Nathalie cogna à la porte et attendit patiemment qu'on l'invite à entrer. En ouvrant la porte, elle poussa un soupir d'exaspération: une autre femme dans le lit du jeune modèle. C'était la troisième ce mois-ci et il ne semblait pas en avoir honte. Depuis leur arrivée à New-York, les conquêtes d'un soir se faisaient de plus en plus fréquentes. Ce n'était pas un grand problème, une douzaine de fille tout au plus dans la dernière année, mais ce n'était pas ce à quoi le garçon l'avait habitué.

Comme elle s'ennuyait de ces journées à Paris où elle risquait de ne surprendre qu'une seule et même fille dans les bras du jeune homme. Mais sans qu'elle ne connaisse les détails de l'histoire, la relation entre Adrien et Marinette s'était terminée au moment où Gabriel avait envoyé son fils prendre la tête d'un nouveau bureau aux États-Unis. Jamais le garçon n'avait reparlé de sa flamme et jamais, à la connaissance de l'assistante, elle n'avait essayé de le contacter.

Un an avait passé et il semblait que le mannequin n'ait aucune envie de retrouver un semblant de stabilité. Les premiers mois, il avait travaillé sans relâche afin que ce nouveau bébé des industries Agreste fasse ses premiers pas dans la gloire. Nathalie avait alors fait le constat que c'était bien le fils de Gabriel Agreste. Mais maintenant que le commerce avait le vent dans les voiles, Adrien se permettait de retrouver un rythme de travail normal et l'assistante pouvait aussi souffler un peu.

"M. Agreste, je suis désolée de vous déranger si tôt."

Adrien qui était encore un peu endormi, empoigna son téléphone pour consulter l'heure. Il leva la tête en direction de Nathalie.

"Nathalie, c'est dimanche!"

"Je sais M. Agreste mais j'ai un emploi du temps très chargé aujourd'hui. Votre père a enfin trouvé une styliste en chef compétente et elle commence demain. Mon temps sera désormais partagé entre vous et elle."

Adrien étant assez indépendant ne se souciait guère du temps que lui accordait son assistante mais, jamais avant, elle n'avait eu à partager son temps entre lui et un autre cadre.

"Euh, d'accord, mais pourquoi mon père souhaite-t-il que vous lui accordiez de votre temps?"

"Contrairement à ses prédécesseurs, la demoiselle en question a très peu d'expérience. En fait, elle sort de l'école. Votre père a vu en elle un potentiel hors du commun mais je devrai l'assister pour les premiers temps."

Adrien se laissa retomber sur l'oreiller. Les stylistes étaient vraiment des pestes et en général, les stylistes en chef étaient pires. S'il fallait, en plus, qu'elle n'ait aucune expérience... Mais c'est son père qui embauchait le personnel dans les postes stratégiques et il n'avait pas droit de regard en la matière. Pourtant, en tant que directeur, ce serait lui son supérieur immédiat.

Nathalie poursuivit. "Elle arrive ce soir. Je lui ai déjà réservé une chambre mais je dois lui trouver un endroit convenable où habiter dans le futur. Je dois aussi préparer son bureau et mettre de l'ordre dans les dossiers qu'elle prendra en charge. Je n'aurai pas le temps d'aller la rejoindre à l'aéroport ce soir et je me demandais si vous pourriez vous en charger. Avec tout ce remue-ménage, je crois que ça lui fera du bien de voir un visage familier. "

Il releva la tête de nouveau. "Ah bon! Je la connais? Qui est-ce?" Il se doutait de la réponse et ne savait pas s'il redoutait ou espérait que ses soupçons soient fondés.

"Mlle Marinette Dupain-Cheng."

Il laissa de nouveau retomber la tête en poussant un long soupir. Il y avait plus d'un an qu'il ne l'avait pas revue. Après avoir passé trois ans ensemble, ils s'étaient laissés en bien mauvais termes. Il repensa à cette fameuse journée.

Marinette était venue rejoindre Adrien après sa journée à l'université. Elle l'avait trouvé assis sur son lit, la tête dans les mains.

"Chaton, ça va?" Après avoir vaincu le papillon, ils s'étaient dévoilés leurs identités respectives et avaient commencé à se fréquenter. Les surnoms étaient demeurés.

Elle s'assit à ses côtés et passa une main dans son dos.

"Mon père m'envoie à New-York pour prendre la tête du nouveau bureau. Agreste America! Pfff! Aussi prétentieux que lui!"

Elle ouvrit les yeux d'horreur.

"Tu... tu as accepté?"

"Je n'ai pas le choix. Maintenant que j'ai terminé mes études, il veut que je prenne le relai, sans quoi, il ne subviendra plus à mes besoins."

"Tant pis, tu pourras très bien vivre sans lui. On va se débrouiller toi et moi..."

"Mari, c'est mon père... c'est la seule famille qu'il me reste. Je ne peux pas couper les ponts comme ça..."

"Je suis là moi aussi... une famille, on peut s'en construire une Chaton, on..."

"Comment veux-tu bâtir une famille si je ne suis pas capable de subvenir à ses besoins?"

Elle resta silencieuse.

"Mari, ma lady, viens avec moi à New-York."

"Oh Adrien, je... je n'ai pas terminé mes études... c'est si soudain."

"Tu n'auras pas besoin de travailler Mari, je vais m'occuper de toi. Nous manquerons de rien et..."

"Adrien, je ne peux pas laisser tomber mon rêve comme ça."

"Et moi, tu peux me laisser tomber comme ça?" La colère commençait à poindre dans son ton. Déjà agacé par la demande de son père, il en fallait peu pour lui mettre les nerfs à vifs.

"Non, ce n'est pas ça mais... il me reste un an. C'est pas beaucoup. Je veux vraiment terminer. C'est la meilleure école de mode et... j'en rêve depuis que je suis toute petite."

"Tu travailleras avec moi alors. Tu peux avoir le poste que tu veux. Je... je vais en parler à mon père et..."

"Non, tu sais très bien ce que j'en pense. Je veux être reconnue pour moi-même, pas parce que je sors avec le fils de Gabriel Agreste."

"Quoi, c'est si mal que ça de sortir avec le fils de Gabriel Agreste?"

"Tu sais très bien ce que je veux dire. Je veux finir mes études, je veux avoir la gloire qui me revient parce que j'ai du talent, pas parce que je couche avec toi."

"Alors, c'est réglé. Étudie, fais ton nom... et ne couche plus avec moi."

Son ton était rendu bas, plein de colère. Ses yeux étaient froids. Il avait cru que Marinette l'aimait assez pour le suivre jusqu'au bout du monde. Visiblement, ce n'était pas le cas.

"Je pensais que tu m'aimais... que tu m'aimais pour vrai. Peut-être après tout que tu es avec moi que pour te faire remarquer de mon père."

Le coup était parti tout seul, Marinette n'avait pu l'empêcher. Adrien porta la main à son visage là où celle de sa copine l'avait frappé.

"Je pars dans une semaine. Je te souhaite beaucoup de bonheur Marinette."

Toujours en colère, la jeune fille ne prit même pas le temps de répondre et sortit en vitesse. Il ne l'avait plus revue et elle n'avait jamais répondu à ses messages.

"M. Agreste? M. Agreste?"

Il revint au moment présent. "D'accord. Je... j'irai la chercher."

"Merci M. Agreste." Elle tourna les talons et sortit. Elle savait pertinemment qu'elle avait affecté le jeune homme mais c'était les ordres de Gabriel Agreste et peu importe la distance à laquelle il se trouvait, les ordres de Gabriel Agreste étaient toujours une priorité.

Adrien se leva péniblement. Jetant un regard à la brune qui partageait son lit, il soupira. Il avait longtemps méprisé les jeunes hommes qui se laissaient ainsi aller à des aventures d'un soir. Pour lui, une femme devait être traitée avec respect. Coucher avec elle voulait dire l'aimer, passer du temps avec elle, en prendre soin. Puis, un soir, il s'était rendu dans une boîte de nuit avec un collègue. Une jeune femme était venue lui parler et d'après le tournant qu'avait pris la conversation, il se doutait bien qu'elle n'était pas là que pour une bonne discussion.

Il s'était excusé poliment, lui avait dit qu'il n'était pas, pour l'instant, à la recherche d'une copine et qu'il ne voulait pas créer d'attentes envers personne. "Mais qui a parlé de copine?" Avait-elle alors dit. "On est au 21e siècle, il n'y a pas que les hommes qui s'intéressent aux aventures d'un soir." Et de cela était parti l'aventure d'Adrien Agreste dans le monde des "one night stand". Il avait vite appris à reconnaître les demoiselles qui étaient dans le même état d'esprit que lui et les lendemains, ça se terminait par des au revoir bien banals, sans attente, sans attache. Pour un jeune homme qui souhaitait panser ses blessures avant de chercher l'amour à nouveau, c'était l'idéal. Il essayait toujours d'être discret et prudent dans ses escapades, mais il se trouvait parfois un paparazzi pour capter des clichés du jeune homme embrassant une inconnue et les revues à potin en faisait alors leurs choux gras.

Maintenant qu'il était réveillé, et avec les nouvelles annoncées par Nathalie, il n'avait plus sommeil. Il décida donc de se préparer pour sa journée. Il posa un baiser sur la joue de sa compagne en lui disant de prendre son temps et partir quand bon lui semblait et il quitta sa chambre. Il alla dans son bureau où une pile de travaux l'attendait. La plupart étaient des dossiers en lien avec son travail mais il y avait aussi quelques travaux de sciences dans le coin du pupitre. C'est à cela qu'il s'attelât; il adorait plonger dans ses travaux d'université.

Quelques mois après son arrivée à New-York, à partir du moment où l'entreprise fût bien implantée, il avait décidé de retourner sur les bancs de l'université, de soir. Il n'avait informé ni Nathalie, ni son père. Bien qu'il se doutait que son secret avait été percé à jour, à 21 ans, ses tuteurs ne pouvaient plus rien lui interdire de toute façon. Son but était d'obtenir son doctorat dans ce domaine et retourner chez lui, à Paris, trouver un emploi dans ce qui l'intéressait et devenir totalement indépendant de son père. Il passa quelques heures dans ses travaux, tellement absorbé par les formules qu'il ne vit pas le temps passé. Il fût presque déçu quand il se rendit compte qu'il avait tout terminé. Il adorait littéralement les sciences.

Il adorait aussi être Chat Noir. Les premières semaines de l'autre côté de l'Atlantique, il n'avait pas osé se transformer de peur d'effrayer les New-Yorkais qui ignoraient probablement tout de son alter-égo. Mais, un soir, alors qu'il revenait de l'université, il avait entendu des cris de détresse dans une ruelle. Il n'avait pas perdu de temps, s'était transformé et était arrivé à temps pour sauver une jeune fille d'un viol imminent. La nouvelle que Chat Noir était maintenant à New-York s'était répandue comme une traînée de poudre. Il semblait que, finalement, les Américains connaissaient très bien le superhéros. À partir de ce jour, Adrien avait pris l'habitude de faire des rondes dans les rues de New-York, empêchant des vols, des meurtres, des viols et même une fois, l'enlèvement d'un enfant. Les journaux du monde entier relataient ses exploits et le taux de criminalité avait considérablement baissé avec la venue du félin dans la Grande Pomme.

Mais être Chat Noir sans Ladybug, ce n'était pas aussi grisant. Bien qu'il n'en ait jamais parlé, bien qu'il n'ait jamais tenté de reprendre contact avec elle, Adrien n'avait jamais oublié Marinette. Les dernières paroles échangées avaient dépassé sa pensée. Il voulait seulement la faire réagir, la faire changer d'idée. Il avait été maladroit et maintenant, après un an, après des nuits de réflexions et de remises en question, il n'avait pas encore réussi à lâcher prise. Il devrait probablement finir sa vie en tant que célibataire car il ne voyait pas le jour où il rencontrerait une femme qui arriverait à la cheville de Marinette Dupain-Cheng. C'était LA femme... et il allait la revoir le jour même. L'avait-elle oublié?

Marinette regardait par le hublot de l'avion en tentant de refouler une nouvelle fois ses larmes. Le matin même, elle avait dit au revoir à tous ceux qui l'avaient entouré depuis sa naissance. Sa famille, ses amis... elle les avait tous quitté pour vivre son rêve. Elle repensait à sa conversation avec Gabriel Agreste le jour où il lui avait offert ce poste.

"Mlle Dupain-Cheng, si je vous ai fait venir ici aujourd'hui, c'est pour offrir l'opportunité d'une vie."

Marinette était totalement intimidée de se retrouver ainsi devant son idole de jeunesse et elle osait à peine respirer de peur que le rêve s'évanouisse.

"Je suis votre évolution depuis plusieurs années, mademoiselle; depuis ce fameux jour où vous avez remporté mon concours au collège. En tant que styliste de renom, j'ai évidemment un lien particulier avec les professeurs des plus grandes écoles et inlassablement, votre nom ne cesse de revenir. Notre bureau de New-York fête son premier anniversaire et depuis un an, j'ai du remercier 4 stylistes en chef qui, bien que leur expérience soit incontestable, n'avait pas le talent nécessaire pour représenter mon industrie. Vous, mademoiselle, avez ce talent."

"Mais... mais M. Agreste, je ne voudrais pas vous contredire, mais je n'ai aucune expérience. Ne serait-ce pas plus sage de commencer par un simple poste de styliste?"

"Foutaise que tout cela. De l'expérience, ça se trouve à tous les coins de rue; votre talent, n'appartiens qu'à vous. De toute façon, j'ai tout prévu, vous ne serez pas laissé à vous-même bien sûr. "

"Mais New-York est tellement loin..."

"New-York a besoin de vous."

Marinette commençait à avoir des doutes sur les intentions de Gabriel Agreste. Qui voulait-il au juste? Marinette la styliste ou Marinette, l'ex-copine de son fils?

"M. Agreste, puis-je vous poser une question indiscrète?"

"Je n'aime pas beaucoup les questions indiscrètes mademoiselle mais allez-y."

"Est-ce Adrien qui a demandé à ce que j'obtienne ce poste?"

Les yeux de Gabriel s'assombrir à ce moment et elle regretta immédiatement d'avoir posé la question.

"Sachez mademoiselle que je ne base pas mes décisions sur les sentiments. Nous parlons d'affaire ici et je ne suis pas homme à répondre aux caprices de son fils. Je ne nierai pas que votre présence pourrait avoir une influence positive sur les comportements peu orthodoxes de mon fils, mais il ne me viendrait jamais à l'esprit de nommer à un poste aussi important, quelqu'un qui n'ait pas fait ses preuves. Je sais évidemment, que la décision est lourde de conséquence. Je vous laisse donc jusqu'à demain matin pour me donner votre réponse. Si le poste vous intéresse, vous commencerez lundi matin. Nathalie se chargera de vous trouver un endroit convenable où demeurer et elle partagera son temps entre vous et Adrien. Vous bénéficierez ainsi de l'expérience qui vous fait défaut. Comme Adrien doit partager son temps entre ses tâches de directeur et celles de mannequin, Nathalie a déjà un horaire plutôt chargé. Mais Adrien est un garçon intelligent et débrouillard, et, même avec la moitié d'une assistante, s'il vous a vous à ses côtés, Agreste America ne peut que monter en flèche."

Marinette hocha la tête pour signifier qu'elle avait compris.

"Vous pouvez quitter. J'attends votre réponse pour demain avant midi."

Elle était sortie dans un état second. Trop, beaucoup trop de choses se bousculaient dans sa tête présentement.

Évidemment, l'opportunité avait été trop belle pour qu'elle la refuse, c'était ce dont elle avait toujours rêvé. Mais New-York était tellement loin, et elle devrait travailler sous la coupe d'Adrien. Était-elle vraiment prête à revoir Adrien? Observant l'interminable tapis de nuage blanc par le hublot, elle remémora une discussion avec Alya.

"Allez Marinette, c'est génial. Tu vas retrouver Adrien et vous allez enfin pouvoir vous remettre ensemble."

"Alya, tu sais très bien que c'est terminé entre moi et Adrien. Je suis passée à autre chose."

"Ah ouais. Il s'appelle comment cet autre chose parce que si je fais le topo de tes relations amoureuses de la dernière année, c'est plutôt le néant."

"Je n'avais pas le temps, je... j'avais trop de travail."

"Marinette, je te connais par cœur. Tu ne peux pas me la faire à moi, tu as toujours le beau blond dans la peau et tu le sais."

"Et même si c'était le cas, lui est visiblement passé à autre chose."

"Tu vas encore te fier à ces journaux à potins à la noix."

"Les photos sont assez éloquentes."

"Mari, Adrien est un mec et les mecs ne jurent que par ce qui se passe dans leur pantalon. Tu le sais très bien. Corrige-moi si je me trompe mais on a vu quoi, deux ou trois de ces photos... deux ou trois filles différentes, en un an c'est pas la cata."

"Ouais bin ça, c'est juste celles que les journaux rapportent..."

"Hey! D'accord, il a eu des filles dans son lit mais les revues n'ont jamais mentionné de filles dans sa vie. Et tu oublies les journaux."

Un coup le Papillon défait, Marinette et Adrien s'était mis d'accord pour mettre leurs meilleurs amis au fait de leurs double identités. Alya suivait religieusement les exploits du félin dans la Grosse Pomme et nourrissait le Ladyblog avec les péripéties du jeune héros.

"Quoi les journaux?"

"Arrête, tu sais très bien de quoi je parle. Les activités nocturnes d'Adrien sont loin de se résumer à des aventures d'un soir. Il y a de quoi être fière de lui non? Il protège New-York maintenant. Et je suis certaine qu'il préfèrerait le faire avec sa petite coccinelle à ses côtés."

"Arrête de m'appeler comme ça, je ne suis pas sa petite coccinelle."

"Mari, vous êtes faits l'un pour l'autre et je suis certaine que très peu de temps après que tu l'aies rejoint, vous vous remettrez ensemble."

"Ouais bien, on verra. Il doit encore s'excuser."

"Et toi, tu n'as rien à te reprocher?"

Elle savait très bien qu'elle en avait à se faire pardonner aussi. Il avait tenté de la recontacter dans la semaine qui suivit, elle l'avait boudé. Puis, il avait traversé l'Atlantique et elle s'était plongée corps et âme dans le travail pour ne pas se faire submerger par le chagrin. Était-elle encore amoureuse d'Adrien Agreste? Si elle devait être totalement honnête avec elle-même, elle devait s'avouer qu'il ne pouvait pas en être autrement. Dans des discussions avec Tikki, elle avait fait le constat qu'il n'y avait que lui qui pouvait réellement faire battre son cœur. Mais elle était orgueilleuse, elle n'irait pas se jeter à ses pieds et lui demander de la reprendre. Adrien Agreste n'était pas le seul homme sur la terre et même si elle ne pouvait totalement offrir son cœur à un autre, il y en avait sûrement un avec lequel elle pouvait partager sa vie.

L'interminable vol tirait à sa fin. Déjà la consigne des ceintures s'était allumée. Marinette rapatria ses effets et entreprit de vérifier une dernière fois son reflet dans le miroir. Nathalie devait l'attendre à la sortie, elle en était contente. Elle n'aurait pas voulu être accueillie par un étranger dans ce monde qui lui était, pour l'instant, un peu hostile.

Quand, finalement, l'avion eut atterrit et qu'elle put enfin se lever, elle empoigna sa valise et se prépara à affronter les services frontaliers et les longs couloirs de l'aéroport JFK. Il y avait une chose qu'elle ne s'était pas préparée à affronter: c'était le grand blond aux yeux verts qui l'attendait à la sortie. Lorsqu'elle l'aperçut, son cœur s'arrêta.