Salut tout le monde !
Disclaimer : Gaol Morgan est à moi, le reste à Rick Riordan.
Merci à Aube Crépusculaire de m'avoir fait remarqué mon erreur de postage. Voici le véritable premier chapitre (J'ai honte TT'')
J'ai dû censuré le lemon. Vous pouvez retrouver le two-shots complet sur mes autres sites de publication (AO3, e-monsite), n'hésitez pas à me demander les liens !
Bonne lecture !
Une chose que je détestais bien dans le bungalow d'Héphaïstos, c'était la pesante moiteur qui y régnait. C'était étouffant, ça prenait les poumons, la gorge, tout ! On se tournait et retournait dans son lit sans trouver ce qu'on cherchait, le sommeil nous fuyait dès qu'on grognait de mécontentement. On arrachait la couverture, on s'y renfonçait, on retournait l'oreiller, on se mettait la tête dessous...
Crevé et haletant, je finis par me lever, enfila un short et des baskets, décidant d'aller me promener à côté du lac. Je grommelai un peu tout en me frottant les paupières et en fourrageant dans mes cheveux. L'humidité assez fraîche de la nuit le fit du bien et j'en soupirai d'aise après avoir enfoncé les mains dans mes poches. J'inspirai à plein poumons cet air si rafraîchissant par rapport à celui du bungalow tout en me dirigeant vers l'étendue d'eau. Je m'adossai au tronc de l'un des arbres qui la bordaient et observai l'onde si calme.
C'était vraiment une belle vision. La nuit était d'un noir d'encre, faisant ainsi ressortir les étoiles qui piquetaient le voile sombre du ciel. L'eau paisible se ridait parfois lors d'une chute de feuille ou sous le souffle d'une brise. Pas un bruit, que ce soit venant des bungalows -enfin, je ne tiens pas compte des ronflements provenant de celui des Arès et des Hermès, hein- ou de la forêt, hormis le vent secouant quelques feuillages.
D'un coup de rein, je me décollai de l'arbre et poursuivis ma ballade. Arrivant à l'exact opposé de la colo, je perçus le bruit ténu d'une respiration tranquille. M'approchant un peu plus et à l'aide de la lumière lunaire, je pus remarquer le corps allongé sur la plage. Les yeux tournés vers la voûte céleste, les pieds dans l'eau même si je les soupçonnais d'être parfaitement secs, ses courts cheveux noirs aux boucles folles épars autour de lui, un bras replié sous sa tête, l'autre posé sur son torse, ils ne portait en tout et pour tout qu'un boxer bleu-gris. Sa peau dorée par le soleil luisait sous la lune, lui offrant ainsi une aura de douceur. Je repris ma marche et m'approchai de lui, m'arrêtant à ses côtés.
-Je peux m'asseoir ici ?
Il hocha la tête sans piper mot.
Je m'assis donc sur le sable mouillé, me fichant complètement de l'état futur de mon short. Après tout, nous les enfants d'Héphaïstos, nous étions plutôt connus pour notre apparence débraillée, alors un peu plus, un peu moins... Je soupirai tout en relevant la tête et scrutai à mon tour le ciel. La Lune resplendissait, toute ronde et argentée. Je pris appui sur mes coudes en m'allongeant à moitié, rejetant ma tête en arrière.
Le souffle léger du fils de Poséidon m'endormait un peu, je sentis ma tête dodeliner, mais sans plus. Les respirations m'avaient toujours apaisé. Allez savoir pourquoi !
-Tu n'arrives pas à dormir, toi non plus ? Demanda mon voisin en déchirant le silence.
-Pas vraiment, avouai-je en me perdant dans la contemplation des constellations. Il fait trop chaud et ça m'oppresse.
Un petit silence s'installa. Pas très long. Durant celui-ci, je m'étais un peu plus allongé. J'étais maintenant en appui sur mon coude droit, ma tête reposant sur ma main ouverte, mon autre bras à plat sur mon torse, tourné vers lui.
-J'avais envie de me baigner... Comme si l'eau m'appelait... De toutes façons, la température m'empêche de dormir, soupira-t-il.
J'esquissai un petit sourire qu'il ne put voir, car il regardait ailleurs. Je l'entendis soupirer de nouveau.
-Un problème ? Tu n'arrêtes pas de soupirer depuis tout à l'heure.
Je le vis tourner le visage vers moi, sa peau toujours luisante au clair de Lune. Ses yeux océans semblaient phosphorescents, alors que ses cheveux se fondaient dans la couleur ambiante. La seule réelle teinte de couleur était ses lèvres. Ces dernières se mouvèrent lorsqu'il me répondit :
-Je m'ennuie. Il n'est pas encore minuit, et le petit-déjeuner n'est servi qu'à huit heures. Il me reste encore dix heures à tuer.
-Eh bien on est tous les deux dans le même cas, mon gars. Ennuyons-nous donc ensemble !
Sa bouche s'étira en un sourire amusé. Il était vraiment craquant ainsi. Je soupirai à mon tour : pourquoi, par les dieux, étais-je obligé de cacher mon attirance pour les garçons ?
Car ta situation serait encore pire que celle que tu subis actuellement, susurra une petite voix dans ma tête.
Elle avait raison, cette garce. Lors de mon arrivée, je m'étais déjà fait repérer par l'automate que le géniteur m'avait imposé comme guide. Le fait que j'avais vingt-deux ans n'aidait pas. Le pire fut quand je fus assigné au travail de la forge avec mes "frères". Je n'étais pas à l'aise avec les métaux, à part les outils. Le bois et l'argile étaient de loin ma préférence. Après réflexion, le pire fut plutôt lorsque je dû expliquer la provenance des cicatrices sur mon torse et mon dos, ainsi que ce que je faisais avant ma venue.
Avouer avoir vécu dans la misère et s'être résolu à vendre son cul pour survivre n'avait rien de glorieux, qu'on se le dise.
-Gaol ? Demanda-t-il en brisant le silence.
-Hm ? Grognai-je, sorti de force de mes pensées.
-Tu as déjà aimé quelqu'un ?
Mais c'était quoi cette question ? Je l'observai, les yeux écarquillés.
-Non. Je suis ce qu'on appelle un "handicapé sentimental". Je ne ressens que rarement et difficilement des sentiments.
-C'est vrai que tu n'es pas très expressif, fit-il remarquer d'une voix rêveuse.
-Et toi ?
-Si je compte ma famille, oui. Ma mère. Mon père... je ne sais pas trop, mais je crois que oui. Et puis mes amis, bien évidemment.
Je soupirai en l'entendant parler ainsi. Ma génitrice était une prostituée, et mon géniteur l'avait sautée un soir, sans préservatif. Voilà. Hyper romantique, hein ?
-Le vieil homme de la menuiserie. Je... je crois que je l'aime bien. Il a accepté de m'embaucher alors que je n'avais pas un sou et aucune formation. Il m'a laissé dormir dans l'atelier, aussi. Il ne me payait pas par manque de moyens, mais ça ne me gênait pas.
-Comment faisais-tu pour te nourrir ? Demanda mon voisin.
-La sciure. Les copeaux de bois. Bien macérés dans de l'eau, puis malaxés, ça devient une bouillie consommable.
Un silence suivit mes propos. Je revivais ces moments. J'attrapais un contenant quelconque, -même sale- récupérais la neige dehors, puis rentrais préparer ma mixture. J'avais le goût dans la bouche, rien que d'y penser.
Je finis par m'allonger complètement, le regard toujours tourné vers le haut.
-Gaol ?
-Oui, Percy ? Soupirai-je.
-Ça te dit de piquer une tête ?
Je souris. L'eau était mon élément préféré. Je me relevai et m'accroupis à ses côtés, le surplombant.
-Le premier arrivé au fond ? Lui souris-je.
Ses yeux s'illuminèrent, et il se releva d'un coup de rein. Ayant anticipé, je pus éviter le choc en reculant la tête. Je décidai d'enlever mon short et le jetai donc plus loin. Regardant de nouveau vers le fils de Poséidon, je captai son regard qui me semblait empli de... désir ? Faisant fi, je haussai les épaules avant d'entrer dans l'eau. Tiède. Agréablement tiède, même.
J'avançai sans faire attention. Alors quand l'eau m'arriva aux environs des genoux, une vague m'éclaboussa, me faisant me retourner vers la plage. Grommelant car je n'avais que très peu apprécié le fait d'être éclaboussé, je décidai de m'immerger à mon tour.
J'aimais bien l'eau. Ce soi-disant concours n'était qu'une proposition comme une autre pour faire passer le temps et peut-être nous aider à trouver le sommeil.
Les yeux ouverts, je cherchais du regard la silhouette de Percy. La trouvant, je la rejoignis. Il m'adressa un sourire que l'on pouvait qualifier de "doux". Je lui fis face. Étant assez endurant, je pouvais rester en apnée plus longtemps que la moyenne. Je ne comptais plus le nombre de fois où ma tête avait été enfoncée dans un quelconque récipient empli d'un liquide. C'était un entraînement comme un autre.
J'observai les reflets de la lune sur la surface lisse. L'eau était sombre et des tâches de lumière dansaient. Quelques unes apparaissaient sur le corps du fils de Poséidon. Il me fallait un certain self-contrôle pour ne pas lui sauter dessus. Ce rond de lumière sur son dos puis sur son ventre, remontant jusqu'aux pectoraux, et d'autres se perdant dans ses cheveux et jouant sur son visage.
Je grognai, relâchant quelques bulles. Détournant mon regard de ce corps si désirable, j'entrepris de concentrer mon attention sur une bête plante aquatique.
Un mouvement dans l'eau plus tard, et une bulle d'air entoura mon visage, me permettant de rester dans l'eau sans me soucier une seule fois du problème respiratoire. Je souris à Percy pour le rassurer, et lui-même me sourit en retour, amusé de ma brève bouderie. Ce n'était pas mon caractère, que voulez-vous ? Ce n'était pas dans mes habitudes, voilà tout. Mais Di Imortales ! Ce qu'il pouvait être craquant, tout de même, ce fils de Poséidon avec ses fossettes lorsqu'il souriait !
Des proies, j'en avais des tas. Je collectionnais les conquêtes. Essentiellement masculines. Il y avait les potentielles et les "bouillies". Celles passées à la casserole et dont je me débarrassais. Pas forcément une histoire d'un soir. Ça pouvait durer jusqu'à trois mois. Certaines, je n'allais jamais les chercher, préférant le fantasme à la réalité.
À la Colonie, je n'en étais pour le moment qu'à la phase "repérage de potentiels". Et peu en faisaient partie. J'avais éloigné ceux en couples, les filles (évidemment), mes frères (libertin mais pas incestueux) et d'autres. Je ne étais pas regardant au niveau parent divin, mais j'avais tendance à privilégier les Arès (endurants, bestiaux, musclés, dominants) et les Hermès (nerveux, souples, dominés). Les Dionysos étaient tout en bas, je crois bien. Mais pour le fils de Poséidon ? Je n'y avais pas pensé. Il est vrai qu'il était plutôt pas mal. Je le suivis du regard, le matant sans vergogne lorsqu'il se dirigea vers la surface.
Je le suivis après un temps d'arrêt. La tête hors de l'eau, j'eus l'impression que la bulle éclata. Cherchant Percy et ne le trouvant pas, je tournai sur moi-même avant d'être tiré par les jambes et de faire face à celui que je cherchais. Il me tenait par les épaules, plaqué contre lui, ses yeux étincelant de rire et un sourire prouvant qu'il se retenait de s'esclaffer. Je lui tirai puérilement la langue et cherchai à me débattre. Il resserra son étreinte, riant toujours, et m'empêcha de lui filer des coups de pieds en emmêlant nos jambes. Je grognai de nouveau, des bulles s'échappant de ma bouche. Remarquant cela, mon attrapeur remit en place la bulle d'air sur mon visage.
-Tu n'es pas drôle Percy... Lâche-moi, s'il te plaît.
-Non non non, chantonna-t-il en me plaquant un peu plus contre lui.
-Percy, grognai-je.
Ma voix me parut plus rauque qu'à l'ordinaire. Mais pensez donc ! Collé serré à un beau brin de mec musclé et plutôt appétissant, et gigotant contre moi. Mon self-contrôle s'effilait dangereusement.
-Lâche-moi, s'il te plaît, le suppliai-je.
-Pas envie.
Je le sentis, plus que vis, blottir son visage dans mon cou. Sa respiration me chatouilla quand les bulles s'échappèrent. Il se colla plus à moi. Je savais qu'il me fallait peu de temps avant de réagir. Me débattre me ferait courir le risque de me frotter à lui. Et je ne voulais pas essayer. Car Annabeth existait. Car elle était amoureuse de lui. Et que Percy aussi. Je croyais.
-Gaol ?
-Oui ? Soupirai-je en observant la surface au-dessus de nous.
-Comment et quand as-tu compris que tu étais gay ?
Je me figeai. Étais-je donc si peu discret ?
-Qu'est-ce qui te fais croire que je le suis ? Murmurai-je.
-Ton comportement. Tu passes plus de temps avec les garçons. Et quand des filles passent, aucune réaction, par exemple.
-Ça ne veut rien dire, ris-je.
-Ta réaction lors de ma question ? Proposa-t-il innocemment.
Je grognai de nouveau. Il m'avait eu, là.
-Je ne sais pas. Je me suis jamais posé la question, à vrai dire. La femme qui m'a mis au monde, le fait qu'elle m'ait abandonné ainsi, ça m'a dégoûté des filles, je pense. Dans mon orphelinat, il n'y avait que des garçons, aussi, alors... Je ne sais pas.
Percy ne dit rien, resserrant son étreinte sur moi.
-Pourquoi cette question, au fait ?
-Pour savoir, répondit-il d'un ton léger.
Le silence reprit son royaume et nous restâmes dans la même position. Je regardais la surface tout en rêvant, et Percy gardait sa tête collée contre mon cou. Du moins, jusqu'à ce qu'il amorce un geste qui me laissa sans voix, si l'on peut dire. Il écrasa ses lèvres contre les miennes.
Quand il recula la tête, j'ancrai mon regard au sien.
-C'est une déclaration ? Fis-je d'un ton amusé.
-Je... je, bégaya-t-il.
Je posai mon index sur ses lèvres.
-Laisse-moi deviner... Tu aimerais savoir si tu es attiré par les garçons ?
Il hoche la tête, ses yeux observant le fond du lac.
-Eh bien pourquoi pas ? Souris-je en plaçant ma main sur sa hanche tout en prenant possession de ses lèvres.
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