Une Deuxième Chance?

Pour Clarke, c'était un jeudi soir comme tous les autres. Elle était tranquillement au chaud, dans son lit, une tasse de thé brûlante dans les mains.
Pour Lexa, ce jeudi soir n'était pas commun. Elle était difficilement en train de refermer sa portière de voiture, dans la nuit glaciale de ce mois de décembre.

Les deux jeunes femmes étaient loin d'imaginer que leur soirée n'allait pas tout à fait se terminer comme elles l'avaient prévu.

La brune avança, se frottant les mains bientôt congelées par la froideur de l'hiver; alors que la blonde bailla, se frottant les yeux bientôt fermés par la fatigue de la semaine.

La jeune brune savait pertinemment ce qu'elle devait dire. Elle avait répété des centaines de fois devant son miroir avant de finalement se lancer ce soir-là. Elle était enfin prête. Confiante, presque sereine, elle toqua à la porte d'entrée. Trois coups, comme à son habitude. Elle attendit quelques secondes et une petite tête blonde fit son apparition. Lexa se précipita alors pour ne pas oublier son discours, ou même se décourager.

Alors d'une traite, elle lui dit:

"Je ne sais pas vraiment par où commencer ou même comment le faire. C'est vrai, je n'ai jamais fait quelque chose comme ça auparavant. Du moins, pas de cette façon. Tu sais, je n'ai jamais été une championne en ce qui concerne les sentiments, tu as dû le remarquer quand on se parlait auparavant. Mais là c'est différent. Là, j'ai envie de faire un truc bien. Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas revues. Tu m'as manqué tout ce temps. Ton sourire, ta voix, tes yeux magnifiques, tes petites fossettes, l'odeur de ton parfum sur mes pulls, tes caresses, tes baisers, ton corps. Tout m'a manqué... Tu vas penser que c'est soudain, mais je viens seulement de m'en rendre compte. J'ai besoin de m'ouvrir à toi, parce qu'après tout ce temps, je n'ai jamais osé te le dire parce que... J'avais peur. Peur de ce que je pouvais ressentir, peur de t'aimer alors qu'on venait à peine de faire connaissance. Peur de me perdre dans mes sentiments. Peur de souffrir. Peur de te faire fuir ou de te faire du mal. Parce que je me connais, je foire tout le temps mes relations amoureuses..."

Elle fit une petite pause pour reprendre sa respiration puis enchaîna:

"Tu sais, je suis une dragueuse, j'aime plaire. Et souvent je finis par me lasser de mes conquêtes. Mais tu es différente. Tu es complètement différente. Tu es le genre de femme qui me fait tourner la tête. Tu es le genre de femme qui me met hors de moi quand je n'ai pas de réponse dans la minute, quand je te vois avec d'autres personnes susceptibles de te plaire, ou, quand tu me reproches des trucs. Parce que je sais pertinemment que tu peux trouver mille fois mieux que moi, c'est pas difficile, tu n'as qu'à sortir dans ta rue pour trouver des nanas bien mieux que moi. Et.. Je sais que tu pourrais trouver quelqu'un de fidèle, quelqu'un de sérieux, qui te rendra heureuse. Et ça me brise le cœur, parce que j'aimerais tellement être cette personne. J'aimerais tellement que tu vois à quel point je voudrais retourner en arrière..."

Lexa hésita une seconde puis continua:

"J'aimerais tellement pouvoir être à tes côtés chaque jour, j'aimerais tellement venir te chercher, voir la surprise sur ton visage, t'emmener dans un endroit joli, t'inviter à manger, rigoler, te taquiner, te complimenter et voir apparaître la rougeur sur tes pommettes. T'entendre ronchonner, te prendre dans mes bras lorsque le vent soufflera et que tu auras froid. Effleurer du bout des doigts ta main et voir des frissons apparaître le long de ton bras. Te ramener chez moi et dormir à tes côtés. J'aurais sans doute du mal à m'endormir et je serais surement la première réveillée, alors pour parfaire ma surprise, je serais allée préparer le petit déjeuner puis je serais venue doucement t'embrasser l'épaule pour te réveiller."

Lexa ne voyait toujours pas de réaction de la part de la blonde, alors elle décida simplement de continuer.

"Mais la réalité me claque à la gueule et je me rends compte de tout ce qui nous sépare. Je me rends compte du nombre infini de personnes qui nous entourent, et je me dis que quelqu'un d'autre le fera à ma place, que finalement peut-être que la distance, même minime qu'elle soit, est une bonne chose. Parce qu'après tout ça, comme à mon habitude, je me serais lassée, j'aurais déjà eu plusieurs flirts. Et j'aurais trouvé une nouvelle cible à conquérir. J'aurais déjà eu le temps de foirer notre relation comme à chaque fois. Je sais que si tu aurais pris mon téléphone, tout se serait terminé aussi vite que le commencement. Tu aurais vu les messages d'autres nanas, tu m'aurais peut-être tapé avec tes petits bras, tu m'aurais insulté et je l'aurais mérité. Tu aurais sans doute pleuré et j'aurai eu honte de t'avoir fait ça. Parce que tu ne le mériterais pas, Clarke. J'aurai tenté de rattraper le truc, te dire que j'étais sincère et que je t'aimais réellement, ce qui au fond était vrai, mais tu aurais crié parce que j'aurais déconné. Tu m'aurais fait confiance et j'aurais brisé ton cœur. Comme je le fais à chaque fois... Ou bien..."

Lexa ne laissa pas le temps à Clarke d'ouvrir la bouche qu'elle reprit rapidement sa tirade.

"Ou bien... Peut-être que, pour une fois je me serais investie dans la relation...Peut-être que, j'aurai eu le courage d'assumer les sentiments que j'ai pour toi, Clarke... Peut-être que, j'aurai été obnubilé par tes yeux bleus et que j'aurais oublié tout le reste. J'aurai pu recaler n'importe qui, j'aurai été fidèle, je t'aurai laissé briser ma coquille, parce que je t'aurai donné une confiance hors norme..."

Les yeux émeraudes de la brune commencèrent à s'humidifier.

"Et peut-être que, j'aurais pu te rendre heureuse Clarke... Peut-être que, tu aurais pu me rendre heureuse... Mais au fond je suis une froussarde, j'ai peur du sérieux, j'ai peur du concret. J'ai peur de mes sentiments. Comment faire lorsqu'on ne contrôle même plus son propre corps ? Alors oui j'ai paniqué quand tu as fait ce que je n'ai pas pu faire. J'savais pas quoi faire quand tu m'as embrassé. Quand j'ai vu ton regard, quand j'ai entendu tes paroles, je les avais répété encore et encore dans ma tête. Au début j'avais même pas envie de te répondre. Mon dieu, tu sais pas à quel point j'ai flippé. Je te plaisais, t'étais tombée amoureuse de moi. Tu pensais que je réagirais comment ? J'ai cru faire une crise cardiaque, je me suis posée des milliers de questions. Mais quand je t'ai repoussé, je le savais. J'avais tout gâché. J'ai pris peur, j'ai préféré te dire que ce n'était pas réciproque. Aujourd'hui, je regrette, c'est pour ça que je suis ici, devant ta porte d'entrée en pleine nuit. Parce que, depuis, notre relation est différente. Je sais que je suis maladroite, je l'ai toujours été. Je suis désolée de t'avoir fait souffrir à cause de ma lâcheté. Je le reconnais, j'ai été une grosse conne avec toi. Je t'ai rendu amoureuse pour au final te recaler. Mais tes sentiments m'ont fait peur, et je n'assumais pas tes pleurs. Mais maintenant, je suis prête. Tu joues la dure toi aussi, mais au fond, je sais ce que tu ressens. Je sais qu'après tout ce temps, tu ne m'as pas oublié. Je sais que je te plais toujours. Je sais que tu es encore amoureuse. Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir."

Lexa était sûre d'elle. Dans un élan de confiance, elle termina:

"Ça fait un moment que je réfléchis. Que je pense à toi, encore et encore. J'ai peut-être raté ma chance. J'ai peut-être tout foiré. Mais ce soir, oui ce soir, j'ai envie de te le dire. Je suis tombée amoureuse de toi, Clarke. Je te demande juste une chose, juste une deuxième chance. Je t'aime Clarke. Je suis prête. Je t'en supplie, juste une dernière chance..."

Lexa reprit son souffle, et lui sourit tendrement. Cependant son sourire se crispa lorsqu'elle entendit une voix féminine derrière la blonde qui venait voir si tout allait bien.

"Ça va, princesse, qui c'est qui frappe à cette heure?"

Lexa ouvrit sa bouche pour finalement la refermer, aussitôt, sans dire un mot. Elle avait compris. Elle savait qu'elle avait eu tout faux. Alors, elle partit rapidement, ne laissant ni Clarke parler, ni aucune trace de sa visite nocturne. La jeune femme ne voulait pas qu'on la voit faible, ses yeux remplis de larmes et sa confiance brisée. Elle voulait juste rentrer chez elle et tout oublier. Oublier sa peine. Oublier cette soirée. Oublier Clarke.

Cependant, il y avait une chose que la brune ne savait pas: c'était que la voix féminine qui l'avait interrompu, n'était autre que celle de la meilleure amie de Clarke, venue réconforter cette dernière en cette période de fêtes de fin d'année...


*Désolée pour les fautes oubliées*

Une suite, pas de suite? Voulez-vous savoir comment tout ça à commencer? Et comment ça va se terminer?

Little Monkey.