Fanfiction :
Don't ''whatever'' me
Prologue:
Les ailes repliées.
Disclamer :
Les personnages et l'univers appartiennent à J.K Rowling
Note de l'auteur :
Idée diabolique, je vais adorer écrire cette fic xD
La musique lui vrillait les tympans, le violon alto qui jouait sur scène l'agaçait prodigieusement. Il prit son verre d'hydromel et se dirigea vers une table du fond de la salle, dissimulée par un lourd rideau de velours. Son père avait enfin fini de le faire parader. Cette mascarade durait tout l'été, comme tous les ans… Durant la première partie de ces maudites soirées mondaines, Lucius Malfoy exhibait son héritier et lui passant une main soudainement affectueuse dans ses fins cheveux blonds ou la lui posant sur l'épaule richement brodée de sa robe de soirée d'un noir de jais. Il devait rester près de son père, sans faire attention aux regards pleins de fierté de sa mère qui semblait le considérer dans ces moments-là comme un élève de maternelle faisant son premier baisemain à son amoureuse…. Enfin Draco ne l'avait jamais vu avec cet air là depuis le jour de ses trois ans où il leur avait présenté Pansy Parkinson comme sa future épouse.
Il s'assit derrière le rideau et pria pour qu'on l'oublie un peu. Il savait très bien son texte, il jouait parfaitement son rôle de fils à papa lorsque c'était nécessaire mais cela l'emplissait toujours d'une certaine amertume, en effet, les réceptions comme celles-là étaient les seuls moments où son père entrait en contact physique avec lui, et les seuls où il voyait la fierté dans le regard de sa mère. La tendresse, la douceur, l'amour, n'étaient pas étrangers aux iris argentées de Narcissa… mais la fierté était aussi rare qu'un loup-garou en laisse dans une rue de Londres coté moldu.
Draco sortit son livre de potions, ça aussi c'était une technique qu'il avait mis au point pour qu'on ne puisse pas lui reprocher son comportement réservé pendant que son père parlait affaire. Il avait demandé à Severus de lui donner des devoirs supplémentaires de potions magiques pendant les vacances et ce dernier l'avait tellement chargé de travail qu'il lui était de toute façon nécessaire de travailler tous les soirs pour en venir à bout. Ainsi, si quelqu'un s'indignait de sa retraite, il ne pouvait malheureusement rien dire de ce jeune homme appliqué et ambitieux qui travaillait dur pour suppléer son père. Lucius lui-même encourageait Draco à s'occuper de cette façon. Ce que Lucius ne savait pas en revanche, c'était que Draco avait beau rentrer en cinquième année, les devoirs que donnait Severus Rogue à son filleul étaient réservés habituellement aux élèves préparant leur ASPIC. Draco était un potionniste de talent mais Severus se gardait bien d'en parler à son ami d'enfance, il savait que si Lucius se rendait compte que son fils était très avancé pour son âge, Draco n'aurait plus un seul instant de répit tant ses nouvelles responsabilités l'écraseraient. Ils s'efforçaient donc tous deux de maintenir les notes du jeune Serpentard suffisamment haute pour satisfaire Lucius mais suffisamment basses pour n'éveiller aucun soupçon.
Plongé dans l'étude des propriétés de la peau de serpent d'arbre du cap et son interaction avec les fois de dragons dans la composition des potions de neutralisation de la substance magique, Draco ne vit pas qu'on s'assaillait près de lui. Pourtant, un homme musculeux, aux mains ravagées par les brulures et le labeur, venait de se poser à ses côtés et regardait la salle d'un air distrait. Il avait les cheveux mi- longs, d'un roux flamboyant, et son visage était tellement constellé de taches de rousseur qu'il en semblait presque bronzé. Il portait une robe de soirée d'un rouge très sombre et son col était ornementé d'un jabot discret et simple mais très élégant.
« Que c'est ennuyeux … Tu ne trouves pas ? »Draco releva la tête vers la salle sans prêter attention à la personne qui lui tenait compagnie. Il était partagé entre lui donner raison et un moyen de le discréditer ou bien continuer à jouer les fils à papa parfaits…. Il jugea la seconde option plus sûre pour lui.
« Si vous vous ennuyez c'est que vous ne parlez pas à la bonne personne.
« Je pensais que comme tu t'ennuyais aussi, nous pourrions souffrir en silence, mais à deux. »
« Je ne m'ennuie pas. Je n'ai simplement pas le choix, je dois avancer dans mes devoirs de potions, mon professeur n'est pas très compréhensif et le fait d'être son filleul ne rend pas les choses plus faciles. »
« Ça se voit. »
« Pardon ? »
« Que tu t'ennuies ici. »
Finalement il tourna la tête et un regard désabusé vers l'intrus. Il paraissait complètement décalé dans sa robe de soirée. Elle était du plus bel effet mais sa stature imposante et ses manières franches contrastaient avec la délicatesse de ses vêtements. Il l'examina brièvement, son regard se posant sur ses mains, qui étaient dans un état épouvantable. Cet homme ne devait à vue de nez pas avoir plus de vingt-deux ans mais son corps –ou tout du moins ses mains – étaient usées comme des chiffons de ménages trop utilisés. Draco se redressa, comme si les cales sur les mains de cet homme auraient pu envahir ses propres paumes, douces comme de la soie.
« Les dragons. » S'amusa le rouquin avec un sourire charmeur. « Ils ne me laissent aucun répit, je viens tout juste de cicatriser d'un coup de griffe dans les dos, j'ai fait une belle peur aux guérisseurs. »
« Des… dragons ? » La tête de Draco se mit à fonctionner à plein régime. Un grand roux musculeux, récemment diplômé qui s'occupait de dragons et qui était là avec la délégation de chasseurs de dragons de Roumanie… C'était un des nombreux frères Weasley. Il replongea dans son livre de potion. « Je sais qui vous êtes et je ne veux pas qu'on vous voit à mes côtés ? »
« Tu sais ? » Questionna Charlie, incrédule.
« Tu es Charlie Weasley. Je me souviens de la lettre que j'ai trouvée lorsque ton crétin de frère et son meilleur ami Potter-le-Merveilleux ont réussi à faire évader le dragon de ce gros balourd de Hagrid en première année. »
« Wouahou… quelle mémoire… et qu'…. »
« Va-t'en. Si mon père me voit parler avec un Weasley il va faire un scandale. »
« Mais toi tu n'en ferai pas si ton père ne te couvait pas comme un œuf de phénix. »
Draco releva les yeux sur les mains de Charlie, n'osant pas le regarder dans les yeux, puis les fit dériver jusqu'à son père.
« Ça ne doit pas être drôle, de devoir le singer pour donner l'impression qu'il a réussi à te faire à son image…. »
Il avait piqué au vif. Le Serpentard tourna vivement la tête vers lui, un visage hargneux mais le regard inquiet et paniqué tourné vers ses taches de rousseurs, convaincu qu'il se moquait de lui. Mais Charlie regardait Lucius Malfoy avec un air songeur, dénué de toute agressivité ou de moquerie. Le rouquin ramena ses yeux bleus vers le jeune aristocrate qui se tendait de plus en plus.
« Ça ne doit pas être évident de voir qu'on ne s'intéresse à toi que pour ce que tu es censé devenir… Je trouve ça triste. »
« Et alors ? » Assena Malfoy avec un air dédaigneux, il tremblait presque de colère. « Qu'est-ce que ça peut te faire de toute façon ? Retourne dans ta cage à lapins avec tes frères de portée dégoulinant de bonnes intentions. »
Charlie soutint son regard, légèrement décontenancé mais nullement impressionner, il essayait de comprendre ce qui lui prenait. Leurs yeux restèrent en contact pendant quelques secondes avant que le blond les baisse sur son livre, il n'arrivait pas à comprendre ce que lui voulait Charlie mais son regard inquisiteur le mettait mal à l'aise.
« Tu es toujours autant sur la défensive ? »
« Pardon ? »
« Rejoins-moi dans le patio. »
« Pourquoi je ne ferai ça, exactement ? »
Charlie lui adressa un petit sourire doux, et se leva sans rien dire. Il laissa sur la table un morceau de parchemin cependant avant de disparaitre de l'autre côté du rideau. Draco le prit et le lut. Il n'y avait que quelques vers apparemment sans rapport avec la conversation : « une couronne d'épines où l'oiseau se repose / les ailes repliées sur le souvenir d'un nid bien fait / la douceur envolée n'a laissé derrière elle / qu'un long ruban de velours déchiré »
« Pff… quel ringard…. Qu'est-ce qu'il cherche exactement, cet imbécile de Weasley ? Il veut un rencard ou quoi ? »
Il regarda de l'autre côté du rideau, son père était toujours en grande conversation avec le ministre de la magie… Après tout il n'avait rien d'autre à faire. Il se dirigea vers sa mère avec toute la dignité dont il était capable du haut de ses quinze ans. Il annonça avec élégance que la musique et la chaleur lui faisait tourner la tête et qu'il se retirait dans le jardin. Narcissa lui caressa les cheveux en lui proposant de l'accompagner, il refusa poliment et s'écarta en remettant ses cheveux en place puis quitta la villa et se dirigea vers le jardin… et se rendit compte qu'il ne savait pas où était parti ce foutu Weasley… Son regard tomba sur le parchemin. « Une couronne d'épines » … La résidence était connue pour ses roseraies…. Il finit par comprendre que le poème était censé être une sorte d'énigme destiné à le guider. Il soupira et se dirigea vers la roseraie, ces Gryffondors était d'un romantisme mièvre désespérant.
La forêt de roses était immense… Il regarda à nouveau les vers… « Où l'oiseau se repose. Les ailes repliées sur le souvenir d'un nid bien fait. » …. Il réfléchit un instant et repris son chemin en sens inverse, de l'autre côté du patio il y avait un petit banc sous un kiosque blanc orné d'un aigle en train de nicher. Il marcha quelques minutes et arriva sous le petit temple de pierre… dessous, Charlie était assis sur le banc, les jambes étendues, la tête rejetée en arrière, ses cheveux roux flamboyants ondoyant sous la brise, il avait les yeux fermés et sa robe de sorcier était posé sur le muret, laissant sa chemise à jabot refléter les rayons de la lune. L'instinct de Draco lui hurla de s'en aller avant qu'il le voit, mais il resta là comme un idiot, jusqu'à ce que le roux ouvre les yeux et lui sourit.
