Il était presque deux heures du matin, je déambulais dans les quartiers de Londres cherchant désespérément un endroit où passer la nuit. Sous une pluie qui depuis quelques minutes avait cessé de tomber, une immense sensation de chaleur s'emparait peu à peu de moi. Je perdais espoir, je me sentais anéantir, déposséder de tout moyen.

Alors que je m'aventurais dans un quartier où toutes les maisons se ressemblaient, j'en aperçus une qui se retirait du lot. Elle était imposante, avec un immense portail qui à ma plus grande surprise était resté ouverte. Sans même y penser une seconde, je me faufilais courant vers le seuil de la maison. En passant le seuil, une étrange sensation m'envahit, je ne pouvais la décrire.

J'hésitais entre frapper et entrer sans y être invité, mon interrogation fut très vite dissipée lorsque je constatais en tournant la poignée qu'elle était restée ouverte. Sans plus de cérémonie, je pénétrais à l'intérieur, je regardais autour de moi et je restais émerveillée par ce que je voyais.

En m'aventurant un peu plus loin, je vis de la nourriture posé sur la table. Cela me rappelait que je n'avais rien mangé des deux derniers jours et que je mourrais de faim. Me saisissant d'un morceau de pain, que je portais à ma bouche, je me délectais de ceci. Le premier morceau avait du mal à descendre étant donné que je n'avais pas mâché, la deuxième me fit presque pleurer, j'avais oublié cette sensation, une sensation que l'on ressentait en sentant son estomac se remplir. Alors que je me saisis d'un autre morceau de pain, j'entendis une voix ou plutôt des pas venir de l'autre pièce.

Mon cœur s'emballa, je lâchais le pain que j'avais en main pour me réfugier derrière l'un des fauteuils. Sans même m'en rendre compte, les larmes commençaient à perler sur mon visage. J'implorais le ciel de m'aider à me sortir de cette situation qui me terrorisait. En entendant les pas se rapprocher, je fis un effort monstre pour contenir mes sanglots. Lorsque la lumière de la pièce s'intensifia, j'eus pour seul réflexe de retenir ma respiration et de ne plus bouger.

Qui va là ? Cria une voix qui apparemment était furieuse

Je ne savais pas si je devais me montrer ou attendre qu'il me trouve et me donne à la police. Je me disais que j'avais fait une énorme erreur, personne ne devait savoir que j'étais partie mais j'ai été assez bête pour penser que quelqu'un allait m'héberger pour la nuit. Lorsque je sentis la lumière s'éteindre complétement, j'attendis quelques minutes avant de sortir de ma cachette et de me diriger vers la sortie.

Je jetais un bref regard à gauche puis à droite, la voie était dégagée, aucun danger à l'horizon, je me précipitais vers la porte. J'avais l'impression d'avoir des ailes tellement je courus à toute vitesse. En ouvrant la porte, je fus terrorisé en tombant sur un homme vêtu de noir qui me fusillait du regard.

Il posa sa main sur mon épaule, d'un geste simple, je le mordis de toutes mes forces et je me mise à courir de toutes mes forces au portail. Plus je courais et plus j'avais l'impression de faire du sur-place. En regardant derrière moi, je vis mon assaillant fondre sur moi telle un éclair.

Sans aucune pitié, il me saisit l'oreille et me tira à nouveau vers la maison que je venais juste de quitter. Je me débattais avec le peu de force qu'il me restait pour m'échapper mais rien à faire, il resserra son étreinte autour de mon oreille. Une fois à la porte, il poussa à l'intérieur en m'ordonna de le suivre sans histoire.

Je restais pétrifié, je ne savais pas si je devais me remettre à courir ou le suivre docilement. Mon doute s'estompa lorsqu'il réitéra son ordre me faisant ainsi sursauter. Il m'indiqua une chaise sur laquelle je m'assieds. Je n'osais pas le regarder en face, je me dis simplement que je ne devais pas regretter mon geste

Un « hum » me tira de mes pensées.

Qui êtes-vous ? Demanda l'homme avec une voie assez sévère

Je vous ai posé une question il me semble ! Dit l'homme en prenant une tasse de thé que quelqu'un venait juste lui apporter je suppose

Je … je m'appelle Lily Evans ! Répondis-je d'une voix hésitante

A peine avais-je eu le temps de prononcer mon prénom que l'homme ne dit plus rien. Il me regarda sans dire un mot. Je le regardais suspicieuse, ne sachant pas trop quoi faire. Ma curiosité me tuera un jour moi. Alors qu'il reprenait ses esprits, je baissais les yeux, un long frisson me parcourut le dos me faisant sentir mal.

Que faites-vous dans mes appartements, mademoiselle Evans ? Demanda-t-il en faisant claquer sa voix

Je voulais un … enfin je voulais qu'on m'héberge pour la nuit, répondis-je perdant peu à peu confiance en moi

Que croyez-vous faire en entrant par effraction chez les gens petite voleuse ? Dit-il en accentuant sa voix

Je ne vous ai rien pris ! Hurlai-je à mon tour le foudroyant du regard

Vous n'êtes pas en position de parler miss Evans, renchérit-il sévèrement. Et je vous suggère de changer d'attitude petite insolente !

Je laisserais personne m'accuser à tort ! Renchéris-je furieuse

Vous marchez sur des charbons ardents Evans ! Dit-il en se levant pour me dominer de toute sa hauteur

Je détournais les yeux essayant de canaliser ma rage pour ne pas que cela empire. J'étais partie pour prendre un nouveau départ et vivre moi aussi normalement. Cependant je sentais une grande frustration monter en moi.

Quel âge avez-vous ? Demanda-t-il soudainement

Mon âge ? Il me demandait mon âge ? Je ne savais pas quoi répondre, j'avais l'impression d'être dans un interrogatoire interminable. Plus les secondes passaient plus je me demandais ce que je foutais ici. S'il voulait me renvoyer c'était le moment et chacun reprendrait le cours normal de sa vie.

J'ai des méthodes bien plus radicales pour faire parler les petites impertinentes de votre genre alors cessez de me faire perdre mon temps ! Reprit-il brisant ainsi le silence qui c'était installé

J'ai … j'ai 8 ans et demi, répondis-je en me triturant les mains de nervosité

Et vous trouvez cela judicieux de vous promener la nuit à 8 ans et demi ? Tonna-t-il de nouveau

C'est pour cela que je cherchais un endroit pour dormir, monsieur, répondis-je en accentuant le dernier mot avec beaucoup de dédain

Sale petite peste ! Reprit-il fou de rage

Je fixais toujours le sol, j'avais une folle envie de me casser d'ici mais je n'avais plus la force de bouger. Malgré mes grands airs, j'avais très peur. Peur qu'il découvre d'où je vienne et qu'il n'appelle la police. J'ai réussi à m'en sortir une fois mais je pense que c'est la fois de trop. Cette fois-ci, elle me tuera sans même un remord de sa part. Lorsqu'il se leva, mon cœur tressaillit, il partit dans une autre pièce. Profiter de quelques minutes d'inadvertance pour partir, c'était ce que j'aurais fait mais il revint bien plus vite que prévue me demandant de le suivre.

Je me demandais sérieusement ce qui se tramait, il était furieux ça, je l'avais bien senti mais il m'emmenait à l'étage. Moi perso cela ne me dérangeait pas vraiment j'étais si fatiguée et mon dos me faisait souffrir tellement que j'étais au bord de l'évanouissement.

Après quelques heures, je m'en irais ni vu, ni connu et lui comme moi pourront reprendre le cours normale de nos vies. Il m'emmena dans une grande pièce avec un lit immense, la pièce était si jolie que je ne pouvais me souvenir si j'en avais déjà vu d'aussi belle.

Vous resterez ici pour cette nuit, allez-vous laver ! Ordonna-t-il, vous trouverez quelque chose à mettre dans la pièce d'à côté

Je l'obéis sans faire d'histoire, dans l'état d'épuisement dans lequel j'étais je n'avais pas trop le choix. Une fois que j'eus brossé mes dents et passer un peu d'eau fraîche je me regardais un moment contemplant la mine affreuse que j'avais. En retournant dans l'autre pièce, je le vis toujours là, un peu normal puisque j'étais chez lui, qui me regardait marcher avec un regard plus que sévère.

J'attends bien sûr que vous passiez la nuit ou du moins ce qu'il le reste ici, suis-je assez claire ou dois-je me faire comprendre plus clairement ? Demanda-t-il d'une voix menaçante

J'ai compris, répondis-je avec une voix somnolant

Je repasserais dans 5 minutes pour m'assurer que vous dormez réellement, si tel ne devait pas être le cas …, dit-il toujours d'une voix menaçante sans terminer sa phrase

Oui monsieur, dis-je en me mettant à l'aise

Le sommeil n'avait pas tardé, je m'endormis presque aussitôt après qu'il ait éteint les lumières. Je passais la nuit la plus paisible de toute ma vie, en me réveillant, il était presque midi. Il était tard, je n'en revenais pas d'avoir autant dormie.

En me levant je me sentais bizarre, il faisait chaud et je me sentais tellement faible. Je sentais que ça allait recommencer, si tel était le cas, je devrais me dépêcher de partir. Je cherchais mes vêtements partout mais rien, je ne les trouvais nulle part.

Cela n'arrangeait pas vraiment mon cas, je devais déguerpir et vite. Alors que je faisais un raffut monstre, je n'entendis pas la porte s'ouvrir. Je lançais un regard accusateur au propriétaire des lieux.

Ils sont où ? Demandai-je au bord de l'explosion

Vous parlez de vos vêtements je suppose, dit-il d'un ton calme. Enfin si on peut appeler ses haillons vêtements

Rendez-les-moi ! Ordonnai-je sentant la colère monter assez rapidement

Je vous suggère de vous tenir à carreau Evans, ma patience à des limites ! Dit-il en s'avançant me faisant reculer involontairement

Je n'ai pas le temps de faire mumuse ! Rendez-les-moi, point final, disais-je essayant de rester zen

Il me jeta un regard tellement noir que je ne pus le supporter. Il se foutait de moi comme quand on se fout de la gueule d'un enfant. Je partis dans la salle de bain m'enfermant à double tours avant de me mettre à hurle de toute mes forces. Comme je m'y attendais, les lumières commencèrent scintiller de plus en plus forte et les objets volèrent dans tous les sens.

Je ne compris pas ce qui se passait mais tous recommençaient. J'avais l'impression de perdre la tête en voyant cela, je m'assieds regardant autour de moi avant de mettre à rire comme une folle qui aurait perdu l'esprit. Je m'étais assise près de la baignoire où je me cognais violemment la tête dans le but que cela s'arrête.

J'avais même l'impression de ne pas sentir la douleur tellement la scène qui se passait sous mes yeux m'effrayait. Lorsque la porte s'ouvrit, l'homme en face de moi avait l'air d'être choqué, il reporta son attention sur moi avant de s'éloigner. Mon rire désespéré laissa plaça à de la terreur lorsque je vis que les objets l'entourèrent.

Je restais tétaniser, je ne savais pas quoi faire. Je le vis sortir une baguette avant de la pointer dans les airs et de dire « Immobilus ». Tous c'étaient figés en espace d'un instant et la seule chose que je réussis à faire c'était de me glisser hors de la porte de la salle de bain et courir vers la porte de la chambre.

Je m'acharnais sur la poignée, je voulais partir tout de suite mais elle ne voulait pas s'ouvrir. L'homme se rua sur moi et essaya de me canaliser mais j'étais tellement prise de panique que je voulais m'en aller. Après plusieurs minutes à me débattre je sombrais dans un sommeil