Note de l'auteur : Coucou, me revoilou ! J'ai vu ça quelque part et j'ai eu une petite idée, et sachant que le stress des partiels imminents me file de l'inspiration à tout va, voici un petit OS de mon cru pour le premier jour de la Jerza Love Fest 2015. Comment ça, c'est pour les anglais ? Moi je dis, c'est pour tous ceux qui aiment le Jerza ! *brandit le poing* Bon, c'est vrai qu'avec mon niveau d'anglais, je ne saisis pas forcément toutes les nuances que peut impliquer un thème, mais c'est pas grave. Et au vu du thème de ce premier jour (« Lust »), il me paraît évident que les organisateurs étaient en manque de lemon et de tendresse adulte. Bon, bonne lecture, et à plus ! (Par contre, aucune idée si les autres jours suivront. Dans quelques années peut-être ? Qui sait...)


DAY 1 : LUST


Détruire la guilde noire avait été aisé. Depuis la chute des trois puissances majeures du Monde Souterrain – à savoir Oracion Seis, Grimoire Heart et Tartaros -, les ennemis qui leur donnaient du fil à retordre se faisaient de plus en plus rares. Oh, ils avaient bien eu quelques sueurs froides lors du cas Avatar, mais Fairy Tail avait fait son grand retour pile au bon moment.

Cependant, cette guilde noire en particulier était dite posséder un Artefact magique de niveau 7. Pour donner une petite idée de sa puissance destructrice potentielle, Etherion était un Artefact de niveau 10 : capable de rayer un pays de la carte en quelques secondes. Et même si celui qu'ils cherchaient n'était que de niveau 7, il était tout de même à un pauvre rang d'écart du Nirvana – classé niveau 8.

En somme, cet Artefact pouvait détruire une ville de la taille de Crocus en un clin d'œil.

Si Artefact il y avait. Parce qu'ils avaient beau passer le QG de la guilde criminelle au peigne fin, ils n'avaient toujours rien trouvé.

« Hé, bande de nazes, y'a un truc bizarre ici, les interpella Sorano par télépathie.
- Qu'est-ce que c'est ?, demanda Jellal.
- Je sais pas trop. Mais ça pue la magie noire à des kilomètres. »

Il leur fallut une dizaine de minutes pour tous se retrouver. La mage aux cheveux blancs pointa d'un doigt blasé un objet derrière elle. Qui les laissa perplexes.

« Un miroir ?, osa finalement Meldy.
- C'est pas un miroir, la coupa Sorano d'une voix sèche.
- Ça y ressemble pas mal, pourtant, renifla Erik d'une voix suintant l'ironie.
- C'est pas un miroir, Face de Serpent !, s'énerva l'ex-mage Constellationniste. Ça ne montre pas ton reflet.
- Comment ça ?, questionna le Maître de Crime Sorciere.
- J'ai vu Yukino, répondit-elle en se mordant la lèvre d'un air inquiet.
- Ta frangine ? », s'étonna Sawyer.

Jellal fronça les sourcils. Il n'eut toutefois pas le temps de réfléchir profondément car Richard se déplaça – d'une façon étonnamment leste pour quelqu'un de sa corpulence – et se positionna devant le miroir. Il poussa aussitôt une exclamation et des larmes pointèrent au coin de ses yeux.

« Wally ! Mon adoré petit frère ! »

Le bleu sursauta à l'entente du nom de son ancien ami. Une ombre de culpabilité passa dans ses iris, comme à chaque fois que quelque chose le ramenait à cette époque.

« Maître, je pense que ce miroir n'a rien de maléfique, larmoya Richard. Il ne montre à chacun que les membres de sa famille !
- Moi, je ne suis pas sûre qu'il soit si inoffensif. », déclara Meldy.

Sur ces mots, elle prit la place du géant roux devant la glace. Elle ne bougea plus pendant plusieurs minutes, les yeux fixés sur quelque chose que personne d'autre n'était capable de voir.

« Meldy ?, s'inquiéta Jellal. Est-ce que ça va ? »

Sa question tira la rose de son état de transe. Elle tourna vers lui un regard mouillé qui lui était familier.

« J'ai vu Ul'... Ul' comme quand j'étais petite.
- Quoi ? », souffla-t-il, estomaqué.

Sans y penser, ses pieds le portèrent face au miroir. Mais ce ne fut pas Ultear qu'il vit en face de lui.

Erza lui sourit .Avec sa chevelure unique cascadant dans son dos et sa robe d'un violet pâle, elle était le double parfait de la femme qu'il avait revu sur cette plage un an auparavant, après qu'elle ait disparu pendant sept ans. Il crut d'abord à un faux. Mais la gentillesse teintée de tristesse qui brillait au fond des iris bruns le fit se rendre à l'évidence.

L'image ne pouvait pas être une simple illusion créée pour le leurrer. Elle était trop réelle – trop authentique.

« Hé, il y a quelque chose de gravé, là. », indiqua Erik.

Le bleu s'arracha avec difficulté à sa vision d'une Erza lui souriant de bon cœur – il avait tellement l'habitude de la voir pleurer que c'en était assez désarçonnant. Parce que leurs rencontres suivaient toujours le même scénario – comme un disque rayé. Il la mettait en colère, il se battaient – verbalement ou physiquement – et elle finissait par verser ces larmes qui lui tordaient le cœur.

L'inscription était vieillotte, presque effacée. Ce fut Macbeth, aux yeux habitués à l'obscurité, qui la déchiffra.

Riséd el rueoc not ed siam egasiv not sap ertnom en ej.

« Et ça veut dire quoi, ça ?, grogna Sawyer.
- C'est de l'Alte Sprache, les informa Jellal. Une langue magique ancienne.
- Ca ne répond pas à la question, s'impatienta Sorano.
- Hum, réfléchit le bleu. Je suppose qu'on pourrait le traduire par Je ne montre pas ton visage, mais de ton cœur le désir. »

Ils restèrent silencieux un moment. Le Maître de la guilde indépendante repensa à ce que lui avait montré le miroir – rien de bien surprenant, au final. Evidemment qu'il mourrait d'envie de voir Erza. Il voulait passer du temps avec elle. Surtout, il voulait la faire sourire, de ce sourire si beau – et si rare depuis que Simon était mort.

La culpabilité enfonça une nouvelle fois ses griffes dans son cœur meurtri, lui rappelant douloureusement pourquoi il n'était pas autorisé à assouvir ce désir. Derrière lui, inconscient du trouble intérieur de leur chef, les membres de Crime Sorciere s'occupaient à se vanner les uns les autres.

« Dis donc, Erik, susurra Sorano avec un sourire sardonique, je me demande ce que tu verrais, toi, là-dedans...
- Rien, trancha le susnommé. Je ne suis pas une lopette dans ton genre.
- Je parie sur quelque chose de violet, lança Sawyer.
- Pourquoi ne pas trancher la question ? », demanda joyeusement la blanche.

Et joignant le geste à la parole, elle expédia d'une bourrade le Dragon Slayer en direction du miroir. Celui-ci se rattrapa à Macbeth, qui chercha du regard à quoi se raccrocher. Richard tendit – trop tard – une main salvatrice et Meldy fit par réflexe un bond de côté, laissant le duo s'étaler en plein sur leur leader aux cheveux bleus, toujours pris dans ses macabres réflexions.

Jellal se sentit brutalement partir en avant. La surface du miroir se rapprocha à une vitesse vertigineuse et il ferma les yeux, se préparant à l'impact. Son torse s'enfonça dans un sol moelleux. Il rouvrit les paupières d'un coup.

Le QG de la guilde noire avait disparu. Ses compagnons également. Il était seul, dans un endroit d'une blancheur immaculée. Se redressant en position assise, il sentit sous ses paumes une douceur extrême. Des plumes. De toutes petites plumes blanches, semblable à du duvet.

Il se releva lentement. Le sol de plumes s'étendait à l'infini. Le monde semblait n'avoir ni fin ni commencement. Il existait, tout simplement.

Il fit quelques pas et se rendit compte d'un détail : il était nu. Cela aurait pu le gêner, mais ne sentant aucune présence, il se détendit.

A bien y regarder, il repéra un éclat étrange loin devant et décida de marcher dans cette direction. Après un temps qui lui sembla court et long à la fois, il se stoppa devant un objet familier. Le fameux miroir. Sauf que cette fois-ci, il ne vit rien d'autre que son propre reflet. Faisant le tour de la glace, il chercha du regard l'inscription gravée. Elle était là, au même endroit.

Il fronça les sourcils. La phrase ne commençait-elle pas par Riséd ? Il déchiffra difficilement les lettres penchées.

Ivuossa riséd el rueoc not ed siam egasiv not sap ertnom en ej.

Il y avait un mot en plus. Il fit mentalement une traduction sommaire. Je ne montre pas ton visage, mais de ton cœur le désir assouvi.

Le désir assouvi ? Une vague d'inquiétude le submergea. Qu'est-ce que ça signifiais ? Le miroir lui avait montré Erza. Dans ces conditions, qu'était donc son « désir assouvi » ?

Une autre réflexion traversa son esprit. Il était tombé sur le miroir et s'était retrouvé dans ce monde étrange. S'il traversait cet autre miroir, retournerait-il d'où il était venu ? Il tendit le bras devant lui. Sa paume rencontra une surface bien réelle. Quand il retira sa main, une marque subsista quelques instants sur la glace.

Je ne montre pas ton visage, mais de ton cœur le désir assouvi.

Devait-il « assouvir son désir » pour pouvoir traverser à nouveau le miroir ?

Un mouvement fugace, quelque part à côté de son reflet, attira son attention. Ses espoirs se ravivèrent. Oui, il y avait bien quelque chose qui bougeait ! Il colla presque son nez à la vitre pour tenter d'en distinguer les détails. La forme grandit, jusqu'à prendre la forme d'un être humain aux longs cheveux rouges.

Il lâcha un soupir. Voilà que le miroir recommençait à lui montrer Erza. Il releva les yeux et se raidit. Sous les pas d'Erza, le sol en plumes s'affaissait légèrement. Comment un reflet pouvait-il faire cela ? A moins que...

Lentement, Jellal se tourna vers l'arrière. Pour la première fois, le sourire que lui adressa la jeune femme ne l'aida pas à se calmer.

Elle était nue, remarqua-t-il. Ses joues chauffèrent et il détourna honteusement le regard, fixant les plumes entre ses pieds nus. Une paume tiède se posa sur son torse.

« Jellal... », murmura-t-elle en rapprochant son visage du sien.

Il était paralysé. Ses iris verts se bloquèrent sur les lèvres rosées et humides, à peine entrouvertes. Le pouce d'Erza glissa contre sa peau, en une caresse infime. Il frissonna. Ferma les yeux.

Leurs lèvres se rencontrèrent. C'était doux, pensa-t-il. La rousse exhala contre sa bouche et le parfum lui fit tourner la tête. Ses doigts glissèrent dans les mèches semblables à de la soie, en enserrant une poignée dans une pulsion possessive. Il se colla à elle et elle passa ses bras autour de sa nuque.

Ils s'embrassèrent tant et si bien que leur fougue les fit chuter dans le lit de plumes sous leurs pieds. Les mains de Jellal empaumèrent les joues de sa compagne tandis qu'il fondait encore et encore sur ses lèvres, insatiable.

La suite fut un flou étrange où se mêlèrent chaleur, gémissements et complétion. Un bras autour de la taille d'Erza, sa tête posée sur son ample poitrine qui portait les marques de son adoration, il ferma les yeux et laissa son cœur baigner dans un cocon bienheureux.

« Jellal ! Jellal ! »

Il rouvrit des yeux surpris pour trouver au-dessus de lui Meldy qui le secouait comme un prunier, une moue paniquée sur le visage. Son premier réflexe conscient fut de vouloir cacher son anatomie dévoilée quand il remarqua qu'il était habillé.

Il était de retour dans le QG de la guilde noire. A quelques pas de là, le miroir était debout à l'endroit où il l'avait laissé. Il cligna des yeux, se remémorant les moments de pure extase qu'il venait de passer.

« Bon sang, Jellal, s'exclama la rose d'une voie plus aigüe que la normale, j'ai cru que tu étais mort ! Tu t'es effondré en le touchant et tu ne te réveillais pas, et Erik n'entendait plus ce qui se passait dans ta tête et je ne sentais plus rien même avec mon Lien Sensoriel branché sur toi, et, et... »

La voix de la jeune fille diminua jusqu'à disparaître et il crut entendre un sanglot étouffé.

« Je ne veux pas que tu me laisses comme Ul' », murmura-t-elle.

Après un long moment qu'il passa à consoler Meldy, il vit Richard s'approcher, s'enquérant de ce qu'ils devaient faire du miroir.

« Détruisez-le. », décida-t-il après un instant de réflexion.

On ne savait jamais ce qui pouvait se passer si un tel objet tombait entre les mauvaises mains. Malgré tout, le bleu ressentit une petite pointe de gratitude mêlée de culpabilité, à l'idée de détruire la chose qui lui avait accordé de si beaux souvenirs.

Une question étrange le tarauda toutefois.

Pouvait-il encore se considérer comme vierge ?


Note de l'auteur : Pour ceux qui ont un sentiment de déjà-vu, oui, c'est bien inspiré du Miroir du Riséd d'Harry Potter. Et « Alte Sprache », ça veut dire « Ancien Langage » en allemand. Comment ça, je ne me foule pas ?!

Rapport à mes autres écrits :
Mariage arrangé est abandonné (mes plus plates excuses à ceux qui attendaient la suite).
Distorsion aura une suite (faut juste que je la trouve, cette suite).
La bibliothèque des fées est terminée.
Recueil Mystwalker aura une suite également (pause momentanée jusqu'au 18 décembre pour cause de partiels, les prochains OS sont déjà sur le feu).
Unisson Link aura un dernier chapitre puis je le termine (déjà à moitié écrit).