Saori aimait particulièrement cette heure-ci pour aller galoper dans les bois. A huit heures du matin, Seiya dormait encore – il ne fallait pas espérer le voir émerger de sa chambre avant dix heures , et de toute façon , il ne l'aurait pas accompagnée, paniqué qu'il était à la seule idée de monter sur le dos d'un cheval, aussi placide soit-il. Hyoga était reparti pour la Sibérie la veille quant à Shiryu, il avait fait savoir qu'il comptait rester quelques jours de plus aux Cinq Pics, afin de donner un coup de main aux villageois pour la récolte du riz qui s'annonçait toute proche.

Excellente cavalière depuis son enfance, elle avait donc choisi une monture un peu vive, et avait dès son départ de la résidence forcé l'allure pour s'éloigner au maximum du brouhaha de la ville et trouver dans les allées désertes un peu de paix et de sérénité.

Arrivée près d'une cascade, elle démonta, et attacha sa jument à une branche près de la rivière, afin que celle-ci puisse s'abreuver.

L'endroit était paisible à souhait. Finalement, elle avait bien fait de ne pas demander à Seiya de l'accompagner. Elle avait beau l'aimer, au sens le plus passionné du terme, elle aimait de temps à autre se retrouver seule pour réfléchir.

Ces derniers temps, elle avait deviné comme une gêne entre elle et ses chevaliers de bronze. Quelque chose qu'elle ne pouvait définir, mais qu'elle ne savait pas si elle devait l'attribuer à la différence de sexe, ou tout simplement au fait qu'ils étaient de simples humains, et elle rien de moins qu'une déesse, même réincarnée . Elle ne se sentait pas le droit , par exemple, de s'intéresser à des sujets aussi futiles que le dernier film sorti au cinéma , ou la dernière console de jeu sur le marché. Et Seiya et les autres, eux, quand ils ne combattaient pas pour sauver la planète, avaient la vie de tous les jeunes de leur âge. Elle, partagée entre ses obligations de déesse et son statut de femme d'affaires , n'en faisait pas partie.

Elle s'assit sur un rocher, et étalant ses longues jambes bottées devant elle, se laissa aller en arrière . Position inconcevable dans un salon mondain ! Elle se mit à rire : Dieux, qu'on était bien ici , perdu dans la verdure, sans personne pour vous juger !

Elle resta un long moment ainsi, bercée par le chant des oiseaux au dessus d'elle et par le balancement des feuillages caressés par la brise. Et elle y serait restée bien plus longtemps encore, si un petit objet dans sa poche ne s'était soudain manifesté .

- Oh, non, Tatsumi !

A contrecoeur, elle extirpa son téléphone portable de sa poche et pressa la touche d'appel.

- Oui ?

La voix de son majordome, à l'autre bout, semblait nerveuse. En parfait homme du monde, il s'excusa de quinze manières différentes et lui résuma en deux mots les raisons de son appel.

- Bien. Faites préparer mon avion pour la Grèce, je pars dès que possible. Et ne dites rien à Seiya et ses compagnons, surtout.

Elle remit son téléphone dans sa poche, l'air soucieux, et retourna à sa monture, qui broutait paisiblement à quelques pas d'elle.

- Allez, viens, ma belle , on rentre.

A suivre ...

Oui, je sais, une fic de plus en plan ! Sauf que celle-là est déjà entièrement écrite ( il y a 11 chapitres ) , vous n'aurez donc pas à attendre trop longtemps la fin ... et pendant ce temps-là, je vous finis Grandeur et Déchéance ! Je vous gâte trop ... ( soupirs ). Si vous aimez, laissez-moi des reviews, ça serait sympa !