Prologue
La nuit était tombée depuis longtemps maintenant, et sur l'autoroute menant à la prochaine ville, seule une magnifique berline noire aux vitres teintées roulait tranquillement, respectant les limitations de vitesse. Les vitres sombres comme la voiture reflétaient la lumière émise par les nombreux lampadaires qui bordaient la route, éclairant celle-ci et le moteur rugissait à chaque accélération, brisant le silence qui régnait. Dans le véhicule, côté conducteur, un homme de grande taille habillé tout de noir fixait la route de ses marron tirant étrangement sur le rouge, l'air neutre. Sa peau était pâle, ce qui contrastait avec ses cheveux corbeaux dont deux grosses mèches formant sa frange encadrait son visage allongé. Ses mains gantées de blanc glissèrent sur le volant lorsqu'un soupir s'éleva dans l'habitacle, attirant son attention. Détachant ses yeux de la route, il posa son regard côté passager, sur la silhouette endormie, à moitié recroquevillée sur son siège rabattu en arrière pour un meilleur confort. Bien que dans la pénombre, on pouvait aisément deviner sa peau pâle, ses cheveux cendrés retombant avec souplesse de chaque côtés de son visage. Remuant, le jeune homme libéra l'air de ses poumons par ses narines, lâchant ainsi un soupir de manière inconsciente. Un coup d'œil sur la route déserte comme depuis un bon moment et le conducteur lâcha le volant d'une main afin de remonter la couverture sur le corps du passager qui était descendu dans le mouvement, gardant le corps endormit au chaud.
De nouveau, son attention fut reporté sur la route qui ne semblait jamais finir, ennuyeusement déserte. Et alors qu'un soupir silencieux traversa ses lèvres, une voiture apparut côté conducteur, attirant l'attention de celui-ci qui fixait le véhicule du coin de l'œil. La voiture était, tout comme la sienne, noire aux vitres teintés. Fronçant les sourcils, l'homme en noir jeta un regard côté passager pour confirmer ce dont il se doutait : une voiture se voyait à travers la vitre. Un coup d'œil dans le rétroviseur et même constat. Trios voitures identiques roulaient à la même allure que lui, l'entourant sur les côtés et derrière. Un visage de marbre, le conducteur posa l'une de ses mains gantée sur le corps plutôt frêle du passager qui fut parcouru d'un frisson.
-Monsieur ? S'éleva sa voix grave de manière douce, pour ne pas brusquer le jeune homme qui ne réagit pas au premier appel. Monsieur, il faut vous réveiller.
Le second essais fut plus concluant en vue de la silhouette mouvante et du gémissement plaintif qu'émit le jeune homme en se réveillant. Ouvrant ses yeux d'un magnifique bleu lapis-lazuli, le passager fusilla son conducteur pour avoir osé le réveiller, ce qui fit sourire l'homme en noir d'un fin sourire comme pour apaiser son agacement grandissant et ce laisser une chance de s'expliquer pour son geste.
-Veuillez m'excuser mais, ils nous ont rattrapés.
Dans un froncement de sourcils, le jeune homme se redressa, grimaçant en sentant les courbatures dût à sa position peu confortable, et regarda par la fenêtre et derrière, les voitures qui le collait. claquant sa langue dans sa bouche, il s'assit correctement sans pour autant enlever la couverture de sur ses genoux. Maintenant droit, on pouvait se dire qu'il s'agissait d'un jeune homme entre dix-sept et vingt ans contrairement au conducteur qui devait avoir dans la vingtaine.
-Débarrasse-toi d'eux une bonne fois pour toute. Ce jeu ne m'amuse plus, ordonna le plus jeune sur un ton dur et autoritaire.
Le conducteur se redressa droit comme un " i ", fixant la route qui s'offrait à lui, son visage parcourut d'un sourire inquiétant alors que ses yeux se mirent à briller d'un éclat vermeille.
-Yes, my lord.
Appuyant sur la pédale d'accélération - pour ne pas dire écrasant la pédale sous sa semelle - il fit rugir le moteur alors que la voiture fonça à vive allure sur la route, surprenant les poursuivants qui l'imitèrent bien vite, ne le lâchant pas d'une semelle. Le conteur affichait les 250 kilomètres part heure et les trois voitures le suivaient à la trace. Tournant d'un coup de volant à la première sortie, il s'engagea dans la ville qu'ils étaient entrain de traverser sans ralentir l'allure, effectuant un magnifique drift dans se virage plutôt serré. Les poursuivant eurent plus de mal à l'imiter cette fois-ci, devant ralentir l'allure sans pour autant les perdre de vue. Les feus rouges étaient grillés et les quelques voitures esquivaient contrairement aux poursuivant qui manquaient plus d'une fois l'accident.
Dans la voiture, l'homme en noir jetait des coups d'œil dans les rétroviseurs tandis que le plus jeune côté passager baillait au corneille, s'ennuyant franchement. Ce n'était, après tout, pas la première course poursuite qu'ils faisaient depuis la dernière ville traversée. Ils n'avaient pas de destination précise, se contentant de rouler à travers les villes et les pays. En ce moment, il roulait dans le but d'échapper à leurs poursuivants qui ne semblaient pas prêt à lâcher l'affaire. Le plus jeune avait eu une soudaine envie de jouer à chat. sauf que là, ça ne l'amusait plus. Il commençait à se lasser de ces abrutis têtus et bornés. Tout ça parce qu'il avait dit franchement ce qu'il pensait. " Bande d'imbécile " pensa le jeune homme.
Bifurquant dans une zone industrielle déserte, la berline se stoppa et le plus jeune s'empressa de sortir du véhicule, agacé, suivit de prêt par le conducteur qui resta un peu plus en retrait. Les autres voiturent arrivèrent bien vite, se stoppant devant eux afin que les passagers des voitures ne descendent à leurs tour. Alors que, d'un côté, ils n'étaient que deux, de l'autres, ils étaient au totale quinze. Quinze hommes armées.
-Vous en avez pas marre de nous courir après ? Demanda le plus jeune froidement ce qui fit rire l'un des hommes - le plus en avant - en face d'eux alors qu'il fit un pas en avant, se pinçant les lèvres.
-Présente tes excuses et on te laissera, répondit son poursuivant en ricanant.
-Hmpf ! Tu rêves ! Je ne vais pas m'excuser d'avoir dit la vérité.
Sa réponse eu pour effet d'énerver l'homme qui grogna en s'approchant du plus jeune qui ne cilla point comme l'homme en noir qui le suivait malgré tout du regard, comme un félin suivant sa proie, prêt à bondir pour la tuer d'un coup de mâchoire bien placé.
-Je te conseille de moins la ramener clébards ! S'énerva l'homme avant de ricaner, comme on ricane à une vieille blague. Tu aboies plus que tu ne mords je trouve, faudrait penser à te mettre la muselière.
Le plus jeune pouffa de rire, regardant son assaillant de haut, jouant un peu plus avec ses nerfs déjà bien à vifs.
-Ce n'est pas moi le " toutou " ici, mais lui, répondit le jeune homme en désignant le conducteur de la berline qui se trouvait derrière lui et qui souriait moqueusement.
-Et tu imagines qu'il peux, à lui tout seul, te protéger toi ?
-Que vous soyez un ou un milliard n'y change rien. This is the end for you ! Affirma d'un ton sûr de lui et méprisant le plus jeune, ajoutant la goute de trop dans le vase trop plein de son ennemie.
-Je vais t'envoyer en enfer ! Rugit son poursuivant qui se figea en entendant le rire dément du plus jeune en face de lui.
Le jeune homme riait à gorge déployée, une main sur son ventre, la tête en arrière, les yeux fermés comme un fou prêt à l'asile avant que, comme si de rien n'était, il ne reprenne son masque de froideur sous le sourire carnassier de l'homme en noir derrière lui.
-Je suis déjà en enfer.
Son poursuivant fronça les sourcils d'incompréhension alors que le jeune homme se tourna vers son conducteur.
-Tu attends quoi ? Je t'ai donné un ordre il me semble, non ? Qu'attends-tu pour l'exécuter ? Le déluge ?
Alors que ses ennemies ricanèrent, l'homme en noir s'inclina, une main sur le cœur, ses yeux aussi rouges que le sang.
-Yes, my lorde.
Revenant devant lui, le jeune homme regarda en souriant de manière victorieuse les quinze hommes qui tremblaient face au regard du conducteur de la berline qui, lentement, s'avançait vers eux, un sourire dément sur le visage.
-checkmate.
