Le commentaire en tête de la fique.

Coucou me voilà pour la première fois dans mon grand comme bac inédit dans la fanfictionosphère ! Précisons tout de suite qu'ici on fait la part belle au français ! Tous les termes anglais – ou pire, américains - qui cannibalisent sournoisement la langue de Molière, seront francisqués1 sans pitié. Non mais !

Leïla est une héroïne que j'ai créée moi-même. Toute seule. Tout ce qui est important m'est venu par une subite inspiration : son nom, son prénom, sa taille, son louque, son âge, sa famille, ses conflits prépubaires.

Cerise sous le rateau : j'ai même approfondi la cohérence chromatique de son maquillage sophistiqué mais naturel, avec les contraintes médicales induites par ses problèmes de peau. Parce qu'une fique, c'est aussi beaucoup de travail.

Au passage, un grand merci à Tanyya, esthéticienne de génie mais surtout mon éditeuse et ma super-copine, pour ses conseils et son mentorat avisé (ça c'est d'elle). Bon, en réalité, Ce n'est pas son vrai nom, elle tient à rester incognito. Allez savoir pourquoi…

Dans ma fane fique2, je vais raconter la vie de Leïla, en la découpant en plusieurs épisodes – la vie, pas l'héroïne, on suit un peu, allo ? Comme ça, ce sera plus facile à comprendre. Parce que c'est un peu compliqué la vie d'héroïne. Et puis découper en plein de petits épisodes ça permettra de faire de la pub à chaque épisode !

A propos d'héroïne, comme Tanyya est un peu accro à la déontologie, je tiens à préciser quelque chose de super important et qui me tient chaud au cœur – là j'ai interdit à Tannya de dénaturer ma verge créatrice3, vous sentez tout de suite la profondeur sauvage de mon style unique : cette fique2 est entièrement drogue-laisse2.

Si. Et c'est naux houèille2. Aiveurre2. J'ai renvoyé tous les sponsors qui m'offraient des échantillons pour être cités dans le script. Comment ça, quelle cité ? J'ai dit que je le dirais pas !

Donc je n'en dis pas plus – enfin je devrais dire, je n'en écris pas plus - pour l'instant pour ne pas s'poiler2 les ressorts cachés du scenario. Et puis j'aurais plus rien pour les chapitres à venir.

Je précise quand même disclamatoirement4 que de nombreux personnages du film Le Hobbit apparaîtront. Je n'ai pas inventé ces issés. Pour les novices auxquels il faut tout expliquer, ça veut dire « Invariablement Cohérent » - et non "In Character", ne vous laissez pas influencer par la perfide Albion et ses séides d'outre-atlantique – pour les personnages dont le comportement et le caractère sont en accord avec ceux de l'œuvre de base. Mais c'est moi qui leur ai restitué leur véritable profondeur psychologique.

Là je me suis arrêtée un instant parce que Tannya vient de me bâcher5. Il parait que je l'avais bien mérité… N'importe quoi ! Reprenons…

Du coup j'ai créé le nouveau concept de Ohossé. C'est pour « Originel Obligeamment Caractériel », véritable interprétation psychologique particulièrement poussée du personnage, et non "Out Of Character", exagération ridicule et peu crédible typiquement anglo-saxone. Ben sinon l'intrigue aurait pas été assez profonde…

J'ai hésité si j'allais me baser sur le livre ou sur le film. Mais du coup avec Tannya et sa déontologie, il aurait fallu lire le livre… Ça me gonflait et ça aurait retardé la sortie de ma fique, et puis c'était pas sympa pour vous mes chéries, je pouvais pas vous faire ça !

Juste quelques indices pour faire patienter les lectrices – puisqu'on sait bien qu'aucun garçon n'est assez subtil et persévérant pour apprécier la fane fique dans toutes ses dimensions.

Aragorn sera ténébreux et versatile. Ça veut dire qu'il sera beau et bronzé de tous les côtés.

Legolas sera sublimement impénétrable –c'est ce qu'il croit, mais de nombreux partenaires lui prouveront le contraire !

Elrond sera sage et pénétrant – c'est vrai qu'il va tout au fond des choses avec chacun de ses partenaires !

Fondcombe sera peuplée de beaux androgynes refoulés qui feront tapisserie jusqu'au moment où l'action les prendra. Si c'est pas du Tolkien canonique, ça !

Mais surgiront aussi de l'orient deux hossés elfiques.

Je m'arrête une dernière fois pour mes petites novices – hossé signifie « Officiellement Créé », et non "Original Character", comme la propagande anglo-saxone voudrait vous le faire croire. Cela désigne un personnage inclus dans l'œuvre originelle. Si vous lisez ces lignes avec intérêt, c'est que vous ne connaissez guère les fanes fiques. Il se pourrait donc que votre âge canonique vous empêche d'apprécier complètement la satire de ce texte… Qu'à cela ne tienne, je vais faire votre éducation…

J'introduis donc, disais-je, une sœur et un frère jumeaux, Yuri et Yahoï6, qui bâcheront7 sans pitié tous ces préjugés d'éculés –j'aurais pas écrit ce dernier mot comme ça, mais Tanyya a insisté. Elle commence à me prendre sévèrement la tête avec sa syntaxe et ses synonymes... Je me demande si elle tenterait pas, en cathy-mini et tapis-noix8, d'atténuer la saine verdure de mon style ?

Enfin bon, vous salivez déjà j'espère ? Parce qu'il faudra beaucoup de salive, sinon ça fera mal quand ça deviendra torride...

Leïla parviendra-t-elle à exprimer tout son potentiel héros-tïque? Vous le saurez quand j'aurai vingt laïques9 ! Bon je m'arrête, sinon mon intro sera plus longue que mes drap-beulle10 !

Mille millions de mille bisous partout !

Marie Sihoux.

Notes de l'éditeur

1 Cette approximation lexicale ne s'avère finalement pas trop malheureuse, puisque l'ordre des franciscains s'occupa beaucoup d'inquisition. Or cette francisation sans discernement ressemble bien à une croisade anglophobe…

2 Ibidem note 1. Tanyya insiste pour préciser qu'elle trouve cette locution « Trop classe » et suggère de préciser que ça veut dire « pareil ». C'est fait.

3 Les lapsus eux-mêmes sont révélateurs de l'authenticité du style…

4 Probable écho du Disclaimer, annonce dans laquelle l'auteur distingue l'œuvre originelle de ce qui relève de sa propre création. Comme si quiconque pouvait disputer la paternité de Bilbon ou Thorin…

5 Argot français « bâcher », peut-être apparenté à l'anglais « to bash », littéralement saquer durement ou tourner violemment en dérision.

6 Genres de mangas mettant en scène des relations entre jeunes homosexuels, respectivement féminines et masculines. Là décidément, vous n'êtes pas dans le coup !

7 Cela a déjà été expliqué plus haut… On suit ou pas ?

8 License poétique, sans doute…

9 Sérieusement, vous n'avez toujours pas compris le principe? Bon, soyons magnanimes : il ne s'agit pas de brocarder le religieux et de prôner le « laïque », mais de collecter le maximum de « like », sorte de vote de tendance permanent associé à toute production de contenu, ou à leurs auteurs.

10 Le Drabble est un travail extrêmement court de fiction littéraire. Selon les acceptions il peut contenir exactement cent mots, ou s'appliquer à une histoire courte de moins de mille mots.