There and Back Again, an heir's holiday

...

Disclaimers : Harry Potter et les autres appartiennent à JK Rowling.

NDA : Hop ! Voila le début d'une nouvelle histoire. Elle ne devrait pas faire plus de 6 ou 7 chapitres mais je ne sais pas encore trop à quelle fréquence je posterais.
En tout cas, j'espere qu'elle vous plaira, même si la situation décrite n'est pas spécialement drole (mais il ne devrait rien y avoir de gore non plus).

Et les "..." marquent le changements de point de vu, c'est plus discret et lisible qu'une ligne.

Bonne lecture.


Chapitre 1

Anti-cernes et rendez-vous nocturnes

Je sortais de la bibliothèque.
Il était l'heure de la fermeture.
Je n'avais pas réussi à achever mon devoir d'arithmancie. Il restait encore quelques points obscurs sur lesquels je devais travailler.
Je sortais donc de la bibliothèque, les bras chargés de livres.

...

Elle sortait de la bibliothèque, lentement, gênée par la pile de livres qu'elle portait.
Je m'approchais discrètement.
Elle ne semblait pas m'avoir remarquée. Ça me simplifierait la tâche. Mais soudain, des cris derrière moi :
"Pansy ! Pansy ! Je t'ai cherchée partout !"
Oh non ! Millicent allait tout faire rater. Hermione s'était retournée, me toisant avec froideur.
Et l'autre se rapprochait dangereusement. Je devais agir.

...

Pansy Parkinson me bouscula, délibérément bien sur, faisant dégringoler les livres.
"Oups, désolée."
C'est tout ce qu'elle lâcha, avant de ricaner et partir à la rencontre de l'autre serpentarde.
Je maudis cette peste tout en ramassant mes livres éparpillés. Si Mme Pince remarquait la moindre éraflure sur l'un d'eux, notre arrangement prendrait fin, et je n'aurais plus le droit d'emprunter autant de livres à la fois. Ce qui ne m'arrangeait pas du tout.
Une note était tombée de l'un des ouvrages. Pas le temps de chercher duquel. Je la glissai entre les pages d'Arithmancie : mystère et théorie et je partis en direction du dortoir.
Il fallait que je finisse ce devoir ce soir, sinon je savais que je dormirais mal.

...

Cela faisait une semaine que je ne dormais plus.
Je réfléchissais. Il y avait forcement une solution, quelque chose à faire.
En temps normal, j'étais douée pour les plans. Surtout ceux un peu compliqués, qui impliquaient de manipuler les autres.
Mais cette fois, la manipulation n'aurait servi à rien.
Je n'avais pas la moindre idée, et ça me rongeait.
L'épuisement n'arrangeait rien.
A force de boire des philtres de paix, ils n'avaient plus d'effet sur moi, et mon sort d'anti-cerne peinait de plus en plus à sauver les apparences.

Je ne savais absolument pas quoi faire. Mais la sang-de-bourbe saurait. Elle savait toujours tout. Il fallait juste réussir à la convaincre de m'aider. La curiosité était son point faible, comme la plupart des Gryffondor, peut-être que j'avais une chance en jouant bien.
Je l'attendrais à minuit en haut de la tour d'astronomie.

...

Je t'attendrais à minuit en haut de la tour d'astronomie.

Je relisais le morceau de papier pour la seizième fois.
Pas de signature.
Juste ces mots.
Hors de question que j'y aille.
D'une part, j'avais du travail et je devais me lever tôt demain.
Et puis, d'autre part, je détestais ça : cet espèce de mystère menaçant, devoir avancer à l'aveuglette sans savoir ce qui se tramait et ce qui m'attendait. Il faudrait que je sois folle pour aller à un rendez-vous fixé par un inconnu.

Si cette personne n'avait pas signé, c'était forcement qu'elle savait que, connaissant son identité, je n'irais pas. Donc c'était quelqu'un que je ne voulais pas voir.
Donc sûrement un serpentard.
Pansy !
C'était, sans aucun doute, elle qui avait laissé tomber ce papier en me bousculant.
Mais alors, peut-être qu'il ne m'était pas destiné. Peut-être que c'était pour une fille de sa bande, ou son petit-ami du moment.
Mais, peut-être aussi que Pansy m'avait fixé, à moi, un rendez-vous mystérieux pour me parler de mystérieuses choses, et que, malgré mes efforts pour me raisonner, je ne pouvais étouffer ma saleté de curiosité.
J'en parlerais aux garçons, pour avoir leur avis.
En attendant, il me restait encore deux heures et un essai d'arithmancie.

...

Il ne restait plus qu'une heure.
Blaise n'arrêtait pas de me répéter qu'elle viendrait.
Il voyait mes coups d'œil à la pendule.
La lumière verte de la salle commune, qui d'habitude me calmait, ne faisait que me donner mal au cœur ce soir.

« Et si elle ne venait pas ?

— Elle viendra.

— Comment tu peux en être sur, Blaise ?

— C'est une fille intelligente, et elle doit avoir compris que c'était avec toi qu'elle avait rendez-vous... »

Je gémis en continuant à tirer sur ma mèche de cheveux.

« Mais c'est une Gryffondor avant tout. Elle viendra forcement parce qu'elle est curieuse, trop sure d'elle et qu'elle sent qu'il se passe quelque chose. Son instinct de préfète.

— Oui... j'espère. »

Il fallait une solution, on ne tiendrait plus longtemps comme ça.
Je regardais Blaise. Il avait l'air aussi épuisé que moi.
Il me sourit doucement et passa son bras autour de moi en un geste tendre.

« Ça va aller, Pansy. Tout va bientôt s'arranger. »

Je posais ma tête contre son épaule.Heureusement qu'il était là.

...

Ils étaient enfin là.
Vu leur air aussi échevelé qu'épuisé, il n'y avait aucun doute sur le fait qu'ils revenaient de leur entraînement de Quidditch.
J'avais fini mes devoirs depuis une demi-heure, et je les attendais en lisant un livre près du feu.
Ils s'affalèrent de chaque coté de moi, et après avoir écouté leur résumé de l'entraînement avec force gestes et explications des stratégies pour l'équipe, je leur présentai le mot et les conclusions auxquelles j'étais arrivée.
Ils restèrent silencieux quelques minutes. Je savais qu'en eux, l'habituelle curiosité luttait contre la prudence.

« N'y va pas, c'est trop dangereux. » finit par dire Ron.

« Va voir. Si ça tourne mal, il y a toujours moyen de fuir. » lâcha Harry en même temps.

Ils se regardèrent un instant, ils étaient soucieux à présent.

« Je te prête la cape d'invisibilité.

— On pourrait te suivre, en se mettant tous les deux dessous, sinon.

— Non Ron, le mot m'était destiné, si j'y vais, c'est seule. Mais je vous raconterais tout, dès mon retour.

— C'est quand même dangereux, tu ne sais pas ce qui t'attend, et venant des serpentards, le pire est à craindre.

— Ta cicatrice n'a pas réagi depuis un petit moment, donc je ne dois pas risquer grand chose, et je suis capable de me défendre.

— Bien sur, mais ce qu'Harry essaie de dire, c'est que, tu vois, ça n'est peut-être pas une très bonne idée.

— J'aurais la cape. Si, en arrivant là-bas, je vois que c'est un piège, je reviendrais directement.

— Ne fais rien de stupide. »

Je jetai un regard à Ron en haussant les sourcils.
Comme si, parmi nous trois, j'étais celle qui agissait stupidement !
Harry éclata de rire et je le suivais bientôt. Ron bougonna un peu, pour la forme, avant de laisser son visage s'éclairer d'un grand sourire amusé.
Nous discutâmes de tout et de rien jusqu'à ce qu'il soit l'heure que je parte.
Je m'enroulai dans la cape d'Harry et je sortis, suivie par leurs regards inquiets.
Ils mouraient d'envie d'insister pour m'accompagner, je le sentais bien, mais je ne voulais pas les impliquer dans cette histoire s'il s'avérait que l'on m'ait tendu un piège.

Je parcourus rapidement la distance me séparant de la tour.
Mes pas ne faisaient aucun bruit et étant un peu plus petite qu'Harry, sa cape me couvrait entièrement.
J'arrivais donc sans encombre au point de rendez-vous.
Pansy était déjà là, seule, à attendre.

...

J'étais là, à attendre, depuis dix bonnes minutes, assise en haut des marches.
Plus le temps passait, plus je perdais espoir.
Un vent froid entrait par les interstices de chaque coté de la trappe et je me gelais franchement.
Soudain, il y eu un mouvement. L'air sembla frissonner et la sang-de-bourbe apparut devant moi.
Le soulagement me submergea, mais je n'en montrais rien.

« Tu es venue.

— Effectivement. Qu'est-ce que tu me veux, Pansy ?

— Rusard n'était pas dans les parages ? Tu as pu venir jusqu'ici sans problème ? »

Je la vis froncer les sourcils. Elle croisa les bras et me toisa sans répondre, semblant s'impatienter.
Mauvais début.

« D'accord, je vais aller droit au but. J'ai besoin de ton aide.

— Et pourquoi je te rendrais service au juste ?

— Parce que si tu ne le fais pas de ton plein gré, je trouverais un moyen pour te faire chanter ou me venger.

— Ok, je retourne me coucher. »

Je fis demi-tour et commençai à descendre les escaliers.
Je ne savais même plus pourquoi il m'avait semblé que c'était une bonne idée de venir.
Parler avec cette peste serait toujours une perte de temps.

« Non ! Attends ! C'est important. »

Je me retournai.
Aussi étrange que ça puisse paraître, elle avait l'air sincère.
Mais j'étais habituée à ses coups fourrés, à sa sournoiserie, son hypocrisie.
Je la dévisageais en silence, essayant de deviner ses intentions alors qu'elle se mettait à tirailler nerveusement une mèche de ses cheveux.

« Je t'en supplie, aide nous. » dit-elle doucement, en regardant ailleurs.

...

J'avais supplié la sang-de-bourbe.
Moi, une sang pur, héritière d'une grande famille, élevée dans l'orgueil serpentard.
C'était ma dernière carte. J'avais joué le tout pour le tout.
J'avais piétiné ma dignité, même pas sure qu'elle s'en relèverait un jour, et j'attendais, honteuse, la réaction de Granger.
N'importe quel serpentard m'aurait ri au nez avant de marchander, profitant au maximum de sa position de force et de son avantage sur moi. Heureusement, elle n'avait pas le moindre petit coté serpentard.
Elle revint lentement vers moi.

« Tu as dit... quoi ?

— C'est déjà assez dur comme ça, n'en rajoutes pas. Je sais qu'on ne s'apprécie pas, et que je suis mal placée pour te demander un service. Sois sure que si j'avais le choix, je ferais autrement. Mais je suis coincée. Nous sommes coincés. Tu acceptes de nous aider alors ou non ? »

...

Je remarquais l'emploi du "nous".
Alors comme ça, c'était un groupe entier de serpentards qui avait des problèmes.
Et des gros, vu son ton.
Elle m'avait même suppliée de l'aider. Elle, tellement orgueilleuse, qui ne fréquentait que ceux de sa classe sociale, et me traitait de sang-de-bourbe dès qu'elle en avait l'occasion. Elle donnait l'impression d'avoir la nausée en lâchant ça, mais elle l'avait tout de même dit.
Ça devait être réellement important.

« Je ne peux rien promettre avant de savoir quel est votre problème.

— Je vais tout t'expliquer. Mais d'abord jure-moi que tu ne répéteras ça à personne.

— Non. Je le répéterais à Harry et Ron. »

La Serpentarde soupira.
Elle avait vraiment l'air d'aller mal. Je n'y avais pas prêté attention pendant les cours mais ses yeux étaient profondément cernés et son teint bien plus pâle que d'habitude.
Elle surprit mon regard et releva le menton d'un air orgueilleux.

« Ne me dévisage pas comme ça. Tu pourrais au moins promettre que vous n'en parlerez à personne d'autres ?

— Parkinson, je suis préfète. Si cette histoire met en danger des élèves, je serais forcée d'avertir Dumbledore.

— En parler ne ferait qu'envenimer les choses, sinon crois bien que je serais déjà allée me confier à ce vieux fou. »

Je levai un sourcil, intriguée.

« Explique moi, j'ébruiterais ça le moins possible. »

Elle soupira à nouveau.

...

Je soupirais. Elle ne m'aidait franchement pas, cette cruche.
Est-ce qu'elle était à ce point incapable de garder un secret ?
Mais de toute façon, je n'avais plus le choix.
Je me relevais lentement pour redescendre jusqu'au pallier, lui faisant signe de me suivre. Là, j'ouvris une petite porte, donnant sur une salle vide. Sans doute une remise, avec quelques chaises, des armoires et un balai cassé.
J'allumai rapidement deux torches au mur et je m'assis. Granger m'imita, ayant approché une chaise pour elle.

« Alors... D'abord, il faut que tu saches que la majorité de ce que je sais, je l'ai juste déduit de rumeurs, ou de morceaux de conversation que j'ai pu surprendre. On n'a pas voulu me raconter grand chose. Donc rien n'est totalement certain, ça n'est que des suppositions.
Et, pour l'instant, Blaise et moi sommes les seuls au courant de ce qui se passe ici.

— Tu n'en as même pas parlé à Malfoy ? »

Je la regardais froidement, puis je me repris, elle ne pouvait pas savoir, et je devais paraître aimable si je voulais la convaincre.

« Justement, c'est à propos de Draco. Il s'est, comment dire... perdu.

— Comment ça "perdu" ? Ce château n'est quand même pas si grand qu'un préfet de sixième année s'y perde ! Et il était là, en cours, aujourd'hui. Tout comme hier, et les jours d'avant.

— Ça n'était pas lui. Enfin, si, mais...»

Je décidai de tout reprendre depuis le début.
Je croisai son regard brun, et ça calma un peu le début de panique que j'avais senti grandir en moi. Elle n'avait pas l'air sur le point de partir, même en sachant que ça concernait Draco.

« Alors voila.
Depuis que le père de Draco a été envoyé à Azkaban, le Seigneur des Ténèbres est en colère contre eux. Il parait qu'il juge les Malfoys responsables de tous les problèmes de la fin de l'année dernière. Il n'a pas pu punir Lucius, vu qu'il était en sécurité à Azkaban, donc il s'en est pris à Draco et sa mère. Mais les Doloris n'ont pas du suffire à le calmer vu que le bruit court qu'il a trouvé quelque chose de pire pour Draco. Il lui a donné une mission très dangereuse. D'après mes parents, ça serait une mission que Draco n'a pas la moindre chance de réussir.»

Je voyais Hermione me regarder avec ses grands yeux effrayés. Et oui, chérie, la vie n'est pas rose du coté noir.
Je poursuivis sur le même ton neutre.

« Je ne sais pas en quoi elle consiste, il refusait d'en parler. Mais l'honneur de sa famille était en jeu. Tout comme sa vie, et sûrement celle de ses parents.
Bref, il a passé plusieurs mois à tourner en rond dans sa chambre. Il avait l'air de chercher une solution en permanence. Il maigrissait à vue d'œil et ne dormait plus. Je l'entendais marcher la nuit. Il ne s'intéressait plus à rien, et ne prenait même plus le temps de vous insulter. Il disparaissait de longues heures. Lorsqu'il revenait, il pouvait à peine marcher tellement il était épuisé, nerveusement surtout. Ses yeux étaient un peu rouge parfois, et je le soupçonnais de pleurer en cachette.
Lui. Draco Malfoy, en train de pleurer. C'était inimaginable, et c'est peut-être ça qui me faisait le plus peur.
Un matin, il était en retard. Blaise et moi sommes allés le chercher dans sa chambre. Ça n'était pas dans ses habitudes.
En entrant là-bas, nous l'avons d'abord cru mort. Ses yeux étaient ouverts, mais il ne bougeait pas.
Puis nous nous sommes rendu compte qu'il respirait toujours.
Il était vraiment flippant avec son regard fixe perdu dans le vide. Nous avons essayé de le réveiller, de le faire réagir.
En vain.
Draco semblait en même temps inconscient et éveillé.
Il avait l'air... vide.»

...

Je n'en revenais pas. Ces Serpentards étaient complètement inconscients ou quoi ?

« Mais il faut l'emmener à Ste Mangouste, avertir des médicomages !

— Tu n'as pas l'air de saisir la situation. Tu es finalement moins maligne qu'on le raconte. Si Draco est envoyé chez les fous, son nom sera souillé à jamais. Les familles de sorciers au sang-pur ne peuvent se permettre d'avoir des membres avec des... problèmes. Ce genre de faiblesse n'est pas admis, et son propre père se chargera de le faire disparaître pour protéger sa lignée et sa réputation. Question d'honneur.
Si quiconque apprend ce qui se passe, Draco sera tué. Et ça, c'est hors de question. »

Je dévisageai la Serpentarde pendant un instant, elle releva le menton d'un air déterminé et courageux, malgré la peur que ses phrases révélaient.
Cette histoire me faisait réellement de la peine pour Malfoy. Il n'avait rien demandé et tout ça lui tombait dessus. Effectivement, il était en danger.

« Depuis combien de temps est-il comme ça ?

— Huit jours.

— Mais... C'est impossible, hier encore il était en cours avec nous, et il avait l'air normal.

— Depuis que nous l'avons trouvé dans cet état, Blaise et moi nous chargeons de... donner le change. Blaise s'occupe de le laver et de l'habiller le matin, puis nous nous relayons pour...

— Non... Ne me dis pas que vous faites ça... Vous pourriez être envoyés à Azkaban !

— Pas si personne ne l'apprend. Et puis nous n'avons pas d'autre choix. Avec le sortilège de l'Imperium, au moins, Draco a l'air d'agir normalement. »

La situation s'avérait donc aussi dangereuse pour Malfoy que pour Parkinson et Zabini. Alors comme ça, elle était capable de faire de telles choses pour les autres. Peut-être que Pansy Parkinson avait un cœur, finalement.
Mais, en l'occurrence, ça n'était pas ça qui allait les sortir du pétrin.
Je soupirais.
Surtout que maintenant, j'y étais avec eux.


A suivre...

J'espere que ce premier chapitre vous a plu.

N'hesitez pas à laisser des commentaires pour me dire ce qui ne va pas, afin que je puisse progresser. :)