Disclaimer : L'univers de Poudlard ne m'appartient pas, seuls quelques personnages m'appartiennent, les autres étant à J.K. Rowling.

Cette histoire est originellement postée sur Wattpad, sous mon compte "Lolifan"


C'était une belle journée qui avait déjà débuté depuis quelques heures. Une journée comme tant d'autres, où le soleil avait daigné se montrer, ne laissant pas la moindre chance aux nuages de se montrer. Une de ses journées d'été où les cris de joie des enfants jouant dans l'herbe se mêlaient aux gazouillement des oiseaux qui sortaient de leurs nids, dans ce petit village anglais répondant au joli nom de Bluebelly. La grande rue en pavés qui traversait le village aux maisons de brique menait aux abords d'un grillage magnifiquement ouvragé, que nul n'avait jamais réussi à franchir malgré de nombreuses tentatives, appartenant à la propriété d'un château qui paraissait en ruine à tout visiteur inattentif. Mais celui qui faisait attention, et qui avait de la chance, pouvait parfois apercevoir de curieux phénomènes... En effet, n'avait-on pas vu un jour une hirondelle se poser dans le vide surplombant les décombres de la bâtisse ? Cet endroit était historiquement connu sous le patronyme de la Maison des Noctua, mais les gens du coin l'avait renommé le Château Fantôme !

Mais en réalité, la demeure était très loin d'être en ruine ! Un simple repousse-moldu avait suffi à donner cette illusion de désuétude aux moldus qui regardaient la propriété. Mais si un sorcier posait son regard sur cette propriété, il pouvait voir un château impressionnant qui régnait sur tous les environs, qui était la maison, depuis des siècles, d'une famille renommée de sorciers appelés Noctua. Mais l'intérieur de cette imposante demeure contrastait étrangement avec l'apparence épurée et parfaite de sa façade. En effet, les murs avaient été recouverts d'une lourde étoffe noire, embarrassée de poussière accumulée au fil des années, qui ne laissait passer que très peu de lumière. De nombreux objets jonchaient, abandonnés, sur le carrelage rendu glissant par la crasse incrustée, que tous les efforts de nettoyage faits ne parvenaient à enlever... La maison des très nobles Noctua était tout simplement repoussante !

La famille qui vivant dans cette demeure était à son image. Elle paraissait soudée, aimante et riche, mais quand on faisait attention, on discernait de la froideur mêlée de méchanceté dans les yeux du père, Joshua Torduhead. Sans aucun doute, il était la cause de tout ce délabrement intérieur, puisqu'on voyait dans les yeux de la mère, Annabelle Noctua, de la peur et du dégoût quand son regard se posait sur cet homme qui lui servait de mari. Le couple ne partageait pas le même nom puisqu'Annabelle a préféré conserver le sien, d'une noblesse et d'une réputation supérieure à celui de son conjoint. Le dernier membre de cette famille était une jeune fille de onze ans, nommée Félicia, qui ressemblait énormément à sa mère. Les deux possédaient cette impressionnante chevelure d'un noir de jais, qui contrastait avec la blancheur de leurs traits. Félicia différait de sa mère par ses yeux, qu'elle avait d'un bleu azur éclatant, qu'Annabelle avait noirs. Mère et fille semblaient toutes deux d'une incroyable gentillesse, et on se demandait souvent pourquoi Annabelle Noctua avait épousé ce Joshua Torduhead, réputé pour la cruauté qu'il montrait envers tous ceux qu'il considérait inférieur à son sang se sorcier. Et même s'il n'avait pas rejoint Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, il était de notoriété publique que les deux hommes partageaient la même opinion. Cette famille ayant été l'une des plus puissantes, fut un temps, possède un elfe de maison, nommée Delly, une petite créature, qui avait de grandes oreilles semblables à celles d'une chauve-souris, et des yeux verts globuleux de la taille d'une balle de tennis, vêtue comme ses congénères d'une espèce de taie d'oreiller dans laquelle on avait découpé des trous pour laisser passer les bras et les jambes.

En cette matinée d'août, Félicia tentait tant bien que mal de nettoyer, une fois de plus, le sol encrassé de la cuisine, avec Delly, sans toutefois parvenir à enlever la totalité de ce qui recouvrait le sol. La jeune fille venait tout juste de finir de remplir un grand sac poubelle lorsqu'un hibou arriva, une missive entre ses pattes. L'enfant prit le parchemin et, sans même regarder le destinataire, partit la remettre à sa mère, qui gérait le courrier de la maison. Elle la trouva rapidement dans son bureau, le nez dans les papiers.

Quand sa mère la rappela aussitôt qu'elle soit soit partie de la pièce, Félicia s'inquiéta... Avait-elle fait quelque chose de mal ? Mais quand sa mère lui redonna la lettre, lui disant que c'était pour elle, l'inquiétude céda sa place à la surprise et à la curiosité : personne ne lui avait jamais écrit ! Et pourtant, c'était bien son nom à elle qui figurait sur le parchemin, d'un vert émeraude. Elle ouvrit l'enveloppe et lut la lettre qu'elle contenait, et la lut.

« COLLÈGE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE

Directeur : Albus Dumbledore

Commandeur du Grand-Ordre de Merlin

Docteur ès Sorcellerie, Enchanteur-en-Chef, Manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers.

Chère Miss Noctua,

Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.

La rentrée étant fixée au 4 septembre, nous attendons votre hibou au plus tard le 15 août.

Veuillez croire, miss Noctua, en l'expression de nos sentiments distingués.

Minerva McGonagall,

Directrice-adjointe »

Poudlard. Enfin. Elle en avait tant rêvé, de cette lettre qui annonçait un changement dans sa vie, qu'elle n'arrivait pas à croire qu'elle la tenait dans ses mains. Poudlard. Là où sa mère avait passé les meilleures années de sa vie, parmi les Serdaigle, qui la poussaient toujours à se surpasser et à faire de son mieux. Poudlard. L'école des sorciers.

C'est à ce moment précis que son père entra dans la pièce, déjà passablement énervé, et qu'il la vit, les yeux pétillants de joie. Curieux de savoir ce qui rendait cette enfant si heureuse, il lui arracha la lettre des mains, et son visage s'assombrit au fil de sa lecture.

« Poudlard... Une école d'incompétents et de sang-de-bourbes ! Je refuse que ma fille aille dans ce ramassis de détritus !

- Mais enfin, Joshua, tu dis toujours qu'elle te gêne à rester ici ! Et nous n'avons ni le temps ni les moyens de lui donner une éducation magique ! Il faut qu'elle aille là-bas !

- Elle n'ira pas ! Je refuse qu'elle soit corrompue ! Et tu as vu tout ce qu'il faut acheter ? Tout ira dans les poches de ce ministère inutile !

- Elle doit aller là-bas ! Poudlard nous a appris l'essentiel de ce que nous savons, comment veux-tu qu'elle devienne une sorcière digne de ce nom sans aller là-bas ? Et elle n'aura aucun futur sans son diplôme !

- Très bien, très bien... Elle ira... Préviens-les. J'irai lui acheter tout ça demain.

- Père ?

- Quoi ? Qu'est ce qu'il y a encore ? Demanda t-il froidement.

- Euh... En fait, je... je me demandais si... si je pouvais vous accompagner afin de faire ces achats ?

- Non ! Tu restes ici, avec ta mère ! J'ai des affaires à régler là-bas de toutes façons, et je ne te veux pas dans mes jambes ! Et tu t'ennuierais... Tu ne veux pas t'ennuyer, n'est-ce pas ? »

Encore une fois, Joshua avait réussi à faire que les choses aillent comme il le voulait. Mais au moins l'avait-il autorisée à partir à Poudlard !

Le lendemain matin, Félicia fut réveillée par Delly.

« Mademoiselle doit s'habiller convenablement et se lever, Madame l'attend au petit salon ! Dit l'elfe de sa voix aiguë. »

Félicia ne contestait jamais les ordres que Delly lui transmettait, bien que l'elfe inversait parfois les termes, et même si sa mère était toujours gentille avec elle, son père, lui, n'hésiterait pas à la frapper. Ainsi, quelques minutes plus tard, la jeune enfant descendait les escaliers, le plus silencieusement possible, comme on lui avait apprit, et se tenait dans l'entrée du salon, qui était d'une propreté incertaine, bien que plus clairement plus habitable que les autres pièces. Sa mère était assise tranquillement dans un fauteuil en cuir rouge, en train de lire une revue sorcière de cuisine.

« Viens t'asseoir à mes côtés, dit-elle quand elle aperçut la jeune fille. J'ai à te parler, pendant que Joshua n'est pas là.

- Mère ? Demanda l'enfant, surprise.

- Écoute-moi attentivement, Félicia, et ne répète à personne, je dis bien PERSONNE ce que je vais te dire, et surtout pas à mon époux. Tout d'abord, quand tu seras à Poudlard, je veux que tu continues à maîtriser tes dons. Nous sommes toutes deux métamorphomages, tu le sais très bien et même si tu ne comprends pas ce que je te demande, contente toi de me faire confiance et de m'obéir, même si je sais à quel point cela peut être compliqué, surtout à ton âge, mais Joshua ne doit PAS savoir ce que l'on est. Un jour tu sauras pourquoi. Tu m'as compris ?

- Oui, bien sûr ! Même si j'aimerais comprendre pourquoi vous m'avez toujours dit ça depuis que mon don m'est apparu...

- Un jour tu sauras... Et pardonne-moi de ne pas pouvoir tout te dire aujourd'hui. Mais ce n'est pas que pour ça que je tenais à te parler. Quand tu seras à Poudlard, je veux que tu deviennes Animagus.

- Ani quoi ?

- Animagus. C'est comme ça qu'on appelle les sorciers et sorcières qui parviennent à se transformer complètement en animal. L'une de tes futures professeur en est une.

- Mais comment est-ce que je peux devenir Animagus ?

- C'est une sorcellerie de très haut niveau, il te faudra certainement plusieurs années pour y parvenir, mais tu trouveras là-bas l'essentiel des informations nécessaires à la transformation. De la même façon, tu n'en parles à PERSONNE.

- D'accord, mère. Je vous promets que je ferai tout mon possible !

- Félicia ! Ce n'est pas un ordre. Je veux que tu le deviennes parce qu'un jour ça te sera utile ! Peut-être même que ça te sauvera la vie. Et je ne veux pas que ma petite fille se fasse tuer. »

Sur ce, Annabelle conclut leur entretien. La famille Noctua n'avait jamais été douée en démonstration d'affection, mais Félicia savait que sa mère l'aimait plus que tout elle l'avait toujours défendu contre l'injustice dont faisait parfois preuve son mari. Félicia savait depuis toujours que ce n'était pas l'amour qui liait ce couple, et elle s'interrogeait parfois sur les raisons qui les avaient fait devenir mari et femme.