Lizzie : Pour l'amour d'une fille
Lizzie vit au manoir depuis que les autorités gouvernementales ont entamé une chasse aux mutants, considérés comme des monstres de par leur différence. Discrète et intelligente, elle passe une grande partie de son temps dans la bibliothèque du manoir Xavier, à lire, à écrire, à écouter de la musique et à dessiner. Agée de seulement 17 ans, la jeune fille n'en possède pas moins une étonnante maturité, elle est déjà une adulte.
Sa famille lui manque et elle ne pense pas être assez importante pour attirer qui que ce soit.
Lizzie était une jeune fille souriante.
Brune aux yeux bruns profonds, elle était mince et élancée et ses longs cheveux lui tombaient pratiquement dans le dos.
La blancheur de sa peau contrastait avec la profondeur de ses prunelles.
Ses lèvres étaient profondes et douces.
Ses yeux étaient interrogateurs et concentrés quand ils tournaient les pages d'un livre.
Lizzie était une jeune fille intelligente, cultivée, en quête d'apprendre et de progresser.
Malgré sa beauté, Lizzie était discrète. Elle ne l'utilisait pas pour parvenir à ses fins.
Elle en était même plutôt mal à l'aise car dans son humilité et sa jeunesse, Lizzie ne se considérait pas comme supérieure.
Elle, la mutante en fuite qu'on avait toujours rabaissé, que pouvait t-elle apporter à quelqu'un ? Elle était jeune, ignorante des nombreuses choses qui constituaient la vie, elle n'était supérieure à personne.
Il n'y avait que les gens exceptionnels pour ne pas se voir tels qu'ils étaient.
Lizzie avait les qualités du cœur et de l'esprit, elle était belle à s'en damner.
Et ça, Erik et Charles l'avaient remarqué.
Charles avait été troublé de rencontrer une autre télépathe, comme lui.
Pouvoir ressentir les émotions des autres personnes autour de soi était difficile à encaisser tous les jours. Vivre dans sa chair les émotions, les pensées et les souffrances des êtres vivants était merveilleux et terrible.
Et pour Charles, ça l'était encore plus lorsqu'ils s'agissait de Lizzie.
Il avait vu sa tristesse, sa fuite en compagnie de sa famille, famille qu'elle savait en sécurité mais qui lui manquait terriblement. Elle était en sécurité au manoir Xavier avec Charles et Erik, les autorités n'auraient même pas le temps de franchir la porte du manoir avec les deux hommes en son antre.
Mais ça ne changeait rien. Lizzie avait 17 ans. Lizzie aimait ses parents. Lizzie voulait les retrouver, retourner vivre avec eux. Comme avant. Avant que leur secret soir découvert et qu'ils soient obligés de fuir comme des criminels.
Charles avait vu les faiblesses de Lizzie, les larmes qu'elle tentait de contrôler et qui coulaient souvent, discrètement.
Lizzie était toujours discrète.
Sa fatigue, ses pâles sourires, ses francs moments de joie et d'émerveillement, sa curiosité, sa joie de vivre, sa gentilesse, son intelligence, sa perspicacité.
Tout ça, il l'avait ressenti le jour où Lizzie avait éclaté en sanglots dans sa chambre et où paniqué, Charles l'avait pris dans ses bras. Il n'avait pu s'empêcher d'entrer dans sa tête, l'émotion et la tentation étant trop forte.
Quand il avait relevé la tête vers Lizzie, les larmes coulaient sur ses joues. Il avait vu les larmes briller dans les yeux de la jeune femme, la paleur de ses joues briller comme une auréole de lumière.
Lizzie était juste belle.
« Est ce que tu viens d'entrer dans ma tête ? »souffla Lizzie, ses yeux se plissant soudain sous le coup de la colère.
Les yeux de Charles s'écarquillèrent. Paniqué et tremblant, il avait murmuré : « Non... Je... Attends, Lizzie, je... »
« Fiche le camp » Avait t-elle soufflé, tremblante, les mains de Charles toujours en travers de son visage, les joues se teintant de rouge.
Lizzie était troublée par Charles. Elle avait honte qu'il voit ses vraies pensées et sentiments. C'était trop personnel. Et la manière dont Charles la fixait, avec ses yeux bleus perçants, était trop dure à avaler.
L'idée qu'un homme tel que lui puisse la regarder ainsi, prendre ainsi soi d'elle, lui était inimaginable.
C'était... fascinant.
Et effrayant.
« Non » souffla Charles, la suppliant silencieusement de ne pas le faire partir.
Il y eu un silence. Ils se fixèrent. Vaincue, à bout de force, Lizzie finit par laisser tomber sa tête contre celle de Charles, qui la berça dans ses bras.
Lizzie ne savait pas si elle avair raison de faire ça. De se laisser guider par des sentiments dont elle ne savait pas l'aboutissement.
Charles était extraordinaire. Un télépathe tel que lui ne pouvait pas s'intéresser vraiment à une gamine comme elle, non ?
Il finirait par se lasser. Et elle devrait se débrouiller seule.
Elle se trompait.
La sincérité et l'honnêteté de Lizzie était justement ce qui l'avait attiré chez elle.
Derrière la porte, Erik serrait ses poings à les faire saigner.
Il avait entendu les pleurs de Lizzie et s'était dépêché de venir, mais évidemment Charles était déjà là.
Erik n'était pas télépathe, mais cela ne l'empêchait pas de voir la détresse de la jeune fille. Il n'était pas stupide.
Il n'était pas sûr que ce soit une bonne idée de courtiser Lizzie.
Il savait comment il était.
Son histoire l'avait rendu dur et imprévisible, et il ne pensait pas que la jeune fille serait en sécurité auprès d'un homme comme lui.
Il avait des solutions pour mettre les mutants en sécurité.
Ces méthodes n'amèneraient rien de bon à Lizzie.
Elle faisait remonter en lui ses qualités, ses bons côtés. Mais il était toujours Erik, l'homme que l'Histoire avait transformé en meurtrier.
Charles était plus avisé que lui, plus raisonnable, il saurait s'en occuper.
Mais cela faisait mal à Erik de la laisser.
Lizzie avait vu les regards de Erik sur elle.
Cela la troublait, qu'un homme de cette stature puisse la regarder avec un tel intérêt.
Elle le trouvait... Dangereux, en quelque sorte. Autant Charles dégageait une aura d'empathie et de sincèrité immédiate, autant Erik était entouré d'une aura dangereuse.
Pourtant, il était toujours là, à leurs côtés.
Etre regardée de cette façon par deux hommes tels qu'eux la perturbait et la poussait à se demander si rester au manoir était une bonne idée. Qu'est ce qu'elle ferait le jour où l'un d'eux lui avouerait quelque chose, ou si un conflit se déchenchait à cause d'elle ?
Elle savait les deux hommes amis. Elle n'osait pas imaginer la violence de leur conflit.
Ils étaient tous les deux passionnés, puissants, offensifs.
Ca allait être un carnage.
C'est également ce que pensaient les deux hommes en cet instant, l'un berçant la fille qu'il aimait, l'autre se controlant pour ne pas exploser.
Lorsque Charles et Lizzie virent la porte de la chambre s'ouvrir à la volée sur le visage déformé par l'émotion d'Erik, ils comprirent que c'était terminé.
C'était l'heure des choix.
