Deux posts en une journée ! Et aucun n'ont à voir avec Verum... Je peux entendre le grincement de vos dents...

Certes, Verum n'est pas updaté mais il n'est certainement pas abandonné ! Oui, trois ans, c'est long. Mais je vous assure que vous en lirez la fin. Et puisque la Muse m'a harcelé pour que j'écrive ce que vous allez lire, considérez cette fic comme un cadeau que je vous fait humblement.

Je tiens cependant à faire quelques précisions:

- cette fic sera en plusieurs chapitres (une dizaine, sachant que 5 sont écrits)

- vous connaîtrez le pairing ultérieurement

- et vous le savez déjà, c'est un threesome (qui aura peut-être du yaoi, je n'en suis pas encore là)

Libre à vous de rester ou non, mais ce pairing particulier, je ne pense pas l'avoir vu et pour qu'il ait lieu, sachez que cette fic se passe dans un UA.

Bien, maintenant que c'est dit, je vais m'adresser à l'une de vous en particulier ^^

Brownie,

Tu te demandais pourquoi tu n'avais eu que ce chapitre ? La raison est toute simple, pour te faire une surprise *cœur*

Je te dédie cette histoire pour te remercier d'être toi et aussi de ta non-objectivité concernant mes écrits (il faut dire que même si je sais que tu exagères, j'adore voir tes points d'exclamation et autres cœurs quand tu me donnes ton avis.)

Donc, ma chère, je t'offre un threesome ! ;*

Disclaimer: Tout est à JKR mais louons notre auteur préférée de nous laisser jouer (*se frotte les mains*) avec ses personnages !


Ch1 - Des aléas d'être un Langue-de-plomb

Vendredi 19 Avril 2002 :

- Levons nos verres pour notre Hermignonne, qui a fini…

- En deux années seulement, coupa Ron.

- Qui a fini, en deux ans seulement, compléta Harry, son apprentissage au Ministère ! Santé !

Hermione ne put s'empêcher de sourire en regardant ses amis trinquer en son honneur et scander son nom. Tout en rougissant, elle accepta avec une certaine fierté les vœux des tous, allant de groupe en groupe, buvant de bon cœur et riant avec chacune des personnes présentes. Elle ne fut que trop heureuse quand elle trouva une table qui semblait oubliée de par son isolement et y alla le plus discrètement possible afin de s'assoir loin du tumulte.

- Alors comme ça la reine de la soirée se cache ? plaisanta Ron en se joignant à elle quelques minutes plus tard.

- J'avais besoin d'une pose, dit-elle avec un sourire. Un toast de plus et j'aurai fini par vomir, ou pire, danser nue sur le bar de Tom.

- Je n'ai jamais compris pourquoi tu trouvais certaines choses pires que d'autres… Tu te souviens en première année ? Sérieusement, penser que la mort est préférable à l'expulsion !

- Le sens des priorités de notre Hermignonne est particulier mais c'est ce qui fait son charme, intervint Harry en se glissant sur la banquette qu'occupait son amie.

- Appelle-moi encore une fois de cette façon et je te coupe la langue ! Quand allez-vous enfin comprendre que je ne veux pas de surnom ?

- C'est parce qu'on a pas encore trouvé le bon, affirma Ron avec un grand sourire.

Hermione secoua simplement la tête. Après des années passées auprès d'eux, elle savait qu'il valait mieux les laisser penser qu'ils avaient gagné. Après tout, la vengeance était bien plus savoureuse servie glaciale et elle était là pour fêter son entrée dans la vie active. Elle trouverait bien quelque chose ultérieurement… ou pas, cela dépendait d'eux après tout.

- Entre nous, tu sais dans quelle Salle ils vont t'affecter ? demanda Harry avant de boire une gorgée de vin.

- Du tout et même si je le savais, je n'en dirai rien ! répliqua-t-elle d'un ton pincé.

- Tu ne seras une vraie Langue-de-plomb que demain, tu n'as même pas une petite idée sur la question ?

- Vraiment pas... Seuls les meilleurs sont affectés aux Salles. Les nouveaux comme moi doivent se contenter des recherches les plus laborieuses…

- Chiantes, coupa Ron entre deux toussotements.

- Je n'aurais vraiment pas dû t'emmener au cinéma Ron, tu as pris les pires habitudes moldues qui soient, rétorqua Hermione. De toutes, il a fallu que tu retiennes les plus…

- Cool ? Drôles ?

- Les pires, trancha-t-elle.

Finalement, la vengeance n'attendrait pas.

- Et si on laissait tomber le boulot pour parler de choses plus intéressantes ? Alors comme ça, on fraternise avec l'ennemi, Ronald ?

Ron manqua de s'étouffer et cracha les cacahuètes qu'il venait à peine de mettre dans sa bouche, ce qui ne manqua pas de faire rire Harry.

- Ce n'est pas bien de se moquer de ses amis… Hein, M. Je-les-préfère-six-ans-plus-jeunes ?

- Co-comment ? bégaya-t-il.

- Six ans ? De qui… Et comment ça, je fraternise avec l'ennemi ?

Hermione n'eut pas besoin de dire quoi que ce soit, elle se contenta de fixer intensément Ron. En moins de quinze secondes, il devint rouge Weasley et prétexta que George venait de lui faire signe avant de partir brusquement. Hermione éclata de rire et finit son verre d'une traite. Elle se leva et lança un sourire taquin à Harry.

- Tu devrais vraiment penser à fermer ta cheminée quand tu reçois, glissa-t-elle avant de s'en aller rejoindre le reste de la troupe.

Avec ça, ils y réfléchiraient à deux fois avant de lui trouver un nouveau surnom idiot.


Lundi 22 Avril 2002 :

Le lundi matin arriva bien plus rapidement qu'Hermione ne l'aurait voulu. Elle avait l'impression d'avoir passé tout son week-end à batifoler plutôt qu'à se préparer à son premier vrai jour de travail. Elle aurait peut-être dû relire les notes qu'elle avait prise pendant son apprentissage au lieu de passer son samedi et son dimanche à faire autre chose… Mais en même temps, il lui avait été impossible de refuser ou de remettre à plus tard.

Elle avait cuvé son alcool le samedi matin et avait fini par prendre une potion quand Ginny avait débarqué avec une pile de magazines sur le mariage. Ginny, dans un ses bons jours était déjà difficile à gérer, mais ajoutez le poids du mariage du « siècle » sur ses épaules et elle se transformait en « Bridezilla ». Hermione avait donc passé son après-midi à jouer les thérapeutes ou la mère fouettard dans certains cas. À la fin de la journée, elle avait renvoyé Ginny au pauvre Viktor et s'était laissée tomber sur son canapé une quinzaine de minutes avant de rejoindre Minerva pour un souper léger. Quant à son dimanche, elle avait passé une partie de sa matinée à entretenir les tombes de ses parents avant d'aller chez les Weasley pour se ressourcer, tout simplement. En plus de profiter de la cuisine de Molly, jouer avec Teddy et Victoire, ou encore rattraper le temps perdu avec les autres membres de la famille.

Résultat, en ce lundi matin, alors que l'ascenseur la menait au neuvième niveau, Hermione se sentait coupable. Cependant, ce premier jour marquerait le début de sa carrière au Ministère, et rien ne l'empêcherait de le marquer d'une pierre blanche. Revigorée, elle sortit de l'ascenseur d'un pas assuré et traversa le couloir à grandes enjambées, ne s'arrêtant qu'une fois devant la porte noire marquant l'entrée du département. Elle l'ouvrit et sourit en voyant son mentor, un homme de grande taille aux yeux noirs pénétrants.

- M. Funestar, salua-t-elle en inclinant la tête.

- Saul, je te prie. Nous sommes égaux, Hermione, vas-tu enfin consentir à m'appeler par mon prénom ?

- Dit celui qui deviendra directeur du département dans cinq petites minutes, répondit-elle du tac au tac avec un sourire.

- Alors autant profiter ! rétorqua-t-il en riant.

Il ouvrit la porte sur sa droite et l'invita à entrer d'un geste théâtral. Hermione lui fit une courbette en réponse et pénétra dans un nouveau couloir. Elle le traversa et entra dans une vaste pièce circulaire qui faisait office de salle de repos et de réunion pour le département. Une dizaine de portes vitrées sur leur moitié supérieure courraient le long du mur et leur fonction était indiquée sur le verre opaque. Il y avait là les bureaux de ses nouveaux collègues, la salle d'archive et les commodités.

Saul indiqua à Hermione de s'assoir là où elle le souhaitait et s'installa en face d'elle, après qu'elle ait choisi un fauteuil qui lui semblait particulièrement confortable. D'un coup de baguette, il fit léviter une théière et deux tasses qu'il déposa devant eux. Il offrit une tasse de thé à Hermione et la laissa prendre une gorgée avant de lui expliquer les tenants et les aboutissants de sa nouvelle position.

- Mais passons à ce que tu souhaites savoir avant que je ne me mette à radoter plus encore, dit-il en souriant. A quel poste le Département t'a donc affectée…

Hermione fit de son mieux pour ne pas croiser les doigts et ainsi laisser voir à quel point elle était nerveuse.

- Ce que je vais t'apprendre t'étonnera certainement, en plus de te mettre mal à l'aise. Ce n'est pas le directeur qui affecte un poste mais l'Oracle du Département, avoua-t-il. Je sais à quel point tu dédaignes la Divination mais cette façon de faire a toujours été.

- Un Oracle ? Comment ? Enfin, je sais que le département ne porte pas son nom pour un effet de style mais…

- D'où peut bien venir cet Oracle, en quoi sa décision peut-elle bien être plus importante que celle du directeur ? Je n'ai que peu de réponse à ce sujet, Hermione. Mais je pense que tu seras rassurée en sachant que l'Oracle n'est pas une personne mais un livre que tu dois signer. Il s'agit bel et bien d'un contrat, puisqu'en signant, tu deviendras une véritable Langue-de-plomb et l'enchantement t'empêchant de parler de ton travail, à l'exception de tes collègues, prendra effet.

Saul vida sa tasse d'une traite et s'en servit une seconde avant de continuer.

- L'Oracle prendra en compte bien plus de choses que je ne pourrais énoncer afin de t'affecter là où est ta juste place. Les sortilèges qui le constituent sont tellement vieux et complexes qu'aucun sorcier, aussi doué et intelligent qu'il soit, n'a pu les déchiffrer. C'est un peu comme si quelqu'un cherchait à comprendre la magie qui a fait Poudlard. Sache aussi que tu n'es en rien obligé d'accepter cela, cependant si tu refuses de signer, tu seras affectée à un autre département.

Hermione contempla quelques minutes ce que son mentor venait de lui apprendre. Elle devrait signer un livre ou partir. Elle savait qu'elle n'était pas prête à jeter aux ordures deux années de sa vie mais pouvait-elle lier sa magie à un objet doué de pensée ?

Elle n'avait pas vu Saul se lever pendant qu'elle réfléchissait, aussi sursauta-t-elle quand il posa un large tome devant elle. Le livre était si épais et tellement vieux qu'il paraissait à deux doigts de s'effriter ; il devait contenir tous les noms des Langues-de-plomb depuis la création du Département. Son mentor posa également un encrier ainsi qu'une plume et une coupelle.

- A quoi sert la coupelle ? demanda Hermione.

- C'est le côté peu ragoutant de la procédure, admit-il avec un sourire contrit. Tu dois cracher dans la coupelle, y verser un peu d'encre, et mélanger le tout avant de signer. Il y a encore deux cent ans, il s'agissait de sang mais l'Oracle a bien réagit au changement. Tant qu'il s'agit de quelque chose venant de toi, il ne semble pas s'en formaliser.

L'Oracle est fort généreux, pensa Hermione sarcastiquement. Quand bien même, elle ne devait se poser qu'une seule et unique question : allait-elle signer ou s'en aller ? Elle inspira profondément et prit la coupelle avant d'y déposer sa salive le plus délicatement possible. Il était hors de question qu'elle crache comme l'avait suggéré Saul. Elle se saisit de l'encre, en versa, et touilla le tout avec la plume. Elle admira malgré elle l'amalgame ainsi obtenu et se demanda si elle devait chercher où signer elle-même ou…

Le tome ne lui laissa même pas le temps de finir sa pensée et s'ouvrit de lui-même sur une page vierge. Hermione y inscrivit son nom sans se poser plus de question. A quoi bon, elle savait qu'elle n'aurait pas de suite les réponses mais elle était déterminée à les obtenir, peu importait le nombre d'années.

Le « Hermione Jean Granger » qu'elle avait tracé se mit soudainement à luire et une seconde plus tard, l'Oracle délivra sa décision.

Hermione J. Granger est affectée à la Salle de l'Amour.

Hermione ne sut que faire en lisant cette simple phrase. Devait-elle sauter de joie, rire, pleurer ? Car même si on lui avait attribué une Salle, il fallait que d'une part ce soit celle qui l'inspirait le moins mais qu'en plus elle ne s'ouvre pas. Ô Joie !

- Félicitation Hermione ! déclara Saul en se levant pour lui tapoter l'épaule. La Salle de l'Amour ! Il y a bien cinquante ans que personne n'a eu le privilège de l'étudier.

Hermione contempla, totalement ahurie, son patron et mentor s'en aller avec l'Oracle sous le bras. Le tout en sifflotant.


Dimanche 26 Mai 2002 :

En un mois, Hermione n'avait toujours pas réussi à ouvrir cette satanée porte.

Elle avait lu et relu les recherches de ses prédécesseurs et l'horrible vérité était qu'il n'y avait rien de notable dans tout ce qu'elle avait parcouru.

Personne n'avait jamais réussi à ouvrir cette fichue porte ! Comment était-elle sensée travailler – actuellement travailler ! – si elle ne pouvait même pas passer le seuil de cette fichue Salle ?!

La seule chose qu'elle avait retenue parmi tous ces journaux et autres rapports était que la Salle de l'amour était un genre de placard administratif qui avait rendu fous les rares Langues-de-plomb qui avaient eu la malchance d'y être affecté. Ils avaient tous disparu du département six mois maximum après leur intégration. Et aucun ne semblait avoir cherché à rester au Ministère. Hermione savait que leur disparition n'était pas due à une mort mystérieuse puisque le registre énumérant ses nombreux collègues ayant subi un sort funeste ne les mentionnait pas. Et Merlin, elle aurait préféré ne pas avoir à parcourir ce tome ! Ce dernier n'était pas avare en détails…

Elle décida de s'arrêter là et d'y revenir le lendemain. Il était hors de question qu'elle abandonne, elle allait leur montrer à tous qu'elle serait la première à ouvrir cette Salle, foi d'Hermione Granger !

Rassérénée mais néanmoins quelque peu dépitée d'avoir passé son dimanche à suivre une piste qui ne l'avait menée nulle part, elle rassembla ses affaires et les fourra dans sa sacoche. Sa baguette en main, elle envoya les documents qu'elle n'emmenait pas se ranger d'un sort. Il ne lui fallut pas plus de deux minutes avant de se retrouver dans la pièce aux douze portes, celle-là même qui marquait l'entrée du département. Comme tous les soirs, depuis un mois, elle avança la main vers une certaine porte, celle qu'elle reconnaissait instinctivement depuis qu'elle y avait été affectée. Elle compta mentalement jusqu'à cinq et tourna la poignée.

Hermione ne savait pas pourquoi elle effectuait ce rituel chaque matin et chaque soir mais elle le faisait, quand bien même la porte refusait de bouger. Elle lui avait même demandé gentiment de s'ouvrir une fois. Après tout, certaines porte à Poudlard ne s'ouvraient que si on les chatouillait d'une certaine façon, alors pourquoi pas ? Elle avait aussi essayé la technique du chatouillis mais sans résultat. Quoi qu'il en soit, elle fut extrêmement surprise quand la poignée continua sa course au lieu de buter comme à son habitude. Aussi, quand un déclic se fit entendre et que la porte s'entrouvrit, resta-t-elle la bouche entrouverte pendant une bonne minute.

La porte s'était ouverte ? Comme ça ? Pourquoi ce soir et pas un autre ? S'agissait-il d'un caprice ?

Elle secoua la tête et chassa le flot de questions de son esprit, prise d'une soudaine peur que l'accès lui soit interdit parce qu'elle avait mis trop de temps à passer le seuil de la Salle. Ne sachant pas trop à quoi s'attendre, elle sortit sa baguette et s'avança. Elle s'arrêta juste avant que son corps ne soit entièrement dans la Salle et, sur un coup de tête – l'était-ce vraiment ? On est jamais trop prudent – décida d'envoyer son patronus à Saul. Son adorable petite loutre apparut et virevolta autour d'elle un instant avant de se poser gracieusement.

- Saul, la porte de la Salle de l'Amour s'est ouverte. J'y entre et espère bien trouver des réponses.

Le patronus frotta sa fantomatique tête contre une de ses jambes et fila à toute allure. Rassurée d'avoir au moins une personne au courant de ce qu'elle s'apprêtait à faire, Hermione entra totalement dans la Salle.

Elle entendit avant de voir quoi que ce soit. La pièce était dans la pénombre et seul le clapotis de l'eau troublait le silence. Mais elle savait qu'il ne s'agissait pas d'eau. La seule rumeur qui courait dans le monde sorcier à propos de la Salle de l'Amour était avérée. Bien qu'elle n'y voie rien, elle savait qu'une fontaine d'Amortentia coulait non loin. Elle le sentait.

Herbe fraîchement coupée, parchemin neuf et quelque chose ressemblant à du poivre ? Ou était-ce du piment ? Mais il y avait quelque chose d'étrange, elle reconnaissait une autre odeur, celle du chocolat. Pourquoi y en avait-il quatre ? Elle avait senti de l'Amortentia deux fois auparavant et la dernière note du parfum avait été différente à chaque fois. Elle avait toujours senti trois choses différentes, toujours ! Et pour couronner le tour, jamais l'odeur n'avait été aussi puissante et enivrante qu'aujourd'hui.

A Poudlard, elle avait senti la fragrance caractéristique des cheveux de Ron en plus des deux autres. Il y a un peu plus de six mois, c'était un arôme boisé. Elle ignorait toujours à qui il appartenait mais elle soupçonnait qu'il s'agissait du charmant libraire moldu à deux pas de chez elle. Pourtant, aujourd'hui, l'émanation qui lui chatouillait les narines était nouvelle et ô combien savoureuse. Elle en avait l'eau à la bouche. Bien décidée à voir de ses yeux la fontaine, elle lança un Lumos et aperçut à deux pas d'elle un chandelier. Un sort plus tard, la Salle fut baignée de lumière et elle put enfin contempler ce qu'elle renfermait.

Devant elle s'étalaient des livres à l'infini. Les tomes, rangés soigneusement, couraient sur des kilomètres d'étagères. Elle s'approcha d'une des bibliothèques, en parcourut les titres et fut étonnée en apercevant de nombreux écrits moldus, dans toutes les langues. Peu importait où elle regardait, chaque ouvrage avait le même thème. Tous ne parlaient que d'Amour. Il y avait là tous les titres des éditeurs de romans sentimentaux moldus et sorciers, des recueils de poèmes, des coffres ici et là regorgeaient de parchemins, des tableaux romantiques ornaient les murs et là, au fond de la Salle coulait la fontaine d'Amortentia. Toute de marbre blanc, représentant la Vénus de Boticelli à un détail près : ici, elle ne cachait pas sa poitrine. Non, elle avait la main tendue devant son visage, comme si elle était prête à envoyer un baiser et le philtre coulait délicatement entre ses doigts.

L'ensemble était charmant mais ce n'est pas ce qui attira l'attention d'Hermione. Quelque chose de bien plus intéressant se tenait sur sa gauche. Certes, c'était caché, recouvert d'un drap de satin – ou ce qui y ressemblait fortement. Elle l'effleura prudemment, la curiosité bien trop forte et se félicita d'avoir vu juste. Devenez ami avec des Serpentard et ils vont feront découvrir les draps en satin, soie ou toute autre matière bien trop chère pour y dormir. Allait-elle l'enlever ou non ? Qu'est-ce qu'elle racontait ? Bien sûr qu'elle allait l'enlever et d'un geste théâtral avec ça ! Ou pas. Maudit drap à la noix qui se coince ! Hermione tira plusieurs fois avant de réussir à dégager le tissu d'un coup sec qui l'envoya dans la foulée au sol.

Elle tomba sur les fesses de tout son poids et finit sur les genoux après avoir tenté de se relever. Bien évidemment qu'elle s'était empêtrée dans ce fichu drap ! Alors qu'elle se débattait plus ou moins – plutôt plus – et que son enchevêtrement faisait monter son énervement en flèche, ses yeux tombèrent sur un bout de parchemin qu'elle n'avait pas vu jusque-là. Elle parvint tant bien que mal à se défaire du drap et saisit la note.

Speculum Animae Gemellae

Artefact permettant de trouver son âme sœur

Ridicule.

Absurde.

Grotesque.

Pourtant…

Hermione fit de son mieux pour arrêter son cerveau mais la graine du doute avait déjà pris racine.

Et si ça marchait ?

D'un point de vue logique, c'était impossible. Mais de ce même point de vue, la Magie l'était tout autant…

Et elle en avait marre de ces rendez-vous qui la mettaient plus mal à l'aise qu'autre chose. Et si on comptait son baiser avec Ron qui n'avait rien eu de sensationnel et quelques autres depuis, la seule véritable relation qu'elle avait eue avait tenu neuf mois. Principalement parce qu'ils se voyaient peu et passaient donc tout leur temps à faire l'amour n'importe où. Olivier et elle ne faisaient que ça. Par conséquent, le jour où ils avaient vraiment essayé de parler, le résultat avait été sans appel. Ils n'avaient absolument rien en commun, si ce n'est une alchimie indéniable sexuellement parlant.

Depuis, Hermione avait subi les talents matrimoniaux de Molly et Ginny, puis ceux d'Andromeda et il y a une dizaine de jours, ceux de Luna. Non, elle n'était pas désespérée mais si elle avait appris quelque chose de son histoire avec Olivier, c'était qu'elle aimait le sexe. Mais sauter sur tout ce qui lui passait devant, comme Blaise, ne l'intéressait pas.

Donc…

Oh et puis zut ! Elle n'aurait qu'à dire que c'était pour des recherches. Si jamais quelqu'un le lui demandait et seulement au cas où ça marcherait, ce qui n'était pas dit. Et pourquoi cherchait-elle à se justifier ? Elle était seule dans cette pièce !

Elle se leva – enfin ! – et s'approcha de ce qui avait été jusque-là caché. D'ailleurs, pourquoi couvrir un miroir quand tant de tableaux et autres objets d'art étaient à la vue de tous ? Etait-il si dangereux que ça ? Il s'agissait de trouver la personne à qui l'on était destiné et vice-versa. Hermione ne voyait pas en quoi ce serait risqué. A moins de tomber sur Voldemort ? Merlin, faites qu'elle ne soit pas faite pour Jedusor !

Elle se plaça devant le miroir et attendit. Quoi, elle l'ignorait. Tout comme le temps où elle resta plantée là, à attendre que quelque chose se passe. Devait-elle lancer un sort ? Se présenter ? Elle eut néanmoins la confirmation que le carré mi-long qu'elle avait adopté récemment lui allait vraiment bien. Alors qu'elle se tournait et empoignait sa robe de sorcière pour voir si elle moulait effectivement son fessier comme Zabini l'avait mentionné à la cafétéria du Ministère, elle aperçut quelque chose bouger du coin de l'œil. Hermione regarda autour d'elle mais de distingua rien. Elle se concentra de nouveau sur le reflet et se rendit compte qu'il s'agissait d'ombres qui allaient et venaient. Elles passaient, s'arrêtaient un instant, puis… repartaient ?

Elle s'interrogea sur la nature exacte de ce miroir. Quelqu'un s'était-il trompé et aurait envoyé par mégarde une Glace à l'Ennemi dans la Salle de l'Amour ?

Non, c'était impossible. Elle n'avait rien trouvé dans ses recherches qui allait dans ce sens. A priori, la magie de la Salle faisait que les divers objets – relatifs à l'amour, bien évidemment – qui apparaissaient en son sein le faisaient d'eux-mêmes. En toute logique, le parchemin qu'elle avait trouvé annonçait la réelle fonction de l'objet.

Alors, où était son âme-sœur ? A moins qu'elle n'en ait pas ?

Hermione ne savait pas ce qui était pire : se marier avec quelqu'un à qui on n'était pas destiné mais l'ignorer, ou épouser quelqu'un qu'on savait ne pas être son âme-sœur ?

Les ombres, inconscientes de son questionnement, continuaient à bouger. Elles étaient si rapides qu'elles auraient pu passer pour de gros nuages noirs balayés par le vent. Hermione mordit machinalement sa lèvre inférieure, redoutant qu'aucune forme ne s'approche. Puis, au bout de ce qui sembla être une éternité, l'une d'elle alla vers son reflet. La langue-de-plomb ne pouvait distinguer ses traits mais la silhouette resta à ses côtés. Elle regarda, ahurie, son double offrir un sourire timide à l'ombre en rougissant.

Ça y est ? J'ai mon âme-sœur ? ne put-elle s'empêcher de penser.

Et avant qu'elle n'ait pu formuler une autre pensée, une seconde ombre approcha et l'Hermione du miroir la salua d'un sourire.

Elle… Elle en avait… Non, c'était impossible… Elle ne pouvait pas en avoir deux ! Non ? Si ? Et qui étaient-ils d'abord ? Ce serait vraiment l'arnaque du siècle si ce miroir existait simplement pour lui annoncer quelque chose d'aussi stupide ! Elle s'attendait presque à l'entendre lui lancer un « Bonne nouvelle, tu as non pas une mais deux personnes qui te sont destinées ! Félicitations ! Par contre, ne compte pas sur moi pour te dire de qui il s'agit… A toi de jouer ! »

Merci mais non merci.

Hermione contempla, effarée, l'ombre de droite subitement enlacer son reflet avant de l'embrasser langoureusement. Certes, elle ne voyait pas leur visage, mais vu la façon dont son double passait ses mains dans ce qui devait être les cheveux de la silhouette, elle avait l'air de beaucoup aimer ça. La deuxième forme en profita pour pencher la tête et déposer des baisers sur son cou.

- Merlin ! s'exclama-t-elle. Allez-y, ne vous gênez pas !

Cependant, elle devait reconnaitre que son « elle » du miroir semblait apprécier le traitement… Hermione poussa un léger soupir. Autant l'avouer, elle était jalouse de son reflet et brûlait d'envie d'être à sa place.

Elle n'eut pas le temps de s'imaginer faire quoi que ce soit d'autre avec les inconnus qui lui étaient destinés. Une vive lumière éclata soudain, l'aveuglant totalement au passage. Elle sentit quelque chose la tirer, avant que la source lumineuse ne s'éteigne et ne la laisse, curieusement, complètement dans le noir.


Et voilà pour ce premier chapitre !

Alors, qu'en avez-vous pensé ? Avez-vous envie de lire la suite ? De savoir ce qui a bien pu arriver à notre pauvre Hermione ? Des idées sur ceux qui lui sont destiné ?

Je compte publier une fois tous les 8 jours je pense mais qui sait, je pourrais peut-être poster le second chapitre rapidement... ;)

De plus, j'ai créé une page d'auteur FB, Chupee Chan, et je compte bien poster des sneak peek et autres. Au plaisir de vous y voir ^^

En attendant la suite,

xoxo