Je ne sais plus en qui croire. J'en viens même à douter de ma propre existence. Je n'ai de cesse d'entendre que je suis Sora, que ma place est à ses cotés ou encore que je suis voué à disparaître. Est-ce mon destin de mourir pour permettre à ce Sora de vivre ? Mon cœur...serait-il en partie le sien ?
Et cet homme qui dit être mon ami, Axel. Puis-je lui faire confiance ? Il semblerait que nous étions très proche par le passé, mais je ne me souviens de rien. Et l'une des seules fois ou je l'ai croisé, il me l'a fait regretter. J'ai comme un étrange pressentiment en sa présence, comme si il détenait la vérité à mon sujet, la réponse à toutes mes questions. J'aimerai le retrouver pour pouvoir lui poser ces questions, avant qu'un de ses anneaux enflammés ne me force à me taire à jamais. Peut-être pourra-t-il...me dire si je manquerai à quelqu'un.
Mais où le trouver ? J'ai beau tourner en boucle dans la Cité du Crépuscule et pas une trace de chevelure flamboyante ou de manteau noir. Et pour combler le tout, il semble se déplacer à travers des sortes de portails étranges. Je crois que c'est peine perdue.
Je m'installa sur le rebord de la place de la gare afin d'admirer le coucher du soleil une dernière fois. Il m'est impossible de fuir. Ce Sora, à l'air tellement plus important que moi. Je crois que le rejoindre rendrait service à tout le monde. Je ne suis pas près à mourir mais qui sait, peut-être pourrais-je continuer à voir ceux qui me sont chers à travers ses yeux ? Peut-être suis-je réellement une demi personne et je serais donc la partie manquante de l'équation de son existence. Ou alors peut-être que je n'existe pas ? Et si toute va mie ne serait qu'en réalité un rêve de Sora ? Tant que je resterai conscient, il lui serait impossible de se réveiller, ce qui expliquerai toutes ces personnes qui me traquent depuis quelques temps.
A quoi bon lutter ? Je ne suis que la dernière pièce d'un puzzle. Mon tout est Sora, et ma place se trouve dans son cœur.
« Roxas. Il est l'heure. Rends toi au Manoir. »
Cette voix grave et glacial sonnait ma dernière heure.
Sans vraiment réaliser, je sorti de ma torpeur et me dirigea lentement, indéniablement, vers ledit manoir en pensant à ma famille, mes amis, ma vie. Aussi insignifiante soit-elle. J'aurai voulu chercher une dernière glace à l'eau de mer avec Hayner, Pence et Olette. Mais tout bien réfléchi, cela n'aurait été que plus déchirant. Et surtout comment leur expliquer mon départ ?
Mes yeux s'emplirent de buée, comme si des larmes allaient couler. Mais nous savons bien que c'est impossible.
Un mal inconnu s'emparait de ma tête à mesure que j'avançais vers le manoir. J'avais à présent franchi le portail noir, et une grande porte se dressait devant moi. Des flashs de souvenirs qui n'étaient pas les miens virent s'inviter dans ma tête. Comme si on voulait me les faire entrer de force. Cette douleur m'était de plus en plus insuportable. Ma vison n'était plus nette, et je cru même entendre la sonnerie de mon école. La fin des vacances approchait.
« Bien. Au premier étage tu trouveras la salle de réveil ou se trouve Sora. Il t'attend. »
Je...Je ne veux pas. Je ne veux plus. Ils n'ont pas le droit. Je ne suis pas Sora, je suis Roxas. Je suis un garçon normal, avec des amis qui comptent sur moi. Je ne peux pas les laisser. Ils ne me pardonneraient jamais. Je ne suis pas l'élu. Ils se sont sûrement trompé. Mon cœur... Mon cœur me dit que je dois y aller... mais ça me fait terriblement mal. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Je n'ai jamais vu tout ces gens avant alors pourquoi... Pourquoi ne me laisse-t-il pas tranquille ? Pourquoi on-t-il besoin de moi pour le réveiller ? Personne ne se préoccupe de mon sort, ils ne pensent qu'a ce Sora. De quel droit me volerai-t-il ma vie ? Il en est hors de question !
Puis, une fois ma colère déversée, je me rendis compte que j'avais trouvé le chemin vers lui. Inconsciemment j'avais traversé le manoir et m'était retrouvé dans une salle entièrement blanche. En son centre trônait une sorte d'oeuf blanc et fermé. Il est à l'intérieur. Je le sens. Mon cœur le sent. Et le sien m'appelle.
Soudain, une lumière aveuglante émana de l'œuf, qui s'ouvrit devant moi. Et enfin, je le découvrit.
Il avait les cheveux bruns et ébouriffé, des habits qui semblaient bien trop petit pour lui, et un visage... qui m'était étrangement familier. Mon corps flancha sous la douleur qui m'aveuglait de plus en plus.
Roxas : « Alors te voilà. Voila la cause de tout les événements de ces derniers jours. Je sais que tu m'entends. Que représentes-tu de plus que moi ? Est-tu un roi ? Un héro ? Un dieu ? Si ton destin est de sauver le monde, pourquoi me laisserai-tu mourir ? Tu n'es qu'un lâche, obligé de sacrifier la vie des plus faibles que toi ! Mais contrairement à ce que tout le monde pense, je suis loin d'être faible ! »
Pris d'une rage sans précédent, deux keyblades apparurent dans mes mains. Je les regardaient sans comprendre. Comment se fait-il que je sois capable d'invoquer ces armes ? Et pourquoi apparaissait-elle aléatoirement ? La dernière fois c'était quand...Quand j'ai combattu Axel.
Quand je suis en danger.
« Je ne serais pas venu ici en vain. Je vais enfin pouvoir mettre un terme à toute cette mascarade. J'en ai marre d'être sans cesse comparé à toi, d'être considéré comme faisant parti de toi. Je ne suis pas une demi personne. Et pour le prouver... Il suffit que je mettre un terme à ton existence, SORA ! »
S'en était trop. Tout ce qui m'importait maintenant, c'était de le réduire à néant et de reprendre le cours de ma vie. Mon cœur brûlait et ma tête hurlait. Je me mis à courir en libérant toute la rage et la haine que mon cœur avait gardé enfoui au plus profond de lui.
Ca y est, tout va se terminer. Enfin.
« ROXAS ! »
