Note de l'auteure: Voici une vieille fiction que j'ai remise au goût du jour. Elle est sensée être courte, en 3 ou 4 chapitres... mais bien sûr plus je la lis et la complète, et plus les idées me viennent. Donc je pense qu'elle sera plus longue à mon grand damne et à votre grand plaisir je présume.

L'histoire est assez banale mais j'ai essayé de faire en sorte qu'elle retrace toute la vie d'Harry et Draco, donc ils seront jeunes dans les premiers chapitres, puis adultes (ce que je trouve plus intéressant) à partir du chapitre 4 (avec Albus et Scorpius aussi).

Je ne voulais pas faire une fic ou tout est rose et ou les gens acceptent facilement leur relation comme dans la plupart des fics car, soyons réaliste, dans la vraie vie c'est beaucoup plus galère que ça... .

Donc...

Couple: HP/DM comme d'habitude (mais je vous jure que j'ai du Scorpius/Albus et du SS/SB/RL en stock ! Seulement j'ai juste un chapitre d'écrit pour chacune et pas le temps de m'y attarder, snif).

Genre: Angst/Romance, Famille/Amis aussi

La chanson citée : de Zazie et Pascal Obispo, « Les meilleurs ennemis ». (Très appropriée au couple HP/DM je trouve). Et il y en ara beaucoup d'autres, avoir une playlist en lecture est l'un des meilleurs moyens pour écrire ;).

Résumé:

« Leur haine est connue de tous, ils sont l'antonyme l'un de l'autre, et tout autre sentiment entre eux est inimaginable... enfin ça, c'est ce que tout le monde pense. Pour se conformer aux idées de leurs amis, ils vont donc se haïr et se construire une vie de mensonges. Mais la vérité finie toujours par éclatée... ».

ATTENTION !! Rating M(aximal) dans les chapitres à venir.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !

Prologue

« A Poudlard, une fine silhouette entourée d'ombres longe les couloirs.

Il fait nuit.

Seule la lumière de la lune éclaire son passage; ses pas raisonnent à peine sur le sol dallé.

Arrivée en bas de la Tour des Gryffondors, cette silhouette se hisse avec grâce et aisance jusqu'en haut des escaliers. Puis, dans un murmure grave, elle donne le mot de passe à la Grosse Dame somnambule.

La salle commune des Rouges et Or semble tout aussi calme que le reste du château. Un petit feu ronronne dans l'âtre de la cheminée, éclairant les fauteuils à proximités.

Une seule personne profite de sa chaleur.

Assis sur un divan face au feu, les jambes et les bras croisés, le célèbre Harry Potter affiche un air pensif.

-Ce n'est pas souvent que l'on te voit réfléchir, Potter.

A cette voix, Harry sursaute. Un sourire mesquin étire ses lèvres alors qu'il dévore des yeux le nouveau venu.

-Mon cerveau est timide, et mes pensées s'expriment mieux lorsqu'elles sont seules. Ce qui n'est pas le cas de certaines grandes gueules, Malfoy.

Draco Malfoy s'avance dans la lumière, tout en retirant la cape qu'il porte sur ses épaules. C'est une cape mordorée, à l'aspect soyeux et quasi-liquide.

Il la dépose précautionneusement sur un fauteuil près de lui.

Ses yeux gris acier ne quittent pas ceux du brun.

-Je ne parle pas plus que nécessaire, répond-il.

-A d'autres, réplique le gryffondor.

Un instant de silence flotte entre deux.

Puis, d'un même mouvement, tous les deux se ruent l'un sur l'autre.

Leurs bouches s'entrechoquent, alors que leurs bras s'enlacent.

Le gryffondor plonge ses mains dans les cheveux blonds pour les caresser et les décoiffer, alors que le serpentard fait parcourir ses mains sur ses hanches et sous son t-shirt.

-J'ai… envie de toi, murmure Harry contre ses lèvres avant de l'embrasser à nouveau.

-Pareil, répond Draco Malfoy.

-Ma chambre.

Le gryffondor l'entraîne dans le corridor qui mène au dortoir des garçons, en le tirant par sa chemise.

Tous les deux essayent de contrôler leur souffle pour que personne ne les surprenne. Tout le monde dort ici, on peut même entendre les ronflements de Neville.

Il est près d'une heure du matin.

Harry les emmène jusqu'à son lit où il tire les rideaux. Puis il jette un rapide sort de silence et d'intimité, avant de se tourner vers Malfoy.

Celui-ci a déjà pris ses aises. Il s'est allongé sur les couvertures, les bras croisés sous sa tête, et le darde de ses yeux gris acier.

-Alors, que vas-tu faire de moi ?

Harry se mord la lèvre inférieure et vient s'assoir sur les hanches de sa Némésis.

Draco retient un gémissement.

Il faut qu'ils mettent tout au clair, avant d'aller plus loin.

-Il y a un temps où je t'aurais tué pour avoir osé faire ça, dit-il entre ses dents.

-Je sais. Tu détestes être dominé, réplique Harry sur le même ton.

Draco pince des lèvres.

Il se redresse, rapprochant leurs deux visages.

-Potter, il faut qu'on arrête ça.

-Malfoy, je crois que c'est trop tard, répond ironiquement Harry.

Comme pour appuyer ses mots, il bouge leurs deux bassins l'un contre l'autre. Une vague de chaleur les submerge.

-Que fait-on ? Demande Draco, de moins en moins sûr de lui.

Ses lèvres ne sont qu'à un centimètre des siennes.

Harry ferme ses yeux et franchit cette dernière barrière.

-Comme chaque soir. Malfoy, c'est plus fort que moi… je te veux.

Ils s'embrassent une nouvelle fois. Mais cette fois-ci plus passionnément. Harry entrouvre ses lèvres et la langue de Malfoy pénètre dans sa bouche sans aucune pudeur.

-La ferme, Potter, souffle le serpentard.

Harry se sent soulevé et retourné contre le matelas. Le corps de Malfoy se serre contre le sien et il gémit.

Comment en sont-il arrivé là? Que s'est-il passé pour qu'ils en arrivent à ça ?

Il se souvient d'un accident, d'une dispute nocturne, d'une bagarre qui a mal tourné, de l'orgasme de sa vie, et d'une fuite honteuse.

Pendant deux semaines, lui et Malfoy n'ont fait que se chercher, se battant dans les couloirs sans raison, séchant les cours pour attendre l'autre à la sortie des siens dans l'intention de le voir et de l'engueuler. Bref, tous les prétextes étaient bons. Même Pompom, l'infirmière, les avait mis à la porte après l'une de leur énième dispute. Ils étaient devenus insupportables… jusqu'à ce qu'ils se recroisent un nuit, à nouveau. Seuls, ils n'avaient pas hésité… et ils s'étaient jetés l'un sur l'autre. Mais contrairement à la première fois, ils ne s'étaient pas battus, et étaient directement passés à la partie érotique.

Et depuis trois mois, Harry vit l'histoire la plus sensuelle de toute sa vie.

Le jour rien ne change: ils se haïssent. Mais la nuit, lui et Malfoy se rejoignent dans le dortoir de l'un ou de l'autre après le couvre-feu, et là ils baisent comme des fous.

« Baiser »... Harry n'a pas encore trouvé un autre mot pour leur relation.

C'est du sexe à l'état pur.

C'est tout.

Et ils en sont tous les deux accros.

-Prends-moi Malfoy.

-Potter… .

Harry ouvre ses yeux verts, et les plonge dans ceux du blond. Il est nu, et lui aussi.

En apparence, cette nuit est donc comme toutes les autres.

Seulement, une chose est différente.

Car plus tard Malfoy s'endort dans ses bras et oublie de rentrer dans son dortoir. »

Chapitre 1 - Ennemis intimes

oOo

Les meilleurs ennemis du monde
Voilà ce que nous sommes
Amorce de sourires et de bombes
Et du mal qu'on se donne

oOo

-Hey les mecs, venez voir ! C'est à Harry ça ?

Le lendemain, nous étions un jeudi. Et chez les Gryffondors, le jeudi était un jour de repos : ils ne commençaient qu'à 10h30 et par un cours de soin aux créatures magiques avec Hagrid. Donc, bien entendu, les garçons dormaient le plus longtemps possible. Et depuis quelques temps, Harry était le champion en titre de la plus longue grasse matinée. Cependant, aujourd'hui il était presque 10h et le brun ne s'était toujours pas levé.

Seamus, Dean et Neville qui alors s'habillaient tranquillement, avaient commencé à se poser des questions.

Seamus s'était donc approché du lit aux rideaux tirés, et au pied de celui-ci il avait trouvé une chemise blanche d'homme à la pointe de la mode. Et cette dernière n'appartenait certainement pas à Harry !

Du bout des doigts, Seamus la montra à Ron qui venait de sortir sa tête de la salle de bain où il se brossait les dents.

Le rouquin fronça des sourcils et se retourna pour cracher le dentifrice dans le lavabo.

-C'est quoi ça ? Dit-il suspicieusement en s'essuyant la bouche avec une serviette.

-J'sais pas. Attendez… vous croyez qu'on aurait vu juste ? Ajouta Seamus.

Il regardait à tour de rôle les autres garçons. Dean semblait réfléchir, alors que les yeux de Neville s'écarquillaient.

Depuis trois mois, tous les quatre soupçonnaient leur meilleur ami de découcher. Car non seulement Harry rentrait tard voir tôt, mais en plus il semblait beaucoup plus fatigué ces derniers temps, et des cernes creusaient ses yeux. Ron avait même dû le réveiller un jour où il s'était endormit sur son bureau, en cours de potion.

Autant dire que Snape avait viré rouge !

-C'est une chemise d'homme…, dit intelligemment Dean.

-Euh… oui ? Répondit Seamus, le prenant pour un demeuré.

-Non rien. Je ne pensais pas qu'Harry était gay, c'est tout.

Un lourd silence s'installa dans la pièce.

Ron, qui n'avait pas bougé d'un poil, s'approcha de Seamus et lui arracha la chemise des mains, pour la brandir devant le nez de Neville.

-Ce n'est pas à toi ?

-Mais… non ! Répondit Neville, apeuré.

-Ce n'est à aucun d'entre vous ? Insista Ron.

Seamus et Dean hochèrent la tête en signe de dénégation.

Ron semblait à la fois choqué et perdu.

-Hey, du calme, mec ! C'est pas si grave…, essaya Dean.

Il tira sur le pantalon de Ron qui s'assit sur son lit à ses côtés.

Ron n'avait rien contre l'homosexualité. Du moment que cela ne le touchait pas, bien entendu. Il aimait les femmes - enfin, une femme en particulier, mais ce n'était pas le propos ici. Et rien que le fait de penser qu'un homme puisse avoir un faible pour lui le rebutait. Mais bon, s'il ne faisait rien de plus que regarder, cela lui allait parfaitement.

Enfin, ce n'était pas cela qui le dérangeait le plus.

Car si Seamus, Dean ou Neville avaient été gays, il l'aurait sûrement accepté la vérité et n'aurait rien ajouté d'autre.

Mais Harry… Harry était comme un frère pour lui. Ils se disaient tout. Comment avait-il put lui cacher une chose aussi importante ?

Quelque part, Ron se sentait trahis.

Et puis merde, Harry était sortit avec des filles ! Tout cela ne rimait à rien ! Il ne pouvait pas lui avoir menti !

Mut par une soudaine colère, Ron se leva et se précipita vers le lit de son meilleur ami.

Dean esquissa un geste pour le retenir, alors que Seamus sautait hors de son passage. Neville se cacha derrière son t-shirt.

Ron tira brusquement les rideaux… et tous les quatre virent bien deux hommes entrelacés l'un contre l'autre.

A nouveau, le silence se fit.

Ils regardaient avec des yeux ronds les deux hommes.

L'un était brun – Harry, sans nul doute – et dormait paisiblement pelotonner contre le torse d'un autre homme blond dont le visage était tourné vers le mur.

Bien sûr, une seule personne dans tout Poudlard possédait des cheveux aussi magnifiques. Fins, lisses, ordonnés en toutes circonstances… mais la vérité était si dure à avaler qu'aucun des garçons ne crurent ce qu'ils voyaient, jusqu'à ce que l'homme tourne le visage vers eux.

Cette fois-ci, toute dénégation fut impossible. Cette peau pâle et parfaite, ce menton légèrement pointu et ces lèvres pincées… Draco Malfoy, le Prince des Serpentard en personne était dans leur dortoir. Dans le lit d'Harry Potter. Sous Harry Potter.

-Que… ?

0o0o0o0o0

Draco Malfoy ouvrit paresseusement un œil, agressé par la lumière du jour.

Et sans qu'il eut le temps d'assimiler quoi que ce soit d'autre, comme où il est ou quelle heure ou même quel jour il est, il est sauvagement tiré hors de ses draps, et plaqué contre un mur. Sa tête heurta le mur de pierre dans un bruit sourd, et la douleur vivace qu'il ressentit le réveilla totalement.

Il grogna pour montrer mon mécontentement, et passa une main dans ses cheveux pour savoir s'il saignait ou non. Effectivement, le salaud qui l'avait si gentiment réveillé l'avait aussi fait saigner. Foi de Malfoy, une fois qu'il aurait retrouver sa baguette il lui referait le portrait à cet enfoiré!

Bon, avant tout, il devait analyser la situation:

De un, il était dans le dortoir des Gryffondors... merde, il s'était endormis. Dehors, il faisait jour et depuis un bon moment si on en croit les rayons du soleil.

De deux, il était complètement nu, hm, et face à... Weasley la belette, qui le fusillait littéralement du regard. Même Potter ne lui avait jamais montré autant de haine à travers ses yeux.

Tout ça ne sentait pas bon, mais alors pas bon du tout.

-Merci pour le réveil, Weasmoche, dit-il froidement sur un ton de défit.

Cette remarque lui value un coup de poing en pleine face, suivit d'un autre au ventre qui le fit se plier en deux.

Il cracha du sang.

Mais c'est qu'il frappe fort, ce con !

Avisant le drap qu'il avait trainé avec lui hors du lit, il se releva lentement en le serrant autour de ses hanches.

Draco n'était pas pudique, mais il n'était pas non plus sadomasochiste et là, sa position pouvait porter à confusion.

-On s'est levé du mauvais pied ? Répliqua-t-il au rouquin.

Du coin de l'œil il vit les autres garçons du dortoir assister impuissant à cette scène.

Seamus semblait totalement stupéfait de la tournure que les choses ont prises, Dean hésitait entre retenir Weasley ou ne rien faire, et Neville restait béat, ses yeux grands ouverts allaient d'Harry, qui commençait à peine à se réveiller, à Malfoy et Weasley.

-QU'EST-CE QUE TU FOUS ICI, CONNARD ?! Cria Ron, furieux.

-Ca ne te regarde pas, Weasmoche, répondit le blond d'une voix de plus en plus glaciale.

Ce fut le mot de trop. Ron sortit sa baguette et l'enfonça dans sa gorge.

Au même moment, Harry se réveilla, sur le pied de guerre.

Le froid qui l'avait envahit après le départ de Draco et des couvertures l'avait légèrement fait remué, mais au cri de son meilleur ami, un tilt s'était produit dans son inconscient. Il était à présent relevé, derrière Ron, et pointait sa propre baguette sur lui, se maudissant mille fois pour ce simple geste.

-Ron ! Baisses ta baguette !

Surpris et choqué, Ron se retourna vers Harry sans pour autant obéir.

Harry était nu, lui aussi. Il semblait horriblement gêné et il tremblait un peu aussi (était-ce le froid, ou autre chose ?), mais sa voix et son attitude étaient assurées et autoritaires.

-Pardon ?

-Laisses-le, Ron, répéta Harry plus doucement.

-Harry mais… .

Le rouquin ne finit pas sa phrase, et se retourna brusquement vers Malfoy.

-TOI ! Que lui as-tu fais ? Lui cracha-t-il presque à la figure.

-Rien, répondit insolemment Draco.

Ce rouquin perdait la boule.

Bon, il avouait, n'importe qui aurait perdu la tête après avoir vu les deux personnes de Poudlard qui se haïssaient le plus dans le même lit, et nus qui plus étaient.

Mais ce n'était pas une raison pour crier si fort! Ses pauvres tympans en pâtissait, sans parler de sa lèvre qui saignait… il allait payer.

Sans qu'il s'y attende, Ron reçut lui aussi un coup de poing dans l'estomac, qui le fit tomber à la renverse.

-MALFOY ! S'écria Harry.

Sans l'écouter, Draco récupéra rapidement et agilement sa baguette sous son oreiller, et la pointa sur le rouquin, toujours au sol.

Maintenant, ils étaient à arme égale.

-Putain, tu ne sais pas être plus doux ? S'écria Harry, en colère.

Draco haussa un sourcil suggestif, et il entendit tous les garçons du dortoir grimacer de dégoût.

Ces homophobes, tous les mêmes.

-Ce n'est pas moi qui ai commencé, répliqua-t-il tout de même en se rhabillant magiquement.

-Très mature de ta part ! Lui rétorqua le brun en le foudroyant du regard.

Draco le trouva sexy avec ses joues rouges, ses cheveux en bataille et son torse… et tout le reste d'ailleurs - nu.

Il se mordit la joue intérieure. Dommage qu'il y ait du public, pensa-t-il.

-Je t'emmerde, Potty.

Les autres regardaient la scène ébahis. Personne n'aurait pu croire que ces deux-là sortaient du même lit !

Mais que s'était-il donc passé justement pour qu'ils s'y retrouvent tous les deux ?

-Harry tu vas m'expliquer ce qui se passe à la fin ? S'écria rageusement Ron toujours au sol.

Harry grimaça et se mordit la lèvre inférieure. Alors là, ils étaient dans de beaux draps ! Bordel, il l'avait pressentit pourtant. Il savait qu'un jour cela arriverait, surtout depuis ces derniers temps où leur relation s'était quelque peu accélérée. Mais il lui était impossible de freiner ses ardeurs lorsqu'elles étaient là à lui tendre les bras, toutes frémissantes.

Harry cherchait ses mots. Bien sûr, il était évident que nier ce que ses camarades avaient sous leurs yeux serait ridicules. Le plus simple était donc de leur dire la vérité… .

- Bon, c'est pas le tout, mais je suis en retard moi. Alors, si vous voulez bien m'excuser… .

Draco rangea sa baguette dans sa robe de sorcier et s'apprêta à enjamber Ron lorsque celui-ci le retint par la jambe – ce qui lui valu un regard-de-la-mort-qui-tue made in Malfoy qui voulait sûrement dire 'dégage moucheron où je t'aplatis comme une crêpe'.

-C'est bon Ron, laisses le partir, je vais vous expliquer.

Méfiant, le rouquin mis un certain temps avant de relâcher le serpentard qui s'épousseta pour la forme.

Harry leva une fois de plus les yeux au ciel. Vraiment, il ne changera donc jamais !

Encore heureux qu'il ne l'ait pas embrassé ou autre chose, sinon Ron aurait fait une syncope, et LA, il aurait été encore plus dans la merde.

Harry prit le temps de se rhabiller magiquement lui aussi, puis voulu aider Ron a se relever. Son meilleur ami chassa sa main et se redressa seul. Son regard était noir, emplit de haine, de rancœur, d'incompréhension, mais surtout il reflétait la tristesse sans borne d'un homme trahit.

-Je… je suis désolé, je ne pensais pas vous l'annoncer comme ça.

-Parce que tu pensais m'annoncer CA ? Répliqua sèchement Ron.

-Heu… non, pas vraiment.

Pour se donner contenance, le brun chercha appuie dans le regard de ses autres camarades de chambres. Mais ces derniers étaient tellement dépassés par les évènements que ce n'était même pas la peine d'y compter.

-En fait vous ne deviez rien savoir, parce qu'entre Malfoy et moi ce n'était pas fait pour durer.

-« Entre Malfoy et toi»?

-C'est bon Ron, laisses-le parler, s'exclama Dean.

Harry lui en fut très reconnaissant.

-Ce n'est que du sexe. Je ne peux pas te dire exactement comment ni pourquoi ça a commencé, tout ce dont je me rappel c'est qu'on s'était jurer d'arrêter, et qu'on ne devait mettre personne au courant. Cette nuit était une erreur de plus... de trop.

Harry pria de toutes ses forces pour que Ron ne lui demande pas depuis combien de temps leur histoire de sexe durait : il ne supporterait pas une deuxième bombe, ça c'était sûr.

Le rouquin sembla assimiler ses mots petit à petit, comme un sirop dégoutant qu'on est obligé d'avaler pour que le mal passe.

-Tu es gay?

Harry s'était attendu a toute autre réaction sauf à celle-ci! Trop surpris pour réagir autrement, il répondit:

-Bah oui.

Ron osa enfin le regarder droit dans les yeux, toujours furieux.

Le «bah» devait être de trop.

Sans un mot de plus, Ronald se leva et sortit du dortoir. Seamus fut le premier a réagir et a le suivre, suivit de près par Neville qui mit un peu plus de temps à tout enregistrer.

Harry s'autorisa alors à souffler.

-Il ne s'en était jamais rendu compte, dit alors Dean.

-De quoi? Répondit Harry, las.

-Ton homosexualité. Ca saute pas aux yeux de tout le monde.

-Ca ne t'étonne pas, toi ? Répliqua Harry, surpris.

-A dire vrai, je m'en doutais un peu. Tu as toujours eu un tas de propositions mais tu es resté célibataire, et en plus je ne me souviens plus de la dernière fois où t'as reluqué le cul d'une sorcière.

-Hum, ouais.

-Ca va lui passer, t'inquiète pas. Par contre… Malfoy, il va mettre plus de temps à s'y faire. Sur ce coup c'était vraiment stupide de ta part, même si t'as pas choisis le mec le plus moche de l'école.

Harry fronça des sourcils. Dean avait un comportement étrange.

Son sourire complice lui fit vite comprendre qu'ils étaient du même bord. Cette nouvelle le soulagea.

Finalement, la matinée ne serait peut-être pas si mauvaise… peut-être.

OoOoOoO

Draco soupira –mentalement, un Malfoy ne fait pas étalage de ses sentiments aussi minimes soient-ils. Ses amis devenaient lourds parfois.

-Non mais aller, vas-y Drake, dis nous un peu à quoi elle ressemble cette nana !

-Blaise, je te l'ai déjà dit et je te le répète : je ne vois pas de quoi tu parles.

-Arrêtes, tout le monde sait que t'es un coureur de jupon, mais là ça va faire plus de TROIS mois que tu es sur la même fille ! Et ça, ça te ressemble pas du tout.

Draco haussa un de ses sourcils, surpris.

-Comment sais-tu que je couche toujours avec la même personne ?

Le black eut ce petit air malicieux et supérieur dont lui seul avait le secret et répondit :

-Je te connais par cœur, comme si je t'avais fais !

Le blond lui jeta son regard «cette blague est d'un mauvais goût écœurant».

-Sincèrement, c'est à cause de petits détails par-ci par-là. Tu regardes toujours ta montre, tu sembles totalement obsédé par la venue de ton prochain rendez-vous… .

Draco grimaça mais retint tout commentaire. Son meilleur ami était bien trop perspicace pour son propre bien !

-Alors, c'est qui ?

-Va te faire voir.

-Ok, ok ! Ce que t'es poli toi dès le matin dis donc... .

Le serpentard se contenta de tendre le bras pour attraper la marmelade à l'orange.

Après avoir quitter le dortoir des gryffondor – en essayant de se faire le plus discret possible – il avait directement rejoints la Grande Salle où quelques retardataires finissaient de prendre leur petit déjeuner. Draco avait pensé être seul et profiter de cette semi-tranquillité pour réfléchir à ce qu'il venait de se produire quelques instants plutôt. Malheureusement pour lui, Blaise l'avait vite repérer. Ce petit pervers semblait n'avoir pas dormis de la nuit, ce qui expliquait son retard.

Dans moins de dix minutes ils avaient cours. Draco aurait dû retourner à son dortoir préparer ses affaires, mais il lui était impossible de se concentrer lorsqu'il avait le ventre vide. Et puis il y aurait bien un imbécile dans sa classe pour lui prêter une plume et un parchemin, non ? Au pire des cas, il racketterait Potter.

Potter... cette fois-ci, il s'était foutu dans une belle merde !

Depuis le début, Draco avait bien sentit que cette histoire tournerait mal, mais voilà, il n'avait pas pu stopper ses ardeurs. Son self-contrôle s'était fait la malle le jour où il en avait eu le plus besoin, et il n'était pas revenu depuis. Enfin, pas face à Potter. Devant tout le monde il restait impeccable, fidèle à lui même, mais avec l'autre balafré... il perdait ses moyens. Son ventre se tordait, son pou s'accélérait, sa respiration devenait erratique, ses sens s'affinaient et surtout, son sexe se réveillait (un peu trop vite à son goût).

Ca avait commencé bêtement il y a trois mois, et depuis il n'avait pas pu se passer de son corps. Draco n'était pas une bête de sexe, il avait eu quelques aventures, comme tout le monde, mais parmi ces quelques personnes, aucune n'avait été capable de lui faire ressentir le même plaisir que Potter arrivait à éveiller en lui. S'en était presque effrayant ! Il avait bien essayer de s'éloigner, de l'ignorer... il avait tenu une semaine.

A partir de ce moment, ils avaient mis au point un compromit : dès que l'un voulait baiser, il le faisait savoir à l'autre par un regard appuyé, et ils se retrouveraient chacun à leur tour dans le dortoir de l'autre ou dans la salle sur demande le soir venu. Mais ils avaient bien vite changer de stratégie car ils se regardaient de façon appuyé un peu trop souvent, ce qui menait automatiquement à des quiproquos et des séries de jambes en l'air non-prévues.

Hum, bref... toute cette histoire était allée beaucoup trop loin et maintenant le miséreux et ses bouffons d'amis étaient au courant de tout. La seule chose que Draco espérait c'était que Potter avait eut le bon sens de leur dire de ne pas révéler cette petite erreur. A personne.

Sinon Draco se ferait un plaisir de tous les tuer, un par un. Après tout, un ou deux gryffondors en moins dans cette école, ça ne ferait de mal à personne, n'est-ce pas ?

Draco releva la tête au moment ou les dits gryffondors franchissaient la grande porte. Le rouquin semblait particulièrement... rouge de colère, et ses amis avaient de mal à le maîtriser. Il lança un regard glaciale a Draco qui répondit par un haussement de sourcil blasé. Deux minutes plus tard, Potter entrait à son tour dans la salle, suivit par un de ses potes. Draco le vit se diriger vers son meilleur ami, mais celui-ci se braqua et se releva de table pour ressortir, son petit déjeuné à peine entamé. Quand le brun essaya de le retenir, la belette lui hurla de le laisser tranquille et partit en courant.

-Eh bah dis donc, c'est pas la joie chez nos chers gryffondors ! Dit joyeusement Blaise.

Draco braqua ses yeux sur Potter. Il semblait totalement las et désemparé. Il se laissa choir sur un banc et poussa un profond soupir.

Draco pensa que, quelque part, il avait de la chance que personne ne soit au courant de son côté, car sinon il ne serait pas comment faire face à ça.

Harry le regarda, ses yeux l'implorant silencieusement, et c'est bien la première fois que Draco le vit lui réclamer de l'aide.

Mais que voulait-il qu'il fasse ? Si il allait vers lui tout le monde le remarquerait, et d'ailleurs pour ca il faudrait déjà qu'il ait envie de le consoler.

Et s'il allait voir la belette, elle lui hurlerait dessus elle aussi et ça ne ferait qu'aggraver les choses. Non, là Potter devrait se démerder tout seul!

Draco se leva, il était temps pour lui d'aller en cours. Histoire de la magie puis botanique... il redoutait le cours de botanique.

Les gryffondors seraient avec eux.

A suivre...

Mot de l'auteure : J'ai la suite en réserve donc, la voulez-vous ?

Merci d'avoir lu jusque là !

Bonne journée,

Lyj'

PS : Les prochains chapitres seront tous des POVs !!