Le violoniste
Voilà ma toute première fic à chapitres, j'espère que ça vous plaira!
Note : déjeuner = petit-déjeuner, dîner = déjeuner, souper = dîner
Chapitre 1 :
Le taxi s'arrêta devant un petit hôtel confortable dans la partie ancienne de Venise, un jeune homme aux longs cheveux châtains en sortit, il sortit ses bagages du coffre et paya la course. Le jeune homme ne bougea pas lorsque le véhicule démarra, il simplement prit une grande inspiration afin de pouvoir capter l'odeur de la ville et il ne capta… rien. Venise sentait exactement comme Athènes, en fait, elle sentait pire. De toute façon, ce n'était pas important, il était dans la ville flottante, son grand rêve s'était enfin réalisé.
Il prit sa valise par la poignée et la traina à l'intérieur de l'hôtel, malgré l'heure avancée, la réception n'était pas vide. Une jeune femme au visage bronzé et aimable lui indiqua quel était sa chambre et lui expliqua brièvement les services offerts par l'hôtel. Mü la remercia avec un sourire et alla dans sa chambre. Il ne défit pas sa valise, il sortit juste son pyjama et, après une douche rapide, il se mit au lit et s'endormit aussitôt.
Le bruit de la rue le réveilla à une heure avancée de la matinée, il s'étira avec envie et se leva pour se pencher sur le balcon de la chambre. Un grand sourire apparut sur son visage lorsqu'il vit au loin le reflet du soleil sur l'eau, celle d'un canal, oui, il était bien à Venise. Il déjeuna rapidement et sortit, prêt à profiter de la ville. Aujourd'hui, il n'avait pas envie de visiter un quelconque monument, il voulait juste marcher dans les rues et s'imprégner de l'atmosphère.
Dans les rues, on pouvait voir l'activité fébrile qui précédait le carnaval, le célèbre Carnaval de Venise commençait dans trois jours, dix jours de fête qui finiraient avec le fameux Mardi Gras, durant lequel toute la ville vêtue de costumes et de masques se lançait dans les rues pour profiter d'une manière frénétique protégée par l'anonymat de ses vêtements. Mü était déterminé à participer à cette célébration. Il n'avait pas apporté de déguisement avec lui, mais pas par oubli ou négligence, mais parce qu'il voulait porter un costume vénitien, et quel meilleur endroit pour l'acheter que dans la ville-même.
Il se promena dans les rues et les ruelles savourant chaque coin, chaque pont et chaque gondolier qu'il voyait sur son passage. Il mangea dans un petit restaurant et l'après-midi, il alla dans un magasin de costume que lui avait recommandé l'hôtel. La tenue était composée d'un masque blanc lui couvrant le nez et les yeux et d'une sorte de robe noire, mais pour Mü il était mieux que le costume le plus somptueux. Tout lui semblait parfait, il regrettait juste que Saga ne soit pas avec lui pour partager ce moment. Son visage s'assombrit un peu à la pensé de son compagnon et du peu d'entrain qu'il avait manifesté pour ce voyage que Mü avait planifié pour eux deux de la faible déception qui se reflétait sur son visage quand il lui avait dit qu'il devait travailler ces jours-là et qu'il ne pourrait donc pas l'accompagner. Mü avait été déçu, mais il n'allait pas annuler son voyage pour autant, cela faisait des années qu'il voulait aller à Venise et, année après année, Saga avait trouvé une excuse pour ne pas y aller, mais cette année, Mü n'allait pas renoncer à son rêve alors qu'il avait les billets dans la main. Ça n'avait pas plu au brun que son copain parte en voyage sans lui, mais vu que c'était de sa faute qu'ils ne voyagent pas ensemble, il ne dit rien et c'est ainsi que Mü partit seul dans la ville aux canaux.
Mü se dirigea en direction vers la Place San Marcos quand un bruit attira son attention, dans un coin, il vit un jeune homme brun à la carrure athlétique qui, les yeux fermés, jouait du violon d'une façon qui lui sembla magnifique. Il ne savait pas si c'était cette mélodie en particulier ou l'atmosphère qui entourait le violoniste, mais Mü sentit que ce son lui atteignait le cœur, il ne devait pas être le seul à se sentir ainsi car cercle assez grand de spectateurs entourait le musicien. Quand il eut fini le morceau, le jeune ouvrit les yeux et regarda son publique qui applaudi avec enthousiasme. Une grande quantité de pièces de monnaie et quelques autres billets déposés sur la fourre du violon témoignaient du succès que le jeune artiste avait obtenu de son publique improvisé. Mü resta un peu en retrait tandis que le reste des passants partaient s'occuper de leurs affaires. Lorsqu'il ne resta plus que lui et le violoniste sur la place, Mü lui jeta un billet d'une dizaine d'euros dans le sac de collecte et leva les yeux pour lui dire combien il avait aimé sa musique, mais les pénétrants yeux bleus de cet homme l'empêchèrent d'ouvrir la bouche, alors il se contenta de faire demi-tour et revint à l'hôtel.
Mü dédia les journées suivantes à visiter la ville et ses monuments, mais avant de retourner à son logement, il trouvait toujours un moment pour passer par la place de violoniste et l'écouter jouer et, chaque jour, il lui mettait de l'argent sans oser lui parler.
Une semaine était passé depuis que notre jeune était arrivé à Venise, le carnaval avait commencé et l'on pouvait voir dans les rues des gens déguisés donnant ainsi à la ville une atmosphère colorée. Ce jour-là, il s'était attardé plus qu'il ne l'espérait dans un musée et il était tard. Il courut à la place dans l'espoir d'arriver à temps pour au moins entendre les dernières notes du concert journalier, mais quand il arriva, l'endroit était désert.
Son visage refléta la déception qu'il éprouvait, il resta là, debout, alors que son cerveau essayait de convaincre ses pieds de bouger pour rejoindre l'hôtel. Une voix dans son dos le fit se retourner.
« Je pensais que tu ne viendrais plus. »
Mü se retourna et là, son violon à la main, se tenait le jeune musicien.
« Je me suis retardé dans le musée. » Dit Mü en guise d'explication.
Ils se regardèrent en silence sans savoir quoi dire, ils ne se connaissaient pas, ils étaient de parfaits étrangers qui, apparemment, n'avaient rien en commun et qui pourtant se sentaient mutuellement attirés comme s'il s'agissait d'un lien invisible.
« Je m'en veux de ne pas t'avoir entendu jouer. » Commenta enfin Mü, rompant ainsi le silence.
« Ça peut s'arranger. » Répondit l'autre « Viens. »
Et il se tourna sans laisser à l'autre le temps ne serait-ce que de protester. Mü suivit le violoniste durant un moment jusqu'à ce qu'ils arrivèrent devant un restaurant nommé "La Trattoria di Vincenzo". C'était un restaurant plutôt élégant et Mü ne savait pas ce qu'ils faisaient là. Quand le jeune entra, un homme robuste à l'abondante moustache noire s'approcha de lui avec un sourire.
« Tu es en retard. »
« Je suis ponctuel, Vincenzo. » Répondit-il.
« Tu dois toujours avoir le dernier mot, hein ? Ta mère ne t'a jamais appris qu'on ne doit pas contredire les personnes âgées ? » C'est à ce moment qu'il vit Mü par-dessus l'épaule du jeune. « Navré monsieur, mais je crains que nous n'ayons plus de tables, vous devrez… »
« Il est avec moi. » Le coupa le brun.
« Avec toi ? » Demanda-t-il tournant son visage incrédule vers l'Italien.
« Je vais à ma place. »
Et il s'éloigna vers une petite scène. Mü, qui ne savait pas trop ce qu'il devait faire, resta sur place.
« C'est un plaisir de te rencontrer, ragazzo. Ma, pardon, tu parles italien ? » Demanda Vincenzo en voyant que Mü hésitait à répondre.
« Je le comprends et le parle un peu. »
« Tu n'es pas d'ici, n'est-ce pas ? »
« Non, je suis d'Athènes. »
« Ah, la Grèce. Et comment as-tu rencontré… »
Sa question fut interrompue par le son du violon. Le restaurant tout entier se tut quand les premières notes se firent entendre. Le concert dura presque une heure, certain clients partirent avant la fin, mais la plupart attendit que le spectacle se termine pour sortir du lieu. Les applaudissements retentirent et les pourboires apparurent sur les tables comme par magie. Presque tout le monde voulait venir féliciter l'artiste, mais, comme d'habitude, l'interprète disparu par une porte sans parler à personne.
Mü resta où il était sans savoir quoi faire jusqu'à ce que Vincenzo l'appela et le fit entrer dans la cuisine, là, debout près d'une table dressée pour deux, l'attendait le violoniste. Le brun signala l'une des chaises invitant ainsi Mü à s'asseoir, le châtain fit ce qu'on lui disait et, peu de temps après, Vincenzo leur servit lui-même un magnifique souper. Quand tout fut prêt, il les laissa seuls.
« Tu joues souvent ici ? »
« Tous les soirs sauf le dimanche qui est mon jour de congé. »
« C'était magnifique. »
Le violoniste ne répondit pas, il le remercia simplement d'un léger signe de tête.
« C'est délicieux. »
« C'est l'un des restaurants les plus célèbres de Venise, quand il a commencé ce n'était qu'une petite taverne et maintenant, c'est l'un des lieux les plus exclusifs de la ville, il faut réserver des mois à l'avance pour souper ici. »
« Tu réserves combien de temps en avance ? »
« Je dîne ici tous les jours, après avoir joué, Vincenzo me permet de manger ici. »
« C'est délicat de sa part. »
Le violoniste acquiesça.
« Je gagne de l'argent en jouant et en plus j'économise le souper. »
Ils continuèrent leur repas en silence, ils ne se connaissaient pas, ils n'avaient donc rien à se dire, en outre l'italien de Mü n'était pas très fluide et, bien qu'il puisse le comprendre, il ne le parlait pas assez bien pour être en mesure de tenir une conversation.
Ils terminèrent de souper et quand ils partirent, Vincenzo donna au brun une enveloppe qu'il rangea dans la poche intérieurs de sa veste.
« Revenez demain, ragazzi, je vous attends. »
Ils marchèrent en silence jusqu'à ce qu'ils arrivèrent à une bifurcation. Le violoniste prit le chemin de droite sans se rendre compte que Mü s'était arrêté.
« Attends. »
« Mon hôtel se trouve par-là. »
L'Italien rebroussa chemin jusqu'à l'atteindre. Ils se regardèrent droit dans les yeux quelques instants.
« Si tu veux connaître la ville, j'ai la matinée de libre. »
« Mais à cette époque, il y a beaucoup de gens, ce ne serait pas mieux que tu en profites pour jouer ? »
Le brun se contenta d'hausser les épaules et dit :
« À 9 heure sur la place ? »
« Je serai là. » Répondit Mü.
Et c'est ainsi qu'ils se séparèrent.
Le prochain chapitre arrivera dans peu de temps (en fait, je les ai déjà tous écrit - il y en a trois - je pense poster les chapitres à un intervalle d'une semaine, enfin, surement un peu moins), bref à bientôt!
