Notes de l'auteur
La Tanya que vous allez découvrir se rapproche plus du manga que de l'anime.
L'histoire a lieu en 1934 pendant une guerre en Amérique du Sud entre la république Françoise (qui possède une colonie de mon invention qui englobe le Brésil, le Venezuela et la Colombie; car l'univers canon ne parle pas de la situation là bas) et un état nouvellement indépendant appelé Egiria qui englobe tout ce qu'il y a au sud(et qui au passage est une ancienne colonie impériale).
En Europe, en revanche l'empire a perdu la guerre en 31 et n'existe plus (remplacée par la République de Germania)
Notes un peu plus tardives :
Voila encore une restructuration (c'est la troisième je crois) bon désolé pour cet énième changement, mais je me suis rendu compte que la structure générale de mon histoire était mauvaise. Donc j'ai procédé à des petits changements : structure de l'histoire revu/ incohérences corrigées/ éléments inutiles ou foireux dégagés! J'espère que j'ai bien fait. En tout cas sachez que ceci est la version DE-FI-NI-TIVE du prologue( je m'excuse encore pour être allé un peu vite avant).
Sachant qu'à ma connaissance l'univers canon n'aborde pas vraiment un certains nombre d'aspect divers (comme les modèles des joyaux de calculs l'organisation dans l'armée Françoise, etc), j'ai décidé de prendre quelques libertés.
Les messages (tant qu'ils ne sont pas des spams débiles me disant d'aller mourir) sont toujours les bienvenus (les critiques constructives en particulier!).
De plus cette histoire ne fait l'apologie d'aucune idéologie.
Mais bon je m'étend place au récit :
Il n'y a que deux façons de vivre sa vie : l'une en ne croyant pas aux miracles.L'autre en faisant comme si tout était miracle
Albert Einstein
Atlantique Sud, 23 août 1934 sur le calendrier unifié
Ernst était attaché au flanc d'un bombardier lourd par une belle journée d'été à 6000 pieds d'altitude ! Équipé d'une capote bleue et d'une combinaison pressurisée, il était en train de s'endormir quand une voie résonna dans la radio et se chargea de le rappeler à la réalité:
- "Ici contrôle ! Vous approchez du convoi ennemi ! Deux destroyers et trois tankers identifiés ! [...]Entamez votre descente".
-" Ici Loire 1![...] Reçu."
Lorsque les bombardiers commencèrent à se stabiliser à l'altitude de 2000 fts, l'officier magicien de la république Ernst Arsfeld émergea de son sommeil.
« Pas moyen de dormir en paix ! » pensa le Chef-Major* en grommelant
Il avait branché sa radio sur les canaux ouverts alors qu'il existait des canaux fermés où les contrôleurs aériens ne s'aventuraient jamais. Surtout que c'était aux avions que le message était adressé, et non aux magiciens. Encore une mauvaise journée dans la vie du Chef-Major.
Il soupira et activa son joyaux de calcul Furia type 2*. Il maudissait cette guerre: on l'avait rappelé au front et il n'avait pas pu terminer sa formation à Saint-Cyr, adieu vie confortable à l'arrière et tout les avantages qui en découlent. Rebonjour les emmerdes, les poux, les tranchées et le champ de bataille , tout ça parce qu'il était l'un des rares Nameds François encore en vie. D'ailleurs puisqu'on en parle de sa vie: à chaque foie qu'il montait un projet, le destin, ou dieux c'est selon, décidait de tout foutre en l'air ! Il avait d'ailleurs appris à maudire le plaisantin à l'origine de ses déboires ! C'était pas très constructif mais ça le soulageait. Surtout que cette nouvelle guerre seulement 3 ans après la chute de l'empire était la pire chose qui pouvait lui arriver!
D'ailleurs c'est pas comme si ladite guerre opposait la république à un état pauvre avec une armée minable ! Non, c'était contre Egiria: principal pays exportateur d'or ,de diamants et autres minerais précieux dans le monde. Ce jeune pays -ancienne colonie impériale- pouvait acheter énormément de matériel de guerre à l'étranger et payer des tonnes de mercenaires. Pour enfoncer le clou, l'empire, pendant les négociations de 1932 avait vendu -quasiment donné- toute sa flotte à Egiria avec une grande partie du matériel de guerre qui devait être saisi par les alliés; le tout pour mettre des bâtons dans les roues Françoises. Et képi sur le gâteau, une grande partie des soldats Germaniens que les traités de paix avaient mis au chômage étaient venus trouver un emploi dans l'armée Egirienne. Du coup, la république communiste d'Egiria s'était sentie assez forte pour annexer les colonies Françoises du Grand-Brésil. Et pour couronner le tout; au lieu de négocier son retrait, la république avait préférée défendre les colonies !
Mais à peu près tout le monde s'accordait pour dire que la république livrait une guerre qu'elle ne pouvait pas gagner sur le plan militaire … A moins d'avoir recours à la conscription et d'envoyer la nouvelle génération à la boucherie alors que le pays se reconstruisait... Alors que l'opinion publique se foutait éperdument de savoir si le Grand-Brésil était Egirien ou François.
Non seulement Ernst devait retourner au casse-pipe alors qu'il avait été sur le point de finir ses études dans la plus prestigieuse école militaire de la république Françoise ! Mais en plus il le faisait pour rien ! Mourir pour la république après tout, pourquoi pas ? Bien qu'il soit réticent à l'idée, c'était les risques du métier ! Mais mourir à l'autre bout du monde, à près de 8000 km de chez lui pour des colonies condamnés à être perdues et dont tout le monde au pays se foutait... Cette idée le mettait hors de lui ! Mais comme il était un militaire il la fermait et obéissait !
Le jeune Chef-Major pensait à tout cela quand...
BRAM!
Le moteur d'un appareils que Ernst devait escorter s'enflamma, le pauvre aéronef se se retourna et se mit à piquer vers la mer sans qu'aucun membre d'équipage ne puisse sauter. L'appareil se volatilisa sous le choc et seule quelques bouts de bois flottant à divers endroits témoignaient encore de l'existence du bombardier.
-"Contrôle , vous auriez pu nous signaler que nous somme au dessus-du convoi, vous ne croyez pas? " brailla Ernst dans sa radio. " Avec des bras cassés tel que vous dans notre armée on s'étonne qu'on ait frôlé, le désastre !"
-"Mais vous n'êtes pas sur zone Chef-Major protesta contrôle, l'appareil n'est pas victime d'un tir de DCA*"
Instinctivement, Ernst eut le réflexe de se détacher et d'hurler dans sa radio à la brigade qu'il commandait:
-"Détachez vous ! On nous a tendu une embuscade !"
Il scruta le ciel à la recherche d'ennemis quand il signala:
-"4 pelotons ennemis à 7000 fts, et une signature magique à 14 000"
-"Pouvez vous l'identifier?" demanda le contrôle aérien.
" Pourquoi Diable, la vie a-t-elle décidée de s'acharner sur moi ? " pensa Ernst "Je sais que je ne suis pas un ange mais..."
- " Dia... Diable du Rhin ! La signature magique est celle du Diable. […] Je demande la permission de battre en retraite !" s'exclama Ernst avec une voix qui se voulait calme mais qui trahissait une certaine nervosité.
-"Je vais vous épargner cet effort " dit une voix féminine -avec un très léger accent germanique- sur un ton amusé , "Vous n'aurez pas à vous enfuir une foi prisonnier! A moins que vous ne décidiez de mourir ! [...] Ne vous inquiétez pas, ce sera rapide" conclut-elle avec un ton à glacer le sang.
-"Changez de fréquence, ils peuvent intercepter nos communications!" dit le contrôle d'une voie affolée.
-"C'est le cadet de mes soucis contrôle.[...] Peloton épervier, protégez les bombardiers ! Peloton corbeau, engagez l'ennemi je me charge du Diable", cria Ernst dans sa radio
-"C'est de la folie", brailla le Major Driant.
-"Je vous ai pas sonné Driant; [...] soldats, exécutions"
Il espérait que les rumeurs sur le Furia type 2 étaient fausse et se mit à entamer son ascension.
Puis il vit une énorme explosion, elle fut si violente que les bombardiers, ses pelotons et lui même furent ballotté par les vents violents que l'explosion créait.
-"Ceci était un avertissement, ne sacrifiez pas votre vie en vain!" dit le diable.
Le Chef-major hésita quelques secondes, puis fit un signe de la main à un de ses soldats. Un signe de tête lui fut rendu et le magicien se mit à suivre son chef. Les deux soldats se mirent donc à prendre de l'altitude. Mais plusieurs tirs provenant des pelotons ennemis se dirigèrent soudain vers le binôme. Les deux soldats utilisèrent quelques sorts de protections actifs pour encaisser les coups mais aucun d'entre eux ne prêta attention à ses adversaire.
Une explosion retentit soudain au milieu des pelotons ennemis. Ce qui signifiait que le peloton corbeau s'était mis au travail. On put alors voir un groupe de soldats François charger les quatre pelotons adverses... Ce fut un massacre : malgré un tout leurs efforts et un certain courage, les républicains commencèrent à se faire hacher sur place par un ennemi mieux entraîné, plus précis et bénéficiant d'une supériorité en armement et en nombre. Néanmoins, les quelques soldats républicains ayant survécus aux premières minutes de l'engagement firent honneur à leur réputation de ténacité et passèrent en guérilla défensive afin de gagner un maximum de temps.
Ernst et le soldat anonyme le suivant purent alors se diriger vers le Diable sans encombres grâce à la formidable diversion que procurait cette chaire à canon d'élite appelée "magiciens". Mais ils n'étaient pas tirés d'affaire pour autant : trois sorts autoguidés de basse qualité foncèrent sur eux.
"J'ai comme l'impression d'être sous estimé !" pensa Ernst
Les sorts qui fonçaient vers lui auraient pu être lancé par un élève en première année de formation. A sorts basiques, les républicains répondirent pas des manœuvres tout aussi basiques : tout en continuant leur ascension, ils laissèrent les sorts se rapprocher tout en entamant un large virage vers leur droite et lorsque les missiles furent jugés assez proche, ils entamèrent un virage brusque et serré à gauche tout en lançant quelques leurres. Les projectiles allèrent se perdre dans le décor. Néanmoins, lorsque les deux François atteignirent les 11 000 fts les choses se corsèrent soudainement:
-"Félicitation messieurs : vous êtes morts ! " s'écria une voix douce et machiavélique... derrière les magiciens
Surprit le binôme d'Ernst se retourna et poussa un cris avant d'être découpé en deux par une main féminine étrangement gracieuse. La dernière image qu'il vit avant de mourir fut celle de ce qui semblait être un ange... un ange meurtrier !
" Elle est rapide !" se dit le Chef-Major
L'ennemi avait tout simplement profité de la diversion qu'offrait ses sorts pour se glisser derrière les soldats républicains.
Tout alors s'enchaîna très vite Ernst se mit à foncer vers la couche nuageuse se situant à 10 000 fts et sentit un impact l'arrière de son casque. Prit de panique, le Chef-Major fit semblant de piquer vers le sol avant de se propulser brusquement vers le haut pour décélérer ensuite et entamer un virage descendant vers la droite. De plus, il se mit face au soleil afin d'aveugler son adversaire qu'il estimait être derrière lui. En plus de cela il utilisa trois leurres optiques qui ne suffirent malheureusement pas à semer celle qu'on appelait " Ailes d'Argent ". Tenace, elle continuait la poursuite.
Mais le François saisit rapidement qu'elle n'allait pas tenter de le tuer ! Après tout, ce n'était pas souvent que l'on capturait un officier de son rang. Mais cela ne signifiait pas qu'il n'allait pas être amoché : un rayon de plasma visant le bras droit du jeune François le frôla. Ernst l'évita donc pour mieux se prendre un sort explosif. Il tenta bien de riposter mais ses tirs furent trop imprécis pour inquiéter son choses prenaient une tournure déplaisante le Chef-Major s'en rendit bien compte et se résolut donc, à tenter quelques chose ! Il préférait encore mourir que de se faire capturer ! On ne comptait plus le nombre de carrières d'officiers brisées à cause de leurs captures.
Ernst décida donc de piquer vers le sol et brusquement il se retourna et décéléra.
Il vit alors son adversaire exactement où il l'escomptait, puis, pointa son fusil -un semi-automatique de très bonne facture- vers les ailes d'argents. L'arme se mit à briller tandis que le jeune officier François concentrait une quantité de mana déraisonnable dans une seule balle Le fusil se mit à trembler, mais ne se volatilisa pas,comme le redoutait le magicien républicain.
"La place du Diable est en enfer ! " pensa-t-il en appuyant sur la détente
Ses yeux verts claires s'injectèrent soudainement de rouge. Ses muscles se contractèrent et... une détonation assourdissante se fit entendre, le projectile fila à une vitesse folle sur sa cible qui n'eut pas temps de réagir et... le tir traversa la cible dont l'image devint floue avant de disparaître.
" Leurre !" pensa Ernst
L'instant d'après il vit un couteau dentelé près sa gorge lui signifiant qu'il était loin d'être tiré d'affaire. Il sentit aussi une présence derrière lui, qu'il n'avait pas réussi à détecter auparavant.
Ainsi, il avait perdu ce combat. Il avait manifestement encore du progrès à faire.
Heureusement pour lui, le sort qu'il venait d'utiliser était un sort de nouvelle génération et pouvaitêtre guidé par son utilisateur manuellement. Il pouvait donc encore tenter d'orienter le projectile en sa direction!
Il hésita quelques instants avant de prendre sa décision. D'un côté c'était déraisonnable, mais d'un autre était-il franchement une de ces personnes censées agissant de façon rationnelle ? Assurément non !
Ce jour là, allait se déclencher une série d'événement et de catastrophes diverses dans la vie pourtant bien rangées et prometteuse du pauvre Chef-Major. Comme si Dieu lui même avait voulu s'en mêler... Dieu, ou le Diable.
25 août 1934 C.U base aérienne 51
Près d'une piste d'atterrissage, un Lieutenant s'inquiétait ! Cela faisait deux jours que les hommes de la 302em brigade était partie avec une vingtaine de bombardier attaquer un convoi Egirien. Si la plupart des bombardiers étaient revenus , le Chef-Major était pour l'instant porté disparu, comme la plupart des magiciens chargé de l'escorte des aéronefs d'ailleurs. Le Lieutenant essayait de se convaincre qu'il avait du atterrir en catastrophe sur un autre aérodrome. Mais au fond il n'y croyait pas vraiment. Les neufs dixièmes des effectifs brigade étaient pour l'instant portés disparus.
Ce n'était pas le premier commandant qu'il voyait mourir mais celui-ci était particulier pour lui. Il avait pu le voir à l'œuvre à de multiples reprises et gardait de l'homme un bon souvenir. L'homme en question était la personne la plus déroutante et extraordinaire qu'il ait pu voir. Malgré son cynisme et ses sarcasmes qu'il n'appréciait personnellement pas, il adorait cet officier pourtant peu économe en vie humaine. Il ne pouvait pas croire à sa mort c'était trop irréel. Il était vivant ! Il en avait la certitude. En tout cas il croyait avoir la certitude. Il se mentait à lui même, il le savait bien.
Le Lieutenant culpabilisait s'il n'était pas parti en permission avant cette mission, il aurait connu le même sort ! Le même sort que son chef. Le même sort que ses camarades ! Pourtant, il avait toujours pensé qu'il ne verrait jamais la mort du Chef-Major ! Porté par un minuscule espoir; il continua à scruter le ciel en espérant un miracle. Les heures passèrent, mais rien. Finalement l'officier se résolut à rentrer dans ses quartiers. Et, en tant que l'un des derniers membre de la 302em brigade -et aussi en tant que dernier officier-, il se résolut à écrire un rapport signalant officiellement que ladite brigade avait cessée d'exister en tant que force combattante.
Écrire ce rapport lui fut pénible, très pénible. Ensuite, il dû parcourir les dossiers de plusieurs magiciens de la brigade afin de confirmer leurs décès respectifs. Mais lorsqu'il tomba sur le dossier du Chef-Major il fut comme paralysé. Au bout de quelques instants il se résolut à tamponner la phrase « mort au champ d'honneur » sur son dossier et à inscrire sa date de décès probable. Il allait le ranger dans une pile de feuilles semblables lorsqu'il vit une photographie en noir et blanc glisser hors dudit dossier . Le lieutenant se pencha pour la ramasser et la regarda longuement.
Le cliché était celle d'un adolescent d'environ 16 ans en uniforme d'officier en train de prendre la pose tout seul dans ce qui semblait être un couloir . Son uniforme était crasseux, couvert de boue, de poussière et de morceaux de chair humaine . On devinait aussi quelques poux écrasés. L'adolescent était hagard, fatigué et son regard était celui d'un homme qui en avait trop vu. Mais malgré tout, il semblait heureux à côté de lui on pouvait voir plusieurs drapeaux impériaux ,qui avaient vraisemblablement été capturés. Peut-être était-il l'auteur de cette capture. Quoiqu'il en soit sur son uniforme, on apercevait aussi une médaille. L'image était de trop mauvaise qualité pour que l'on puisse identifier clairement la décoration et le grade de l'adolescent. De plus, en bas de la photo on pouvait voir : "Fort de Stonemont-sur-vaux, 1929, Front du Rhin".
Le Lieutenant eut un haut le cœur en voyant qu'à cet âge là, on envoyait à la mort des gosses qui n'avaient pas finis leurs puberté. Il savait bien que c'était une pratique courante et que toutes les armées du monde recrutaient des enfants pour leur potentiel magique, mais le Lieutenant fut tout de même désespéré en voyant cette photo. A cet âge là -selon sa conception- il n'aurait pas dû se trouver dans ce fort qui selon certains vétéran était " plus horrible que l'enfer lui-même ". Il aurait dû se trouver dans une école, pas sur un champ de bataille!
Afin de ne pas continuer à voir ce pénible spectacle, le Lieutenant remit la photo dans le dossier mais en le rouvrant, il vit un autre cliché , en couleur cette fois. Dessus, on pouvait apercevoir un enfant d'environ 8 ans posant en uniforme militaire d'apparat devant une modeste épicerie. L'uniforme rouge et bleu lui allait plutôt bien et il portait un fusil légèrement plus grand que lui sur son dos ; à sa main, il tenait un papier que l'on devinait être un diplôme. L'enfant posait cette fois avec des civils : trois autres gamins une femme et un homme l'accompagnaient. Sur cette photo, l'enfant souriait -comme toutes les personnes posant avec lui d'ailleurs- mais son sourire semblait bien plus sincère que celui des civils l'entourant, on aurait dit qu'ils se forçaient. La joie de de l'enfant-soldat avait cependant quelque chose de magique et d'ironique... Il était là, à sourire, alors qu'il portait l'uniforme qui allait le condamner à devoir tuer ou à devoir être tué. Pourquoi fallait-il que de petites choses si innocentes soient utilisées pour ôter cette chose si sacrée qu'était là vie ? En contemplant le cliché, le Lieutenant ne put s'empêcher de se le demander. On pouvait lire en bas de ladite photo " Malgérie, Village de -écriture illisible- 1922 ".
En contemplant la photographie le Lieutenant vit que certaines personnes sur la photo avaient été barrés en rouge. Il se demanda quelques instants pourquoi ces personnes avaient été barrées. Mais il se détourna de cette pensée, car dans un accès de paternalisme qui le surprit lui-même, le Lieutenant versa soudainement une larme. La joie de cette enfant et celle -plus ou moins authentique- des personnes qui l'entouraient était émouvante. Mais le plus dur était de se dire que cet enfant avait disparu... à jamais. Au bout d'un moment. Il détourna son regard de la photo pour la ranger. La voir lui était devenu extrêmement pénible.
L'officier venait de vivre l'expérience la plus étrange de sa vie, et aussi la plus triste. Il avait découvert une facette de la vie d'une personne qu'il n'aurait jamais crue voir. Il rangea le dossier et tenta d'oublier ce qu'il venait d'apprendre. Il venait de vivre quelque chose d'encore plus traumatisant que son baptême du feu : Il venait de s'attacher à un mort !
Le Lieutenant se dirigea donc vers les cantines afin de ne plus penser au Chef-Major Arsfeld né en en Malgérie le 10 avril 1914 C.U et porté disparu le 23 août 1934 C.U. Pourtant, contrairement à ce que le Lieutenant pensait la flamme de la vie ne s'était pas éteinte chez son supérieur, du moins pas encore. Cela dépendrait des capacités dudit supérieur à rester en vie.
Lexique:
* Chef-major : Dans l'armée de l'air et l'aéronavale Françoise;un chef-major commande une brigade - soit deux peloton- de magiciens républicains, donc 100 soldats (un peloton républicain faisant 50 hommes depuis les réformes de 1926). Les officiers occupant ce poste sont peu nombreux -surtout après sept années de guerres continues face à l'empire- et le poste comporte beaucoup de risque. Mais la fonction reste prestigieuse et le salaire bien garni.
* Furia type 2: Joyaux de calcul François nouvelle génération. Permettant à son utilisateur d'atteindre 14 000 fts il est malheureusement peu fiable et un grand nombre d'accidents dus à la surcharge des deux réacteurs de l'orbe ont été déplorés. Il est néanmoins le seul matériel François capable de faire face aux exigences nouvelles de la guerre moderne tout en pouvant être produit en masse.
* Fts: Abréviations de pieds, l'altitude sera exprimée avec cette unité de mesure mais les distances elles le seront en mètres.(1 mètre faisant environ 3 fts)
*DCA : Défense Contre Aéronef
