Bex-Chan, Isolation. (Traduction par Kosstheline)
Résumé : Post-PSM. Ron et Harry sont partis à la chasse aux Horcruxes et Hermione est restée à Poudlard pour aider l'Ordre à sécuriser l'école pour les autres élèves. Rogue force Draco à rester à Poudlard pour sa propre protection, mais il ne peut pas quitter la pièce qui lui est attribuée : la chambre de Granger. Hermione est la seule élève de confiance à détenir cette information, alors Malfoy et elle partagent le même espace restreint, et Draco tente d'éviter la folie tandis qu'il se retrouve de plus en plus isolé, avec la Sang de Bourbe pour seule compagnie.
Contenu et thèmes adultes, langage explicite.
Avertissement: Rien de m'appartient. Regardez dans mon sac… Oh, cool, une chauve souris. (Note traducteur: Rien ne m'appartient non plus.)
(Merci à LiliYellow pour avoir beta-readé ce chapitre!)
Chapitre 1: Heaven
Souvent, les gens disent que dans les moments de trouble, on apprend à apprécier les petites choses. Les notions poétiques et fantaisistes telles que le soleil couchant, le doux chant des oiseaux et les couleurs variées des fleurs délicates.
Et bien, Hermione pouvait bien affirmer que tout cela n'était que mensonges.
Mensonges. Mensonges. Mensonges.
Les couchers de soleils étaient à peu près les mêmes tous les jours, le couinement des oiseaux étaient très ennuyeux et lui donnaient mal à la tête, et elle se fichait clairement de la teinte et les nuances de couleur des fleurs. De toute façon, elles avaient toutes disparues. Elles étaient toutes devenues fanées et fripées, surtout à l'approche de l'hiver, qui étouffait la vie aux alentours.
Non, quand les temps sont durs, et ils l'étaient, on oublie à peu près tout le reste. Tout était sans importance et déformé, obscurci par la gravité des ténèbres. Hermione avait remarqué que même ses cours étaient devenus insensés, et le pire était que tout le monde semblait ressentir la même chose.
Tous les étudiants de Poudlard sombraient dans la mélancolie. Tous.
Du moins, ceux qui avaient été autorisés à revenir.
Lorsqu'elle était revenue, il n'y avait plus qu'un quart du nombre habituel d'élèves, et tous avaient peur, se déplaçant dans les couloirs vides en chuchotant, le visage sombre. Mais les cours étaient toujours maintenus, de même que les matchs de Quidditch et d'autres événements, même si il était flagrant que la plupart des élèves avaient perdu la volonté de rivaliser, de socialiser et même d'apprendre.
McGonagall faisait de son mieux pour maintenir les choses en ordre, cohérentes et familières, mais cela s'avérait inutile. La pseudo-école qu'était Poudlard en ces temps-là n'était en réalité qu'un bouclier aux murs anciens que les gens avaient un jour cru sécurisés. Mais bien sûr, tout cela n'était encore que mensonges.
On était le 1er octobre, ce qui voulait dire qu'Hermione était de retour à l'école depuis seulement quelques semaines, mais le temps lui semblait bien plus long. Cela voulait également dire que Dumbledore était décédé exactement cinq mois auparavant. Non, Poudlard n'était définitivement pas sécurisée, et tout le monde le savait. Les Mangemorts s'étaient introduits dans l'école, tout ça à cause de ce putain de Draco Malfoy, et ensuite, Rogue avait tué l'homme le plus brillant qu'elle connaissait.
Voldemort était de retour. En réalité, il était de retour depuis quelques années maintenant, mais la malédiction de son retour devenait de plus en plus bruyante et menaçante de jour en jour. Elle était pétrifiée. Oui, Hermione Granger avait peur. Au diable les stéréotypes conformes aux couleurs de Gryffondor, parfois il était normal d'être effrayé.
Le fait que ses deux supposées meilleurs amis l'aient laissée ici, toute seule, n'arrangeait certainement pas les choses. Oui, Harry et Ron étaient en ce moment en train de sillonner tout le pays à la recherche des Horcruxes. Sans elle. Elle n'était pas vraiment sûre de comprendre la logique de ce raisonnement mais cela avait été la suggestion de Lupin. Elle aimait ses amis, mais si elle voyait juste, Harry souffrait probablement de dépressions nerveuses toutes les heures, et Ron devait sûrement trébucher sur ses propres pieds.
Elle savait que cela n'avait pas été leur décision, mais elle ne pouvait pas empêcher une certaine rancoeur d'envahir son cerveau. Au moins, ils s'entraidaient.
Elle était restée ici pour aider McGonagall à transformer Poudlard en refuge. Pour en faire un endroit sûr. Il y avait quelques membres de l'Ordre comme Seamus et Dean, et Ginny apportait également son aide avec le reste des professeurs. La plus jeune des Weasley était assez sympathique, mais elle n'était pas assez proche d'elle pour combler le manque que les garçons avaient laissé. La plupart du temps, Hermione se sentait atrocement seule.
Elle avait été nommée Préfète en chef, bien sûr, peut-être pour qu'elle puisse avoir sa propre chambre afin d'aider L'Ordre dans ses plans. Ou bien c'était pour qu'elle puisse avoir une certaine liberté pour s'enfermer dans la bibliothèque pendant la nuit avec l'espoir d'obtenir des informations utiles à la cause. Ou encore parce qu'elle était la célèbre meilleure amie de Harry Potter, et qu'elle était donc supposée fournir un symbole d'espoir pour les âmes misérables qui hantaient Poudlard. Quoi qu'il en soit, elle était contente de pouvoir apporter son aide, bien qu'elle eût préféré rester avec Ron et Harry.
Michael Corner était le Préfet en chef, mais elle n'avait jamais vraiment su pourquoi il avait été choisi. Il l'était probablement uniquement parce qu'il avait été Préfet et membre de l'Armée de Dumbledore, mais elle doutait fortement qu'il s'investisse assez dans la préparation pour l'Ordre. Elle aurait pu lui demander, bien sûr, ou même essayer d'avoir une conversation avec n'importe quel autre élève, mais la seule personne à qui elle avait réellement parlé ces jours-ci était McGonagall. Elle était trop occupée… trop immergée par le besoin désespérant d'apporter son aide.
Son dortoir de Préfète semblait vide. Creux.
Près de la tour de Gryffondor, il y avait sa chambre, une petite cuisine, un salon restreint, la salle de bains, et une autre chambre. La chambre qu'Harry aurait probablement occupé s'il avait été nommé Préfet en chef. Corner avait son propre dortoir près de la tour de Serdaigle, et cela la soulageait. Si elle devait être en colère et anxieuse en raison de la situation du monde sorcier, elle ne voulait que personne ne le sache, mis à part Harry et Ron.
Mais, comme elle l'avait constaté à de si nombreuses reprises, ils n'étaient pas là. Ils lui envoyaient une lettre tous les quinze jours, en faisant attention de ne pas dépasser ce quota au cas où cela alerterait Voldemort de leur recherche des Horcruxes.
Donc, oui. Les temps étaient durs. Remarquablement durs.
Si durs que les mots devant ses yeux semblaient seulement glisser par-dessus son esprit et échapper à son attention. Il était minuit passé lorsqu'elle s'était dirigée vers la bibliothèque afin de faire de nouvelles recherches sur les Horcruxes, sous l'impulsion de ses insomnies passionnées.
Il était sûrement deux heures du matin maintenant. Le lieu était évidemment désert, et seule la faible lumière de son Lumos indiquait la présence de vie au coeur de ce labyrinthe de livres. Elle frotta ses yeux privés de sommeil et essaya de se concentrer sur les lettres et les formes floues, mais c'était difficile.
« Bon. » marmonna-t-elle pour elle-même, suivant la ligne du bout de son doigt afin de stabiliser son regard. « Le premier sorcier connu pour avoir créé un Horcruxe était Herpo l'Infâme, et ceux-ci pouvaient seulement être… »
Merde…
Elle avait déjà lu cette phrase deux fois.
Vous êtes malade, » cracha-t-il, s'interrompant dans ses paroles. « Je ne sais pas laquelle de vos maudites potions vous avez avalé mais il est hors de question que je retourne là bas ! »
« Et je suppose que tu as une meilleure idée ? » lança Rogue en se tournant lentement pour faire face à son interlocuteur, regardant le jeune homme avec impatience.
« Vous avez oublié ce qu'on a fait là-bas ? » demanda-t-il en levant sa main tremblante de fureur en direction de l'école faiblement éclairée. « Je vais être tué sur place si je remets un pied dans cet endroit ! »
« Nous n'avons pas le temps de discuter, Draco, » rétorqua l'ex-professeur, saisissant l'arrière du col du jeune sorcier. « J'ai fait le Serment de te protéger et il s'avère que c'est le seul endroit où tu seras en sécurité-
« Lâchez-moi ! » siffla-t-il, luttant contre l'emprise de Rogue qui marchait vers Poudlard. Il essaya d'enfoncer ses talons dans le sol et d'enlever les mains du professeur de sa robe de sorcier, mais en vain. « Espèce de sale traitre à votre sang ! »
Rogue cessa ses grandes enjambées et ajusta son emprise sur les vêtements de Draco afin d'approcher son visage du sien. Cela ne se voyait pas sur son visage, mais Malfoy se sentit soudain très méfiant devant l'aspect menaçant des yeux du professeur, mais il ne broncha pas. Il était un traitre à son sang. C'était un fait.
Rogue et lui-même avaient passé les quatre derniers mois à se cacher suite aux… événements de la tour d'Astronomie. Draco n'était pas stupide. Il savait que son échec aurait des conséquences, mais il n'aurait jamais pu imaginer l'ampleur de celles-ci. Le Seigneur des Ténèbres voulait sa mort.
Il n'avait parlé à aucun de ses parents depuis, et il n'avait aucune idée de ce qui leur était arrivé. Il venait à peine de quitter un hangar dans le Shetland, avec pour seule compagnie l'homme grassouillet et mystérieux qui était présentement en train de le torturer du regard. De plus, sa tête était mise à prix. Des deux côtés, on souhaitait sa mort. Remarquable.
Et puis Rogue lui avait dit qu'il était un espion, qu'il les avait tous trahis et qu'il était l'un des leurs. Draco avait alors vomi les restes à peine digérés qu'ils avaient réussi à voler ce jour-là. Puis, le reste de la soirée, il avait essayé de s'échapper de leur repaire écossais.
Mais où serait-il parti, de toute façon ?
Si Voldemort n'avait pas voulu l'Avada Kedavriser dès que possible, il aurait dévoilé la révélation de Rogue pour son bénéfice personnel. Mais il n'avait plus sa place parmi les Mangemorts, ce qui faisait qu'il était profondément foutu, contraint à suivre le traitre à son sang, qui lui avait dit qu'il ne pouvait plus le protéger. Connard.
Et il avait fallu qu'il l'emmène à Poudlard.
Il avait essayé de poser des questions sur le degré d'implication de Rogue dans l'Ordre, mais comme à son habitude, le vieux con n'avait dit que le strict minimum. Draco s'était demandé si la folie n'avait pas fini par rattraper le vieil homme, et que toute cette histoire d'espionnage n'était que divagations hystériques d'un homme sénile. Après tout, il avait assassiné Dumbledore. Mais alors pourquoi l'emmènerait-il à Poudlard s'il n'avait pas une certaine influence auprès de McGonagall et de l'Ordre ?
L'anxiété et toutes ces questions venaient se cogner contre ses tempes et résonnaient à grands échos dans ses oreilles. Mais il n'avait pas eu de réponses. Pas de promesses. Rien. Il avait été laissé là, à mijoter dans un néant douloureux et à se demander à quel moment les choses étaient devenues si compliquées.
Cinq mois passés dans un hangar bancal sur une certaine île nommée Shetland Island, où seuls les cris des moutons tranchaient le silence, l'avaient laissé légèrement... tendu. Bien sûr, que le sorcier le plus puissant de la Terre soit à la recherche de son cadavre n'arrangeait pas les choses.
Quelle semaine de merde. Mois de merde. Année de merde.
« J'essaye de te protéger, Draco, » lança le sinistre professeur, resserrant son emprise sur la cape de Draco. « C'est le seul endroit où tu seras en sécurité-
« Je ne serai pas en sécurité ici, » grogna le blond, courbant ses lèvres de dégout. « Je suis leur putain d'ennemi-
« Tu es un ennemi des deux côtés maintenant, » fit remarquer Rogue, continuant d'avancer en direction de l'école, tirant Malfoy avec lui. « Mais ce côté est moins susceptible de te tuer. Le professeur McGonagall a déjà accepté cette proposition. »
« Quelle idiote. » aboya Draco, ce qui lui coûta un tiraillement dans le bras. « Je dois confier ma sécurité à cette folle ? »
« Tu n'as pas le choix. »
Ses protestations cessèrent.
Elle frissonna.
L'automne avait envahi le château trop rapidement, le froid s'infiltrait à l'arrière de son cou. Son souffle quittait sa bouche en de légères brumes et elle recouvrit ses poings avec le tissu de son pull pour réchauffer ses doigts.
Hermione sursauta lorsqu'elle entendit la porte battante de la bibliothèque s'ouvrir, suivie par des pas trainants. Elle attrapa silencieusement sa baguette afin de mettre fin à son sortilège Lumos et d'écouter avec attention le léger martèlement régulier contre le plancher. Elle respira aussi silencieusement que possible, réussissant à se lever de son siège sans faire le moindre bruit.
Elle regarda à travers les espaces entre les livres posés sur les étagères, en faisant toujours attention de ne faire aucun bruit, à la recherche d'un indice de quelque chose d'anormal. Toutes les ombres se fondaient en une masse obscure, presque noire, alors elle se concentra sur les sons. Qui que ce soit, il s'attardait encore près de la porte, mais s'avançait lentement dans la bibliothèque. Sa main se resserra autour de sa baguette.
« Miss Granger ? » appela une voix familière, et ses épaules se relaxèrent. « Êtes-vous ici ? »
« Lumos, » soupira la sorcière, ses pas se dirigeant vers la voix amicale. « Je suis là, professeur Slughorn. »
« Ah, vous voilà, » sourit nerveusement l'homme quand il aperçut la jeune femme. « Vous savez, nous vous avons cherché partout. Vous ne devriez vraiment pas sortir si tard, même en tant que Préfète. »
« Est-ce que tout va bien ? » demanda-t-elle, ignorant son commentaire.
« Le professeur McGonagall souhaiterait vous parler, » déclara-t-il simplement, la conduisant hors de la bibliothèque. « Elle est dans son bureau. »
« Quelque chose ne va pas ? » Elle fronça les sourcils avec inquiétude. Pourquoi McGonagall avait-elle besoin d'elle à deux heures du matin ?
« Je ne suis pas sûr de ce qu'il se passe, Miss Granger. » admit-t-il en haussant les épaules. « Je suis sûr que tout va bien, ou alors nous en aurions été informés. »
« Je suppose, » acquiesça-t-elle, plongeant ses mains dans ses poches. « Ça semble juste un peu bizarre. »
« En des temps comme ceux là, Miss Granger, » souffla-t-il, et elle pouvait entendre au son de sa voix à quel point le vieil homme était fatigué. Il étaient tous si fatigués. « Je suis surpris que vous trouviez encore quelque chose bizarre. »
« Vous marquez un point. »
« Je vais vous accompagner à son bureau, » lui dit-il, sa voix légèrement déformée par la fatigue. « Vous voudrez que je vous attende dehors pour m'assurer que vous retournez à votre chambre en sécurité ? »
« Ce n'est pas nécessaire, » refusa-t-elle en secouant légèrement la tête. « Ma chambre est à seulement quelques pas du bureau de Madame McGonagall. De plus, vous semblez très fatigué, Monsieur. »
« J'ai été réveillé assez soudainement, » avoua-t-il, étouffant un bâillement dans sa manche. « Mais vous, vous étiez en train de lire à la bibliothèque. Dormez-vous bien, Miss Granger ? »
« Assez bien, » mentit-elle.
« Pourrais-je vous recommander de la potion de Sommeil Sans Rêves ? » suggéra-t-il, lui lançant un regard significatif. « Je pourrais vous en faire infuser pour demain ? »
« Non, merci. » Elle lui offrit un faible sourire. « J'ai quelques pilules Moldues pour dormir que je peux prendre si j'en ai vraiment besoin, mais je vais bien, monsieur. Vraiment. »
« Si vous le dites, Miss Granger. » céda-t-il, s'arrêtant alors qu'ils arrivaient à la porte du bureau de McGonagall. « Je vous laisse ici, alors. »
« Merci, Professeur Slughorn. » acquiesça-t-elle poliment, en attendant que le sorcier ait disparu dans le couloir avant de murmurer le mot de passe. « Chat tigré. »
Draco était assis dans un fauteuil surdimensionné, grinçant des dents et mâchonnant sa langue. Les deux professeurs se chamaillaient en face de lui, et il devait faire preuve d'une grande maîtrise de soi afin de s'empêcher de leur crier dessus. Si McGonagall n'était pas en train de serrer sa baguette d'une manière défensive, il les aurait probablement ensorcelés depuis, ou au moins, il aurait jeté quelques sortilèges de mutisme afin de ne plus avoir à supporter leur vacarme.
« J'ai accepté de vous rencontrer, Severus, » lança durement la sorcière. « Il ne me semble pas avoir fait la promesse de le laisser rester ici. »
« Il n'y a aucun autre endroit, » déclara calmement Rogue, posant son regard sur Draco un instant. « Si le Seigneur de Ténèbres le trouve, alors il le tuera, Minerva. »
« Et vous voulez que je mette le reste de mes élèves en danger ? » rétorqua-t-elle sèchement, son épais accent écossais rappelant à Draco son séjour dans le Nord. Toujours à se cacher…
« Vous essayez de protéger les autres élèves, » lança le professeur d'un ton maussade. « Il en a besoin bien plus que quiconque-
« Ce garçon est la raison pour laquelle ce lieu a été attaqué ! » cria-t-elle, pointant un doigt accusateur sur lui. « Ce garçon-
« Est un enfant. » l'interrompit Rogue, ignorant le grognement offensé de l'adolescent silencieux. « Il a été induit en erreur, Minerva. »
Draco leva brusquement les yeux à ces mots, et il scruta l'homme en qui il avait eu une fois confiance avec scepticisme. C'était étrange et rabaissant d'être défendu par quelqu'un qu'il méprisait dorénavant.
« Il savait ce qu'il faisait. » répliqua la directrice silencieusement, son ton de conservatrice en place. Et s'il n'avait pas été sot, les choses auraient été différentes-
« Et le Seigneur des Ténèbres serait encore une menace, » déduit-il avec attention. « Vous savez qu'Albus-
« Ne vous avisez même pas d'essayer de me corrompre avec sa mémoire ! » avertit-elle, sa voix montant d'un ton, attaquant ses propres oreilles. « Ne vous avisez pas, Severus- »
« Vous savez que j'ai raison, » rétorqua-t-il férocement. « Vous savez très bien à quel point il était déterminé à s'assurer que Draco ne suive pas… ce chemin. »
Malfoy sentit sa mâchoire se desserrer. Des questions inévitables inondèrent son cerveau trop rapidement. Le vieux fou s'était pris d'intérêt pour lui ? Il avait voulu le tenir éloigné du côté obscur ? Et Rogue savait cela ? Encore un peu plus de secrets, plus d'éclats dans son cerveau.
« C'est quoi ce-
« Je t'ai prévenu de garder le silence. » fit la voix trainante de Rogue, sans même jeter un regard à Draco. Minerva, vous savez qu'Albus lui aurait permis de rester-
« Et bien », elle soupira, en massant son front ridé. « La bienveillance d'Albus a sûrement causé sa chute, de même que de son désir de voir le bien en chacun de nous. »
Rogue acquiesça faiblement. « Quoi qu'il en soit, marmonna-t-il silencieusement « Je n'ai plus beaucoup de temps. Il a besoin d'un endroit éloigné du Seigneur des Ténèbres. »
Les lèvres de la sorcière se tendirent et elle posa les yeux sur le plus jeune sorcier de la pièce. Draco essaya de maintenir le contact visuel mais se trouva à regarder ses genoux, ses paupières alourdies par la fatigue. Il n'avait pas pu goûter à une réelle nuit de sommeil depuis le premier juin, quatre jours avant son dix-septième anniversaire. Peut-être était-ce en raison du froid qui se glissait entre les fissures de leur abri, ou de la douloureuse sensation de faim dont il avait souffert depuis cinq mois, ou alors était-ce même les restes fragiles de sa conscience.
Le sommeil était un luxe oublié, comme l'était un repas décent. Et un lit. Et une douche. Et de la chaleur...
« Très bien, » murmura finalement McGonagall, tenant sa tête un peu plus haut qu'habituellement alors qu'elle parlait. Il restera. Mais j'ai mes conditions, Mr Malfoy, et si l'une d'entre elles n'est pas respectée, vous vous débrouillerez seul. »
Draco releva lentement les yeux afin d'examiner la sorcière avec un regard agité. Qui croyait-elle être pour établir une liste de règles ? Comme si elle lui faisait une faveur. Il ne voulait pas être ici. Il n'avait pas besoin de sa maudite aide. Son aide, elle pouvait se la mettre-
« Votre baguette, Mr Malfoy, » ordonna-t-elle calmement, tendant sa main.
Il ricana amèrement. « Allez vous faire… » murmura-t-il froidement, mais il sentit quelque chose bouger à côté de lui, et il s'aperçut avec des yeux furieux que sa baguette avait atterri dans la paume de la vieille femme.
« Il ne vous sera pas permis d'assister aux cours avec le reste des élèves, » lui expliqua-t-elle. « Je pense que les raisons sont assez évidentes. Personne ne devra vous voir, et de toute façon, je suis sûr que vous ne seriez pas bien accueilli par les autres étudiants. »
Il roula des yeux. Il détestait les gens qui jugeaient nécessaire d'énoncer l'évidence.
« Vous ne quitterez pas la chambre qui vous sera attribuée. » poursuivi-t-elle durement, ses lèvres pincées par le stress. « Si vous mettez un pied hors de Poudlard sans ma permission, alors vous ne serez pas autorisé à y revenir. Plus jamais. »
Draco se frotta le menton et posa son regard sur Rogue, qui le regardait avec son habituel oeillade impatiente. Il voulait leur dire d'aller se faire foutre, de se mêler de leurs propres affaires, mais il savait que cette offre n'était pas optionnelle. Il se répéta encore une fois qu'il n'avait nulle part où aller. Alors c'était ainsi. Encore un autre endroit qu'il ne pouvait pas quitter. Une autre prison drainant toute santé mentale. Oh Merlin, aidez-le à ne pas devenir fou.
« Il restera ici ? » questionna Rogue, brisant le silence. « Avec vous ? »
« J'ai bien trop de choses à faire pour jouer la baby-sitter, Severus. » expliqua la sorcière. « J'ai quelqu'un d'autre en tête qui pourra veiller sur lui. »
Rogue fronça des sourcils. « Slughorn ? » essaya-t-il de deviner. « Un des professeurs ? »
« Vous savez bien qu'ils n'ont pas le temps pour cela » répondit-elle en arquant un sourcil. « Considérant les circonstances, Severus, il y a seulement une poignée de personnes à qui je fais pleinement confiance, et si vous voulez que le séjour de Mr. Malfoy reste secret, alors il restera avec Miss Granger. »
Les yeux de Draco doublèrent de volume et sa bouche devint sèche. « La putain de Sang de Bourbe-
« Vous feriez mieux de surveiller votre langage, Mr. Malfoy, » menaça-t-elle avec son intonation sévère. « Je pense avoir été claire sur le fait que j'accepte de vous garder sous certaines conditions-
« Vous pensez que m'enfermer dans un pièce avec elle est sûr ? » questionna-t-il avec une mine moqueuse. « S'il y a bien quelqu'un d'autre que le Seigneur des Ténèbres qui veut ma mort, c'est la Sang de Bourbe-
« Vous allez arrêter d'utiliser ce mot, » rétorqua la sorcière en levant son index. « Je suis certaine que Miss Granger est capable de supporter cette… situation avec maturité. »
Draco lâcha un rire dépourvu d'humour et secoua la tête.
« Vous êtes tombée sur la tête. »
« Apparemment, » concéda-t-elle. « Mais si j'étais vous, je ne m'encouragerais pas à reconsidérer cet arrangement. »
Il plissa les yeux et se tourna vers Rogue avec une expression de dégout. « Vous appelez ça de la protection ? » cracha-t-il à travers ses dents serrées. « Me laisser avec ces abrutis-
« Assez, » le coupa-t-il, fixant toujours McGonagall avec une expression curieuse. « Êtes-vous sûre que Miss Granger est la plus sage option, Minerva ? »
« Elle est la seule option. » déclara-t-elle, résolue. « Elle est la seule élève en qui j'ai pleinement confiance. »
« Mais l'un des professeurs serait plus approprié. »
« Les professeurs ont déjà assez de mal à surveiller les autres élèves. » déclara la directrice avec impatience. « Miss Granger est parfaitement compétente et il se trouve justement qu'une chambre est libre dans ses quartiers-
« C'est une blague, » grogna Draco, froissant son nez avec dédain. « Je refuse de rester avec cette-
« Je ne vais pas vous dire de vous taire une deuxième fois, » souffla Rogue, en lui tapant sèchement l'arrière de la tête.
« Vous suivrez les ordres, Mr Malfoy. » avertit sévèrement la sorcière. « Nous ne vous offrirons notre aide qu'une seule fois, ou alors vous vous débrouillerez tout seul. »
Il sentait l'envie de refuser l'offre de la sorcière lui monter à la gorge, lui chatouiller les amygdales, mais il était tellement épuisé. Poudlard était tellement plus chaud que le hangar, et la chaleur était comme un sédatif. La chaise en velours l'absorbait, peu importe à quel point il essayait de l'ignorer. L'odeur de la nourriture traînait dans l'air et trahissait son estomac vide.
« Dois-je comprendre par ce silence que vous acceptez notre offre ? »
Offre. Il souffla du nez. Ce n'était pas une offre qu'elle lui proposait, tout le monde dans la pièce le savait. C'était un ultimatum. Rester avec l'ennemi ou risquer la mort. Mais la volonté de vivre surpassait sa fierté. Bien, il les laisserait donc le nourrir et lui mettre un vieux toit au-dessus de la tête. Ses parents seraient à sa recherche. Son père saurait convaincre le Seigneur des Ténèbres d'oublier sa… mésaventure. Peut-être.
« Il accepte. » fit Rogue, brisant le silence, parlant pour lui en jetant un regard sévère à son ancien élève qui ne lui permettait pas de protester.
« Ainsi soit-il. » soupira McGonagall, avec toute la crainte d'une âme ayant négocié avec le démon. « Avez-vous des affaires personnelles ? »
Ses yeux tombèrent sur ses genoux à nouveau. La réponse était tout simplement non. Non, il n'avait pas une seule chose qu'il pouvait désigner comme sienne. Seulement les vêtements récurés maintes et maintes fois à l'aide d'un Recurvite qu'il portait depuis cette nuit, et un ensemble de robes de sorcier que Rogue lui avait donné. Il avait été dépouillé de toutes marques de richesse, des symboles représentant son héritage tristement célèbre, et il détestait ça.
« Non. » cracha-t-il brièvement, refermant les yeux.
« Alors je demanderai aux elfes de maison de rassembler quelques affaires pour vous, » lui dit-elle d'un ton légèrement plus doux que précédemment. « Je les enverrai dans le dortoir de Miss Granger demain. »
« Et Miss Granger a accepté cet arrangement ? » interrogea le vieux sorcier d'un ton sceptique.
« Pas encore. »
Draco haussa ses sourcils blonds sur son front pâle. Pas encore ? La vielle femme avait creusé sa tombe plus vite que Voldemort.
Elle essayait de chasser son anxiété en faisant glisser le bout de ses doigts sur les vieilles briques, trainant les pieds sur le sol du couloir, son autre main serrant sa baguette qui émettait une douce lumière pour la guider. Elle avait compris pourquoi McGonagall l'avait convoquée à une heure pareille. Il n'y avait qu'une seule possibilité.
Mauvaises nouvelles.
Quelqu'un était mort. Ou avait été blessé. Peut-être que les plans de Harry et Ron avaient été découverts. Peut-être que l'école était sous le coup d'une autre menace. Ou alors Voldemort avait trouvé le quartier général de l'Ordre.
Il y avait des centaines de possibilités, et toutes étaient mauvaises.
Elle se languissait de son optimisme, elle aurait souhaité qu'il n'eut pas été volé par le sombre souvenir de la Tour d'Astronomie et l'absence de ses meilleurs amis. Ses tristes pensées disparurent lorsque la voix déformée de McGonagall résonna silencieusement dans le couloir, et alors que les échos se calmaient, une autre voix se joignit à elle. Une voix d'homme.
Elle resserra son emprise sur sa baguette et reprit sa marche, le bruit sec de ses pas résonnant et modifiant l'acoustique. Elle n'arrivait pas à distinguer de mots précis et ignorait même s'il pouvait y avoir une troisième voix vibrant contre les murs. D'un mouvement de poignet et murmurant le mot de passe encore une fois, la porte s'ouvrit en un claquement sourd. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle se rendit compte de la scène.
Rogue. Ici. À Poudlard.
Elle ne remarqua même pas Malfoy.
Les trois visages se retournèrent pour la regarder, mais elle n'en vit qu'un seul. Lui. L'homme qui avait tué le directeur le plus brillant qu'elle n'ait jamais connu. Elle se sentit bouillir de l'intérieur.
« Vous, » souffla-t-elle, apparaissant d'abord choquée avant que ses traits ne se durcissent en une expression de haine. Le bras avec lequel elle tenait sa baguette se tendit, et ses yeux noisette se plissèrent en deux fentes dangereuses. « Impedimenta ! »
Il bloqua son attaque sans effort, et cela l'enragea encore plus. La colère de la sorcière résonnait dans ses oreilles, étouffant la voix de McGonagall lui demandant de se calmer. Sa magie pétillait au bout de ses doigts, prête pour une revanche. Elle lança un Stupefix, mais il le renvoya à l'instar de sa première attaque.
Draco assista au duel silencieusement, d'un regard calculateur, se demandant pourquoi Rogue se donnait la peine d'y participer. Un rapide Petrificus Totalus aurait sûrement remit la Sang de Bourbe à sa place. Elle ne l'avait pas remarqué, et n'avait pas une seule fois détaché ses yeux de l'autre sorcier. Il aurait été prêt à parier la fortune de sa famille que se rendre compte de sa présence à ce moment ne calmerait sûrement pas la crise de nerfs qui la traversait à l'instant.
Rogue fixa la fille calmement et lança un sort de désarmement dans sa direction, décidant qu'il était préférable de mettre fin à cela avant que tout ne dégénère. Il arqua un sourcil, impressionné, lorsqu'il vit qu'il n'eut aucun effet, et qu'elle jeta un autre sort qui lui fit perde l'équilibre. Elle s'était entrainée. Quand avait-elle appris à lancer des charmes du Bouclier informulés ?
« Assez ! » intervint McGonagall, mais les yeux de la jeune sorcière bougèrent à peine en direction de la directrice. « Miss Granger, calmez vous et laissez-moi vous expliquer. »
Hermione ne réagit pas. « Confring-
Sa baguette fila hors de sa main, et son regard confus se posa sur la vieille femme. Elle sentit des cordes ensorcelées s'enrouler autour d'elle et bloquer tous ses mouvements, alors que des larmes de frustration coulaient lentement sur ses joues. La vieille femme lui adressa un regard désolé avant de donner un bref mouvement à sa baguette, et Hermione sentit ses pieds quitter le sol avant d'être projetée contre le mur de derrière, dans une armoire.
La porte se referma derrière elle en un grand fracas. Elle resta figée dans l'obscurité pendant un moment, étourdie. Puis tout lui revint avec vivacité, et elle cria jusqu'à ce que sa gorge lui fasse mal. Pourquoi McGonagall faisait cela ? Elle toussa alors qu'un sanglot indigné lui échappait et ravala le cri coincé au fond de sa gorge.
Qu'est-ce qu'il se passait ?
De l'autre côté de la porte, Draco retomba sur la chaise en levant les yeux au ciel. Il regarda les deux professeurs qui échangeaient un regard sceptique. Il hésita à secouer la tête de droite à gauche ou à rire de leur stupidité. Comment pouvaient-ils honnêtement être surpris qu'elle ait réagi de cette manière ? Il était vraiment entouré d'idiots.
« Et bien. » commenta-t-il de sa voix rauque mais toujours riche en sarcasmes. « Cela s'est plutôt bien passé. »
(Il me doit de vous rappeler que cette fiction n'est absolument pas à moi, et que toutes mes notes seront écrites en italique, entre parenthèses. Je ne traduirais pas les notes de l'auteur, sauf si elle contiennent une information importante au déroulement de l'histoire.
Maintenant je pense que vous devriez en savoir un peu plus sur mon avis sur cette fiction. Comme vous devez vous en douter, si je la traduis c'est que je l'aime bien. Mais ce n'est pas que ça: je suis tombée amoureuse de cette fiction. Littéralement. C'est sans doute la meilleure fiction que j'ai jamais lu, tous ship confondus. J'en suis actuellement à la lecture du chapitre 39, et j'ai tou é. Vraiment, je ne rigole pas. L'idée de l'intrigue (l'isolation) est juste brillante, l'évolution des personnages et de leur caractère est géniale. Et vraiment, cette fiction est incroyablement addictive. J'espère qu'elle vous plaira autant qu'elle me plait!
Ceci étant dit, voilà ma premiere traduction de ce premier chapitre! Comme vous pouvez le voir, les chapitres sont assez longs, (+de 5000 mots/chap) et prennent donc du temps à traduire. Je vous laisserait donc compter trois jours entre chaque chapitre, s'il n'y a pas d'imprévus. Et par imprévus j'entend choses qui m'empêcherai d'avancer sur la traduction! Mais à l'approche des vacances, je pense que ça ira ;)
Bien, eh bien dites moi ce que vous en pensez, et n'hésitez pas à me signaler les fautes! Bisous! )
