"On aura beau être né au sein du "petit peuple", cela n'en fera pas autant de nous une race faible intellectuellement... "
Le chardon à Joker.
Gotham City, 23h00 PM
Mais que ferait-il, sans son précieux Batman ? C'était bien uniquement grâce à leur innombrables et périlleux affrontements que le célèbre Joker pouvait prendre son pied ; à mesure que les équipements de la chauve-souris évoluaient, le criminel maquillé se montrait plus joueur que jamais, surtout quand il s'agissait d'entrer dans l'un de ses nouveaux "jeux périlleux". De nombreuses victimes, bandits ou civils, étaient à déplorer depuis... l'essence-même du Joker n'était en rien semblable à celle de la pègre de Gotham ; l'argent ne signifiait strictement rien pour lui... ce n'était la que source d'appât, pour mieux s'approprier le divertissement de sa personne. Ce que le Joker désirait réellement, c'était tout simplement s'amuser et rire au dépends de Batman ! Selon lui, le rire pouvait tout guérir. Était-ce vrai pour tous ?
" Hé, Batou ! Qu'attends-tu donc pour venir me chercher ? Allons, dépêche-toi donc ! Ou bien... Je crains que cette pauvre madame Gordon ne finisse veuve ce soir-même ! Tu ne souhaiterais pas une telle chose, non ? Ah non, surtout pas toi ! "
Un rire strident s'échappait du haut de ce gratte-ciel ; posté en face, un vide peu rassurant creusant un immense et profond fossé entre les deux ennemis, le justicier masqué attendait une bonne occasion de venir délivrer son allié Gordon de la prise étouffante du criminel numéro un de Gotham. Comment faire ? Batman n'avait clairement pas l'avantage cette fois-ci. Un seul intervenant extérieur, et le Joker pourrait confirmer ses dires en éliminant volontiers ce bon vieux Gordon. Seulement, ce dernier n'était pas seul... surgissant entre les deux immeubles dans un assourdissant vacarme, un hélicoptère aux initiales du GCPD venait s'interposer entre les deux opposants :
"Relâche immédiatement Gordon, et tu auras la vie sauve !"
Ces ordres clairement dictés du mégaphone en provenance de l'appareil à hélice n'eurent pour effet qu'accentuer le piteux rire du Joker ; il balançait toujours son otage au dessus du vide, et ce d'une seule main :
" Dis-moi l'ami, t'est drôlement lourd ! Tu pèses dans les combiens ? 200 kilos ? Ou p'tête plus ? En tous cas, j'crois que j'vais bientôt te lâcher ! Tiens, mais j'me rappelle ! C'est pas ce que tes gentils collègues voulaient, d'ailleurs ? "
Batman ouvrit grand les yeux, gardant cependant le silence ; il était prêt à sauter pour secourir le commissaire au cas ou il venait à tomber, ce qui allait sûrement se produire... ou ne pouvait pas s'attendre à mieux avec le Joker.
"On t'auras prévenu ! Abattez-le, sans sommations !"
"Non, attendez !"
Ce qu'avait craint Batman arrivait ; Les tirs provenant de l'hélicoptère vinrent pleuvoir sur le Joker, qui s'élançait aussitôt dans le vide avec son otage avec un certain élan :
" T'entends ça Gordon ? Si on saute pas, ils vont te tuer ! T'est sûr de bosser avec ces gars-la ?"
Le vieil homme, pris dans la chute avec son agresseur, ne lui fit pas le plaisir de répondre ; alors que la terre ferme s'approchait dangereusement de lui, sous les rires déchaînés du Joker, un grappin venait s'accrocher à sa cheville gauche, lui coupant brusquement le souffle alors qu'il s'immobilisait net : son agresseur subissait le même choc, semblant s'en extasier au plus haut point en s'agitant dans tous les sens. Le joker était sûrement le criminel le plus déjanté dans l'histoire de Gotham...
" Vite, allez chercher le commissaire Gordon ! "
Secouru à l'intérieur de l'hélicoptère, Gordon se remettait peu à peu de ses émotions ; s'il n'avait pas été travailler cette nuit-la, il aurait sûrement pu échapper aux sales manigances du Joker... que pouvait-il bien manigancer, cette fois-ci ? Batman l'avait de nouveau sauvé, alors qu'il demeurait son pire opposant. Pourquoi ne pas le laisser mourir, et ainsi libérer Gotham d'un des plus lourds fardeau qui soit ? Le justicier sombre venait apporter son prisonnier au GCPD déjà rassemblé sur place, s'adressant directement au vieux commissaire, comme à son habitude :
- Enfermez-le bien, cette fois-ci. Je vous accompagnerai jusqu'a Arkham pour m'en assurer.
- Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire. Si je m'écoutait ne serait-ce qu'un peu, tu serais déjà rendu à Arkham avec ton complice...
Tendant l'oreille vers Gordon, le Joker explosait de rire à nouveau :
- Ton complice ? TON COMPLICE ? Tu entends ça, batou ? Nous sommes complices, maintenant ! J'en frémis de surprise, c'est absolument fantastique !
Le justicier masqué se contentait d'aviser le commissaire d'un oeil froid :
- Ne m'associez pas à ce type...
- Si ce n'est pas le cas, pour quelles raisons viens-tu toujours lui porter secours ? Tu l'aurais déjà achevé, sinon.
- Je ne suis pas ce genre de type, commissaire.
- permet-moi d'en douter...
- Laissez-moi juste vous accompagner à Arkham, et je vous prouverais que le Joker n'est pas mon complice.
Dans un moment d'hésitation, Gordon dévisageait le dit Joker ; le criminel lui rendait son effrayant rictus sanglant volontiers. Le commissaire finissait par céder :
- Très bien. Mais au moindre signe suspect de ta part... je t'y fais aussitôt interner !
L'homme chauve-souris ne répondit rien ; il grimpait dans le véhicule qui retenait le Joker sous le vicieux sourire du criminel, qui prit un certain plaisir à lui faire la conversation tout le long du trajet.
