Sabreur.
Ceci est une petit histoire courte écrite en une après-midi avec l'assistance de la dévouée Tashigi (nan, pas elle, l'autre :p). Je vous demanderaidonc d'être compréhensifs si l'histoire est un peu compliquée ou rapide… et si vous ne comprenez pas quelque chose, n'hésitez pas à m'écrire, je la modifierai ;)
I. Commencement.
Il n'avait rien demandé, mais il en payait le prix, jour après jour.
Depuis ce jour ou il avait croisé son regard, elle hantait ses nuits, rendant plus douloureux encore ses rêves peuplés d'amertume.
Depuis cette fois là, où, détrempé de pluie, il lui avait reproché son existence, il ressassait le passé, tournant et retournant sans arrêt dans sa tête des actes passés depuis de longues années.
Et des rires, des coups, de la colère, mais surtout cette amitié qui avait un goût nouveau.
Avec le temps et les conquêtes, il avait appris à apprécier ce goût, et avait compris que plus qu'une amitié, c'était un profond attachement qui l'avait lié à elle.
Elle, celle qui n'était plus.
Et maintenant…
C'était un homme, et elle une frêle jeune femme, reflet d'un passé où il avait appris ce qu'était l'impuissance face au destin.
Une simple chute qui avait alors brisé leurs vies.
Mais plus encore, c'était un signe envoyé par ce même destin, cruel et odieux, malsain et si étrange…
Elles auraient eu le même âge ; elles auraient été sœurs d'armes, il s'en doutait sans pour autant se l'avouer.
Et ils auraient été ennemis. Car jamais elle n'aurait été pirate, et encore moins un chasseur de prime.
Elle n'aurait jamais pris la vie ; car au fond, une femme ne prend pas, elle donne.
L'un autant que l'autre, ces deux rôles qu'il s'était approprié l'auraient dégoûtée. Car enfin, à quoi sert un sabre, si ce n'est être mis à profit pour la défense de la justice et du bien ?
Et cette sœur, ce reflet, cette autre, un peu maladroite, mais aussi douée, elle le poursuivait sans relâche, et il n'en menait pas large ; était-ce la honte, la tristesse ou la colère qui étreignait son cœur et ses entrailles, chaque fois que leurs yeux se croisaient, à défaut de croiser de nouveau le fer ?
Car il ne voulait pas : elle était faible.
Mais était-ce réellement parce que c'était une fille ?
Tous les jours, il soulevait des poids, rendant plus solide encore l'épaisse couche de muscle sous sa peau tannée par le soleil et zébrée de cicatrices.
Chaque nuit, si ses compagnons n'avaient pas dormi, ils auraient pu le surprendre en train de trancher le ciel et dominer le vent, trop hanté par elles pour dormir du sommeil du juste, tentant par ses coups de chasser ces démons qui l'habitaient.
Mais c'était pardonnable : c'était un homme, et l'officier était plaisante à regarder.
Oui, s'il n'eût s'agit que de cela, il se serait pardonné.
Mais il ignorait si ses yeux s'attardaient sur le visage de l'officier, ou de l'enfant qu'il aurait aimé voir grandir.
Qui regardait-il ? La fille ou le fantôme ?
Le présent ou le passé ?
Et tandis qu'il ne cessait de s'interroger, ce fantôme, cette fille, ce reflet, le poursuivait, hurlant son nom aux quatre vents, surmontant maints dangers pour le retrouver.
Et l'homme restait un enfant, coincé entre ses cauchemars, son passé et ce futur auquel il ne parvenait pas à s'éveiller, tandis que le sabreur le suppliait de s'en détourner.
