Chapitre 1
Ils étaient presque le contraire l'un de l'autre. Le jour et la nuit. Le blanc et le noir. Le soleil et la pluie. Athénaïs Ribson et Drago Malefoy...
Elle, elle était de taille moyenne, la peau mate, peut-être un ou deux kilos en trop, avec des cheveux noirs et fins qu'elle pouvait lisser, friser ou onduler comme bon lui semblait. Son visage était ovale et chaleureux. Elle avait une mèche qui cachait une partie de son front, des yeux en amandes d'une jolie teinte marron-dorée, un nez tout fin et ravissant, et des lèvres pulpeuses. D'ailleurs, parlons-en de ses lèvres… Toujours en train de sourire ! Sincèrement en plus ! Athénaïs faisait partie des – trop – rares personnes à prendre la vie du bon côté, peu importe la situation. Elle était adorée de tous et appréciait tout le monde, prenant la peine d'écouter chacun à chaque fois qu'il en avait besoin.
A l'inverse, Drago était un peu plus grand qu'elle, la peau presque plus blanche que la normale, musclé, les cheveux d'un blond très clair. Ses yeux étaient d'un bleu-gris à faire pâlir de jalousie tous les plus beaux lacs et océans. Son nez était légèrement pointu et sa bouche se tordait le plus souvent en un méchant rictus ou un sourire moqueur. Il méprisait les gens, en particulier les Gryffondors et sortait un nombre incalculable de méchancetés par jour.
Elle était à Poufsouffle, il était à Serpentard.
Mis à part leur répartie, leur aversion partagée pour les choux-fleurs et le fait qu'ils adoraient tous les deux le cours de Potions, ils n'avaient rien en commun.
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Athénaïs était d'excellente humeur ce matin car elle avait double cours de Potions. Elle s'était habillée en quatrième vitesse et était descendue dans la Grande Salle prendre son petit-déjeuner.
La salle était presque vide et elle reçut un sourire chaleureux de Dumbledore ainsi que les « Bonjour » ensommeillés des élèves présents. Oui, car tous, hormis Malefoy, aimaient Athénaïs. La jeune fille avait montré à tous que les élèves de Poufsouffle savaient être courtois et amusants. Et la maison avait plus de popularité qu'avant. Dans la salle, si on tendait l'oreille on pouvait se rendre compte que les élèves discutaient, certes, mais surtout qu'environ deux fois par minutes un gai : « Bonjour Athénaïs ! » sortait des bouches.
- Salut Athé ! lança une voix à la cantonnade.
- Je n'aime pas qu'on m'appelle « Athé » ! Et tu le sais très bien ! répondit la jolie brune en beurrant son toast.
- Oui, je sais, répondit son interlocuteur. Mais c'est affectueux !
Et pour prouver ses dires, il pinça gentiment les joues d'Athénaïs. Cette dernière rit bruyamment. Mais son rire était cristallin et répandait sur la salle une bonne humeur.
Aux différentes tables, entre deux conversations, on pouvait entendre :
« Cette Athénaïs, quel phénomène ! »
« Encore en train de rire ! Mais comment fait-elle ? »
« Déjà de si bonne humeur ? »
« J'avais parié qu'on l'entendrait rire au bout de cinq minutes ! »
Mais tous appréciait la jeune fille et son rire les faisait sourire. De moins connus des élèves à Albus Dumbledore, en passant par McGonagall.
- Blaise, souffla-t-elle quand elle eut finit de rire, tu vas vraiment finir par me tuer !
- Oh, ce serait vraiment dommage !
Athénaïs lui tira la langue et le garçon sourit. Blaise Zabini, Serpentard de renom, ami de Malefoy et aussi de la Poufsouffle.
- Drago a encore brisé un cœur hier, confia Blaise.
- Ah ?
Elle l'avait dit pour la forme puisque presque tous les matins c'était pareil. Blaise lui racontait ses histoires amoureuses et quand il n'avait rien à dire, il parlait de celles de Malefoy.
- Une Serdaigle je crois, hum… il réfléchit. Ah ! Mandy Brocklehurst.
- Elle ? Vraiment ? Pourtant, elle disait n'avoir aucun faible pour Drago !
Même s'ils ne s'appréciaient pas vraiment, Athénaïs appelait le Serpentard par son prénom. En vérité, elle espérait sincèrement qu'il devienne gentil, tout comme Blaise était devenu adorable. Avec elle, c'était un ange. Avec ses amis, il était prévenant et serein. Avec les autres, il avait une attitude dite normale. Pas plus sociable que ça – être ami avec Malefoy tant de temps ça laisse des traces – mais pas non plus antipathique – résultat de son amitié avec Athénaïs cette fois-ci.
- Il faut croire qu'elle mentait, dit le garçon en engloutissant un petit pain.
- « Son Altesse » devrait se dépêcher d'arriver ! Sinon, je vais être obligée de voler tous les pains au chocolat de votre table, prévint Athénaïs d'un ton neutre.
Les lèvres de Blaise dessinèrent un sourire qui lui arriva aux oreilles.
- Tu ne l'aimes pas, hein ?
- Quelle perspicacité, fit la brune en buvant une gorgée de son chocolat chaud. En fait, ce n'est pas ça. Je n'ai rien contre lui spécialement mais…
- Oui, tu aimes tout le monde.
- A priori… Mais lui… Je ne sais pas ! D'habitude, je sais qu'il y a du bon en chacun et je m'appuie sur ça pour faire prendre conscience à la personne qu'un sourire est toujours le bienvenu ! Mais avec lui… Il est tellement fier, arrogant et détestable que je me demande s'il est capable d'être sympa.
Blaise regarda son amie tendrement.
- Oh non hein ! N'est pas pitié de moi ! Ce n'est pas comme s'il me gâchait la vie… Non ! Je vais très bien ! Que Drago Malefoy soit dans les parages ou non – même s'il est vrai qu'il me complique la tâche.
- D'accord. Je te crois. Mais ne perds pas espoir, ajouta-t-il en haussant les épaules, s'il y a une personne qui peut rendre Drago doux comme un agneau, j'imagine que c'est toi !
- Merci, souffla Athénaïs en rosissant.
Son ami lui proposa un croissant qu'elle accepta.
- Regarde ce que tu as fait de moi : je t'offre le dernier croissant qui reste entre nous deux ! soupira Blaise d'un faux air désespéré.
Athénaïs éclata de rire pour la deuxième fois de la matinée. En à peine dix minutes de temps…
