Crysla et ses compagnons venaient d'être télé portés sur la passerelle du dédale. La sensation de la téléportation était étrange mais assez proche du celle ressentie lors du passage d'un vortex entre deux portes des étoiles, elle l'avait assez vécu pour le savoir. Le colonel Caldwell, commandant du dédale, les accueillit brièvement, ils étaient le dernier groupe du sgc à être télé porter pour rejoindre atlantis, le départ était proche. C'était un homme assez imposant par sa taille. Crysla fut étonnée de sentir le regard sûr, perçant et chaud du colonel s'attarder sur elle. Elle soutint ce regard pendant quelques secondes, puis s'en détourna et suivit les autres membres vers les quartiers qui leur avaient été attribué pour les 18 jours de la traversée vers la galaxie de pégase. Pendant qu'ils s'éloignaient, elle entendit le colonel donner ses ordres afin de quitter l'orbite de la terre et passer en hyperespace. Le dédale était un vaisseau mi-asgard mi-terrien, et à ce titre son architecture était assez particulière et époustouflante.

Après un labyrinthe de couloirs, et autres niveaux elle était enfin arrivée à sa cabine, réglementaire par la taille, c'est-à-dire minuscule comprenant un lit une armoire et un hublot, elle avait de la chance…Après une petite heure passée à ranger ses affaires, elle se rendit au mess, il était plus de deux heures de l'après-midi (heure terrestre, valable aussi sur le dédale), et elle n'avait rien dans le ventre depuis la veille au soir. La nourriture était elle aussi réglementaire, pas d'extravagance dans le menu, notamment cette espèce de gelée bleue ou verte qu'elle détestait. Elle était d'origine franco-russe, et la nourriture militaire était une source de problèmes pour elle. Elle ferait avec comme à chaque fois, sandwiches ou hamburgers, « ha ces américains !! »Soupira-t-elle.

Elle s'assit à une table libre et commença son repas sans réelle conviction sur ce qu'elle engloutissait. Une ombre lui cacha soudain la lumière du néon au dessus d'elle.

« puis-je me joindre à vous ? »

Elle leva les yeux et aperçut la silhouette massive du colonel Caldwell avec un plateau-repas qui la fixait avec un air interrogateur.

« bien sûr », répondit-elle.

Le colonel prit la place située en face de Crys, et commença son repas.

- je ne crois pas que nous ayons été présentés, dit-il avec le même regard chaud qu'il l'avait eu sur la passerelle. Ce regard insistant gênait quelque peu crysla, elle commençait à se demander si ces yeux la fixaient simplement par curiosité ou pour une raison moins avouable. - « Crysla Windayan, répondit-elle en plongeant ses yeux dans ceux du colonel, de la même manière que lui l'avait fait auparavant, je vais seconder le médecin en chef d'atlantis. »

- « Médecin ? » demanda-t-il.

- « Oui, je me suis spécialisée en exobiologie. »

Caldwell souleva un sourcil interrogateur, ce terme ne lui disait vraiment rien. Les toubibs avaient le chic pour employer des termes incompréhensibles du commun des mortels ! Il s'apprêtait à en demandait davantage, quand la jeune femme ouvrit la bouche pour s'expliquer :

- « Je soigne bien sûr les humains, mais j'ai aussi appris à soigner les autre races comme les asgards, les tok'ras et j'espère en apprendre plus sur les wraiths, une fois sur atlantis. »

Pour la première fois depuis qu'ils étaient assis, caldwell détailla un peu plus la jeune femme : son visage avait des traits fins mais très élégants, et ses yeux étaient d'un bleu qu'il n'avait encore jamais rencontré, ils étaient de la même teinte que l'océan lantien. Agée d'une trentaine d'années, les cheveux mi-longs et châtain clair, crysla semblait athlétique et son regard azur ne gâtait rien. A vrai dire, elle lui plaisait terriblement, il avait eu un véritable coup de foudre quand elle était apparue juste devant lui lors de la téléportation, et cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas ressenti cette chaleur tout au fond de lui, autrement, il ne serait pas assis à la dévorer des yeux et à l'écouter lui expliquer des choses qu'il ne comprenait même pas.

Il remarqua le drapeau sur la manche droite de sa veste, rare étaient les membres de l'équipage à appartenir à cette nation.

- « Windayan, n'est pas un patronyme très français », lui fit-il remarquer.

Elle regarda le drapeau tricolore sur son bras et sourit.

« mon père était russe et ma mère française, j'ai été élevée en Russie puis j'ai poursuivi ma scolarité en France. »

- « et vous colonel, d'où êtes-vous originaire ? »

Pratiquement personne ne lui posait de question aussi personnelle sur ses origines, de toute façon, il ne leur aurait pas répondu, cela faisait partie de sa vie privée, mais Crysla avait une attitude qui lui inspirait plus que de la confiance, et il n'avait aucun problème à lui parler de lui. Etrange, pensa-t-il. La conversation se poursuivit même après que les déjeuners furent avalés, chacun parlant de chose et d'autre. Soudain, l'oreillette de caldwell se mit à grésiller. Le colonel porta sa main à son communicateur :

- « Caldwell », dit-il.

Quelqu'un lui répondait et caldwell écoutait calmement. Crysla l'observait attentivement : son visage, ses mains, son attitude sûre mais décontractée, tout cela ne déplaisait pas au jeune médecin, au contraire. Mais après plusieurs secondes,

- « J'arrive tout de suite, caldwell terminé ! »

Il la regarda avec un air désolé :

- « Je dois rejoindre la passerelle, je m'excuse de m'éclipser ainsi ! »

- « Nous finirons notre conversation ultérieurement, colonel ! » Lui répondit-elle en souriant.

Il lui sourit en retour, leurs regards se séparèrent pour la première fois depuis le début du repas, et la silhouette imposante de Steven caldwell disparue du mess, laissant crysla à ses pensées. Elle resta encore un long moment dans le mess, en repensant à cette conversation, puis elle erra dans les couloirs du dédale pour se familiariser avec ce vaisseau, notamment la position de l'infirmerie et de la salle de sport.

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Une fois revenue à ses quartiers, elle chercha ses affaires de sport, elle avait enfin localisé la salle de sport du dédale et comptait bien se dégourdir un peu là-bas ! Le sac sur le dos, elle fila vers ce lieu. Une fois arrivée et changée, elle n'en revint pas : sur le tatami, un personne qu'elle n'avait pas vue depuis une éternité était en train de « massacrer » un autre soldat !

-« tu pourrais au moins choisir un adversaire à ta taille », lui cria-t-elle dans sa langue natale

L'homme se retourna, accordant ainsi un répit à son adversaire et s'exclama : wind !!?

Elle se jeta dans ses bras : sam !

-« je suis heureux de trouver enfin un autre français à bord, ces américains n'ont aucune classe !! lui dit-il. Mais que fais-tu ici ? »

-« je suis affectée à atlantis pour seconder le médecin, et toi ? »

- « je sers sur le dédale comme pilote-artilleur, lui rétorqua le jeune lieutenant. Ca te dirais.. »

il désigna le tatami et les bâtons de bambou au sol.

-« comme au bon vieux temps », finit crysla.

Ils avaient servi ensemble longtemps, quand crysla était encore une jeune, une très jeune militaire, et avaient appris à combattre l'un contre l'autre, mais l'un surpassait toujours l'autre !

Ils engagèrent un combat avec les bâtons pour commencer, une danse débuta alors entre eux deux.

Les militaires présents les observèrent, impressionnés par la maîtrise technique des deux assaillants. Crysla était très douée, elle anticipait quasiment tous les coups du lieutenant Samuel Perrier. Le duel continua un certain temps, assez longtemps en vérité pour qu'un certain nombre de militaires aient été informés d'un combat à ne surtout pas rater, et parmi eux le colonel caldwell qui se tenait en retrait, mais et ne perdait pas une miette du spectacle. Steven resta jusqu'au moment où un vainqueur émergea du combat, et ce ne fut pas le jeune artilleur, lui se tenait au sol, souffle coupé, et désarmé depuis longtemps ! Crysla, toujours débout, mais exténuée, souriait largement, heureuse de voir qu'elle n'avait pas perdu la main !

Elle aida sam à se relever puis lui tourna le dos pour ramasser une serviette au sol, c'est ce moment que choisit son adversaire pour saisir un bâton de bambou et tenter de lui donner un coup sur l'épaule. Crysla avait senti qqch, son 6e sens marchait toujours aussi bien. Elle avait la capacité de deviner les prochains mouvements de ses adversaires, elle ne se l'était jamais expliqué, mais cela faisait d'elle un combattant et un tacticien hors pair ! Elle ferma les yeux et vit « intérieurement » le mouvement de sam, elle se retourna et bloqua le bambou d'une main, juste au-dessus de son épaule gauche ! Elle sourit de nouveau en ouvrant les yeux, sam faisait de même. Les autres militaires avaient tous été surpris par cette dernière attaque du lieutenant et encore plus par l'interception du médecin.

- « Ca marche encore, ce vieux truc ? » Lança exaspéré samuel, pendant que crys lui rendait son bambou.

- « Encore mieux qu'avant, répliqua-t-elle. Tu veux réessayer ? »

- « Non, je suis cassé, je laisse ma place à qui voudra, dit-il en se retournant vers le public improvisé derrière eux. »

Et la foule se dispersa aussi sec, ne laissant plus que les deux amis sur le tatami ! Crysla avait le corps qui luisait de sueur et ses muscles encore contractés après un tel effort. caldwell regagna sa passerelle, cette femme était vraiment différente ! Il sourit, elle lui plaisait de plus en plus.

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Après une douche bien méritée, Crysla se rendit à la cantine. Elle survola la salle d'un regard et aperçut une place libre en face d'un militaire. Elle s'assit sans demander la permission en face de lui. Il avait quasiment terminé son repas. Il leva la tête et lui sourit en guise d'accord, puis enchaîna avant que Wind n'ait pu s'asseoir:

« je ne savais pas que les arts martiaux étaient au programme des études de médecine, lui dit-il d'un air ironique. »

Elle le regarda en se demandant quoi répondre à cela.

« Alors, vous étiez aussi présent, colonel ? »

« Je crois que je n'ai pas manqué grand-chose, surtout pas le final… »lui fit-il remarqué.

Crysla était quelque peu embarrassée d'apprendre que le commandant avait assisté à un combat en règle sur son bâtiment, ce qui était déconseillé entre civil et militaire. Mais il n'avait pas l'air en colère, plutôt étonné et perplexe sur les capacités de la jeune femme.

« Mes études de médecine ont été partiellement financées par la défense américaine, et en retour j'ai dû leur rendre quelques années de service, où j'ai notamment appris le combat. »

« Pour quelle raison le pentagone s'intéressait-il à vous ? questionna caldwell dont l'intérêt pour cette histoire grandissait au fur et à mesure que la conversation se déroulait. »

Là crysla marqua un temps d'arrêt avant de répondre. Steven le remarqua :

« à moins que ce ne soit classé « secret défense » …poursuivit-il sans pour autant croire à ce qu'il venait de prononcer.

« Cela n'est plus classé top secret, mais avoir une personne parlant le russe sans accent était à l'époque très apprécié par les américains ! et m'a permis d'étudier avec les meilleurs ! »

Steven réfléchissait, c'est vrai qu'en pleine guerre froide, cette faculté n'était pas sans intérêt. Sans s'en apercevoir, ses yeux s'étaient de nouveau posés sur elle, sur son corps, il la revoyait luisant de sueur… Bon sang, elle allait le rendre fou, et son cerveau ne contrôlerait bientôt plus son corps si elle continuait à soutenir son regard avec autant de calme et d'ardeur à la fois.

« j'espère que ce qu'il s'est passé à la salle de sport ne posera pas trop de problèmes au lieutenant Perrier. »

« Je ne vois pas pourquoi il aurait des ennuis, rétorqua caldwell en esquissant un léger sourire rempli de sous-entendus. Mais la prochaine fois, essayez de prendre un adversaire à votre taille… »

Elle le regarda s'éloigner d'elle, en observant cet homme qui l'avait dévorée des yeux pendant tout le temps où il était restait assis en face d'elle. Mince,

Steven se leva et se dirigea vers la sortie du mess quand crysla lui lança :

et vous pensez à quelqu'un en particulier, colonel ?

Il se retourna :

« peut-être bien », lui répondit-il en plongeant une dernière fois son regard dans l'abysse azur des yeux de la jeune femme.

Et il partit. Crys souriait, « bien sûr, il pense à quelqu'un ! » et l'idée d'un close combat avec lui ne lui déplaisait pas le moins du monde, au contraire…

Elle regarda sa montre, il était déjà tard. Elle termina son repas et regagna sa cabine en prévision d'une longue nuit de sommeil. Cette première journée sur le dédale avait été riche en émotion !!