Song of Life
- Comment va-t-il ? Demanda Drago inquiet.
- Je n'en sais rien, il n'est pas sorti depuis. Lui répondit Théodore Nott dans le même état.
- Il s'est enfermé. Appuya Luna, les yeux remplient de tristesse. Il ne laisse personne entrer.
Théodore pris la blonde dans ses bras et lui embrassa la tempe pour la consoler un petit peu. Derrière eux, Pansy cacha ses larmes dans le cou de son mari, Neville Londubat, qui la berçait tendrement. Cela faisait une semaine que les Serpentards, Luna et Neville étaient en deuil. Leur petit serpent, Harry Potter s'était donné la mort...
Tous avaient pensé que le petit brun avait réussi à surmonter la trahison du monde sorcier et de ses amis de Griffondor mais ils s'étaient apparemment trompés lourdement. Et pour cela ils s'en voulaient. Tous les Serpentards qui avaient été à Poudlard en même temps qu'Harry s'étaient retrouvés au manoir Malfoy et même si ils étaient heureux d'être de nouveau réunis, l'absence du dernier Potter leur pesait.
Et depuis une semaine le petit-ami de ce dernier s'était enfermé dans sa chambre avec les derniers mots de son amour.
Dans sa chambre Blaise serrait contre lui la lettre froissée que l'on avait retrouvé près du corps d'Harry. Le papier était pleine de sang et de larmes. Blaise la connaissait par cœur mais ne cessait de la lire et la relire. Il savait qu'il se faisait du mal mais il n'arrivait pas à croire que ce qu'il tenait était la dernière chose de l'homme qu'il avait aimé de tout son coeur.
Ses yeux se brouillèrent de larmes alors qu'ils parcouraient encore une fois les lignes griffonnées sur le parchemin abimé.
"C'est un jour comme les autres
D'une vie banale et sans accroche
Sans attente et sans surprise
Malgré une destinée indécise
Et oui, la vie c'est moche
Mais que voulez-vous, on en a pas d'autre
C'est pourquoi il faut en profiter
Malgré tant de banalité
C'est un jour comme les autres
Je me lève, je bouge, je m'actionne
Tel un pantin désarticulé
Aux yeux vides et mornes
Manipulé par un Dieu moqueur
Qui tire la ficelle de la moindre de nos actions
Sans scrupule et joueur,
Il attend la fin de la chanson
Et oui, la vie c'est moche
Si ridiculement courte et ennuyeuse
Seulement un refrain et trois couplets d'une chanteuse
La dernière note si loin et pourtant si proche
La Destinée connaît la chanson de chaque Homme
De sa douce voix, le refrain dans notre âme résonne
Tandis que la musique et les couplets sont à ses sœurs :
L'Amour, le Désespoir, la Mort et le Peur
C'est un jour comme les autres
D'une vie banale et sans accroche
Une vie de doutes et de reproches
Malgré nos faux airs joyeux
Et oui, la vie c'est moche
Enfermé dans une cage dorée
Dont seule la Mort détiens la clé
Malgré mes cris vers eux
C'est un jour comme les autres
Où une inconnue frappa à ma porte
Une cape lui recouvrait corps et visage
Mystérieuse et de mauvais présage
Elle fredonnait une chanson lente aux accents funèbres
Rapidement elle disparue dans les ténèbres
Mais chaque jours la chanson semblait plus forte
La Mort avait frappé à ma porte
Et oui, la vie c'est moche
Rien de plus qu'une courte chanson
Se balançant paresseusement au rythme des blanches, des noires et des croches
Notre seule porte de sortie est de trouver l'Amour
Depuis que le Bonheur est enfermé dans un puit sans fond
La Souffrance règne en maître
Sur cette vie à l'atmosphère oppressant et lourd
Où la Peur embrasse tous les êtres
C'était un jour comme les autres
Je devais suivre les règles imposées
C'était tuer ou être tué
Malgré tant d'absurdité
La vie c'est toujours aussi moche
Désespéré, cherchant à aimer et être aimé
Pour ne jamais réussir en aucune façon
C'est la fin de ma chanson..."
Après cela Harry n'arrêtait pas de s'excuser, de lui dire qu'il l'aimait plus que tout mais qu'il ne pouvait juste plus supporté cette vie.
C'est la fin de ma chanson...
- Non... Pourquoi ? Hein Harry ? Pourquoi ? Murmura Blaise en larme.
Il ne pourra jamais vivre sans son Ange...
- T'avais pas le droit de me laisser ! Cria-t-il, se fichant bien qu'on puisse l'entendre. T'avais pas le droit de me laisser tout seul !
Un sanglot douloureux lui échappa. Puis un autre. A l'étage en dessous, ses amis avaient le cœur déchiré par ses cris de pure douleur.
- Pourquoi mon Ange... Gémit le métis en se laissant tomber à genoux au sol. Pourquoi tu me fais ça ?
L'image du corps du jeune Potter baignant dans son sang, ses yeux verts vident de toute vie réapparut dans son esprit.
- HARRYYYYYYY !
Le cri déchirant résonna dans la bâtisse, résonnant douloureusement dans l'âme de toutes les personnes qui l'entendirent. La souffrance, la tristesse, le désespoir et la colère qui s'en dégageaient étaient tellement palpable qu'elle fit vibrer leur cœur.
"Pardonnez-moi
Pardonne-moi Blaise, mon Amour...
Je t'aime
Vivez pour moi..."
