènes tous nos sujets de conversations sur l'amour. » Constata Ppoiyo en l'examinant sous toutes les coutures, ce que détestait Ron qui avait la désagréable impression que son homologue arriverait à lire en lui comme dans un livre ouvert et percerait ses secrets sans qu'il n'ait à les lui dire.
Aussitôt, Ron abaissa son visage et espéra que les mèches de ses cheveux cachent les rougeurs qui étaient nées sur ses joues. Il était démasqué, fichu, creuser sa prochaine tombe était la meilleure chose à faire maintenant. De plus, il ne savait même pas si Ppoiyo était gay ou hétéro, jamais ce dernier ne lui avait parlé d'une fille qui aurait attiré son regard, ne parlant même pas de cela, ou encore d'une fille plutôt jolie. Cela en revenait de même pour les garçons à vrai dire. Ainsi, Ron ne savait même pas les orientations sexuelles de son meilleur ami qui lui aussi devait à tous les coups ignorer les siennes. A vrai dire, ils n'avaient aucunement eu ce genre de discussions.
Enfin jusqu'à ce jour.
« Je… Je me disais peut-être que tu avais une fille en vue, depuis tout ce temps et…
— Il n'y a personne, y répondit aussitôt Ppoiyo en le coupant pour se retourner ensuite sur ses livres grands ouverts et montrer son dos à Ron.
— Mais tu sais, si tu as quelqu'un tu n'es pas obligé de me la cacher ! Tu peux avoir une copine et l'emmener ici pour me la présenter ! »
Brutalement, Ppoiyo reposa son stylo reprit en main contre son bureau et fit sursauter par la suite Ron qui ne s'était pas attendu à une telle réaction de son ami. Son air fort contrarié signalait au brun que s'il continuait à être aussi lourd, Ppoiyo allait l'aider volontiers à creuser sa tombe et le recouvrir pour l'enterrer vivant sans remord. Le brun ne put s'empêcher donc de déglutir face au regard assassin jeté par le bleuté, n'étant certainement pas rassuré de se trouver en cet instant dans la même pièce que celui-ci.
« Qu'est-ce que tu me fais Ron ? Je ne sors jamais, comment veux-tu que j'aie rencontré quelqu'un ? Je pourrais te retourner la question d'autant plus, tu sors beaucoup plus que moi et dois plutôt avoir la côte. Si tu as quelqu'un, ne te gêne pas pour la ramener ici et dormir avec elle. Ça ne me dérange pas. »
Blessant. Que dire de plus franchement ? En plus de dire « la » en supposant qu'il ne pouvait être tombé amoureux que d'une fille, Ppoiyo l'autorisait à en amener une dans leur appartement et à dormir avec elle, donc lui dire d'une façon subtile qu'il pouvait ramener quelqu'un et coucher avec celle-ci. Meito avait raison ; Ppoiyo ne se rendait compte de rien et préférait avoir le nez plongé dans ses stupides bouquins que plutôt s'apercevoir des sentiments qu'il pouvait avoir pour lui, ce qui se voyait comme le nez au milieu de la figure. Ron n'avait jamais été très discret dans sa vie, surtout quand cela concernait ses sentiments pour quelqu'un ; il rougissait rapidement et en venait même à bégayer quand la personne aimée se trouvait en face de lui.
« Je… Je n'ai personne moi non plus, marmonna-t-il la tête toujours baissée.
— Bien alors tout le monde est heureux. Peux-tu sortir de ma chambre ? J'aimerai réviser tranquillement maintenant… »
Agaçant. Par moment, Ron était submergé par la sérieuse envie de le secouer comme un prunier dans le but de le faire enfin réagir. Jamais Ppoiyo ne prenait le temps pour observer ce qui pouvait l'entourer, regardant toujours droit devant lui ou ses bouquins de mathématiques. Le jeune homme ne faisait pas attention aux personnes qui pouvaient l'entourer, ses connaissances, pour ne pas dire amis, ou de simples lycéens tout comme lui. Seule sa personne importait, le préoccupait, tout comme son avenir était primordiale, rien d'autre n'entrait en compte, pas même les sentiments amoureux. Et pour ça, Ron en faisait les frais. Pourquoi était-il tombé amoureux de Ppoiyo ? Certains jours, il en oubliait la raison et le regrettait même.
« Parce qu'en fait… c'est toi que j'aime.
— Ouais ouais et apporte un de mes sodas s'il te plaît. »
Comment décrire ce sentiment lancinant qui déchirait son cœur ayant cessé de battre tout à coup ? Peut-être en expliquant le fait que Ron avait l'impression que quelqu'un moulinait son cœur dans un étau et qu'une autre le transperçait à coup de couteaux avec une hargne spectaculaire. Il ne fit pourtant aucune remarque à Ppoiyo qui s'était replongé entièrement dans ses études et ne faisait déjà plus attention à lui toujours dans cette minuscule pièce qu'était sa chambre, laissant sa main tomber mollement de la tête du Maneki-neko pour partir longer son corps à nouveau, se mettant en route pour la cuisine et apporter quand même la commande de son ami.
Dans la cuisine qui donnait sur le salon, un simple petit bar délimitait les deux espaces, Ron s'accroupit devant le réfrigérateur où il avait précédemment rangé les courses et où se trouvait maintenant les nouvelles bouteilles en verre contenant la boisson préférée de Ppoiyo. En prenant une dans sa main droite tout en refermant la porte du réfrigérateur, Ron chercha à la va vite le décapsuleur pour enlever le bouchon métallique de la bouteille et l'apporter à son ami. Seulement, au moment où il se remit en route pour la chambre de ce dernier, un brouhaha effrayant eut lieu dans cette partie précise de l'appartement. Des choses qui tombent avec fracas contre le sol, se brisent, s'étalent, pour ensuite s'appuyer avec force contre le mur pour que le pauvre en vibre de douleur et que cela se fasse entendre jusque dans la cuisine, Ron ne tarda à voir venir à lui Ppoiyo le souffle court et le visage un peu plus coloré qu'en temps normal, surtout au niveau de ses joues.
« Que… Qu'est-ce que tu as dit tout à l'heure ? » Lui demanda-t-il la voix enrouée par l'effort, sa chute puis son relèvement en plus de son pénible trajet jusqu'à la cuisine semblant avoir été trop dur pour son corps plus scientifique que sportif.
Ah… ça venait de faire tilt ? Car malgré son intelligence, Ppoiyo serait-il long à la détente ? Ron ne put s'empêcher de sourire à cette supposition, ayant en face de lui l'élu de son cœur qui reprenait tant bien que mal sa respiration et le fixait avec incrédulité. A leur âge, et surtout époque, les adolescents disaient aimer quelque chose à tout va pour en perdre rapidement la véritable signification du mot amour. Ppoiyo voulait s'assurer de cela avec Ron, depuis le temps qu'ils se connaissaient et se fréquentaient quotidiennement, Ron pouvait confondre. Il devait confondre.
Le concerné de cette affaire inspira profondément pour tenter d'emmagasiner assez de courage pour poursuivre cette conversation qu'il avait tant attendue et qui finalement se produisait à cet instant même ; il n'avait pas le droit à l'erreur et ne devait surtout pas se tromper dans le choix de ses mots, surtout qu'en face de lui Ppoiyo analysera tous les moindres mots sortant de sa bouche pour les étudier sous toutes leurs coutures et chercher une faille pour lui permettre de se défiler.
« Je t'ai toujours aimé, de l'école primaire au lycée je n'ai eu d'yeux que pour toi. Bien sûr petit je ne comprenais pas ce sentiment qui m'attirais inexorablement à toi ; je pensais juste que c'était de l'amitié pure et dure qu'on peut avoir entre amis, mais arrivé au lycée, quand j'ai vu tous ces couples homosexuels, que j'en ai fréquentés quelques-uns, je me suis rendu compte de mes sentiments pour toi. C'est de l'amour, Ppoiyo. Je t'aime. »
Abasourdit. Ppoiyo ne pouvait pas trouver d'autres mots pour qualifier son état ; la bouche grande ouverte prête à gober des mouches et les yeux agrandis à leur maximum. S'y était-il attendu ? Pas le moins du monde. Jamais il n'aurait imaginé que Ron, son meilleur ami qui était aussi la seule personne avec qui il entretenait des relations qu'on pourrait qualifier d'amicale, puisse en réalité avoir des sentiments pour lui. Ce n'était pas possible. Pourquoi ? Comment ? Il n'avait strictement rien fait pour obtenir un tel problème irrésoluble. Mais lui, que pouvait-il répondre à cette déclaration soudaine ? C'est vrai, après tout, quand une personne se confie de la sorte, n'attend-t-elle pas une réponse ? Oui, mais c'était aussi impossible. Ppoiyo n'avait jamais vu Ron autrement qu'en ami, ce qui déjà était un exploit en soi puisqu'il était le seul qu'il avait et considérait comme tel. Ron pouvait-il passer d'ami proche à petit-ami aussi facilement ? Non, ce n'était pas possible. Ron devait se tromper. Il ne pouvait pas être amoureux de lui. Il se faisait des idées. Oui voilà, c'était ça. Ron se trompait, tout simplement.
Quel idiot.
« C'est quoi ça ? Une mauvaise blague organisée par Meito pour se foutre de moi ? M'entendre dire « je t'aime aussi Ron chéri ! » avec une voix mielleuse ? Pathétique. Vous êtes vraiment pitoyables tous les deux. Lâchez moi un peu la grappe et laissez-moi réviser tranquillement. Je n'ai pas de temps à perdre avec des idiots pareils. Ce soir je n'ai pas faim, inutile de venir me chercher. A demain. »
Prenant toutefois des mains de Ron la bouteille qu'il lui avait auparavant demandée, Ppoiyo se retourna ensuite pour rejoindre sa chambre et s'y enfermer jusqu'au lendemain. Il marcha d'un pas vif en direction de son repère pour être rapidement loin de Ron qui baissait énormément dans son estime, jamais il n'aurait pensé ça de lui. En plus, celui-ci ne viendrait pas le poursuivre pour tenter de s'excuser ou inventer n'importe quel mensonge bancal pour se racheter. Oh non, cet idiot préférait rester à sa place, hébété, sans rien dire et cela jusqu'à ce que la porte de sa chambre claque violemment pour prouver son énervement encore au beau jour.
A son entrée dans sa chambre, Ppoiyo remarqua le Maneki-neko que Ron lui avait apporté un peu plus tôt. Le sourire de ce chat porte bonheur agaça un peu plus Ppoiyo à cet instant précis de sa mauvaise journée que lui donna l'envie soudaine de prier pour encourager ses chances de réussite à ses examens. Aussi, pesta-t-il furieusement contre la stupidité flagrante de Ron avant de s'asseoir violemment contre son siège qui émit un craquement douloureux tandis que Ppoiyo remettait sa lampe de bureau tombée au sol après sa prise en considération des paroles de Ron à son emplacement originel, faisant de mêmes pour ses livres et sa trousse.
Toujours dans le salon, Ron s'appuya contre le mur qui avait été un peu plus tôt à sa droite, appuyant sa main droite contre son front. De tous les scénarios imaginés, celui qui avait eu lieu quelques minutes plus tôt les avait tous battus. Ne pas le croire, vraiment… c'était horrible de la part de Ppoiyo. Avait-il une tête à mentir sur des choses pareilles ? L'avait-il déjà fait pour s'amuser ? Non ! Il avait été sincère ! Et ça faisait tellement mal. Tellement que le jeune homme ne sentit même pas les larmes qui coulaient sur son visage, plus occupé à calmer les battements abominables de son cœur que penser à autre chose à ce moment, lui donnant même l'envie de l'arracher pour arrêter de souffrir de la sorte et être enfin en paix. Pourquoi a-t-il fallu qu'il se confie ce soir…
Il n'était qu'un idiot !
Ce soir-là, aucun des deux garçons ne mangea. Ron avait regardé la télévision, ou plutôt il avait zappé sur toutes les chaînes proposées avant de comprendre que ce soir il n'y avait rien de bien intéressant et le poussait donc à rejoindre son lit pour essayer de dormir et effacer cet épisode de son esprit. De son côté, Ppoiyo avait entretemps ouvert sa fenêtre et laissait entrer les courants d'airs frais dans sa chambre, les rideaux volant au gré du vent qui pouvait s'engouffrer à l'intérieur, et continuait à réviser studieusement avec pour seule lumière celle de sa lampe qui éclairait ses cours qu'il réécrivait sur un autre cahier pour mémoriser les multitudes de formules mathématiques.
Les heures passèrent, la nuit s'étant depuis bien longtemps installée, mais le jeune homme n'y faisait pas attention et lisait toujours ses livres de cours. Seulement, le sommeil cette nuit-là fut plus fort que les autres, n'arrivant pas à le surmonter et sentant ses yeux se fermer petit à petit, comme à piquer du nez toutes les cinq minutes au moins, Ppoiyo décida pour ce soir d'en rester là et ferma tous ses livres. Il éteignit ensuite la lampe de son bureau et alla rejoindre son lit, laissant toutefois la fenêtre ouverte. Cependant, maintenant au lit, toute envie de fermer l'œil et vagabonder dans les vagues de l'inconscience du sommeil disparus mystérieusement et Ppoiyo repensa involontairement aux paroles de Ron pendant sa déclaration et le visage qu'il avait à ce moment-là.
Ron n'était qu'un idiot, irrécupérable, bon à interner. Pourquoi s'était-il confessé ? Il devait mieux savoir que quiconque qu'il s'heurterait à un mur ! Était-il masochiste ? Ou plutôt, se croyait-il assez puisant, fort et beau pour s'oser à franchir le cap ? C'était stupide. Absolument irréfléchi. Ppoiyo se mit alors à jurer contre Ron, répétant inlassablement que c'était de sa faute et qu'il ne fallait pas être aussi abruti que lui pour comprendre que c'était impossible de devenir son petit-ami, qu'une fille ou qu'un garçon lui demande. Et cela simplement parce que les personnes comme lui, aussi renfermées et ne pouvant tisser des liens avec autrui, ne pouvaient pas aimer.
Au cours de la nuit, la Lune monta dans les cieux obscurcis, toujours plus haut jusqu'à y atteindre son sommet et parcourir la ville de Tokyo par ses rayons lumineux. L'un d'entre eux par ailleurs réussit à s'infiltrer dans la chambre de Ppoiyo grâce à un coup de vent qui avait dégagé les rideaux en moins de deux, passant sur le lit du jeune homme endormi, continuant sa route jusqu'à arriver aux pieds de la commode et remontant petit à petit pour finir sa route sur le Maneki-neko fièrement posé là, face à la fenêtre. La chambre de Ppoiyo n'avait vraiment rien d'attrayant, composée juste d'un bureau, un lit ainsi qu'une commande rien ne décorait les murs sombres, le sol était parfaitement rangé et le seul bordel existant se trouvait sur le bureau dont il était impossible de voir la couleur à cause des différents livres qui étaient posés par-dessus. On pouvait facilement se demander si dans cette chambre y logeait un garçon de dix-huit ans, voire même si quelqu'un y passait ses nuits. La froideur que dégageait ce petit espace ne donnait envie à personne d'y mettre les pieds pour y passer une nuit.
« Je fais le vœu qu'un jour, Ppoiyo puisse s'intéresser à autre chose que ses études. »
De simples mots mis en bout pour former un souhait sincère, formulé du plus profond de l'être de cette personne qui lui avait chuchoté ces mots à l'oreille. Les rayons de la Lune éclairèrent encore sa silhouette arrondie et fut aussi d'une autre manière spectatrice de l'éclat émeraude qui apparut dans les yeux auparavant vitreux du Maneki-neko. Ce dernier observa ainsi la chambre de Ppoiyo, remarquant la silhouette d'un jeune homme allongée sur son lit, se reposant. Le Maneki-neko ne tarda à comprendre que cette personne était ce Ppoiyo qui concernait son vœu, la personne qui ne voulait se rendre compte de rien et préférait avoir le nez plongé dans ses études que faire attention à la vie qui l'entourait. Bien, soit. Le vœu de ce garçon, pourquoi ne pourrait-il pas le réaliser ? Ce n'était pas comme s'il lui demandait de décrocher la lune ou devenir l'homme le plus puissant de ce monde. Il voulait juste que ce garçon, là, en face de lui, s'intéresse un minimum à autre chose que ses études. C'était chou.
Ainsi, sans que personne ne remarque le fait surnaturel qui était en ce moment même en train de se produire, la patte gauche toujours habituellement levée du Maneki-neko s'abaissa dans un léger grincement vers la commode sous ses pieds avant de se relever aussitôt et reprendre sa place d'origine ; aussitôt un flash illumina la chambre, faisant s'agiter les rideaux dans tous les sens. Une fois cette puissante lumière verdâtre évanouie, l'éclat émeraude des yeux du Maneki-neko se dilua pour bientôt ne plus exister, redevant à la normale.
Le lendemain matin, Ppoiyo fut réveillé par le déclenchement de son réveil, ouvrant de la sorte ses yeux pour commencer à se remettre les idées en place et pouvoir éteindre cet objet de tortures. Seulement, au lieu de voir sa main gauche telle que tout Humain a en sa possession, le bleuté vit une patte poilue de poils blancs, des coussinets quand il la retournait et le bout de quelques griffes. Une patte de chat. Chat… pourquoi sa main était-elle une patte de chat ?
« Hey Ppoiyo, éteins ce réveil s'il te plaît ! »
Aussitôt, le concerné dévia son regard de sa main transformée pour voir la poignée de la porte de sa chambre s'abaisser, signalant l'entrée prochaine de Ron. Les événements de la veille, la déclaration de son ami, son emportement ainsi que ce délire de patte de chat fit accélérer le rythme cardiaque de Ppoiyo qui remarqua alors à l'instant que la porte lui semblait plus grande, plus monstrueuse.
Finalement, et ne pouvant rien faire contre ça, ayant remarqué que quoiqu'il essaye de dire à Ron, celui-ci ne semblait pas pouvoir l'entendre puisqu'il ne renchérissait pas, Ppoiyo vit avec horreur son meilleur ami entrer dans la pièce et agrandir ses yeux à cause de la surprise qui l'avait submergée.
« Un chat ? »
Tout comme Ron, Ppoiyo agrandit ses yeux par le mot employé de son colocataire. Chat ? Cette patte velue qui était la sienne, cette sensation d'être court sur patte, plus que d'habitude… ce n'était pas possible. Il s'agissait là d'une mauvaise blague, oui ! Il ne s'était pas réveillé et cauchemardait encore, encore mieux ! Ppoiyo ferma ainsi ses yeux, de toutes ses forces, avant de les rouvrir et voir toujours Ron avec ce visage interloqué. Ron était grand, plus grand que d'habitude, et le dépassait maintenant plus que d'une tête. Ppoiyo abaissa tout de même ses yeux vermeils, peut-être était-il juste allongé avec son apparence humaine. Malheureusement, son attention tomba sur des poils blancs, deux pattes minuscules posées contre le matelas de son lit et le bout de sa queue bleutée à côté de sa patte droite.
Ron vint tout de même arrêter le réveil, son visage ayant retiré toute expression de surprise pour plutôt laisser place à de la douleur par ses sourcils légèrement froncés de manière triste et ses lèvres n'étirant plus aucun sourire. Sans avertir personne, le jeune homme se laissa tomber sur le lit de Ppoiyo, son dos rencontrant le mur où ce dernier était accolé et son soupir remplit les lieux.
« Partir… c'est exagéré Ppoiyo… »
Sa voix remplit d'émotions tremblait énormément, faisant se contracter le petit cœur de Ppoiyo qui fut surpris par une telle réaction, étant le témoin de la douleur flagrante dont était victime Ron. Les yeux turquoise de son meilleur ami se tournèrent dans sa direction, Ppoiyo remarquant ainsi à quel point ces derniers avaient perdu de leur vitalité et montraient toute leur tristesse.
Mais non il n'était pas parti ! Il était là, juste sous ses yeux ! Bon, un peu transformé mais c'était bel et bien lui ! Ron était toujours quelqu'un de souriant, qu'importe les événements auxquels il devait se confronter ou encore si quelque chose venait perturber ses habitudes, ses sourires étaient toujours là, étirés sur ses lèvres. Mais ce n'était pas le cas ici, ce matin, dans cette chambre. Étonnamment, Ppoiyo n'avait jamais apprécié voir Ron triste, même s'il ne faisait rien pour faire remonter son humeur. De toute façon, il n'avait jamais été très doué pour réconforter quelqu'un et le faisait tomber plus bas que terre qu'autre chose. Ppoiyo n'avait jamais été un très bon ami.
« Mais toi dis-moi… comment t'es entré ici ? »
La main de Ron vint rapidement se poser sur sa petite tête poilue où avait naquit deux oreilles blanches, le caressant doucement. La soudaine sensation de la main chaude de son ami sur son corps le fit sursauter et détourner sa tête pour échapper aux caresses. Sa réaction surprit Ron dont les yeux s'étaient agrandis pendant un lapse de temps, faisant retomber par la suite sa main sur le lit et regarder autour de lui pour remarquer la fenêtre toujours ouverte. Peut-être que ce chat était entré par là, un arbre était planté en face de cette fenêtre et il n'aurait suffi que d'un saut pour que ce félin entre dans la chambre de Ppoiyo.
« Bon c'est pas tout mais faut que j'aille en cours moi ! Peut-être que Ppoiyo est parti en avance pour ne pas me voir, haha. »
Le rire vacillant de Ron montrait plus son chagrin que voulant se montrer joyeux, sa main passant dans ses cheveux décoiffés où plusieurs mèches s'échappaient de sa tresse. Le principal concerné du malheur de Ron vit celui-ci quitter sa chambre, le bruit de la douche se mettant en route lui prouvant que son ami se lavait.
Ppoiyo en profita donc pour sauter du lit et atterrir sur le sol, remarquant ainsi à quel point il avait rétréci et marchait maintenant sur quatre pattes. Ses yeux vermeils ne purent se détacher de ses pattes qui avaient doublées en nombre, sa tête passant entre ses deux jambes de devants aussi blanche que la neige d'un matin d'Hiver que personne n'a encore piétinée. Ppoiyo ne perdit toutefois pas de temps et tenta de marcher sur quatre pattes jusqu'à la cuisine pour arriver jusqu'au four où la porte de celui-ci rendait souvent la silhouette de leurs jambes quand ils le refermaient ; comme le four était posé à même le sol, Ppoiyo pourrait totalement se voir.
Le jeune homme transformé en chat constata alors l'horrible vérité lorsque son reflet se trouvait projeté contre le couvercle du four. Alors ainsi, il avait été transformé en chat. Ce n'était pas possible. Comment un être Humain peut-il se transformer en chat en l'espace d'une nuit ? C'était impossible. Il s'agissait là d'un cauchemar !
« Oh tu es là ? Tu as faim peut-être ? »
Ppoiyo sursauta en entendant la voix de Ron, se retournant pour remarquer ce dernier s'avançant vers lui à peine vêtu d'une serviette entourant sa taille tandis qu'il essuyait ses cheveux détachés par une autre serviette. L'eau ruisselant encore sur le torse du jeune homme le rendit infiniment beau. Cette constatation valut à Ppoiyo de se déstabiliser tout seul et abaisser bien rapidement son visage de félin sur le parquet pour éviter de regarder ce corps encore trempé.
« Malheureusement, je crois que j'ai rien pour toi. On n'a jamais eu de chats, Ppoiyo est contre les animaux de compagnie. Enfin en rentrant du lycée je passerai à la supérette pour t'acheter des croquettes. »
Le sourire qui s'étira sur les lèvres de Ron fit redresser les yeux de Ppoiyo du sol pour observer ce visage encore juvénile qui devait forcément avoir la côte auprès des filles. Après tout, jamais Ppoiyo n'avait nié le fait que Ron était un beau jeune homme. D'ailleurs, il n'avait jamais compris pourquoi aussi peu de filles venaient lui adresser la parole et qu'il n'avait jamais vu son ami au bras de l'une d'elle… mais ça, il en avait rapidement eu la réponse la veille. Ron était gay et il l'aimait.
Ron se retourna ensuite pour regagner sa chambre et revêtir son uniforme de lycéen, ce qui n'était pas trop tôt pour Ppoiyo. Le bleuté porta à nouveau son attention sur le four qui projetait toujours son reflet de chat. La vie maintenant n'allait pas être facile…
