JOYEUX ANNIVERSAIRE POULETTE SIBERIENNE ZOULOU AZUMESQUE DE LA MIGNONNITUDE INCARNEE -ouitupeuxpastestcesurnomdefous - ! 8D

Hihi. Donc, voilà ; toute une histoire juste pour toi. Je pense que tu vas rapidement comprendre de laquelle il s'agit (un petit indice à la fin), on en avait parlé il y a looongtemps, et finalement sur les 4 choix possibles j'ai choisi de t'écrire celui-là. Est-ce que les autres auraient été plus courts ? Peut-être, je sais pas. Je me souviens juste que ce projet là t'avais bien branchée, et puis comme il se trouve que je suis dans une période propice à écrire de ce genre... Ah et puis, je trouve que mon titre est cool, mais c'est juste pour faire joli. *pan*

Vouala, je te ferai un petit mot juste pour toi touuut à la fin. Aux autres : déjà, pardon à ceux qui m'ont en follow parce que je vais certainement vous inonder d'alertes mail, et ensuite, ce qui suit est une fiction - que je vais poster d'un coup, susu - en UA, pour l'anniversaire d'Aeliheart974. Vous aimez le RoYu ? Allez la lire. Vous aimez pas plus que ça ? Allez la lire quand même 8D

Du coup je vous laisse, je m'en vais stocker tous les autres chapitres pour poster ça comme il faut... Encore désolée pour les alertes et bonne lecture ! ET JOYEUX ANNIVERSAIRE AGAIN AND AGAIN A TOUA NANNA ! (dix mille coeurs pou' ou, j'te nem comme un titan et tu le sais, t'auras ton petit mot tout à la fin, au dernier chapitre 8D)


×Genre : Romance, Adventure

×Rating : T

×Personnages : Rogue, Yukino, Sorano... Et surprise !

×Pairing : Rogue/Yukino.

×Disclaimer : Les personnages de Fairy Tail ainsi que son univers appartiennent à Hiro Mashima. Il s'agit ici d'un Univers Alternatif.


À l'ombre de la lune —

X


Le froid les enveloppe et les enserre entre ses doigts glacés comme un drap de velours paré de cristaux opalins.

Près de lui, elle tremble doucement ; ses mains sont encore plus froides dans les siennes, qui font ce qu'elles peuvent pour les maintenir au chaud en les serrant gentiment. Ses mains, elles ont toujours été froides ; glaciales comme celles d'un mort, pas aussi attentionnées qu'il ne l'aurait voulu. Yukino ne se plaint pas, pourtant.

Dans son regard vague brillent les étoiles qui l'avaient toujours accompagnée ; la lune transforme ses cheveux clairs en des fils d'argent, et précieuse dans sa cape couleur saphir, elle ne dit rien. Yukino ne se plaint pas, ne parle pas – respire à peine. Son visage se crispe parfois lorsque la douleur se fait sentir, alors elle lève les yeux vers le ciel pour oublier et s'efforce de lui sourire.

Et les étoiles continuent de briller.

« Yukino...

— Ça va. Ça va... »

Sa voix peine à se faire entendre ; lui, il ne dit rien non plus, peinant à garder les yeux ouverts. Il la serre juste un peu plus contre lui, appuyé contre le tronc du plus grand des arbres de cette forêt. Peut-être avait-il compté sur lui pour les protéger des hommes, de ces créatures qui lui ressemblaient à elle mais que lui n'avait jamais appris à aimer. Peut-être avait-il fini par espérer que ça puisse se passer comme il le désirait ; espérer autant qu'un humain pouvait en être capable qu'il avait le droit à sa part de bonheur dans ce monde dont les habitants ne voulaient pas de lui et de ceux qui lui ressemblaient.

« Tu saignes, Rogue… »

Pourtant, ça ne l'avait pas empêché de l'accepter, elle ; ça ne l'avait pas fait reculer, elle.

Et maintenant, serrant ce corps si chétif contre lui, Rogue s'en veut un peu ; il s'en veut de ne pas se sentir plus triste que ça, de voir tout ce qui avait eu de l'importance pour lui dans ce monde lui glisser entre les doigts. Ça n'était pas de sa faute, au fond ; les émotions étaient un privilège réservé aux humains. Elle n'avait qu'un vœu à faire pour que tout s'arrange, pourtant ; juste une demande à formuler, et elle vivra au moins aussi longtemps que lui…

Et qui aurait pensé que cette créature là serait celle qui apprivoiserait le grand dragon noir aux yeux rubis et au cœur de marbre ? Qui aurait imaginé qu'une fille venue de nulle part était celle qui avait tracé sa voie avec des étoiles ?

Sa main bien que tremblante dans la sienne l'apaise un peu ; le vent souffle doucement, chante une ode à la lune entre les branches sèches des arbres, et le temps s'arrête alors, cessant de se filer autour d'eux comme du lin taché de rouge sur les branches grises et craquantes. Yukino écoute, fredonnant en silence et dans son cœur — et il la regarde sans intervenir. Sans vouloir intervenir. Sans pouvoir intervenir — la vie a cessé de filer aussi.

Mais pour l'instant, laisse-la rêver encore un peu, Rogue.

Laisse-la rêver encore un peu…


X


Il lui avait déjà sauvé la vie une fois, avant ce jour-là.

Impossible pour elle de s'en souvenir ; elle était bien trop jeune, bien trop petite — et bien trop sensible à la magie. Il faisait nuit et la lune éclairait de sa lueur opalescente un sentier broussailleux de l'épaisse forêt d'Argent lorsqu'il l'avait entendue pleurer, paresseusement couché sur l'épaisse branche d'un arbre. Il faisait froid et il avait faim, mais Skyadrum lui avait promis qu'elle reviendra vite après être partie chasser ; alors Rogue l'attendait. Sa mère était la plus forte, de toute façon.

Et puis, qui s'oserait à tenir tête à un dragon, après tout ?

Rogue avait eu peur, tout d'abord. Pas peur de la fillette en elle-même ; simplement peur parce qu'elle venait de ce monde au-delà de la forêt, parce qu'elle faisait partie de ceux dont sa mère lui avait appris à se méfier. Rogue ne se considérait plus comme faisant partie d'eux et de leur race depuis bien longtemps ; comment s'assimiler à des êtres qui s'entretuaient sans pitié, qui ne savaient pas vivre ensemble et qui ne savaient rien faire d'autre que rependre le chaos et la désolation partout où ils allaient ?

Mais elle, elle n'avait pas l'air d'être aussi mauvaise que ces créatures décrites par sa mère, au fond.

Ses prunelles rubis avaient brillé dans l'obscurité, scrutant en silence la fillette en larmes qui avançait péniblement à travers les broussailles épineuses. Des pans de sa robe y restaient parfois accrochés, et ses jolis rubans bleu cobalt finirent par y rester aussi ; elle n'y faisait pas attention, pourtant, avançant à l'aveuglette en gémissant des appels à l'aide. Rogue huma l'air sans la lâcher du regard ; d'après ce qu'il sentait dans les doux murmures du vent et selon ce que sa mère lui avait appris, il ne tardera pas à faire plus froid encore. Peut-être neigera-t-il ? Il aimait la neige, lui ; le calme, le froid, le silence.

Mais que pourrait bien faire une gamine comme elle, dans le froid d'une forêt qu'elle ne connaissait même pas ?

Elle ne l'entendit même pas atterrir face à elle, les yeux trop embués de larmes pour y voir quoi que ce soit — et de toute manière, il faisait bien trop sombre pour qu'elle puisse seulement discerner ce qui se trouvait à plus de trois mètres d'elle, malgré l'éclat omniprésent de la lune. Elle ne le vit pas reculer non plus, alors que l'appréhension lui tordait le ventre ; comment allait-elle réagir ? Qu'allait-elle dire ? Et si sa mère le surprenait, aussi près d'une de ces créatures qu'elle tenait à éviter ?

La gamine poussa un cri aigu en le voyant ; la seconde d'après, il l'imita sans pouvoir y faire quoi que ce soit, surpris, et ils tombèrent tous les deux au sol, à se dévisager de leurs grands yeux écarquillés.

Rogue savait qu'il pouvait la voir mieux qu'elle le pouvait ; ses yeux avaient fini par ressembler à ceux de sa mère, à force de vivre à ses côté, et il pouvait voir dans le noir à peu près aussi bien qu'en plein jour. Pour la fillette, en revanche, c'était différent.

Tout ce qu'elle pouvait voir, c'était des ombres.

« Qui es-tu ?

— Je… »

Et puis le silence ; parce que Rogue ne pouvait pas lui répondre. Skyadrum le lui avait formellement interdit : ne pas dévoiler ton identité à quelqu'un qui vient de derrière la forêt.

La fillette aux cheveux blancs comme la lune s'était soudain approchée jusqu'à le toucher, le faisant reculer par la même occasion ; il n'y avait plus de peur ou de surprise dans ses yeux.

Seulement de l'humanité ; et un peu de compassion.

« Toi aussi, tu t'es perdu ?

— Je ne suis pas perdu, démentit aussitôt le garçon, les sourcils froncés. Tu devrais t'en aller d'ici, ou le dragon noir viendra te chasser, reprit-il en se redressant, débarrassant ses vêtements de la terre sèche dont-ils s'étaient maculés.

— Ma sœur m'a dit que les dragons n'existaient plus. », répliqua la fillette à son tour, l'air méfiante.

Rogue n'avait rien dit, les yeux arrondis de stupeur ; il ne sût pas si elle l'avait vu, car il se tenait le plus loin possible pour qu'elle ne puisse pas voir ses yeux. Sa mère le lui avait dit aussi : ne les laisse pas voir tes yeux. Ne les laisse pas voir en quoi tu es différent d'eux.

« Ils existent toujours. Rentre chez toi, maintenant, grogna le garçon en s'apprêtant à partir, vaguement contrarié.

— Je ne peux pas. »

Elle avait eu l'air déterminée, cette fois-ci. Néanmoins, il la vit rougir en se retournant vers elle, tandis qu'elle baissait honteusement la tête vers le sol. Des feuilles mortes et des brindilles sèches s'étaient accrochées à ses cheveux — ses jolis cheveux…

« Quoi ?

— Je suis perdue, avoua la fillette à mi-voix. Je jouais juste avec ma sœur, et puis-

— En pleine nuit ?

— Non, il faisait jour. Ça fait juste très longtemps que je me suis perdue… »

Rogue soupira ; elle avait l'air d'avoir quoi, onze, douze ans ? À peine plus jeune que l'âge qu'il paraissait avoir. Pourtant, même lui limitait ses déplacements lorsque la nuit était tombée.

Les ombres étaient partout — partout —, prêtes à les cueillir à chaque instant. À les englober, les engloutir, les avaler, les annihiler. Rogue n'avait pas peur des ombres ; seulement, sa mère lui avait appris à ne pas les sous-estimer.

Toi aussi, tu les maîtriseras, un jour. Mais pour ça, Rogue, il te faut trouver ta lumière…

Le garçon secoua la tête ; il n'aimait pas écouter ce que la voix lui disait. Skyadrum ne l'entendait pas, elle ; mais ça la faisait sourire à chaque fois, bien qu'elle ne lui dise pas, qu'elle ne lui explique pas pourquoi. Il lui avait dit que la voix ressemblait à la sienne, un jour ; la dragonne s'était contentée de cligner des yeux et de le tenir blotti contre soi.

Tu n'es pas encore prêt à écouter le chant des étoiles.

Balivernes.

Après quelques secondes silencieuses, Rogue avait de nouveau soupiré en scrutant le ciel. Les humains ne savaient-ils pourtant pas se diriger grâce aux étoiles ? La petite n'avait pas l'air de le savoir, pourtant. Silencieuse, toujours au sol et ses petits poings crispés sur les pans déchirés de sa robe, celle-ci tentait de l'apercevoir sans grand succès, fixant l'endroit où il se trouvait de ses grands yeux brillants. Vraiment brillants, d'ailleurs.

Sa mère ne voulait pas voir d'humains ici. Ne valait-il pas mieux la ramener de là d'où elle venait, dans ce cas ? Rogue savait où était le village le plus proche, bien que ne s'y étant jamais rendu. Lui et sa mère avaient toujours eu tout ce dont-ils avaient besoin, ici ; et dans le pire des cas, Skyadrum avait pris l'habitude de prendre une forme humaine pour leur procurer ce que la forêt ne pouvait pas leur offrir. Et même comme ça, Rogue s'était toujours dit qu'elle avait quelque chose de bien plus beau et sauvage que toutes les autres humaines qu'il avait pût voir un jour…

Un cri retentit au loin ; bestial, plus qu'animal et reconnaissable entre tous. La fillette se mit à trembler, tandis que Rogue regardait en direction du cri. Il s'agissait de sa mère ; et elle ne tardera sûrement pas à revenir.

Sans un mot, le garçon soupira de nouveau et s'avança vers la gamine sans prévenir. Elle ne dit rien lorsqu'il prit sa petite main dans la sienne pour avancer d'un pas sûr entre les branches brisé jusqu'à un petit chemin de terre où il était plus facile de marcher.

« Ta main est froide…

— La tienne aussi. », répliqua le brun en dissimulant ses yeux à l'aide de la longue frange qui dissimulait une partie de son visage.

Elle ne dit rien et continua de le suivre, les yeux rivés vers le sol faiblement éclairé par la lune pour ne pas tomber.

« Je n'y vois rien. Et toi ?

— Un peu. »

Il eut presque envie de sourire, soudainement fier de cette vision si particulière ; derrière lui, la fillette pinça des lèvres en repoussant ses cheveux en arrière. Maintenant qu'elle avait perdu ses rubans, ils pendaient de part et d'autre de son visage de façon libre et indisciplinée ; mais libre, surtout.

Et au fond, en se tournant légèrement vers elle pour l'observer du coin de l'œil, Rogue se dit que ça lui allait bien mieux.

Regarde-la encore. Les étoiles lui font comme une couronne autour de la tête…

Silence.

« Pourquoi tu t'arrêtes ?

— Pour rien. Qu'est-ce que tu faisais dans la forêt ?

— J'étais avec ma sœur, soupira la fillette en posant sur lui ses grands yeux bruns — et doux, aussi. Son ruban s'est envolé, alors j'ai voulu le poursuivre. Et puis…

— Tu t'es perdue, devina Rogue en l'aidant à enjamber une branche tombée au sol.

— En effet… Tu connais le chemin pour rentrer ? »

Rogue ne répondit pas immédiatement, se concentrant pour utiliser chacun de ses sens et se repérer. Le vent lui apporta des effluves de fumée et d'autres odeurs qu'il reconnu comme étant celles propres aux activités humaines ; ce n'était pas une odeur qu'il appréciait vraiment, d'ailleurs.

« Disons que je sais me repérer. Mais tu ferais bien de ne pas revenir. Je ne serai peut-être pas là pour t'aider, la prochaine fois.

— Pourquoi m'aides-tu maintenant, dans ce cas ?

— Parce que la forêt est notre maison à nous. Elle ne veut pas que d'autres s'y trouvent. »

Il s'attendait à ce qu'elle lui demande de qui il parlait ; pourtant, elle garda les lèvres closes et se contenta de le suivre du mieux qu'elle le pouvait, comme si elle avait compris qu'il ne s'agissait pas d'une chose qu'elle pouvait se permettre de demander.

Et, en réalité, la paume de sa main était agréablement tiède contre la sienne.

« Au fait, je m'appelle-

— Ne me le dis pas, la coupa Rogue. Si tu me le dis maintenant… »

La voix retentit encore dans sa tête ; il l'ignora, fronça des sourcils, s'arrêta momentanément puis se remit à avancer d'un pas plus rapide encore.

Elle le regardait, surprise, sans être vraiment vexée. Curieuse, peut-être ; il vit à son regard qu'elle ne lui en voulait pas.

« Tout ça n'aura plus aucun intérêt…

— Je ne te reverrai plus ?

— Je ne pense pas.

— Oh… Dans ce cas, permets-moi de te donner ceci. »

Elle s'était arrêtée pour tendre la main vers lui ; Rogue se retourna et détailla en silence le ruban de soie bleue qu'elle lui tendait, miraculeusement intact. Il était doux sous ses doigts et portait encore un peu de sa chaleur lorsqu'il le lui prit.

« Qu'est-ce que c'est ?

— Un de mes rubans… Garde-le. Ce sera ma façon de te remercier. », souffla-t-elle en plissant des yeux pour mieux le voir à travers la pénombre.

Le garçon serra le ruban entre ses doigts et se remit à avancer sans un mot ; il ne comprenait pas son geste et ne savait pas quoi dire à ça, de toute façon. L'odeur s'intensifiait, et des bruits lui parvinrent bientôt. Il espérait juste que ces hommes n'aillent pas jusqu'à se lancer dans une expédition à travers la forêt, sinon quoi ils risquaient de tomber sur Skyadrum, et dans ce cas là…

Le brun frémit et secoua la tête pour chasser ses pensées ; il préférait ne pas y penser. D'ailleurs, Yukino venait de lâcher sa main pour se diriger d'elle-même vers la sortie de la forêt.

Elle se retourna au dernier moment pour lui sourire avec reconnaissance, ses quenottes blanches luisant doucement sous l'éclat de la lune.

« Merci de m'avoir ramenée. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire, alors-

— Oublie-moi. Et rentre chez toi. »

Son sourire perdit un peu de son éclat ; bizarrement, il n'y ressentait aucune culpabilité. Rien d'humain ; il n'avait rien ressenti d'humain depuis bien longtemps, si ce n'est auprès de sa mère qu'il côtoyait depuis de longues année maintenant. Depuis bien longtemps avant la naissance de cette fillette, en tout cas.

Pourtant, contre toute attente, le sourire de la fille se fit plus doux, presque compatissant — humain. Alors elle se retourna et courut sans s'arrêter vers le village, tandis qu'il la regardait un moment avant de rentrer lui aussi — sans se retourner. Sur le chemin, son pouce ne cessait d'effleurer les inscriptions argentées cousues dans le tissu bleu ; des inscriptions tracées au fil d'argent comme la lune contrastait avec le ciel, et qui lui restèrent à l'esprit bien longtemps avant que sa morosité ne reprenne le dessus.

C'était une bien jolie petite étoile, et elle répondait au nom de Yukino.


X


« And I don't want the world to see me

'Cause I don't think that they'd understand

When everything's made to be broken

I just want you to know who I am »

Iris, Goo Goo dolls.


Voilà qui fait office de prologue, je vous retrouve au chapitre suivant :)