Douleur. Souffrance. Intolérable. Mais ne pas crier. Ne pas supplier. Ne pas pleurer. Rester fière. Coute que coute. Ignorer la douleur. Serrer les dents. Avoir l'impression de mourir. Une centaine de fois. Vouloir que tout s'arrête. Mais ne pas supplier. Jamais. Fermer les yeux. Tomber à terre. Sentir son corps prit de convulsion. Ne pas crier. S'enfoncer les ongles dans la chair pour se focaliser sur une douleur supportable. Crier. Avoir les larmes aux yeux. Mais ne pas pleurer. Ne jamais pleurer. Avoir l'illusion que la vie ne tient qu'à un fil.

Puis le silence. Retentissant. Assourdissant. Et ensuite le ricanement méprisant du Mangemort.

- J'espère pour toi que tu as compris que l'on ne tient pas tête à un Carrow sans en payer les conséquences. Surtout pas une petite Sang-mêlé de rien du tout. Et cela s'applique à vous tous,dit-ils en se tournant vers les autres élèves.

La Poufsouffle se releva difficilement, chancela puis se rattrapa à une table. Elle scruta un instant, tremblante, ses condisciples qui baissaient honteusement la tête. Alors c'était cela, de recevoir un Endoloris ?

Elle comprenait désormais aisément Neville quand il en parlait mais jamais elle n'avait pensé que cela puisse faire aussi mal. Pourtant elle ne regrettait aucunement d'avoir tenu tête à ce stupide Carrow. C'était la première fois qu'elle montrait ouvertement son hostilité face au régime en place, mais surtout face aux fables sur ces "voleurs de Magie". Elle avait pour habitude de faire des « actions souterraines », or jamais elle n'avait été autant courageuse ou folle. Elle ne savait pas.

En voyant le regard ravi du Mangemort, elle fut dégoutée. Elle fit cependant profit bas, rageuse. Un Doloris pour aujourd'hui cela lui suffisait amplement. Mais elle savait que les grands discours du Carrow ne changeraient rien. S'il osait encore dire que les moldus étaient de simple homo-sapiens diminués, lâches, ignares qui n'avaient pas évolué depuis l'âge de pierre et que les nées-moldus, eux, étaient de simple voleurs de magie, elle recommencerait.

Car résister était la dernière chose qui la retenait depuis la mort de sa mère et l'enfermement de son père à Azkaban -du fait qu'il était un « voleur de Magie ».

Après tout la flamme de l'insurrection battait encore dans son cœur et coulait dans ses veines.

Elle, Hannah Abbott, résisterait jusqu'à la chute de Voldemort. Pour le meilleur et pour le pire.

Comme quoi il n'y avait pas que les Gryffondor qui étaient courageux.