- Lucy ! Arrête d'écrire ton roman et viens t'amuser avec nous, allez !

- Allez Natsu, viens ça sert à rien. Ça fait des semaines qu'elle ne sort plus de chez elle. Laisse tomber. Dit tristement Grey.

- Oui c'est ça. Laisse tomber. Tu ne peux absolument rien pour moi.

- Mais je m'inquiète ! C'est mon amie. Tout ça c'est de leur faute ! Depuis qu'ils sont apparu elle est bizarre.

Bizarre ? C'est peu dire ! Je suis morte mec ! Mais c'est de la faute de personne si je suis morte. Ou juste la mienne si vous insistez. Et aussi, la mort, c'est pas ça le soucis : le soucis, c'est que je peux pas mourir... et que je vois les macchabées.

Sérieusement, la première fois que je suis morte, c'était lors d'une mission. En poursuivant des voleurs, je suis tombée d'un pont, et été traînée le long de la rivière. Quand je me suis réveillée, j'étais échouée sur le rivage, mes vêtements ensanglantés... sauf que je n'avais pas une seule égratignure alors même que je me souvenais parfaitement de la chute.

Au début, je n'avais pas réalisé que j'étais déjà morte. C'est seulement quand je me suis réveillée en bas d'un escalier, une marche mes cheveux humides et une grosse flaque écarlate sur le sol, mais aucune blessure. Oui je sais, je tombe beaucoup. Mais le plus important, c'est que c'est à ce moment, que j'ai compris que quelque chose clochait. Je me suis alors précipitée à l'intérieur de mon appartement et me suis mise à réfléchir. À ce moment, j'étais quasiment certaine qu'en réalité j'étais déjà morte. Et après un long moment de flippe total, j'avais décidé de tenter des trucs. Le suicide. Mais juste histoire de confirmer mon hypothèse. Je peux vous assurer que ce fut très tendu. Si j'avais raison, ce serait super effrayant, mais si j'avais tort, ben je serais morte. Je souhaite à personne de vivre cette expérience. Donc pour mon test, il fallait que je puisse être sûre du résultat. J'ai donc tenu un journal de mort. C'est comme ça que je l'appelle. En fait, j'inscris la façon dont je vais me donner la mort, et ensuite, je vois au réveil. Alors j'ai tout tenté. Ou presque. Y a quand même des trucs un peu trop hardcore pour moi du style l'immolation. Vraiment trop trash. J'ai donc essayé, la noyade, l 'asphyxie, me tailler les veines, et d'autres trucs : mais ce qui confirma réellement mon hypothèse ce fut la pendaison. Je me demande même pourquoi je n'y avais pas pensé plus tôt, parce que n'empêche, mourir, c'est pas super agréable... c'est même hyper douloureux ! Pour vous expliquer pourquoi, la pendaison était une bonne idée, c'est parce que quand je me suis réveillée, j'étais encore suspendue. Malheureusement, toute bonne chose a une fin. Et ça ne fait pas exception à la règle. Ce fut le moment le plus long de toute ma vie. Quand je me suis réveillée... je n'ai pas réussi à détacher. Je me suis donc une fois encore étouffée à cause de la corde. Plusieurs fois même... pas cool.

C'est d'ailleurs pour ça que « ça fait des semaines que je ne sors plus ». c'est parce que je ne peux pas... si je pouvais soupirer, je le ferais en ce moment même, mais comme une satanée corde me serre le cou, je ne peux pas. Je vais donc me contenter de l'imaginer dans ma tête, puis si possible réfléchir à comment me sortir de ce pétrin. Je dis bien « si possible » parce qu'il y a en ce moment une allée et venue de fantômes qui soit, veulent que je règle leur problème, soit ils se foutent de ma gueule, ou les deux. La plupart du temps, c'est les deux. C'est comme ça que j'ai connu : Sofia qui veut que je parle à son ex, Benoît qui veut que je l'aide à pêcher un poisson et l'autre sans nom qui lui... se fout juste de ma tronche.

Bref, passons.

Je ne pouvais décidément pas avertir le monde extérieur, même dans cette situation je sais qu'ils ne comprendraient pas. Quand à mes esprits, impossible de les appeler, mes clefs étant sur mon bureau... si près mais en même temps, si loin. Littéralement. Si je ne trouve pas un moyen de me libérer, je n'aurais plus qu'à espérer qu'un des esprits fasse une apparition. Et au plus vite si possible. Je voudrais pouvoir voir le soleil à nouveau. Les rideaux sont tirés. Non parce que je ne suis pas une sorte de vampire hein. Je ne suce pas de sang. À la limite, on pourrait me considérer comme une zombie. C'est le même principe : une morte qui revient à la vie.

Sauf que c'est un peu plus compliqué chez moi. Premièrement, je ne peux pas mourir, deuxièmement, je ne me décompose pas y a pas de mouche chez moi. Juste des revenants. Et troisièmement, ce que j'ai, n'est pas contagieux enfin, pas que je sache. Un autre problème à la fois voulez vous ?

Pour l'instant ce qui me préoccupe, c'est que je vais bientôt perdre connaissance. Le manque d'oxygène... si seulement je pouvais atteindre le ciseau sur la table ! J'étais entrain de tirer comme une malade sur la corde pour essayer d'avoir du leste, sauf que quand tu lévites au bout d'une corde c'est pas une chose aisée. Vraiment.

Donc je disais que je tirais comme une malade, avec un pied sur la dite table. J'étais plus exactement en pyjama tentant vainement de choper la paire de ciseau avec mes orteils, lorsque la fenêtre devant moi éclata en morceaux, et que mon sauveur, plus tellement attendu fit son apparition. Avouez que c'est gênant.

- Qu'est-] !&% tentais je de dire, vainement. Pourtant dans ma tête ça sonnait bien « qu'est ce que tu fais ici? » mais dans la pratique, c'est une autre paire de manche surtout quand tu pends sur un bout de corde.

- Je peux savoir ce que tu fais ?