Bonjour, Bonsoir

Alors, pour ceux qui ne nous connaissent pas, nous sommes deux à écrire cloclosorcièremégalo s'occupe des chapitres impairs du point de vue de Katarina et P'tite-Yume des pairs d'Edwige.

Attention, cette fic est la suite de Arrête de geindre Princesse et bouge tes fesses ! donc c'est mieux de connaître un peu mais pas indispensable, en tout cas on vous a prévenu. Ensuite, on prévient les puristes de HP, pas de Poudlard dans cette fiction, même si on reste dans le monde magique. A noter que cette fic est essentiellement faite de nos délires alors à vos risques et périls ! Ceci est plus un amusement qu'autre chose :)

On veux pas de reviews qui s'en plaignent, vous avez qu'à lire nos chapeaux ;)

Bonne lecture à tous sinon !

PS pour nos fidèles reviewseuses : nous avons toujours des fics "sérieuses" en cours les filles, do not worry !

PS bis (hein yéti !) : Pour l'explication du titre, ceux qui lisent un peu les fics anglaises et connaissent la culture américaine, quand on va à Vegas on dit toujours que ce qui s'y passe, reste à Vegas on en parle pas parce que ya que là-bas que tout est permis ! Et voilà nous on a juste déformé le proverbe ! Tadam


Chapitre 1 :

-C'est humiliant.

-Pardon, Mademoiselle Katarina ?

Je soupire, lasse, et me retourne vers le cliché sur patte qui est à mes côtés, admirant sa toile qui est une immondice sans le moindre intérêt artistique. Il déglutit et n'arrive pas à soutenir mon regard intense. Et pourtant, il n'est plus du gris surréel des lentilles que je portais depuis mes treize ans mais tout ce qu'il y a de plus naturel. Un bleu ciel parfaitement décevant et répugnant. J'ai rangé mes lentilles dans le placard de ma salle-de-bain, il y a deux ans. Quand j'ai fait le ménage dans ma vie. Les gens qui pensaient que mes lentilles étaient la clé de voute de ma légende ont eu bien tort. Habillés de lentille ou nus, bleus ou gris, mon regard est resté le même et il n'y a toujours que les privilégiés qui parviennent à le soutenir plus ou moins.

-Dites-moi… machin, fis-je, ne me souvenant pas du nom de mon interlocuteur. Je peux savoir ce qui vous a fait croire que cette chose serait susceptible de m'intéresser ?

-Et bien, euh, bredouille-t-il. Elle est sombre et…

J'éclate d'un grand rire qui fait se retourner les autres occupants de ma galerie, tout autant mes employés que les amateurs d'art qui déambulent entre mes murs.

-Vous croyez que Katarina s'amuse à accrocher toutes les toiles peinturlurées en noir qui viennent ? m'enquis-je. Des peintures comme la votre, j'en ai vingt qui me sont proposées, la semaine.

-Je, je…

-Je peins, le coupé-je en me pointant de mon doigt manucuré en noir. Et je sais en voyant votre peinture que ce n'est qu'une merde commerciale qui ne signifie rien pour vous. Vous n'avez pas peint votre dépression ou vos démons, ou le meurtrier qui sommeille en vous et qui rêve d'arracher les trippes de son voisin. Vous n'avez fait que prendre un pot de peinture noire en vous disant « Qu'est-ce que je pourrais bien faire pour que Katarina accepte l'espèce de boue soi-disant artistique que je vais pondre ? ». Et je vais vous donner un tuyau.

Je me rapproche de lui, mes Doc Marteens dissimulées sous ma longue robe noire et évasée, et il baisse sa tête de pseudo-punk sur moi. Et j'ai l'impression de voir une réplique de Beckett mais avec un regard de chiot qui s'apprête à recevoir sa fessée.

-Empaillez une partie de votre anatomie que vous aurez préalablement sectionnée. Ce sera la seule création de vous qui aura une place dans ma galerie. J'ai une préférence pour les langues, ou les prostates.

Il tremble devant moi, ses mains crispées sur sa toile, et j'ai presque peur qu'il se lâche sur mon parquet vieux de deux bons siècles qui est tout simplement une merveille. Si jamais il ose, je jure que je le castre.

-Katy ! KATY !

-QUOI ?!

Je me retourne avec irritation pour voir débouler Louis, les bras chargés de dossiers et un sourire embêté sur ses lèvres rosées. Je soupire et reviens une dernière fois vers le punk :

-Faites disparaître votre déchet de chez moi.

Puis, je m'approche de Louis qui est habillé à peu près comme s'il était encore à Poudlard et devait porter l'uniforme règlementaire. Il a un pantalon en toile beige avec une chemise soigneusement rentré dans celui-ci et un cardigan brun par dessus. Il tient même à ne jamais venir à la galerie sans cravate alors que je lui ai dit et redit que je trouvais ça ridicule, mais il se borne à croire que ça fait plus sérieux. Sachant que je suis plus ou moins sa patronne et qu'on tient une galerie d'art, je me demande vraiment ce qu'il a encore merdé dans ses réflexions. Mais, heureusement, je rattrape le désastre vestimentaire qu'il représente à lui seul, ne mettant jamais un pied dans ma galerie sans être vêtue de mes innombrables robes qui sont toutes plus magnifiques les unes que les autres. Je connais certaines femmes à Brighton qui ne viennent dans ma galerie que pour voir quelle nouvelle robe j'ai débusqué. Et bien sûr, je ne leur offre jamais mes sources. Elles ne les méritent, de toute manière, pas.

-J'étais en train de faire les comptes de nos recettes de cette année quand j'ai trouvé une facture très bizarre, datée du 27 janvier dernier ! m'informe-t-il, affolé.

-Fais-moi voir ça, bichette.

Il pose les dossiers sur le guéridon qui était près de nous et commence à feuilleter celui de janvier, en me tournant le dos. Il a un magazine people enroulé sur lui-même qu'il a collé dans la poche arrière de son pantalon et j'allais lever les yeux d'exaspération quand je reconnais les yeux de la figure en couverture. Mon cœur se gèle et ma respiration se bloque. Il n'y a qu'une personne pour me faire cet effet écœurant, et je ne l'ai pas vu depuis vingt mois.

Je m'empare du journal, le dépliant et me retrouve face au visage bronzé et toujours aussi séduisant d'Angelo Rossi. 21 ans, gardien d'une équipe italienne de Quidditch, grande vedette sportive pleine de talent de notre époque. Mes ongles s'enfoncent dans les pages et j'y lis « Séparation et cœurs brisés ? Angelo Rossi, toujours aussi évasif sur sa vie amoureuse ».

-Katy…, souffle Louis.

Je lève les yeux sur lui. Je ne l'avais même pas vu se retourner et il me couvre de son grand regard bleu peiné. J'ai toujours réussi à duper tout le monde, jusqu'à ma propre mère, mais jamais Louis. Et il sait. J'aimerais qu'il ne comprenne pas mais il comprend. Il sait que je me fiche bien qu'Angelo ait rompu avec sa copine moldue dont j'ai entendu de vagues retours au fil de ces derniers mois parce que rien que les mots « vie amoureuse » constituent autant de lettres que de poignards dans mon cœur. Il était là quand j'ai arrêté les choses avec Angelo, il y a deux ans. Louis était là quand j'ai appris qu'il s'était trouvé la parfaite fille gentille, douce et posée, il y a sept mois. Ce n'était pas une surprise, je l'avais toujours prédit et Katarina sait tout, ça n'a jamais changé, mais ça ne m'a pas empêchée de péter les plombs. C'est la dernière fois en date que j'ai ingurgité mon équivalent en poids en alcool jusqu'à en être ivre morte. Ca aussi Louis le sait. Il sait tout ça et c'est pour ça qu'il n'a plus jamais adressé la parole à Angelo depuis notre rupture, parce qu'il sait qu'Angelo était la seule personne ayant la capacité de me briser le cœur et qu'il l'a fait. Plus d'une fois. Puisqu'il vient de recommencer en ayant seulement son nom imprimé sur la couverture d'un magasine à la con.

Et moi qui étais sensée avoir fait le ménage dans ma vie ! Il y a toujours cette satanée tâche qui ne veut pas partir.

-Je voulais pas que tu vois ça…, me chuchote Louis.

-Brûle ce torchon.

xOxOxO

-Mais on pourra se faire ça, une autre fois, t'inquiète pas, Kat !

D'un mouvement de la baguette, je fais planer la casserole de chocolat chaud que je faisais chauffer sur les plaques à chauffer de ma gigantesque cuisine. C'est l'une des pièces les plus grandes de la maison avec le salon et ma salle-de-bain. Et elle est dans le même style vieux et gothique que le reste de la maison. C'est une espèce de petit manoir. La maison n'est pas aussi grande que le qualificatif « manoir » laisse envisager mais elle me suffit amplement avec son étage, ses trois chambres et ses deux salles-de-bains, et le petit jardin dont Louis aime s'occuper, particulièrement de son petit coin roserai. J'ai installé mon bureau et atelier au grenier.

Ca fait maintenant onze mois que j'en ai fait l'obtention, avec l'aide financière de Louis. J'en avais assez de mon appartement en plein centre-ville avec le bruit, l'agitation et la pollution, et Louis voulait quitter le cocon familial bien qu'il l'ait fait non sans-verser un océan de larmes de crocodiles. Signer le chèque pour la maison n'a pas été le plus difficile avec le franc succès de ma galerie et l'ancien propriétaire que j'ai facilement réussi à intimider… non le plus dur a été de trouver une maison qui conviendrait à mes goûts et à ceux de Louis, dans un petit village sympa, pas trop loin de Brighton. Et je dois dire que le charmant petit cimetière qui est notre voisin de gauche m'a tout à fait conquise tandis que Louis s'extasiait sur le grand escalier en chêne.

Je m'étais servie un bon bol de chocolat chaud quand je lève les yeux vers Ed qui est assise à ma longue table victorienne. Ed n'a pas vraiment changé depuis Poudlard, mis à part le fait qu'elle va désormais au coiffeur plutôt de se couper les cheveux toute seule, en rentrant d'un bal qui aurait mal tourné. C'est dommage. Ca lui donnait un petit air sauvage. Mais elle est sans conteste plus épanouie qu'elle ne l'était à Poudlard, toujours vêtue de petite robe de toutes les couleurs… enfin, ça, c'est quand elle est de bonne humeur. Son Jean et son tee-shirt gris me disent donc qu'il y a quelque chose qu'elle ne me dit pas.

Une chose qui n'a pas changé depuis Poudlard c'est que mon entourage a encore leur période de nativité, en pensant qu'ils peuvent duper Katarina.

-On ne fera rien une autre fois, ma jolie, lui dis-je. Tu te rappelles les heures que tu as passées avec Kyle et l'autre Mademoiselle Louise pour me forcer à accepter votre idée débile de séjour à Vegas ? J'avais fini par aiguiser mon couteau de boucher pour faire un massacre à la Jack l'Eventreur.

-Oui, ça, je m'en rappelle ! rit-elle.

Ils m'avaient coincé ici même, il y a de ça un mois et demi, Ed ayant préparé tout un exposé et des diapositives pour me convaincre que je devais absolument me joindre à eux. Il y a avait eu apparemment une offre promotionnelle à ne surtout pas raté dont Ed avait eu vent à son boulot, la Gazette chez qui elle est journaliste. Las Vegas n'est pas seulement une ville de moldus, elle a aussi son côté sorcier comme la majorité des grandes villes. Une boîte sorcière anglaise avait alors organisé des voyages à Las Vegas pour que les britanniques découvrent les petits plaisirs américains. Seulement, ça a fait un vrai flop. Les anglais, et plus encore les sorciers anglais, ne sont pas très Las Vegas. Du coup, la boîte a dû vendre les dernières places au rabais et Ed et Kyle ont sauté sur l'occasion, achetant plusieurs places pour qu'on y aille tous et bien sûr, sans nous avertir avant. Autant Louis a sauté au plafond, autant ça ne m'a pas franchement fait rêver. Mais Kyle a eu la bonne initiative de me rappeler que Las Vegas est la cité des péchés et, bon, à ce stade-là de la conversation, je ne pouvais plus refuser.

-Mais j'ai un surplus phénoménal de boulot et…

-T'as dit que ton patron t'avait donnée un mois de congé parce que t'avais refusé de prendre tes vacances, l'année dernière, lui rappelé-je.

-Oui mais il y a eu un imprévu !

-Et tu me racontes des bobards, surtout, ouais ! J'ai tout arrangé à la galerie pour partir rendre visite aux amerloques, alors tu ferais mieux de régler ton imprévu ou je te botte le cul. Et tu sais, Ed, que tu veux pas que Katarina te botte le cul.

Je lui lance un regard assez convainquant puisqu'elle hoche vivement de la tête. Elle a beau être devenu au fil des années ma meilleure amie, ça ne change rien au fait que ma patience a des limites.

Louis arrive alors dans la cuisine avec Elizabeth dans les bras et ils sont tous les deux aussi terreux. Je soupire en voyant la tête affligé du blond et notre petite bâtarde qui bat de la queue. C'est une des rejetons de John, mon labrador, qui a encore fait des siennes avec l'une des chiennes du quartier de mes parents. Mon père s'est manifestement fait gentiment mais fermement engueulé par la propriétaire de la maîtresse de John qui s'était retrouvée avec une portée de trois chiots labradors, croisés boxer, et qui ne savait pas quoi en faire. Et mon père a réussi à m'en refourguée un des trois qui s'est révélé être une femelle que je vais faire stériliser dés qu'elle aura six mois. Hors de question qu'elle se fasse engrosser par les mâles en rut du quartier !

-Elle a encore abîmé mes géraniums ! geint Louis.

-Elle a raison. Ils sont immondes.

-Eddy aimait mes géraniums, en tout cas…

-C'est vrai mais je suis sûre que tu les sauveras, tes géraniums, Louis, le rassure Ed.

J'hausse les épaules en buvant mon chocolat chaud et Louis sort de la cuisine, nous informant qu'il va donner un bain à Elizabeth qui fait ses dents sur son tee-shirt depuis le début de la conversation.

-On emmène le chien à Vegas, d'ailleurs, indiqué-je à Ed. Et Malefoy.

-Kat, pour Vegas, je t'assure que je ne peux pas y…, soupire Ed.

-Tu aimes la vie, Ed, lui rappelé-je. Tu ne veux pas mourir à tout juste 21 ans. Donc, tu vas aller à Vegas.

Je lui offre un sourire satisfait et elle n'ose rien dire de plus, préférant me demander à la place si elle peut se servir un chocolat chaud.

xOxOxO

-Katyyy… s'il te plait, change ! Mets la 15, y'aAAAAHHH !

Et il m'assomme presque en se blottissant contre moi, entrechoquant nos crânes par la même occasion. Je le repousse en me massant les tempes là où il m'a littéralement explosé le crane.

-Prends sur toi, Delacour ! beuglé-je. Parce que ça, c'est un film mais quand je vais te décapiter, ce sera bien réel !

-Mais tu sais que j'aime pas les films d'horreur !

-C'est pas un film d'horreur, c'est pratiquement une comédie, m'exaspéré-je.

On est dans notre canapé Louis XV bordeaux que j'ai trouvé dans une brocante et Louis est emmitouflé dans une couverture, espérant certainement que ce sera sa meilleure protection si les zombis du film en venaient à bondir de la télé. Elizabeth n'a pas l'air bien plus rassurée, à cause des cris de vierges effarouchés que poussent Louis depuis une demi-heure. Comme si je n'avais pas une arbalète dans le placard sous l'escalier. Entre autres armes de grandes occasions.

-T'imagines si… si les morts du cimetière d'à côté sortaient de leur tombe…, gémit Louis. Ca peut pas arriver, hein, Katy ? Hein que ça peut pas arriver ?

-Ca peut s'arranger.

J'ignore son regard terrifié et fixe les écoliers du film qui se font dévorer par la bande de zombis qui les avaient pris en chasse. Au lieu de sortir des règles en fer ou des compas de leurs cartables, ils se laissent connement bouffer. C'est typiquement le genre de choses qui ne pourrait m'arriver, j'ai toujours deux-trois objets tranchants dans mes Doc Martens, contrairement à d'autres.

-Katy, t'as entendu ?!

-Quoi encore ? m'agacé-je.

-J'crois que quelqu'un a ouvert la porte ! me souffle-t-il, au bord des larmes, s'accrochant à mon bras.

-Les zombis ouvrent pas les portes, ils sont cons comme la lune ! Même Elizabeth est plus futée qu'eux. Regarde le film et tais-toi !

-Non, non, Katy, je te dis que… AAAAHHHH ! ILS SONT LA !

Je suis le doigt hystérique que Louis pointe sur l'entrée de la maison qui est caché par tous les manteaux et vestes qui sont pendus à notre gros porte-manteau. Et en effet, il y a bien un intrus dans la baraque mais il a des cheveux châtains ridiculement clairs, des fossettes dans ses joues de Bad Boy et des yeux verts pelouse.

-Lian ? s'étonne Louis. Oh Merlin… merci, Merlin !

Il bondit du canapé et lui courre dans les bras mais Julian gémit, en lui disant qu'il lui fait mal. J'hausse un sourcil interloqué avant de les rejoindre et quand Louis relâche notre ami, on s'aperçoit enfin que son tee-shirt, représentant un gosse qui fait un doigt d'honneur, est englué de sang.

-OH, PAR MORGANE ! s'écrie Louis avec épouvante. Les zombis t'ont attaqué !

Je lui décoche une baffe derrière le crane pour qu'il arrête de déverser ses conneries habituelles et m'intéresse pleinement à Julian qui se tient le ventre d'une main, tout en s'adossant à la porte d'entrée en refreinant une grimace de douleur. Mi-inquiète, mi-exaspérée, je repousse ses mains et soulève son tee-shirt pour découvrir une plaie ouverte et encore fraiche.

-Coup de couteau ? diagnostiqué-je en soupirant. Qu'est-ce que t'as encore branlé, Bones ?

-Tu veux bien t'occuper d'moi, Doc, avant de me sermonner comme un môme ?

-T'es un môme, lui rappelé-je.

Mais je lui passe un bras autour de la taille tandis qu'il s'appuie contre moi, et après un coup de baguette, un fauteuil du même style Louis XV que le canapé et de la même couleur nous fonce dessus. Je pousse Julian pour qu'il s'y assoit et il lâche un juron face à mon manque de délicatesse. C'est une des raisons pour lesquelles je n'étais pas très populaire à Sainte-Mangouste… je traumatisais les patients et il y en a même une qui a piqué une crise d'hystérie quand je m'occupais d'elle pensant que j'étais la Faucheuse, venue pour lui faire quitter ce bon vieux monde. Notez bien que j'aurais bien aimé.

Mon année d'internat n'a pas du tout été ce que j'avais escompté. Je devais obéir à des supérieurs qui m'exaspéraient, je ne pouvais pas faire ce que je voulais, ni chirurgie, ni faire plus qu'inspecter des cadavres. Bien sûr, j'ai soigné des dizaines de personnes mais la plupart du temps, c'était plus des rétrécir une tête après une blague débile ou rendre sa couleur normal à des gosses qui avaient viré vert ou bleu. Et je devais supporter des geignards, des hystériques et des emmerdeurs de toute catégorie. Ca ne m'a bien sûr pas empêché de me faufiler en douce dans la morgue pour expérimenter quelques trucs moi-même mais, à la fin de la première année, j'ai rendu mon tablier.

Je n'étais pas faite pour ça et j'ai décidé de trouver autre chose, j'ai donc ouvert ma galerie d'art tandis que Louis persévérait et entamait sa deuxième année. Au début, ça n'a pas été facile de se faire un nom dans le milieu artistique mais j'ai su m'imposer. J'ai toujours adoré dessiner, sculpter, graver ou peindre. Ca a été une grande partie de mon grand nettoyage ; trouver ce que je voulais faire dans la vie et parvenir à le faire. Un an plus tard, Louis n'arrivait à rien car il se faisait écraser par les autres internes. En médicomagie, la compétition est féroce, Louis n'a jamais eu l'étoffe de celui qui écrase les autres pour se faire une place. Je lui ai donc proposé de devenir mon associé.

Toujours est-il que Julian a bien de la chance et il le sait car Louis et moi sommes tout à fait en capacité de nous occuper de lui, à chaque fois qu'il se met dans la merde. Mais s'il attend que je sois la gentille et douce infirmière sexy en tenue moulante de ses rêves, il peut continuer de rêver.

-Qui t'a fait ça ? s'alarme Louis en faisant léviter sa sacoche de soins d'urgence.

-Un connard, ricane-t-il. Cocul…

-Ca te ferait rien d'arrêter de te taper les poulettes des autres, Bones ? m'énervé-je.

J'attrape la fiole que Louis me tend et il compte jusqu'à trente secondes tandis que je la secoue vivement. Je roule des yeux face au sourire provocateur de Julian. Il est désormais tatoueur et perceur dans une rue miteuse de Londres, et on ne peut pas dire qu'il s'améliore vraiment, niveau comportement. Son père est mort, il y a deux ans et demi, après un coma éthylique, et dés lors ça n'a été que de mal en pis. J'essaye de le garder un minimum sur les railles mais je dois sans-arrêt le sortir de garde-à-vue ou aller le chercher n'importe où à cause de l'alcool ou de diverses bastons. Et heureusement que c'est souvent avec les moldus qu'il se mêle et que je peux arranger ça en quelques sorts parce que sinon, je n'ose imaginer comment tout finirait. Et Beckett ne l'aide pas à murir. Ces deux-là font vraiment une bien belle paire de guignols.

-Qu'est-ce que tu veux… J'aime quand ma gothique me dorlote…

Je lui offre un sourire cruel avant de vider la fiole sur sa plaie qui se met à fumer tandis qu'il hurle de douleur. Je l'observe avec une main sur la hanche tandis que Louis le rassure en disant que ça ne va pas durer. Et, en effet, dix secondes plus tard, la douleur a cessé et Julian est avachi sur mon fauteuil, le souffle court. Il me lance un regard noir et mon sourire s'accentue.

-Moi aussi, j'aime te dorloter, Julian.


Il faut tout nous dire sur ce premier chap et ce que vous préconisez ;)