Salutations à tous les lecteurs !

Merci à tous ceux d'entre vous qui reviennent après le tome 1, et bienvenue à ceux qui nous rejoignent. Plus on est de fous, plus on rit !

N'hésitez pas à laisser un petit mot, mon co-auteur et moi-même sommes toujours curieux de connaître l'avis de notre lectorat.

Assez parlé (enfin... écrit), la suite !

Tome 2
La Chambre des Secrets

Chapitre 1 : un Très Mauvais Anniversaire

Ce n'était pas la première fois qu'une dispute se déclenchait au petit déjeuner dans la maison des Dursley, sise au 4, Privet Drive. Ce n'était pas non plus la première fois que le neveu des propriétaires, le jeune Harry Potter, en était la cause. Mr Dursley avait été réveillé ce matin-là par un hululement sonore émis par la chouette de Harry.

- C'est la troisième fois cette semaine ! hurlait-il. Si tu n'es pas capable de surveiller cette maudite chouette, il faudra qu'elle s'en aille de ma maison !

En d'autres temps, Harry aurait laissé exploser la colère qui lui montait à la tête et faisait bouillir ses veines, mais un an passé sous la férule d'un directeur Serpentard dans une école de sorciers de haute volée lui avait appris à se maîtriser. Au moins en partie.

- C'est un rapace nocturne, oncle Vernon. Elle a besoin de sortir la nuit, ne serait-ce que pour chasser. C'est sa façon de vivre d'oiseau, expliqua Harry sur le même ton qu'on aurait prit pour expliquer à un gamin ignare que deux et deux font quatre.
- C'est cela... ricana son oncle, sans prendre garde au morceau de jaune d'œuf accroché dans sa moustache. Si jamais je laisse cette chouette sortir, je sais bien ce qui arrivera.

Il échangea un regard sombre avec son épouse Pétunia.

- Oui, bien sûr que tu le sais, soupira Harry. Mais je ne vois pas en quoi ce serait mal d'écrire à mes amis. Tout le monde fait ça. Même les gens normaux, d'ailleurs.
- Sauf que tes « amis » ne t'écrivent pas, remarqua méchamment Vernon. Et je ne veux pas avoir de lettres de ceux de ton... genre dans ma maison.

Un rot sonore empêcha Harry de répondre. Il regarda son cousin Dudley d'un air écœuré. L'année à Smelting n'avait pas arrangé les manières de son balourd de voisin de table. Ce qui n'était pas une mince affaire…

- Je veux encore du lard, dit celui-ci.
- Tiens, lui non plus ne reçoit pas beaucoup de courrier, siffla perfidement Harry avant d'avaler ses œufs.

Son oncle lui jeta un regard noir tandis que Harry souriait benoîtement.

- Il y en a dans la poêle, mon trésor adoré, répondit Pétunia en tournant des yeux embués vers son énorme fils. Il faut qu'on te donne à manger pendant qu'il en est encore temps. Cette cantine du collège ne me dit rien que vaille.
- Allons, Pétunia, c'est absurde, je n'ai jamais souffert de la faim quand moi-même j'étais au collège de Smelting, dit Vernon, tandis que Harry étouffait un petit rire. Tu as assez à manger là-bas, hein fiston ?

Dudley, désormais si gras que ses fesses débordaient de la chaise et faisaient souffrir son pantalon, hocha la tête et se tourna vers Harry.

- Passe-moi la poêle.

Mais Harry ne bougea pas.

- La poêle, insista Dudley, sans obtenir plus de réaction de la part de son cousin.
- LA POÊLE ! hurla-t-il, furieux que l'autre garçon n'obéisse pas aussitôt à ses exigences.

Cette fois, Harry se décida à remuer... mais uniquement les lèvres.

- Va te la chercher toi-même, Dudley. Ou alors, apprends à dire « s'il te plaît ». Je ne suis pas à ton service. Une bonne fois pour toutes.

Le trio Dursley le fixa avec des yeux ronds comme des soucoupes. C'était bien la première fois que le neveu se permettait ce genre d'insolence. Vernon Dursley vira lentement au pourpre violacé alors que sa femme devenait très pâle.

- Je te demande pardon ? gronda l'oncle Vernon.
- Tu as bien entendu. Je ne le servirai pas tant qu'il n'aura pas utilisé une formule de politesse. Même les gens de mon... espèce, comme tu dis, savent le faire. Et ils le font régulièrement.
- J'interdis qu'on fasse allusion à ton anormalité sous ce toit !
- En parlant d'anormalité, tu trouves normal que ton fils ressemble à une baleine, au lieu d'un être humain ! hurla soudain Harry, exaspéré.

Le silence fut énorme. Harry finit son verre de jus d'orange et quitta la table.

- Attends une minute ! glapit sa tante.
- Quoi, encore ?
- Nous reparlerons de ta conduite plus tard, mais nous avons quelques petites choses à mettre au point pour aujourd'hui, dit son oncle.

Harry soupira. Depuis son retour à la maison, son oncle le traitait comme une grenade sur le point d'exploser. Il avait même enfermé ses affaires sorcières : chaudron, balai, robes et livres dans son ancienne chambre, le placard sous l'escalier. Mais il avait bien dû lui laisser la baguette, car procéder à une fouille au corps pour récupérer l'objet en question aurai été une tâche ardue. Harry se demandait comment il allait travailler, dans ces conditions. McGonagall allait le transformer en rat à la rentrée, à défaut de le fusiller. Rogue serait lui aussi très contrarié. Et les autres professeurs ne seraient pas très contents non plus... Mais pour le moment, ce qui pesait le plus sur le cœur de Harry, c'était que les Dursley avaient encore oublié son anniversaire. Ils ne lui avaient jamais offert de véritable cadeau, le plus gros étant une paire de chaussettes fort usées de l'oncle Vernon. Mais quand même... Parfois il lui arrivait d'envier Dudley.

- Comme vous le savez, aujourd'hui est un jour particulièrement important.

Harry releva la tête, son attention retournant au discours de son oncle.

- C'est peut-être le jour où je conclurai la plus belle affaire de ma carrière

.
Harry leva discrètement les yeux au ciel en grignotant son toast. Evidemment... Vernon parlait de ce dîner totalement idiot qui devait avoir lieu le soir même. Depuis deux semaines, il leur en rebattait les oreilles. Un riche promoteur immobilier et son épouse devaient venir dîner à Privet Drive et l'oncle Vernon espérait décrocher un gros contrat pour sa fabrique de perceuses.

- Je crois que nous ferions bien de revoir le programme encore une fois. Nous devrons tous être à nos postes à huit heures précises. Pétunia, tu seras ?
- Dans le salon, prête à recevoir nos invités avec la distinction qui s'impose, fit la tante Pétunia d'une voix crispante.
- Très bien. Et toi, Dudley ?
- J'attendrai près de la porte pour leur ouvrir dès qu'ils sonneront.

Il se dressa sur ses courtes jambes et ajouta d'une voix de fausset :

- Puis-je vous débarrasser de vos manteaux, Mr et Mrs Mason ?
- Ils vont l'adorer ! s'exclama sa mère, ravie.
- Ouais. Je crois plutôt qu'ils vont fuir devant un tel étalage de fatuité, songea Harry en se retenant de bâiller.
- Et toi ? grogna Vernon en se tournant vers lui.
- Je resterai dans ma chambre en silence et je ferai semblant de ne pas être là, soupira Harry.

Ce n'était pas la première fois qu'on lui faisait redire ces phrases fort pénibles.

- Tout juste. Je les conduirai au salon, je te les présenterai, Pétunia, et je leur servirai l'apéritif. A huit heures et quart...
- J'annoncerai que le dîner est servi.
- Et j'accompagnerai Mrs Mason à la table, dit Dudley en tendant le bras.
Harry se désintéressa de la conversation, répondant en pilote automatique aux questions de son oncle, ce qui lui donnait un air un peu... ailleurs. Mais c'était bien le cadet de ses soucis. Il grimaça quand son oncle parla d'une villa à Majorque. Bah ! Ils ne voudraient pas plus de lui là-bas qu'ici. Remarque... des vacances au soleil... L'idée lui plaisait assez. Mais la pauvre Hedwige aurait du mal à transporter le courrier sur d'aussi longues distances. Il y aurait peut-être d'autres sorciers dans le coin, qui sait ?
Puis Vernon quitta la maison pour aller chercher des vestes de smoking et Harry serra les dents pour ne pas éclater de rire en imaginant son cousin sanglé dans un costume de pingouin. Déjà qu'il était ridicule dans son uniforme marron et orange de Smelting...

Harry sortit sur la pelouse derrière la maison et s'assit sur le banc de bois blanc situé au fond du jardin. Ses copains sorciers lui manquaient. Ils avaient promis de lui écrire, mais rien n'arrivait. Ni cartes, ni cadeaux d'anniversaire. Harry soupira douloureusement. Pas de nouvelles d'Hermione ni des jumeaux... Il ne savait pas s'il devait se mettre en colère ou s'inquiéter. Si ça se trouvait, les chouettes n'appartenant pas au service de Poudlard ne pouvaient pas accéder aux habitations moldues. Ce serait bien sa veine...
Sa seule consolation était que les Dursley ignoraient l'interdiction de pratiquer la magie imposée aux sorciers débutants. Il ne se permettait aucune allusion directe, mais laissait parfois glisser quelques mots qui l'assuraient de ne pas atterrir dans le placard en compagnie de ses affaires... Quoique là, au moins, il aurait pu faire ses devoirs sans danger d'être dérangé. Pff... Il aurait même voulu croiser ce sale petit plouc arrogant de Malefoy pour être bien sur que l'année écoulée n'avait pas été qu'un long rêve passionnant. Il n'avait pas eu que de bons souvenirs, cependant, et Lord Voldemort continuait à hanter ses cauchemars, mais dans l'ensemble, Poudlard lui manquait. Beaucoup...
Harry se dressa soudain sur son banc. Il lui sembla voir deux yeux verts qui le fixaient au milieu de la haie de troène.

- Je sais quel jour on est, lança une voix moqueuse derrière lui.
- Quoi ? demanda Harry sans se retourner.

Hélas, le phénomène avait disparu, sans doute mis en fuite par l'arrivée en fanfare de Dudley.

- Je sais quel jour on est, répéta Dudley en ricanant.
- Bien joué, cousin, tu as enfin réussi à apprendre les jours de la semaine. C'est pas mal du tout, répliqua Harry en s'autorisant un sourire.
- C'est ton anniversaire, n'est-ce pas ? Comment ça se fait que tes amis ne t'écrivent pas ? Ou alors tu n'as pas d'amis ?
- Toi non plus, à ce qui semble… grommela Harry. T'as pas reçu des masses de cartes, la semaine dernière... Moi, ça s'explique. La poste de mes copains ne fonctionne pas comme la vôtre et je ne sais même pas s'ils ont le droit d'envoyer des lettres chez les gens normaux. Mais tes « potes » à toi... Ils n'ont aucune excuses pour ne pas t'écrire...
- Répète un peu ! beugla Dudley
- Je maintiens. T'as personne qui veuille d'envoyer de carte dans ton bahut ! gronda Harry. Bon, tu me lâches, maintenant ?
- Tu fais quoi, devant la haie ? demanda Dudley, peu désireux d'abandonner sa proie.
- Je regardais une bestiole que tu as fait partir. Un truc étrange... J'ai jamais vu ça de ma vie...
- MAAAMAAAN ! Il dit qu'il y a un truc à eux dans la haie !
- Enlève ça tout de suite ! cria la tante Pétunia.
- Oh ! Ça va ! lança Harry. J'ai juste vu un oiseau que je ne connaissais pas. Y'a pas de quoi en faire tout un fromage ! Un oiseau avec des couleurs originales, c'est tout…

Comme la haie n'avait subi aucun dommage, Pétunia ne put rien reprocher à son neveu, mais elle le surveilla durant tout l'après-midi, tandis qu'il se faisait aussi discret que possible. Il n'avait pas rêvé ces yeux, non ? Pour se faire - un peu - pardonner, il prit soins des rosiers de sa tante, malgré le soleil qui lui tapait sur la nuque. Les pauvres fleurs étaient aussi assoiffées que lui.

A sept heures et demie du soir, Pétunia l'appela pour qu'il vienne dîner. Harry gagna l'ombre fraîche de la cuisine avec soulagement. Sur le frigo, il vit un énorme gâteau qui serait servi au dessert : une montagne de crème fouettée parsemée de violettes en sucre. Un gigot cuisait au four et Harry en renifla l'arôme avec plaisir, même s'il n'y toucherait pas.

- Dépêche-toi de manger, les Mason vont bientôt arriver. Et ne touche à rien pendant que je me change !

Harry goba les tranches de pain sec et la rondelle de fromage. Profitant de l'absence de sa tante, il chaparda une ration supplémentaire de fromage et une tranche de jambon, qu'il engloutit avec satisfaction, tant parce qu'il avait faim que parce qu'il avait réussi son coup. Puis il avisa quelques violettes en sucre qui n'avaient pas trouvé place sur le gâteau. Il tendit la main... et elles furent croquées en un rien de temps.
Quand Pétunia revint, elle avait enfilé sa longue robe couleur saumon et s'empressa de faire disparaître l'assiette de son neveu.

- Allez, dans ta chambre ! Et vite ! Ordonna-t-elle.

Lorsqu'il passa devant la porte du salon, Harry vit son oncle et son cousin revêtus de leurs vestes de smoking, accompagnées d'un nœud papillon.

- Souviens-toi, mon garçon... Un seul bruit et... menaça Vernon.
- Je sais, oncle Vernon…

Harry monta les marches, entra dans sa chambre, ferma la porte et se dirigea vers son lit pour s'y étendre.
L'ennui majeur, c'est que quelqu'un y était déjà assis.