Les personnages ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de Stephenie Meyer.

Je sais que j'écris déjà une histoire, un Bella/Carlisle pour être plus précise, mais à force de lire des histoires où notre belle brune tombait sous les charmes d'Emmett, j'ai été séduise. Alors je me lance dans l'écriture de cette fiction où ils sont tous humains et où la luxure grugera leurs os. N'hésitez pas à me donner votre avis! Et je n'abandonne pas Love is our resistance, pas d'inquiétudes. :)

POV Bella

L'entrée à l'Université de Phœnix m'empêchait de dormir depuis des jours, des nuits. Je ne saurais dire si c'était le stress d'enfin baigner dans le vrai univers des adultes, où la perspective de me fondre dans une masse de dizaine de milliers d'élèves, mais il y avait un aspect dans ce nouveau départ qui me tétanisait. Depuis longtemps, Renée me racontait comment elle avait rencontré des hommes charmants, des professeurs charismatiques et tous ces amants qui s'étaient succédés dans cette courte période de sa vie. L'école était le meilleur terrain de chasse qui soit pour les jeux de séduction, pour les parties de jambe à l'air dans un anonymat presque complet. Mais je n'étais pas comme ça.

En me regardant dans le miroir, qu'est-ce que je vois? De longues boucles brunes, presque toujours relevées en un gros chignon. Un visage normal, qui ne sort pas du lot. Une bouche aux proportions ordinaires et dont la couleur n'a rien du pêche crémeux des publicités de Revlon. Je suis une jeune femme, rien de plus. Si j'avais attiré les hommes, c'était parce que je représentais parfaitement l'archétype de la bouquineuse timide. Certains trouvaient cela coquin, d'autres se réjouissaient à l'idée de parvenir à faire sauter les boutons de mes trop nombreuses chemises rose pâle. Mais je ne m'étais jamais laissée faire. En fait, j'idéalise l'amour.

Ce n'est pas pour rien que j'étudie en littérature française. Il y a un aspect tellement sensuel aux écrits de notre époque, à la façon qu'ils ont de dépeindre la relation entre deux humains. J'aime l'érotisme, mais littéraire. C'est pour ça que je me suis mise à l'écriture dans ma jeunesse, pour idéaliser ce monde que je ne sais pas bien comprendre. Parce que tout est plus beau sous ma plume, tout se peut. Les hommes m'aiment pour mon âme et non mon corps. Leurs se yeux se posent face aux miens et non sur mes seins. J'idéalise un univers où tous les rêves se réaliseraient sans déchirement. Où je saurais enfin me lever pour affirmer mes convictions. À la place, je m'efface derrière mes amis bruyants, qui se font voir, qui animent les bars, qui ferment les clubs. Ils m'acceptent car depuis le berceau nous nous sommes soutenus. Ils me connaissaient jusqu'aux tréfonds de mon être, ne m'abandonneraient jamais pour rien au monde mais...

Ils ne savent pas comment je peux me sentir isolée, comment je peux avoir envie d'être comme eux. De seulement lever un pichet de bière que j'avalerais en trois gorgées. Jacob, Alice et Jasper n'accepteraient jamais ça. Ils me verraient me déhancher, je crois qu'à trois, ils me soulèveraient pour que je retourne m'asseoir au-dessus d'une eau minérale que je siroterais toute la soirée en discutant ou en lisant. Parfois, je me demande ce que serait ma vie si j'avais fait comme Renée... Si j'avais décidé de me laisser aller, de m'offrir sans penser aux conséquences. Cette vision est contraire à tout ce que j'ai toujours cru. Alors l'idée d'être entourée d'hommes qui voudront seulement dépuceler la vierge à cause de défis de saoulons... Ma peau se couvre à nouveau de frissons. J'ai peur. Pas d'eux mais de moi. Je pourrais craquer au moindre geste, à la moindre parole.

Je replaçais une mèche de ma tignasse, défaite car je sortais de la douche, et m'observai en silence. Je n'étais pas si mal foutue. C'est Jacob qui m'avait annoncé que j'avais une méchante belle poitrine, lors d'une brosse de gin qui l'avait terrassé durant deux jours. Presque terrifiée, j'avançai mes doigts et touchai la rondeur de mon sein. Au même instant, on cogna à la porte, pour l'ouvrir dans la seconde qui suivit. Jacob. Mon ami pénétra dans les lieux sans se poser de question, se jeta sur mon lit en ronchonnant déjà. Je l'observai, la bouche entrouverte, cherchant la signification de cette interruption soudaine. Il leva la tête, prêt à raconter l'une de ses histoire de femme trop compliquée et abusivement jalouse – avec raison, si vous voulez mon avis – qu'il adorait aimer malgré tout.

« Ton père m'a laissé entrer, fit-il lorsqu'il remarqua qu'un certain malaise s'installait entre nous deux.

-Tu aurais pu cogner.

-Je pensais pas que je te dérangerais, répliqua mon ami en éclatant d'un rire franc. C'est pas comme si t'avais un homme sous tes draps ou que tu utilisais un dildo.

-Un dildo? C'est quoi cet espèce de machin?

-Oh noooon. Oh nooooon. »

Je dus prendre un air renfrogné car il se leva, venant me rejoindre pour me caresser le dessus de la tête avec sympathie.

« Tu sais... Quand les femmes se sentent seules, leur meilleur ami devient un faux pénis qui...

-Assez! J'en ai assez entendu. Je veux pas que tu me racontes des cochonneries du genre dans ma chambre espèce de dégoûtant! fis-je en le poussant d'une main.

-Tu es pas mieux, Madame J'écris-des-Harlequin-qui-sont-des-romans-érotiques.

-C'est du romantisme, il y a rien de cru ou d'osé!

-Ah, on va pas se battre pour ça. »

Il reprit sa place d'honneur, donc dans plus de la moitié de mon lit où sa large carrure devenait visiblement imposante, puis soupira en regardant le tableau qu'Alice m'avait offert à mon anniversaire. Le jeux de couleur s'entremêlait, le bleu, le rouge et le gris se battaient au sang, pour finir en un jet de teintes. J'avais toujours trouvé son travail magnifique. Je me mis à contempler la toile aux côtés de Jacob, m'étant appuyée sur son énorme épaule. Il tourna un peu la tête pour me sourire.

Lui n'avait pas le stress d'entrer à l'université, comme il était de un an notre benjamin. Même que sa vie prenait toujours des allures de conte de fée tant il ressentait peu d'angoisse, sauf en amour. Avant même qu'il ne prononce un mot, je sus qu'il me parlerait d'une fille, d'une baise ou de quoi que ce soit qui se rapprochait du sexe féminin. J'attendis un bon trois secondes. Mon ami entama la discussion de ce même ton qu'il employait pour gagner la compassion.

« Marjolaine m'a pas encore rappelé. »

Devais-je m'en étonner?

« À notre dernière sortie, je l'ai traité comme une princesse... Même que j'avais des condoms cette fois.

-Ah bravo, belle amélioration mon Jaja.

-Tu peux ben rire, toi! »

J'esquissai une mimique faussement offusquée et nous éclatâmes de rire. Jacob me prit dans ses bras, serrant du plus fort qu'il le pouvait, coupant ma respiration, coupant mes idées. Ces étreintes brutales me refroidissaient toujours dans les ardeurs que je m'imaginais. Je n'écrivais pas de la romance pour rien, j'avais le don de laisser mon cœur s'emballer vite, pour rien. Je mêlais désir, amour et curiosité, ce qui avait toujours fait rire mon ami. Mais ce soir, notre câlin avait une empreinte solennelle, comme si je dus ne jamais revenir. Comme si la guerre élut domicile entre nos deux corps de jeunes adultes. Le Quileute se pencha vers mon cou, murmurant au creux de mon oreille des mots qui m'empoignèrent violemment.

« Bella. J'ai peur pour toi là-bas. Je pourrai plus te protéger, tu seras loin.

-Tu m'as dit que tu habiterais avec moi, en appartement, pour ne pas être trop éloigné... m'écriai-je, soudainement prise de nausée.

-Je sais mais j'ai eu un contrat à Forks. Ils veulent que je restaure tout un tas de motos... répliqua Jacob, de cette même voix éteinte qui me rappela sa dépression d'adolescent.

-Je pourrai jamais vivre sans toi, sans ton sourire. Jaja...

-Tu auras Alice et Jasper... »

Je hochai la tête, sans conviction, préférant me taire plutôt que d'alourdir la situation déjà invivable. Il nous faudrait trouver un ou une colocataire, sans quoi nous ne pourrions jamais payer notre loyer... Soudainement, l'entrée à l'Université parut devenir le moindre de mes soucis. La main de Jacob prit possession de la mienne, cherchant à réconforter ce trou béant d'incertitude qui venait de me gagner.