Note de l'auteur :
Titre : P5, l'aube d'une nouvelle aventure
Auteur : Sora278
Disclaimer : Les personnages de Gundam Wing ne sont pas ma propriété.
Couple : C'est si évident que le révéler serait une insulte pour votre intelligence, chers lecteurs !
Chapitre : 1/11
Chapitre 1 : Une rencontre
En l'an 196 A.C, le jour de Noël, la guerre avait définitivement pris fin grâce à l'interruption de l'Opération Météore par nos cinq pilotes préférés. Quelques jours après, le 29 décembre 196 A.C, tous les gundams furent détruits. Mais, là n'est pas notre affaire, notre histoire à nous commence le 1er Janvier 197 A.C, et pour la nouvelle année et pour le renouveau de la paix, le Gouvernement des Nations Unies de la Sphère Terrestre avait organisé une soirée officielle à laquelle étaient conviés tous les dirigeants des colonies. Et bien sûr, Quatre en faisait partie.
Ce soir-là, la limousine se trouva bientôt en vue d'un immense bâtiment décoré de nombreuses guirlandes et enseignes lumineuses pour l'occasion. Le château des Peacecraft, au Royaume de Sank. Mais bon, qu'est-ce que cela pouvait-il bien changer ? Quatre le savait bien, cette soirée officielle ne serait pas différente des autres. Toujours les mêmes visages, les mêmes conversations, la même nourriture de première qualité, la même musique, toujours le même répertoire, etc. Au moins, il y avait toujours Relena, avec qui il pouvait discuter un peu. Quatre aurait préféré décliner l'invitation, rester chez lui, ou bien accepter celle de Duo qui lui avait proposé de passer le jour de l'An avec lui et Hilde. Mais il avait dû refuser, encore une fois, son travail ne le lui permettant pas. Et ils avaient reporté ça à un autre jour.
« Tiens, je ne savais qu'il y avait des gens assez fous pour sortir par ce temps. » murmura Mr Martins, d'une voix amusée.
Quatre se tourna vers son secrétaire et aperçut, un groupe de jeunes gens de son âge, issus de la plus ordinaire populace, discuter joyeusement, avec animation, sur le trottoir. Soudain, sans crier gare, alors que la voiture arrivait à leur hauteur, un garçon poussa l'une de ses amies sur la route.
Quatre, au chauffeur : « ATTENTION ! »
Trop tard. La jeune fille vint percuter le pare-brise du véhicule avant de retomber sur la route. La limousine s'arrêta immédiatement, épargnant à la pauvre fille de se faire rouler dessus. Quatre sortit aussitôt pour constater les dégâts.
Assise au milieu de la route, la malheureuse accidentée, une mignonne jeune fille aux cheveux courts, auburns, cachés sous un bonnet, bavardait tranquillement avec ses camarades qui, eux, avaient l'air un peu plus inquiet, le garçon qui l'avait poussée plus particulièrement.
Jeune fou, inquiet : « Chuis désolé, Tan' ! J'avais pas vu la voiture arriver ! »
L'accidentée, joyeusement : « Bah, c'est pas grave ! Ce sont des choses qui arrivent ! C'est pas ta faute ! »
Quatre réussit à se frayer un chemin jusqu'à elle : « Ça va mademoiselle ? Vous n'êtes pas blessée ? »
La jeune fille leva les yeux et le fixa un moment avant d'éclater de rire : « Oh merci ! Je vais très bien ! Je viens de me faire renverser par votre voiture mais à part ça, je me porte comme un charme, merci beaucoup ! »
Quatre, embarrassé : « Ah, oh, je suis désolé : mon chauffeur ne vous avait pas vue. »
La jeune fille se releva et grimaça de douleur : « Aïe ! Voilà ce qui arrive quand on roule trop vite ! Et après on se plaint du nombre de tués sur les routes ! (Elle regarda son badge de V.I.P, accroché à sa veste) Et bien, Mr le V.I.P, je ne vous félicite pas ! »
Quatre en resta sans voix : comment pouvait-elle dire ça, alors qu'elle s'était jetée sous les roues de la limousine !
Quatre, légèrement agacé : « Excusez-moi ! Mais vous êtes arrivée sur la route si rapidement, si votre ami ne vous avait pas poussé... »
Aussitôt, le visage rieur de la jeune fille se durcit puis, une expression embarrassée se dessina sur son visage : « Écoutez, Monsieur le V.I.P, n'allez pas impliquer mes amis dans ce qui vient de se passer, d'accord ? J'ai glissé, j'ai glissé : que voulez-vous qu'on y fasse ? Ce sont des choses qui arrivent tous les jours, n'est-ce pas ? Alors n'en parlons plus ! »
En posant son bras sur son épaule, elle eut une nouvelle grimace de douleur, ce qui fit réagir tout le monde autour d'elle.
Quatre, inquiet : « Vous devez avoir une clavicule cassée, je peux vous emmener à l'hôpital, si vous voulez ! »
Fille : « Oui, tu ferais mieux de l'écouter et de le laisser t'accompagner à l'hôpital ! »
Jeune fou : « Ouais, je travaillerai pour payer les frais, t'inquiètes pas pour moi ! Après tout, c'est quand même un peu ma faute ! »
La jeune accidentée plaqua aussitôt sa main sur la bouche du jeune fou et se tourna vers Quatre avec angoisse, en espérant qu'il n'avait rien entendu.
Quatre, avec un sourire amusé : « Donc, vous reconnaissez que vous l'avez poussée sur la route ! Mais enfin, qu'est-ce qui vous a pris ? »
Sans laisser à son ami le temps de répondre, la blessée prit immédiatement sa défense : « Hey ! Écoutez-moi bien ! Une bonne fois pour toutes, ce n'est pas sa faute, o.k ? On jouait, c'est tout. Il m'a poussée, pour plaisanter et j'ai perdu l'équilibre, voilà ! »
Quatre n'en croyant évidemment pas un mot : « Pour plaisanter, pour PLAISANTER ? Vous devez plaisanter là aussi, je suppose ? »
La jeune fille baissa les yeux sans répondre et Quatre s'aperçut qu'elle était très embarrassée. Il s'apprêtait à s'excuser mais elle le doubla. Elle releva la tête et lui sourit mystérieusement, une lueur de malice faisant briller ses yeux verts. Elle s'approcha très près de lui et lui murmura à l'oreille, tout en ajustant son noeud de cravate : « Ne dites à personne que vous nous avez vus, d'accord ? Et en échange, je ne dirai à personne que Mr Winner a failli me tuer ce soir, sur la route. »
À la fois gêné et surpris, Quatre resta immobile, sans bouger d'un centimètre. Il pouvait sentir sa respiration glacée souffler par à-coup dans le creux de son cou. Comme il frissonnait, la jeune fille remonta son col et lui murmura avec un air complice : « Le représentant du Royaume-Uni n'est pas vraiment d'humeur joyeuse aujourd'hui. Je vous conseille de le prendre avec des pincettes : complimentez-le sur les progrès qu'il a fait dans l'installation des équipements de loisirs, ça lui fera sûrement plaisir. »
Puis, à la grande surprise de Quatre, elle déposa une bise sur sa joue, s'écarta et conclut à voix haute, joyeusement : « À défaut de se reparler, je pense que nous nous reverrons (Elle jeta un coup d'oeil à sa montre)... si je ne suis pas trop en retard ! »
Et sans laisser à Quatre le temps de lui demander la signification de cette phrase étrange, la jeune fille traversa la rue en courant, s'arrêta sur le trottoir pour lui faire un signe de la main et reprit sa course dans les rues enneigées du Royaume de Sank, poursuivie par ses amis.
« Quelle fille amusante ! » commenta Mr Martins, en riant.
« Oui. ... Hum. Allons-y. » murmura Quatre.
Bizarrement, il ne se sentait plus d'humeur maussade.
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Lorsque Quatre entra dans le hall, la fête battait déjà son plein et tout le château semblait en ébullition. De toutes parts, émergeaient des bribes de conversations qui se perdaient aussitôt dans le brouhaha général. Pourtant, une voix retint son attention.
« Bonsoir Quatre. Comment vas-tu ? »
Quatre, surpris : « Heero ! »
En effet, dans un coin près de l'entrée, le japonais faisait le pied de grue et surveillait les arrivées.
Quatre, étonné : « Tu n'es pas avec Réléna ? »
Heero le regarda un moment avant de soupirer : « Non. Elle me suivait tout le temps et ne faisait pas son travail. Je lui ai dit de s'occuper de ses invités pendant que je t'attendais à l'entrée. »
Quatre sourit : « Je suis vraiment heureux de te revoir Heero. On ne s'était pas revus depuis... »
Heero, impassible : « Depuis Noël. »
Quatre : « Oui. Tu es resté auprès de Réléna depuis ? »
Heero haussa légèrement les épaules en repensant à cette dernière semaine : « Oui, ça n'a pas été facile. Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir fait des efforts. »
Quatre sourit avec indulgence : « Hum. Je comprends. »
« Quaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaatre ! »
Le jeune Winner sursauta et se retourna lentement, comme un automate rouillé : « Do... Dorothy ? »
Honnêtement, Quatre aimait bien Dorothy : c'était une fille plein de qualité, un peu franche c'est vrai, mais sensible malgré tout ! Et très belle ! Mais parfois elle agissait bizarrement. Ses discours étaient souvent effrayants, enfin, elle le mettait parfois mal à l'aise.
Dorothy, joyeusement : « Enfin ! Vous êtes là, et c'est le plus important ! »
Quatre, embarrassé : « Oui. Oui, bien sûr, mais... »
Dorothy, ne perdant pas une minute : « Une danse ? Oh ! Avec plaisir ! »
Et elle le traîna au milieu de la piste de danse. Sur l'estrade, on jouait une valse classique, un morceau connu, issu du répertoire populaire.
Jeté à gauche, jeté à droite, le pauvre Quatre faisait de son mieux pour supporter et surtout repousser Dorothy qui s'appuyait sur lui de tout son poids et lui murmurait à l'oreille des phrases étranges et effrayantes sur la paix et la guerre. Finalement, ils heurtèrent de plein fouet Réléna et Heero qui, de son côté, avait parfaitement réussi à maintenir sa blonde à distance, même si celle-ci avait planté ses ongles de sirène dans ses bras.
Heero, faisant semblant d'être épuisé : « Réléna, je vais me reposer un moment. Cette danse m'a été particulièrement (Il frotta ses avant-bras) douloureuse. »
Quatre ne perdit pas une seconde et se tourna vers Dorothy : « Je suis sûr que vous et Réléna avez beaucoup de choses à vous dire ! Je vous laisse, je vais rejoindre Heero. »
Puis, il la quitta précipitamment.
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Assis dans un canapé, les deux jeunes hommes discutaient tranquillement de ce qu'ils avaient fait chacun de leur côté, depuis Noël, quand un vioc haletant vint s'asseoir à côté d'eux, ou plutôt entre eux et commença à raconter sa vie :
Vioc chiant : « Ah ! Les jeunes, vous avez de la chance, vous ! Vous êtes encore tout frais, plein d'énergie ! Vous allez pouvoir satisfaire ces dames encore longtemps quand ils changeront l'orchestre. (Devant l'air étonné de Quatre) Ou pour autre chose bien sûr, c'est vous qui voyez, hé hé hé ! »
Quatre, intéressé : « Ils vont changer d'orchestre ? Ce soir ? »
Vioc pervers : « Ouais ! Un orchestre de jeunes, avec une chanteuse bien jeune, bien ciselée, comme je les aime ! »
Quatre, embarrassé : « Ah oui, bien sûr. »
Heero soupira : « Et évidemment, Réléna voudra absolument l'essayer avec moi. »
Quatre soupira à son tour : « Et Dorothy aussi, avec moi. Pfff ! »
Le vioc se leva et se tourna vers l'estrade pour applaudir le jeune homme qui venait de monter sur scène.
Quatre releva la tête et quelle ne fut pas sa surprise de reconnaître le jeune fou de tout à l'heure, celui qui avait poussé cette pauvre fille sur la route !
Jeune fou, avec bonne humeur : « Bon, ben, voilà ! Je vous remercie tous de ne pas vous être encore enfuis pour nous échapper. Nous venons d'une école de musique et notre style est assez nouveau. D'ailleurs, je remercie aussi Mlle Réléna (Il lui fit un clin d'oeil dévastateur qui fit glousser quelques femmes dans l'assistance) de nous avoir invités à sa soirée et aussi pour le don généreux qu'elle nous a fait qui devrait nous permettre de faire tenir notre école encore quelques semaines ! »
Tout le monde rit parmi les invités.
Jeune fou, inquiet : « Hey ! J'suis sérieux ! Ouais, bon, pour plus de renseignements, adressez-vous à Mickey. (Il désigna un garçon près d'une porte, occupé à draguer Dorothy) Il s'occupe de la collecte ! Voilà, je vous laisse avec notre arme secrète, notre petite bombe personnelle, notre centrale atomique : Tanyaaaaaaaaaaaaa ! »
Tout le monde applaudit et, comme la dénommée Tanya faisait son apparition, vêtue d'une paire de bottines qui montaient jusqu'aux chevilles, d'une jupe à froufrous qui descendait jusqu'à ses genoux, d'un haut moulant sans manche et de mitaines qui partaient de ses avant-bras pour descendre jusqu'à ses coudes, la plupart des hommes invités à la soirée se levèrent. Comme Quatre s'en était douté, Tanya était en fait le nom de la jeune fille que son chauffeur avait renversée sur la route, peu avant leur arrivée au château. La musique commença lentement à la guitare et au piano, jouée par les camarades musiciens de la jeune fille.
Tanya s'approche du bord de la scène et chanta avec douceur, en caressant le micro à pied :
« Doushite naite iru no ?
- Pourquoi suis-je en train de pleurer ?
Doushite mayotte ru no ?
- Pourquoi suis-je perdue ?
Doushite tachidomaruno ?
- Pourquoi me suis-je arrêtée ?
Nee oshiete.
- Dis-moi s'il te plaît. »
Quatre écoutait avec attention. Les paroles de cette chanson étaient si tristes, et elle, ses yeux remplis de tristesse, elle était si différente de leur première rencontre. On aurait dit une autre personne. Il sursauta lorsque son regard croisa le sien. La jeune fille sourit légèrement et se focalisa sur lui, comme si elle lui dédiait sa chanson.
Tanya, en lui souriant tristement :
« Itsu kara otona ni naru ?
- Quand grandirai-je ?
Itsu made kodomo de ii no ?
- Pendant combien de temps puis-je rester une enfant ?
Doko kara hashitte kite ?
- Quel endroit ai-je fui ?
Nee doko made hashiru no ?
- Dis-moi vers où suis-je en train de courir ? »
La jeune fille recula brusquement et baissa les yeux en soupirant, puis reprit d'une voix désespérée :
« Ibasho ga nakatta. Mitsukaranakatta.
- Je n'avais pas d'endroit où vivre. Je ne pouvais en trouver un.
Mirai ni ha kitai dekiru no ka wakarazu ni...
- Je ne sais pas si je pouvais avoir un quelconque espoir pour le futur. »
Quatre sentit sa gorge se nouer. Cette chanson, il ne l'avait jamais entendue auparavant. Certainement, c'était elle qui l'avait écrite mais, elle qui était si joyeuse, comment pouvait-elle écrire quelque chose d'aussi dur ?!
Tanya baissa la voix en soupirant et se rapprocha du bord de la scène tandis qu'un nouveau musicien rejoignait le groupe, une guitare électrique suspendue à son cou. Le jeune fou joua un petit intermède musical au piano et tout doucement, progressivement, une note lancinante vint se glisser entre ses accords, avant d'éclater en un refrain puissant :
Tanya serra le micro entre ses doigts comme pour l'étrangler et reprit avec rage :
« Itsu mo tsuyoi ko da ne tte iware tsudsukete ta
- Ils disaient toujours que j'étais une enfant forte
Nakanaide erai ne tte homeraretari shite ITA YO !
- Ils me flattaient, en me disant : « Tu dois être forte pour ne pas pleurer ! »
Sonna kotoba hitotsu mo nozonde nakatta
- Je ne voulais pas du tout de ces mots. »
Elle posa un regard méprisant sur l'assistance et poursuivit plus calmement :
« Dakara wakaranai furi wo shite ita.
- C'est pourquoi j'ai fait semblant de ne pas comprendre. »
Puis, avec un sourire méprisant, elle se retourna vers ses musiciens et leur murmura quelque chose, ce à quoi ils répondirent par un sourire et un hochement de tête.
Comme la guitare électrique s'était tue, le piano reprit doucement, rejoint par la guitare, puis la batterie. Tanya descendit une marche de la scène et balaya le public d'un regard mélancolique, mais son regard s'attacha à celui de Quatre.
Tanya, tristement :
« Doushite waratte ru no ?
- Pourquoi ris-tu ?
Doushite soba ni iru no ?
- Pourquoi es-tu à mes côtés ?
Doushite hanarete ku no ?
- Pourquoi me quittes-tu ?
Nee oshiete.
- Dis-moi s'il te plaît. »
Avec un irrépressible sourire, la jeune fille tendit la main vers Quatre en faisant de son mieux pour garder son air pathétique mais c'était bien difficile. Il avait l'air captivé par ses paroles ! C'était si amusant ! Si le reste de l'auditoire pouvait être aussi attentif, peut-être aurait-elle une chance pour... ?
Tanya souriait tristement :
« Itsu kara tsuyoku natta
- Quand es-tu devenu fort ?
Itsu kara yowasa kanjita ?
- Depuis quand ressens-tu de la faiblesse ?
Itsu made matte ireba ?
- Combien de temps dois-tu attendre pour
Wakari aeru...hi ga kuru
- que le jour où tu comprendras arrive ? »
Elle respira profondément et ferma les yeux en poursuivant. Bientôt, le moment le plus difficile de la chanson allait arriver. Elle allait devoir donner tout ce qu'elle avait pour faire revivre cette chanson écrite, il y avait si longtemps déjà.
Tanya posa un regard déterminé sur Quatre :
« Mou hi ga noboru ne. Sorosoro ikanakya
- Le soleil se lève. Je dois bientôt partir.
Itsu made mo onaji tokoro ni ha irarenai...
- Je ne peux pas rester au même endroit pour toujours. »
Aussitôt ces derniers mots prononcés, la guitare électrique déchira l'air mélancolique pour un second refrain plus éclatant de désespoir :
Tanya, avec un sourire rageur :
« Hito wo shinjiru koto tte itsu ka ura kirare !
- Tu seras un jour trahi par ta confiance dans les autres !
Hanetsukerareru koto to onaji to omotte ITA YO !
- Je pensais que c'était la même chose qu'être rejeté !
Ano koro sonna chikara doko ni mo nakatta...
- Á ce moment, je n'avais pas cette sorte de force.
Kitto ironna koto shiri sugite ta...
- J'en savais décidément trop. »
Quatre écarquilla les yeux et posa une main sur son coeur en frissonnant. Cette chanson était si dure ! Toute cette peine et ce désespoir ! Pourquoi ? Maintenant, il était certain qu'elle était sincère et malgré cela, tout à l'heure, il l'avait vue sourire avec tant de fraîcheur, de bonne humeur ! Elle devait en effet être bien forte pour supporter tout cela. Il la fixa un long moment, sans ciller. Sur scène, la jeune fille se déchaînait, faisait pleuvoir sa colère et son désespoir sur son auditoire et pourtant, autour de lui, tout le monde était fasciné. Elle avait une présence incroyable autant sur scène que lorsqu'il l'avait vue quelques heures auparavant.
Tanya, avec rage :
« Itsu mo tsuyoi ko da ne tte iware tsudsukete ta
- Ils disaient toujours que j'étais une enfant forte
Nakanaide erai ne tte homeraretari shite ITA YO !
- Ils me flattaient, en disant : « Tu dois être forte pour ne pas pleurer ! »
Sonna fuu ni mawari ga ieba iyu hodo ni
- Plus les gens disaient cela,
Warau koto sae kutsuu ni natte ta...
- plus le simple fait de rire devenait agonie. »
La jeune fille prit une grande inspiration et acheva la chanson en chantant avec rage et désespoir :
« Hitori kiri de umarete hitori kiri de ikite iku
- Je suis née seule, je continuerai à vivre seule.
Kitto sonna mainichi ga atari mae to omotte ta...
- Je pensais que ce mode de vie était sûrement approprié.
Lalala ! Lalalaaaaaa ! Lalala ! Lalala ! Laaalaaalaaaaaaaaa ! »
Tanya soupira et recula vers ses amis musiciens en saluant. La musique s'apaisa doucement sur quelques notes de piano.
Aussitôt, l'assistance applaudit, avec modération et peut-être par politesse mais elle applaudit. Réléna se tourna vers Heero avec enthousiasme pour lui parler de ce nouveau style de musique novateur qui lui rappelait la rage et le désespoir des combats pendant la guerre, ce à quoi Heero répondit : « Peut-être. » puis s'éloigna sans un mot de plus. Dorothy laissa Quatre pour rejoindre Réléna et lui exposer son point de vue. Quatre chercha pendant un moment Heero, puis après l'avoir aperçu assis tranquillement sur un canapé, il se tourna vers la scène. Malheureusement, la mystérieuse jeune fille nommée Tanya ne s'y trouvait plus. Déçu, il décida de rejoindre le banquet auprès duquel discutaient d'éminents dirigeants des Nations Unis de la Sphère Terrestre. Alors qu'il s'apprêtait à rejoindre Heero avec deux tasses de thé, il heurta un homme de plein fouet, lui renversant sur son beau veston en tweed, le contenu des deux tasses.
Quatre, embarrassé : « Oh ! Je suis vraiment désolé, je ne vous avais pas vu ! »
L'homme, un peu rond, se fâcha : « Comment ça vous ne m'avez pas vu ? Vous vous fichez de moi, c'est ça ? Ce n'est pas parce que vous êtes jeune qu'il faut vous permettre n'importe quoi, mon garçon ! »
Quatre ne savait pas quoi faire : beaucoup de gens s'étaient retournés pour les observer et s'il ne réussissait pas rapidement à le calmer, cet homme était bien capable de faire un scandale !
Heureusement, pour lui, une main féminine vint se poser sur l'épaule du gars colérique :
« Mr Palmer, calmez-vous ! Tout le monde vous regarde ! Si monsieur Winner ne vous a pas vu, c'est simplement parce qu'il est préoccupé par des affaires personnelles. »
Quatre avait reconnu la voix énergique qui venait de souffler à Palmer ce sage conseil et lorsque celui-ci se retourna, il découvrit sans surprise que la personne qui avait pris sa défense était Tanya.
La jeune fille le regarda intensément et, comme il ne réagissait pas, elle vint se poster juste à côté de lui et lui chuchota à l'oreille : « C'est le représentant du Royaume-Uni, dites quelque chose ! »
Quatre suivit donc le conseil qu'elle lui avait donné une heure plutôt et complimenta Mr Palmer sur ses progrès en matière d'installation d'équipements de loisirs, ce qui eut son petit effet.
Mr Palmer, surpris mais flatté : « Ah ! Et bien, j'ai fait de mon mieux ! Des week-end entiers passés sur ce problème mais au moins… (Il bomba le torse, ce qui fit ressortir sa bedaine) Le résultat est là ! »
Tanya se mordit la lèvre pour ne pas rire : « Et il est excellent, monsieur ! Maintenant, veuillez m'excusez. »
Et la demoiselle tourna les talons en direction de la scène, sur laquelle chantaient ses amis. Quatre s'excusa auprès de Mr Palmer et la rattrapa :
Quatre : « Mademoiselle, heu, excusez-moi, je n'ai pas encore eu l'occasion de vous remercier, pour m'avoir tiré de ce mauvais pas. »
La jeune fille tourna brusquement son visage rieur vers lui et lui dit avec entrain : « Et bien, maintenant, nous sommes quittes (Elle s'approcha de lui et lui chuchota à l'oreille) Au moins, jusqu'à ce que vous manquiez de me tuer une nouvelle fois ! »
Quatre, embarrassé : « Mais... ! Mais c'est vous qui... »
Tanya éclata de rire : « Je sais ! ... Excusez-moi si j'ai été insolente tout à l'heure. (Elle se tourna vers la scène sur laquelle le jeune fou chantait une ballade pour ces dames) Limo est un peu impulsif et il a une fâcheuse tendance à se mettre dans des situations difficiles ! »
Quatre acquiesça avec compréhension et sourit : « C'était pour le défendre, c'est ça ? »
La malicieuse demoiselle fixa ses pieds avec embarras : « Hum. Oui, et... (Elle releva la tête brusquement et planta son regard déterminé dans les yeux de Quatre) Je n'hésiterai pas à recommencer si vous vous en prenez encore à mes amis ! »
Quatre, amusé : « D'accord ! Me voilà prévenu ! »
« Un verre, monsieur ? »
Quatre se tourna vers le serveur et refusa poliment le verre de champagne que celui-ci lui proposait :
Quatre, sérieusement : « Non merci. Je ne bois pas d'alcool. »
Surprise par son brusque changement de ton, Tanya éclata de rire et, devant, la tête du serveur qui ne comprenait pas trop si la jeune fille se moquait de lui ou du jeune Winner, Quatre partit également dans un fou rire incontrôlable. Pauvre serveur, (qui faisait son premier jour en soirée officielle, ce jour-là) il ne comprenait vraiment plus très bien pourquoi ces jeunes gens lui riaient au nez. Paniqué à l'idée d'avoir fait une bourde, il retourna aux cuisines, catastrophé.
Alors que leur fou rire commençait à peine à se dissiper, une main vint se poser sur l'épaule de Tanya, perturbant ainsi les deux adolescents. C'était une des amies de la jeune fille.
Fille : « Tan' ! Il y a des mecs qui veulent te voir, pour l'école. »
Tanya se retourna, à la fois agacée et amusée : « Est-ce que Limo a encore parlé ? »
Fille, sur un ton faussement pathétique : « Oui ! Ils veulent tous t'avoir chez eux ! »
Tanya, déterminée : « Bon, on va régler ça ! »
Quatre la retint par le bras : « Il y a un problème ? »
En quelques mots, elle lui expliqua la situation : « Comme l'école manque de capitaux, nous faisons des représentations dans les soirées. Mais comme elle est sur le point de fermer, Limo raconte à tout le monde que je suis orpheline pour être sûr que j'aie un toit quand cela arrivera alors, évidemment (Elle jeta un coup d'oeil vers un groupe d'hommes d'âge moyen qui la regardaient perversement) tout le monde me demande, en imaginant que je porterai ce genre de tenue tous les jours, rien que pour leur plaisir de... Enfin, voilà ! »
Quatre, étonné : « Mais pourquoi vous ne demandez pas simplement à votre ami Limo d'arrêter ses mensonges ? »
Tanya baissa les yeux et fit un pas en avant pour qu'il lâche son bras : « Parce que ce ne sont pas des mensonges. »
Puis, sans un mot de plus, elle s'éloigna pour rejoindre le groupe d'hommes qui la regardaient avec envie près du banquet. Le sourire aux lèvres, elle tenta de leur faire comprendre la vérité.
Gars A, enthousiaste : « Si vous acceptez de venir habiter sur ma colonie, je vous donnerai un logement, un emploi en tant que ma secrétaire personnelle, et, et je vous paierai une assurance vie, une voiture ! »
La jeune fille croisa les bras et détourna le regard.
Gars B, excité: « Une maison avec un jardin, une salle de concert remplie tous les week-end, une assurance tout compris, une décapotable ! »
Tanya haussa les épaules, indifféremment.
Gars C, affolé : « Une villa au bord de la mer, des robes, des rivières de diamants, des voitures de collection, un cabriolet ET une décapotable ! »
La demoiselle leva les yeux, lui jeta un regard méprisant et fit une petite moue boudeuse : « Et ? »
Gars A, B et C, hésitant : « Heu, heu, heu... »
Gars A, affolé : « Un chauffeur personnel ? »
Gars B, inquiet : « Un lit à baldaquin ? »
Gars C, précipitamment : « Une carte de crédit remplie à volonté ? »
Tanya leur offrit un regard suppliant et prit une pose de pimbêche : « Un p'tit chien ? »
Aussitôt les trois pervers réagirent au quart de tour :
Gars A, nerveusement : « Caniche ? »
Gars B, fièrement : « Mais non, elle préfère les vraies bêtes ! Un doberman ? Un rottweiler ? »
Gars C, en riant : « Vous n'y êtes pas du tout mon cher ! Mademoiselle ne peut s'entourer que d'un animal de première classe ! C'est un lévrier qu'il lui faut ! »
Tanya n'en pouvait plus : ces pauvres mecs ne comprenaient même pas qu'elle était en train de se payer leur tête ! Á bout de nerfs, elle explosa : « Mais vous avez de la merde dans les yeux ou quoi ?! Vous ne voyez pas que je suis en train de me foutre de vous depuis tout à l'heure ?! Je n'ai besoin de RIEN et surtout pas de VOUS ! Vous, vous n'êtes que des mâles cravatés qui ne pensent qu'à satisfaire leur besoin PRIMAIRE de CO-PU-LA-TION ! »
Une petite foule venait de se former autour d'eux et Quatre, Heero, Réléna et Dorothy étaient aux premières places. Réléna s'approcha de Tanya et lui demanda : « Je vous en prie, évitez de prononcer des mots comme... « copu... » ! Cela gêne mes invités ! Et puis, je ne comprend pas : pourquoi « cravatés » ? Quel est le rapport ? »
Tanya la regarda avec un sourire mauvais : « Cravatés ? Pourquoi « cravatés » ? Vous ne voulez pas savoir pourquoi les hommes d'affaires mettent toujours des cravates et pourquoi leurs épouses font bien attention à ce que le noeud soit bien fait ? Et bien... (Elle sortit de la foule et demanda à Limo d'aller lui chercher sa veste) La cravate, c'est la seule chose qui maintient les hommes au garde-à-vous, qui contient leur MONUMENTALE libido, la laisse qu'on passe à leur cou pour empêcher le chien fou de mordre dans la chair. Un homme harnaché comme un bétail est comme un chien en laisse : il est peut-être malheureux mais... (Elle attendit quelques secondes, le temps que Limo lui rapportât sa veste qu'elle enfila tout en terminant son discours) Mais au moins, il n'ira pas remuer sa queue à droite à gauche ! »
Sur ces sages paroles, elle quitta la salle, quitta le château, laissant seuls avec eux-mêmes Réléna et ses 589 invités.
Á Suivre...
Petit mot de l'auteur : J'espère que vous avez apprécié ce préambule ! Si oui, vous pouvez me laisser un petit message, une critique, une question ou quelque chose comme ça ! Une petite review et hop ! J'update la suite !
Dans le prochain chapitre, Quatre partira avec Duo à la recherche de la jolie Tanya et débarquera dans un quartier chaud de Madrid, croisera la route d'une prostitué et... Vous verrez bien ! (Super résumé, Sora ! Bien racoleur, c'est parfait ! Tu les tiens !)
Héhéhé. A bientôt dans le prochain épisode : J.h cravaté cherche j.f aux théories intéressantes dans banlieue malfamée !
