Bonjour/Bonsoir

Rien ne m'appartient. Le titre de la fanfiction vient d'une chanson de IAMX et celui du prologue vient d'un album de Django.

L'été est fini et je suis de retour avec mon esprit torturé et des fanfictions aussi sombres que mon âme. Je suis encore en train de chercher des infos et de travailler la trame de mon histoire, mais j'ai un sacré projet en tête. T'as lu Killing Stalking 1 et tu étais dérangé.e ? T'as lu Killing Stalking 2 et tu l'étais encore plus ? Ça va être encore plus malsain ici (si j'arrive à écrire tout ce que j'ai dans la tête) :) J'ai pensé à nommer ma ff Killing Stalking 3 mais je crois qu'il faut que je m'arrête au bout d'un moment et je suis un peu lassée de reprendre l'idée du harceleur et du tueur, j'ai envie de partir dans quelque chose de totalement différent mais toujours aussi glauque.

Concernant, les trigger warnings, normalement il n'y a que : drogues, violence, relation malsaine. S'il y a vraiment quelque chose de choquant, je mettrais un TW en début de chapitre.

Je suis désolée si c'est pas aussi bien écrit que mes autres fanfics, mais j'ai un peu perdu la main haha... Bonne lecture quand même

(je te préviens d'avance que ce ne sera pas hétéro)

(et un grand merci à la gentille personne qui m'a motivée à écrire)


Prologue

Tue-moi, mon amour, s'il te plaît


« Reviens »

Ça sonnait comme un ordre. Ou une plainte désespérée. Plutôt comme une plainte désespérée, un cri de son cœur affligé, un appel misérable, en sachant que dans leur toute dernière discussion, il lui avait jeté ses sentiments amers à la figure. Je t'aime mais tu me fais du mal alors je te quitte mais ça me rend tellement triste, blablabla. Il se filait la nausée rien qu'en y repensant. Quelle faiblesse.

« Reviens connasse »

Un peu mieux, mais il doutait que ses mots doux la fassent revenir comme une fleur.

Harry effaça ce qu'il venait de taper et tapota son écran de ses pouces tandis qu'il réfléchissait. Ron le tuerait s'il savait ce qu'il était en train de faire. Harry imaginait le savon monstre que lui passerait son ami en découvrant qu'il avait débloqué son ex et qu'il était à deux doigt de lui envoyer un message.

« Reviens »

C'était le seul mot qu'il arrivait à dire, le reste semblait vide de sens. Il aurait pu lui confesser qu'il pensait encore l'aimer, demander à recommencer leur relation à zéro comme s'ils ne se connaissaient pas, comme s'il n'y avait pas ce mur de déception entre eux, qu'ils se voient pour prendre un verre et discuter. Discuter de quoi ? Harry mourrait d'envie de savoir ce qu'elle devenait, mais n'était pas prêt à entendre qu'elle avançait sans lui et aimait quelqu'un d'autre. Une partie de lui crevait d'envie de lui mais sa fierté faisait barrage. En fait, il voulait juste qu'elle le serre dans ses bras et qu'elle lui caresse la tête sans parler. Tout ce qu'ils pourraient se dire serait teinté de rancœur.

Il effaça une nouvelle fois ce qu'il venait d'écrire, quitta la discussion et verrouilla son téléphone. C'était plus sage ainsi.

Une soirée passée à ressasser sa relation finie ne l'enchantait guère. Il songea à envoyer un message à Ron avant de se rappeler qu'il avait déjà quelque chose de prévu. Ron était son seul ami, il n'avait personne d'autre à contacter. Une nouvelle fois, ses pensées allèrent vers Ginny...

Il reprit son téléphone et fit une recherche pour trouver un endroit où sortir. À la périphérie de la ville, une boîte branchée musique électro organisait une soirée. Il avait trouvé ce qui sauverait sa morne nuitée.

Sans entrain, il se prépara, puis prit la voiture. Il eut de la chance et trouva une place de parking sans avoir trop à chercher. La voiture arrêtée, il se demanda ce qu'il fichait ici et songea à repartir. Se faisant violence, il sortit de son véhicule et marcha vers l'entrée de la boîte en allumant une cigarette. Plusieurs personnes étaient rassemblées autour de coffres de voitures grands ouverts, retransformés en bar ou en stéréo pour l'occasion.

Une main sortit des ténèbres et lui saisit le bras.

« Tu veux de l'exta ? »

Harry se tourna lentement vers le vendeur. Ils ne se connaissaient pas réellement mais se croisaient régulièrement en boîte de nuit.

« Oh salut, je t'avais pas reconnu dans la noirceur ! fit le jeune homme. Ça va ?

- Ça va. Tu vends ça combien ?

- 10 le cacheton.

- J'en prends deux. »

Quelle énorme connerie était-il en train de faire ? Il avait arrêté depuis des mois, en plus il prenait le volant après.

« Passe une bonne soirée, » le salua son dealer.

Harry fixa la paume de sa main et les deux cachets enveloppés dans une feuille à rouler. Il en mit un dans sa poche et plaça l'autre sous sa langue. Il était en train de faire une gigantesque bêtise.

Il se fit fouiller par le videur, paya son entrée et pénétra dans la salle déjà surchauffée. Au bar, il commanda une bière. Foutu pour foutu, se dit-il en buvant une gorgée, autant faire n'importe quoi. Il dormirait dans la voiture et rentrerait quand il serait sobre et lucide.

Au milieu de la piste de danse, le nez dans son verre et plongé dans ses pensées, il se balançait doucement au rythme de la musique. Il attendait que les effets se manifestent et anesthésient son esprit qui le harcelait à propos de Ginny.

Harry avait mis ses souvenirs sous clefs dans un coin de sa tête et tentait d'y songer le moins possible. Pourquoi cette recrudescence maintenant, alors qu'il s'était séparée d'elle depuis plusieurs mois ? Parce que la date de leur première rencontre approchait ? Ou parce qu'un rien suffisait à lui rappeler Ginny et que ce soir, il n'était pas assez fort pour ériger un mur entre lui et ses pensées.

Il avala une autre gorgée de bière et la savoura avec délice lorsqu'il sentit les premiers effets de la drogue. Il finit d'une traite ce qu'il restait dans son gobelet, ferma les yeux et se laissa envahir par l'ivresse chimique et la musique. Tout à coup, ses soucis devinrent superflus, il n'était plus qu'amour et communion avec la mélodie.

A court de pilules, Harry revint sur terre brutalement quand le dernier DJ termina son set. Les lumières se rallumèrent, sonnant la fin de la soirée. Il demanda une bouteille d'eau au bar et sortit de la boîte, hagard. Il était à la fois survolté et harassé, son esprit était excité par les substances chimiques alors que son corps demandait du répit après cet effort intense de cinq heures sans aucune pause. Non loin de sa voiture, il retrouva plusieurs personnes qu'il avait croisé à l'intérieur de la boîte.

« Quelqu'un à un joint pour moi et je lui dépanne trois clopes ? » demanda t-il en arrivant près d'eux.

Une fille assise par terre lui tendit ce qu'il demandait, en retour il lui donna ce qu'il avait promis. Sans joint, il n'arriverait jamais à dormir, cela calmerait assez son esprit pour qu'il se repose quelques heures et que son alcoolémie redescende.

Ce n'est qu'au moment de se coucher dans son lit de fortune qu'il remarqua sa mâchoire contractée, à cause de la MDMA et ses yeux injectés de sang. Son esprit s'empêtrait dans des sables mouvants, il n'arrivait plus à réfléchir correctement. Quel con, se félicita t-il. Il était dans un sale état.

Harry se réveilla vers midi, alors que le soleil était trop fort et perçait la barrière de ses paupières. Il n'était toujours pas dans son état normal mais les effets de la drogues s'étaient dissipés, de plus il était sobre. Il rentra chez lui lentement, en évitant les rues fréquentées, en faisant très attention.

Il arriva chez lui en un seul morceau, sans croiser un seul policier, sans provoquer d'accident. Il allumerait un cierge, un ange veillait apparemment sur lui. Il se déshabilla tout se dirigeant vers sa chambre et se laissa tomber dans son lit comme une masse. Il détestait être dans cet état mais au moins, il était incapable de penser à quoi que ce soit. Même à Ginny.

Il émergea alors que le soleil était couché depuis un moment. Chancelant, il se rendit à la cuisine et avala un litre d'eau. Il s'allongea dans son canapé, alluma la télé, mais coupa le son. A cause de la fatigue et de sa prise de drogue de la veille, il n'arrivait plus à réfléchir, ses pensées semblaient empêtrées dans de la vase et les rouages de son cerveau moulinaient dans le vide. Son état était pitoyable, il se faisait pitié. Il se tourna légèrement, attrapa la télécommande sur la table basse et toujours allongé, lança sa playlist spéciale coup de blues.

« J'me sens mal quand tout va mal, mais c'est pire quand tout va bien
Avec toi c'est différent, sans toi tout ça sert à rien
Mon père me dit qu'il est fier, je peux partir maintenant
J'me souviens quand c'était simple, ce s'ra jamais comme avant
J'ai tellement peur de la mort, parfois je pense à en finir
J'sais pas où vont tous ces gens, dis-moi "Viens" j'vais pas venir
J'me demande pourquoi j'existe, c'est comme ça que j'passe le temps
Elle aime me montrer son corps, j'aime pas ce que je vois dedans » (1)


Harry mit quelques jours à récupérer de sa soirée, mais lorsque Ron lui proposa de sortir, il accepta avec enthousiasme. Tout ce qui pouvait le distraire de Ginny serait bienvenu. En fin de semaine, il se rendit donc chez son ami. La-bas, il retrouva sa petite-amie, Hermione, ainsi qu'un couple d'amis à eux, Dean et Seamus.

« Ça va, Harry ? fit Hermione lorsqu'elle lui fit la bise. Tu as l'air fatigué.

- C'est le cas mais ça va, dit Harry d'un ton léger. Je passe beaucoup trop de temps sur Netflix et pas assez à dormir. »

Puisqu'il ne conduisait pas, il but sans culpabilité et était déjà dans un état second lorsqu'ils arrivèrent devant la boîte. Maintenant, sa mission consistait à acheter sa consommation sans se faire surprendre par l'un de ses amis. Il prétexta un passage aux toilettes et se mit en quête du vendeur qui l'avait abordé la dernière fois. Il le trouva au coin fumeur. L'échange se fit rapidement, Harry avala son cachet sur le chemin pour retrouver ses amis.

Cependant, Ron le connaissait par cœur et se rendit compte que Harry n'était pas dans son état normal. Il l'entraîna au coin fumeur, à l'extérieur.

« Mec, t'es sérieux ?

- Je sais, j'avais dit que j'en reprendrais pas, mais c'est juste pour cette fois. »

Il n'aimait pas mentir à Ron mais lui dire la vérité était impensable. Ron n'avait jamais approuvé ce mode de vie. A vrai dire, il se voyait très mal lui dire qu'en ce moment, il pensait maladivement à Ginny, qu'il était sur le point de craquer et de revenir ramper à ses pieds comme il l'avait fait durant toute leur relation.

Prendre de la drogue lui procurait peut-être un merveilleux sentiment de bien-être pendant quelques heures, néanmoins les jours suivants il était incapable d'accomplir une simple tâche dans sa totalité. Il était aussi incapable de ressasser ses souvenirs, ce qui était une très bonne chose car Ginny empoisonnait sa tête et le rongeait comme le cancer. Il pensait avoir dépassé ce stade depuis un bon moment, mais comme la date de leur première rencontre approchait, elle revenait le hanter. Et dire qu'il faisait ce cinéma alors que leur pseudo histoire n'avait duré que quelques mois. Pitoyable.

« Il faut que je me détende.

- T'as d'autres façons, le gronda son ami.

- Dit celui qui boit comme un trou, jeta Harry en désignant son verre d'alcool du menton. J'ai juste besoin de me détendre un peu. J'ai passé mes exams, j'ai largué ma meuf, je peux me faire plaisir après ça non ? »

Ron posa sa main sur son épaule.

« Je t'aime, Harry, fais attention à toi.

- Je t'aime aussi Ron, pardon de m'être emporté. On va danser ? »

Au milieu de la salle, galvanisé par la drogue, la musique, les corps chauds autour de lui, Harry se sentait invincible. À la fois seul au monde et entouré, protégé par un cocon. La musique remplissait ses cicatrices, la drogue remplaçait ses tourments par une harmonie. Alors qu'il tournait sur lui-même, il souhaita que ce moment dure pour l'éternité.

La dure réalité le rattrapa brusquement le lendemain quand il ouvrit les yeux. A force de s'être mordu la langue durant la soirée, celle-ci était gonflée par les cloques, ses jambes ne lui répondaient plus après les six heures de danse qu'il leurs avait infligé. Il se prépara un plateau-repas, se traîna dans son canapé et lança sa fameuse playlist.

« You left me falling and landing inside my grave
I know that you want me dead (cough)
I take prescriptions to make me feel okay
I know it's all in my head » (2)

Le mieux aurait été d'arrêter les soirées, arrêter la drogue, jeter son pochon weed, stopper ce mode de vie destructeur mais il ne le désirait pas assez fort. Il avait repris goût à ces saletés, elle lui donnait du répit et l'apaisait momentanément.

Harry continua son étrange mode de vie jusqu'à la fin du mois de juillet, il ne vivait que par intermittence, sortait beaucoup le soir et dormait le jour. Août débutait et les soirées électro qu'il affectionnait tant prenaient une pause d'un mois. Se voyant mal prendre de l'extasy seul dans son canapé et que boire de l'alcool hors évènement festif le rebutait, il se rabattit sur les joints.

Il était pitoyable, tellement pitoyable. Dire que quelques mois en arrière, il refusait de prendre une quelconque substance illicite et ne fumait pas. Il gérait vraiment très mal cette rupture, mais ce n'était qu'une solution temporaire. Une fois que la date qu'il redoutait tant serait passée, il irait mieux, il le savait, il le sentait. À vrai dire, il ne voulait surtout pas penser à l'éventualité de ne pas aller mieux passé cette date là. Harry se donnait tout le mois d'août pour continuer cette vie de débauche puis se reprendrait en septembre, désintoxiquerait son corps du poison qu'il lui avait donné et reprendrait les cours en octobre, frais et neuf.

Curieusement, alors que la drogue détruisait une partie de ses souvenirs avec Ginny, penser à elle laissait Harry angoissé, avec un sentiment intense de malaise. Pourtant une partie de lui voulait toujours qu'elle revienne.

« Tu me manques »

Il n'avait pas eu le courage de la bloquer à nouveau alors qu'il savait très bien que c'était ce qu'il devait faire. S'il la faisait disparaître de tous ses réseaux sociaux, ce serait comme si elle n'avait jamais existé pour lui. S'il supprimait toutes leurs photos ensemble, l'intégralité de ses souvenirs suivraient le même chemin. Mais une partie de lui refusait toujours de faire le deuil.

Avant de faire un geste qu'il regretterait certainement, il supprima ce qu'il venait d'écrire. Il savait très bien que ce n'était pas la bonne manière de gérer une rupture, tout comme il savait parfaitement que revenir avec Ginny ne le rendrait pas plus heureux. Ce qui l'amenait à se demander si Ginny lui manquait réellement, ou s'il regrettait le fait que quelqu'un pense à lui tous les jours et le cajole. S'il arrivait à trouver une personne qui ressemble suffisamment à Ginny, penserait-il toujours à elle ? Était-ce l'absence de Ginny, ou était-ce son besoin maladif d'attention que personne ne comblait qui le rendait malheureux ?


Août passa avec une lenteur exaspérante. Lorsque septembre débuta et sonna le retour des soirées électro, Harry sortit de son état apathique. C'était sa dernière soirée de débauche puis il se reprenait en main. Le cannabis l'avait rendu amorphe et ses prises répétées d'extasy commençait à ronger une partie de son cerveau, il sentait qu'il ne fonctionnait plus aussi bien qu'avant. Il avait aussi pu expérimenter de légers symptômes de manque. Ils étaient surtout psychologiques, son cerveau réclamait une dose chimique d'endorphines, un bien-être artificiel. C'était la dernière fois, il se le promettait. Ensuite, il chercherait de vraies solutions à son mal-être et se reprendrait en main.

Prudent, il prit la navette. Il pourrait ainsi faire toute sortes de folies sans culpabiliser de prendre le volant ensuite.

Il remercia son dealer d'un signe de tête une fois que celui-ci lui procura sa dose d'allégresse en comprimé. Son argent partait en fumée, à présent habitué, son corps réclamait plus de cachets qu'à ses premières prises. Il en avala deux d'un coup avec un shooter et attendit patiemment les effets.

Puisque ceux-ci tardaient à se manifester, il fuma une moitié de joint au coin fumeur, en se tenant le plus loin possible des vigiles. Il leva les yeux sur le monde qui l'entourait et crut voir Ginny. Ce qui n'était pas réellement une surprise car ils aimaient le même genre de soirée, alors il devait s'attendre à la voir, mais le choc n'en fut pas moindre.

Lentement, la panique le gagna. Il n'arrivait plus à bouger, chacun de ses membres semblaient coulés dans le béton. Une peur obscure enflait dans sa poitrine et son cerveau paraissait sur le point d'éclater à tout moment. Il n'arrivait pas à détacher les yeux de la fille qui ressemblait à Ginny, peut-être Ginny elle-même. Il ne savait pas s'il voulait fuir ou bien lui parler. Elle se retourna dans sa direction et Harry arriver à respirer à nouveau. Ce n'était pas elle.

Cependant, son agitation ne retombait pas, son cœur se débattait dans sa poitrine tel un oiseau affolé. En titubant, il se rendit aux toilettes. Il s'aspergea le visage d'eau fraîche et se cramponna au rebord de l'évier tout en serrant les dents. Il tenta de respirer profondément mais la panique le gagnait, comprimait sa poitrine. Il fit face à son reflet terrorisé, s'ordonna de reprendre le contrôle de lui-même. Ce n'était pas Ginny, pourtant l'angoisse refusait de le quitter.

Il serra de toutes ses forces l'évier, jusqu'à ce que les veines de ses avant-bras deviennent apparentes. Il éprouvait de plus en plus de difficultés à respirer, et comme s'il n'était pas déjà assez difficulté, l'extasy faisait enfin effet

A bout de nerfs, il finit par donner un coup de poing dans le miroir, dans son reflet apeuré, insupportable. La satisfaction de voir la glace tomber en plusieurs morceaux et la douleur ne l'aidèrent pas à se ressaisir totalement. Ses yeux semblaient vouloir s'échapper de leurs orbites, l'anxiété et son excitation due aux amphétamines ne faisaient pas bon ménage. Il inspira autant d'air qu'il le put, puis projeta sa tête en avant contre le lavabo. Ses poumons se vidèrent de leur air au moment où son nez rencontra la faïence, ses genoux se plièrent, il tomba à terre et cette fois-ci, ce fut au tour de son front de cogner contre les bris de miroir au sol. Recroquevillé sur lui-même, il se prit la tête entre les mains et pria pour disparaître.

Il était en train de perdre pied, totalement. Il déraillait.

Il lutta pour retrouver ses esprits, il lui fallut quelques minutes pour se relever. Il rassembla les morceaux du miroir et les jeta à la poubelle, s'entaillant un doigt au passage. Son nez le faisait atrocement souffrir, il avait le goût de son sang dans la bouche et son front était vilainement ouvert.

Il était incapable de se décider, rinçait-il son entaille et continuait-il sa soirée comme rien ne s'était passé ? Devait-il rentrer chez lui ? Se faire recoudre la balafre qu'il avait au front? Le secouriste qui déboula en trombe lui évita de penser plus. Il remercia silencieusement l'anonyme qui l'avait ''dénoncé''.

Il le suivit jusqu'à une salle aménagée pour les premiers secours. Il s'assit docilement sur le siège que lui présentait l'homme et se laissa examina.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? »

- Je me tombé et me suis cassé le nez. »

Autant éviter de lui livrer ses états d'âmes et le fait qu'il n'était pas à cent pour cent en pleine possession de ses moyens.

« Effectivement, fit l'homme après vérification. Je vais appeler le Samu.

- Je peux me faire hospitaliser ? »

Le secouriste se mordit la lèvre.

« Tu verras ça avec le médecin de l'hôpital. Tu as d'autres blessures, à par celle au front ? »

Harry secoua la tête.

S'anesthésier à coup de pilule avait de bons côtés : la mélancolie qui, auparavant, l'écrasait n'existait plus, puisqu'il était accaparé à penser à sa prochaine prise d'extasy. En contrepartie, il était devenu incapable de pousser une réflexion à terme. En se bousillant le cerveau, il anéantissait aussi ses souvenirs avec Ginny et le mal-être qui l'oppressait, mais ce mode de vie n'était pas fait pour durer, il fallait qu'il y mettre fin avant de rendre définitivement son cerveau dysfonctionnel et de devenir un légume. Il voulait aller mieux.

La pensée de se faire hospitaliser le soulageait, il était parfaitement conscient d'avoir un problème et doutait de l'efficacité de sa seule volonté pour arriver à guérir. Il lui fallait de l'aide, car il était en train de prendre un mauvais chemin. Serein, il s'assit plus confortablement tandis que le secouriste soignait son front. Il attrapa son téléphone et fit ce qu'il aurait dû faire depuis deux mois, un acte sensé : bloquer à nouveau Ginny.


(1) Discorde, de Django

(2) Lucid dreams, de Juice Wrld


Je le répète encore, ça sera pas du tout hétéro, ça sera du drarry à 100% mais j'avais besoin de ces enchaînements pour le reste de ma fanfic (ok, bon, j'avoue que je me suis inspirée de ce que je ressentais, merci à mon "ex" hahaha)

Au passage, je me fais de la pub, j'ai un instagram où je poste des maquillages bizarres : mellomalfoy

Merci d'avoir lu jusqu'ici. Prends soin de toi, conduis pas si t'es pas lucide et des bisous !

A la prochaine, Mello.