Promesse sous des cieux enneigés (1ère partie)

Genre : romance
Couples : Mukuro x Tsuna
Disclaimer : Sawada Tsunayoshi et tous les autres personnages ne m'appartiennent pas. Ils sont à Akira Amano.
Notes : Dans cette histoire, ce n'est pas Mukuro le gardien de la brume de Tsuna mais Chrome. Mukuro et Chrome n'ont aucun lien envers l'autre. [J'espère que cette fic vous plaira !] Et pardon pour les fautes de grammaire et de conjugaison _


Tsuna déposa son stylo tout en poussant un profond soupir. Aussitôt Reborn se tourna vers lui avec un regard meurtrier. Leon habituellement perché sur son chapeau, se mit à étinceler avant de se transformer en l'arme favorite de l'Arcobaleno du soleil. Tsuna, qui avait passé ses mains sur son visage regarda son tuteur entre ses doigts avant de fermer les yeux pour lui signifier sa capitulation.

- J'ai compris Reborn, je me remets au travail.

A contrecœur, il reprit son stylo et recommença la lecture du document sa tête appuyé sur sa main gauche, signant en bas de la page une fois qu'il eut terminé. Il la jeta sur la pile qui commençait déjà à s'entasser à côté de lui, passant au document suivant de la pile qui se trouvait sous ses yeux. Cela faisait déjà plus de trois longues et interminables heures qu'il passait son temps à analyser chaque dossier. Il savait que c'était l'un de ses innombrables devoirs en tant que parrain. Mais plus le temps passait, et plus il se lassait inévitablement de sa situation. Il n'y avait plus de combat, il n'y avait plus de raison qui lui permettait de prendre les armes pour défendre ce à quoi il tenait le plus. De plus, Gokudera et Yamamoto se chargeaient de mater ceux qui tentait de près ou de loin de s'en prendre à la famille. De savoir que deux de ses gardiens suffisait à mater les situations difficiles le rassurait mais il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour d'autres raisons. Lui restait à l'abri dans son bureau à lire et signer de la vulgaire paperasse, prisonnier dans cette pièce si élégamment meublé dans laquelle il se terrait pourtant à longueur de journée, sous l'œil implacable de son professeur particulier et tueur à gage attitré de la famille. Aujourd'hui était donc une journée comme les autres. L'horloge suspendue au mur ne cessait de jouer ce tic-tac incessant et répétitif, mais qui lui prouvait que le temps s'écoulait bel et bien. Et que donc, la nuit viendrait bientôt et que le sommeil à lui seul, suffirait à le libérer de cet engrenage dans lequel il s'était volontairement plongé.

- Tsuna, encore en train de rêvasser ?

Le garçon leva les yeux vers son tuteur, plongeant son regard dans celui dont l'apparence avait toujours été celle d'un enfant depuis leur première rencontre. Ses grands yeux noirs brillaient et le fixaient de manière impitoyable, et leur intensité était telle qu'il ne put que détourner son regard. Il était las. Fatigué de tout. Tout ce qu'il souhaitait, c'était s'arrêter un moment et s'assoir afin de réfléchir à tout ce qu'il avait entreprit jusqu'à aujourd'hui. Il voulait juste un peu de repos. Sans rien ni personne pour le déranger. Maintes fois il avait pensé à tout sa, maintes fois il avait rêvé de mettre ses désirs à exécution mais la seule présence de ces gardiens et chaque mot qu'il entendait sortir de leur bouche sur son devoir envers la famille suffisait à lui faire oublier ses « folies ». Alors il se plongeait corps et âme dans le travail, oubliant pour mieux se rappeler ensuite, pour oublier une nouvelle fois. Encore et toujours. Tsuna se massa la tempe d'une main tout en griffonnant sur la feuille de l'autre quand la porte du bureau s'ouvrit en grand, laissant apparaître Gokudera et Yamamoto. Le jeune parrain leva à peine les yeux, signant une nouvelle feuille qu'il jeta sur le tas à côté de lui.

- Judaime, j'ai encore reçu des documents que vous devez signer avant demain midi.
- Pose-les sur la table Gokudera, marmonna Tsuna tout en signant une autre feuille puis la soulevant pour signer celle qui était dessous. Je m'en chargerais une fois que j'en aurais fini avec ceux-là.
- Ma Gokudera, sa ne pourrait pas attendre un peu. Regarde Tsuna, il est blanc comme un linge.
- Je t'ai rien demandé sale fana du baseball.
- Hahaha ! Et qu'en pense le gamin ?

Tsuna sursauta se demandant s'il avait bien entendu ce qu'il avait entendu. Son cœur battait un peu plus rapidement et bien qu'il montrait une attitude désintéressé comme il cherchait à le montrer en continuant de feuilleter ses dossiers, il leva imperceptiblement les yeux vers Reborn, lui-même tourné vers Yamamoto. Il y eu un silence pendant lequel l'Arcobaleno semblait réfléchir, la profondeur de ses yeux noirs comme emplis d'un étrange éclat, où Gokudera et Yamamoto, eux semblaient perplexe et inquiet et où Tsuna semblait presque démoralisé.

- Je vais m'arranger pour que tu puisses les rendre demain en soirée. Tsuna, tu peux arrêter pour aujourd'hui. Tu as bien travaillé.

Tsuna eut un sourire empli de reconnaissance alors qu'il abandonnait sans remord son stylo sur la table, lançant du regard des remerciements muets envers Reborn et Yamamoto qui lui jeta un regard complice en réponse. Gokudera lui, était légèrement recroquevillé sur lui-même, les poings serrés. Il se redressa soudain, empoignant le gardien de la pluie par le col de sa chemise pour le secouer dans tout les sens, le visage déformé par la colère. Bien que sa ne changeait pas de d'habitude. Au lieu de s'inquiéter, le jeune parrain esquissa un sourire alors que Yamamoto éclatait de rire, à peine perturbé.

- Temeeee ! A cause de toi j'ai l'impression de m'être fait réprimander !
- Ma Gokudera calme-toi ! Hahaha !

Tant de complicité. Même si aux premiers abords on aurait pu penser que les deux gardiens s'entendaient comme chien et chat, il n'en était rien car Tsuna savait qu'ils entretenaient une relation amoureuse depuis déjà fort longtemps. Gokudera ne le savait pas et continuait d'employait mille et une astuces pour le lui cacher mais Yamamoto n'était pas non plus innocent dans l'histoire puisque c'était lui-même qui était allé le voir pour lui demander quelques conseils. Après tout Gokudera était son bras droit et en ayant passé autant de temps à ses côtés ils avaient appris des choses sur l'un et sur l'autre. C'est pourquoi Yamamoto s'était tourné vers lui. Mais aussi parce qu'ils étaient tout deux amis. A les regarder se disputer et se titiller mutuellement, le dixième eut un léger pincement au cœur.

- Je vous envie tout les deux…
- Hmm ? Judaïme vous avez dit quelque chose ? l'interrogea Gokudera, cessant par là son supplice sur le gardien de la pluie.
- Non non rien du tout !

Tsuna esquissa un faux sourire pour dissimuler son véritable sentiment. Il ne voulait pas que ses deux meilleurs amis se sentent coupable de son état. Car oui, malgré tout il les enviait. Et non il n'éprouvait pas de haine envers eux. Il était tout simplement jaloux et envieux du fait qu'ils étaient autant libre de leur mouvement et de leurs désirs. Alors que lui se sentait sombrer à chaque instant. D'une oreille distraite, il entendit la dispute qui repartait de pus belle. Mais les sons se brouillèrent. Et au fur et à mesure qu'il fermait doucement les yeux sur la réalité, il entendit de nouveau le tic tac incessant de l'horloge. Encore et toujours.

OOOooOOO

Le ciel n'était pas particulièrement couvert mais la lune était suffisamment pleine pour éclairer les ténèbres qui étaient tombés sur la ville. Les passants circulaient en nombres. Parmi eux ils y avaient ceux qui rentraient d'une dure journée de travail, ceux qui se hâtaient pour prendre leur bus ou leur train, ceux qui sortaient pour manger ou boire un verre. Tant de générations, de personnes âgés aux enfants encore à l'abri dans leur poussettes. Des vapeurs glacées s'élevaient des lèvres gercés, des gens plongeaient leur nez à l'intérieur de leur écharpe, d'autres s'emmitouflaient du mieux qu'ils pouvaient à l'intérieur de leur veste. Car des flocons de neige avaient commencé à tomber doucement, terminant leur course sur les routes pavés et goudronnées. Très rapidement, une mince couche de neige vint tout recouvrir, et les ruelles se vidèrent de plus de la moitié des personnes qui y circulaient chaque soir. Parmi ceux qui restaient pour bientôt disparaître à leur tour, il y avait un homme. Seul, perché sur un muret, ses longs cheveux d'un bleu saphir attaché dans son dos. Il leva ses deux mains en coupole autour de sa bouche et souffla pour les réchauffer. La froideur de l'hiver n'aidait pas à son humeur. Il se sentait atrocement seul. Perdu dans la ville illuminée de couleurs étincelantes qui l'aveuglaient.

- Pourquoi ici ? Pourquoi cet endroit ?

Autour de lui s'étendaient les boutiques et les immenses gratte-ciels, monstrueuses tours de bétons et d'acier qui perçaient le ciel et gâchait sa splendeur. Mais cela ne l'importait plus à présent. La lueur de la lune. Les rayons du soleil. Il ne les sentait plus. Il se disait qu'en réalité, il ne ressentait plus rien. Son cœur continuait de battre mais son âme lui échappait lentement car il n'y avait pas d'échappatoire. Cela faisait longtemps qu'il avait abandonné tout espoir. Il ferma les yeux, les mains dans les poches de sa veste, la tête baissé comme s'il était résigné. Il entendit soudain des rires et il rouvrit les yeux. Un couple dans les bras l'un de l'autre, attendait que le feu passe au vert avant de traverser le piéton. Il les regarda en silence. Et un sourire comme il n'en avait plus eu depuis longtemps se dessina sur ses lèvres. Il n'éprouvait ni haine, ni colère en leur encontre. Il était tout simplement envieux. Envieux de leur liberté et de ce qu'ils pouvaient bien éprouver l'un envers l'autre. Un sentiment qu'il n'avait jamais éprouvé. Mais dont il connaissait le nom. L'amour. Ce sentiment qui fait battre le cœur si vite qu'on le croirait prêt à exploser, qui fait perdre parfois jusqu'à tout raisonnement correct. Aurait-il ne serait-ce qu'une fois dans sa vie l'occasion de connaitre ce sentiment ?

- Ce ne serait que trop rêver. C'est déjà un véritable bonheur d'être là…

Peut-être exagérait-il. Il était seul. Qui avait-il de si heureux à sa ? Il avait froid. Il détourna ses yeux et fixa les boutiques, restaurants et bars qui s'alignaient dans les galeries marchandes et les ruelles jusqu'à ce qu'il en trouve une à son gout. La devanture de la boutique était assez rustique mais elle dégageait une certaine atmosphère. Il se leva, faisant tomber la neige qui s'était accumulé durant tout le temps ou il était resté immobile et se dirigea vers le bar d'une démarche lente. Il y passerait quelques heures à se souler avant de s'en aller sans crier gare. Il avait du temps devant lui. Il leva le bras, relevant sa manche pour laisser découvrir une montre en argent afin de guetter l'heure qu'il était. Puis il s'arrêta, les lumières du bar qui filtrait à travers les vitres éclairant son visage pâle. Il se demanda ce qu'il allait commander à boire. A quoi il allait bien pouvoir parler avec le barman. Qui il allait rencontrer. Quel sentiment il allait éprouver à passer du temps ici. Allait-il continuer de se perdre dans ses incertitudes ? Il tendit la main et la referma sur la poignée froide avant de la faire basculer et d'ouvrir la porte. Un halo de lumière le recouvrit soudain. Des visages se tournèrent vers lui et un brouhaha parvint à ses oreilles. Et il sourit.

- Soyez-le bienvenue au Maple Leaf. Je vous en prie cher client, prenez un siège et détendez-vous.

à suivre