Bonjour !
Disclaimer : Rien n'est à moi.
Note de l'auteur : Ceci est un OS/drabble sur Hephaïstion.
Un cri dans la nuit :
Un cri dans la nuit le réveilla. Mais sur le camp, rien. Seul le silence, tissant sa toile de paix au-dessus des esprits agités et des corps fourbus. Il entendait les animaux de l'obscurité remuer, dissimulés et protégés par les branches et les feuilles.
Aucun bruit de voix. C'était comme s'il n'y avait plus que lui. Il ne parvenait même pas à distinguer le souffle régulier des dormeurs, dans les tentes voisines. Seule sa respiration, un peu trop saccadée, un peu trop forte, semblant briser l'harmonie sereine de la nuit éclairée par la lune. Il se sentait comme un profane dans un temple sacré. Et pourtant, aucune ombre ne s'approchait de sa tente pour lui intimer, le reproche évident dans les gestes mais sans un mot, jamais, de faire silence.
Ses doigts agrippèrent les pans de l'ouverture de la tente et les écartèrent légèrement. L'oeil bienveillant de l'astre nacré semblait veiller sur eux tous. Et le souffle frais qui effleura sa peau amena avec lui l'odeur de bois brûlé et le murmure des voix humaines, enfin. Les gardes veillaient. Il passa la tête par l'ouverture et regarda autour de lui. Sur sa droite, la tente d'Alexandre. Bel Alexandre, Grand Alexandre. Il savait que l'homme ne dormait probablement pas. Il l'imaginait, en train de converser avec l'un ou l'autre des veilleurs. Attentionné Alexandre. Grand Alexandre.
Il retourna à la chaleur de sa tente et se recoucha. Les murmures s'étaient tus, mais il lui semblait percevoir la lune malgré le tissu épais au-dessus de sa tête, malgré le fait qu'il avait déjà fermé les yeux.
Avait-on crié ? Peu importe.
Il se sentait étrangement apaisé.
Il était toujours en vie, songea-t-il avec une surprenante satisfaction.
Et jusqu'au jour où il paierait sa dette à Hadès, il ne saurait jamais que, cette nuit-là, c'était le cri de sa propre mort qui l'avait réveillé.
