Un petit os pour répondre au défi "animaux" de la communauté roux attitude.

Titre : Le chien de Pavlov
Rating : T
Pairing : Ron/Draco, Hermione/Krum et Harry/Ginny
Genre : Pleins de bons sentiments et point de vue de Ron, évidemment.
Nombre de mots : 2309


« Ron, tu me fais penser au chien de Pavlov… »

Je regarde Hermione avec des yeux ronds. Assise en face de moi, elle a parlé sans même relever le nez de son grimoire. Mais d'abord pourquoi faut-elle qu'elle emmène toujours ses livres n'importe où, jusque dans les bars ?

« C'est qui Pavlov ? C'est un ami de ton Vickie chéri? »

Elle lève les yeux au ciel en soupirant sur le fait que je suis qu'un imbécile ignorant et marmonne aussi deux trois mots sur ce surnom ridicule que je ne cesse d'employer pour son amoureux alors qu'elle me l'a strictement interdit.

J'aime pas quand on dit que je suis stupide. C'est vrai quoi, si j'ai réussi à devenir auror, c'est quand même que je sais utiliser mon cerveau ! Non c'est vrai, quoi… Et puis, je suis bon aux échecs… Enfin, voilà, je veux dire... Hum.

La bonne nouvelle c'est que Ginny et Harry de l'autre côté de la table ne semblent pas plus éclairés que moi. Donc ça vient bien d'elle et de ses références bulgares à la noix !

« Ronald et Ginevra Weasley, que vous ne compreniez pas, passe encore… Mais toi Harry je suis déçue ! Pavlov était tout de même un grand scientifique du début du siècle ! »

Le brun se plonge dans sa bièreaubeurre et fait des bulles pour toute réponse. Ma sœur en rigole et moi, je ne vois toujours pas pourquoi elle me compare à un chien de moldu.

« Pour ses études sur la digestion » reprend la demoiselle en prenant son petit air de professeur sévère « Pavlov utilisait des chiens pour récupérer leur salive.
- Tu veux dire que Ron bave beaucoup ?
- Ou qu'on l'utilise en secret pour récupérer sa salive ? »

Mon ex-meilleur ami, je viens de décider à l'instant de le bouter de sa place de leader, et ma traîtresse de sœur se foutent de moi et de mon rougissement avec allégresse. Même Hermione se permet de sourire alors qu'ils viennent de casser son discours théorique et pourtant, Merlin sait qu'elle aime pas ça !

« Non, ce n'est pas vraiment à cela que je pensais… » Contredit cette dernière avec ironie.

Encore heureux !

« La meilleure façon de récupérer des échantillons de salive était encore de présenter de la nourriture au chien, pensa Pavlov. Mais après plusieurs jours il se rendit compte que le chien bavait avant même qu'il lui apporte sa gamelle, juste en entendant ces pas approcher!
- Alors là je te suis ! » Ginny bondit sur son siège « Ron aussi salive avant même d'avoir son assiette ! Rien qu'à l'idée de manger, il est dans tous ses états ! »

Je proteste vigoureusement d'un « hé ! » bien senti mais ils rigolent encore plus, les abjects.

« Ben quoi ! C'est normal que j'ai faim quand je suis à table, non !
- Ce que Ginny et Hermione veulent dire, je crois » Harry remet ses lunettes en place sous mon regard contrarié « C'est que tu réagis pas seulement comme ça une fois à table… Il suffit qu'on te fasse penser à la nourriture… En parlant de cookies par exemple…
- De chocogrenouilles…
- De scones…
- De pudding…
- De tarte à la mélasse…
- De dragées surprises…
- De sorbets citrons…
- BON CA VA J'AI COMPRIS ! »

Par tous les grands mages de ce monde, ils ont complètement raisons… J'ai faim, moi maintenant…

« A vrai dire, je ne pensais pas non plus à cela. »

Sous ses bouclettes, mon amie fait durer le suspens et je me demande bien à quoi j'aurais encore droit comme taquineries…

« Pavlov, intrigué, réitéra l'expérience avec un second chien. Cette fois, avant de le nourrir, il agitait toujours une clochette. Au bout de quelques jours, il se rendit compte que le seul son de la cloche le faisait baver !
- C'est parce qu'il comprenait qu'il serait nourri après… » Dis-je, maussade.

Les yeux d'Hermione brillèrent de l'éclat de la révélation scientifique.

« Tu ne comprends pas ! Un tintement n'a rien à voir avec l'idée de nourriture ! Pourtant le chien l'avait assimilé comme tel ! Il était conditionné ! »

Je lève un sourcil interrogateur, de même que ma cadette. La survivant, lui, se frotte le menton en une réflexion profonde. Il dit avec hésitation :

« Il y a pas une histoire de guerre avec ça ?
- Tout à fait ! Pendant la seconde guerre mondiale, il paraîtrait que les Russes avaient utilisé ce conditionnement si spécial d'une manière ingénieuse… Il avait pris l'habitude de nourrir les chiens sous des tanks, vous savez, les chars militaires, comme la miniature que mon père a donnée au vôtre ! »

J'acquiesce, me souvenant du jouet qui orne maintenant la cheminée du Terrier et repensant aux regards énamourés que mon père ne cesse de jeter à ce petit bout de métal.

« Lorsque les Allemands sont arrivés pour attaquer avec leurs chars, les Russes ont lâché les chiens qui étaient munis de bombes sur leurs dos… Les bêtes se sont précipités sous les blindés ennemis dans l'espoir de trouver de la nourriture… Et les Russes n'ont plus eu qu'à faire sauter les explosifs pour détruire les troupes adverses !
- Pauvres bêtes ! »

Ma sœur est scandalisée, la bouche grande ouverte. Pour ma part, je suis complètement noyé avec l'image de ma personne courant sous un engin moldu avec un truc encore plus moldu sur le dos et tout qui finit en atroce bouillie.

« Euh… Hermione, je comprends pas là…
- Ce n'est qu'un exemple. Ce que je veux dire, c'est que toi aussi tu es conditionné pour réagir spécialement … »

Je hausse les épaules et heureusement, la discussion en reste là.

Un peu plus tard dans la soirée, une personne que j'attendais fit son apparition dans la taverne. C'est le rituel, tous les soirs après le travail je bois un coup avec mes amis puis il arrive. Souvent, je les laisse pour m'en aller avec lui.

Dés que la cloche de la porte retentit, je me retourne pour vérifier que c'est bien lui et je ne suis pas du tout mais du tout déçu… Hum, je sens déjà ma température s'élever de quelques degrés...

Svelte, blond, de la neige plein sa cape et des iris gris à faire congeler un phœnix instantanément, Draco Malefoy avait toujours des entrées remarquées. Il scruta l'horizon de la salle et son regard s'arrête sur notre tablée.

Ginny lui fait un salut chaleureux de la main et Hermione, un petit sourire. Il y répond d'un très discret signe de tête. Harry, qui n'avait jamais pu le supporter malgré toutes les années qui s'étaient écoulées, grince des dents et le blond se laisse alors aller à une de ses fameuses mimiques hautaines en voyant cela.

Puis il me regarde moi, droit dans les yeux, de toute l'intensité de ses yeux pâles. Gloups… Je sens que mon teint vient de passer au plus beau vermillon. Mais je ne bouge pas. Il me finit par me faire un signe du menton m'incitant à le rejoindre et je me lève précipitamment.

« Bon, ben, salut, à demain ! »

Mes amis me répondent alors à l'unisson, ils sont habitués, ça les choquent plus. Pourtant je trouve que notre brunette a un drôle de sourire très satisfait….

Je ne fais pas deux pas que je les entends tous exploser de rire.

Et Merliiinnn… Je viens de réaliser pourquoi Hermione avait expliqué tout cela… Je quitte rapidement la salle sous les éclats moqueurs, sans relever la tête des épaules.

« Alors ma belette, on se fait embêter par ses amis ? »

On vient juste de sortir, même pas le temps de fermer mon manteau qu'il se colle à moi avec le visage de quelqu'un qui a envie de chercher les ennuis.

« Je suis pas ta belette. Et encore moins ton CHIEN ! »

Les coins de sa bouche se relèvent de façon très espiègle et il glisse ses mains contre mon dos.

« Dommage… Pourtant j'aime bien te caresser… »

Rhaaa… Fallait-il que je sois le seul au monde à avoir un petit ami aussi habile et pervers… Ca marche vraiment à tous les coups avec moi… Mais pas cette fois ! Je suis un être humain, je me laisse pas dresser ! Je suis parfaitement libre ! Je réagis même pas ! Ca me fait rien du tout qu'il me griffe doucement à travers ma chemise, nooon… Et puis j'en ai rien à faire s'il prend doucement le temps de descendre vers mon postérieur… Ces frissons, c'est juste parce qu'on est dehors… En tous cas, c'est pas parce qu'il tend ses lèvres blanchies par le froid, langoureusement entrouvertes, en se hissant sur la pointe des pieds que je vais vouloir l'embrasser… Qu'est-ce qu'il croit… Ca fonctionne pas… Je suis pas un chien de Pablo, moi…

« Tu me fais la tête ? »

Il fait la moue maintenant… Par la puissante épée de Godric, j'adore cette tête d'enfant mécontent qu'il a ! Heureusement, j'ai pas du tout envie de lui rouler un patin à l'instant présent. Parce que je suis pas conditionné, moi, Ronald Weasley !

« Me dis pas que c'est encore cette histoire ! On en a déjà parlé ! Je ne veux pas habiter avec toi ! On est très bien comme ça, non ? On se voit presque tous les soirs ! Qu'est-ce que ça nous apporterait de plus si on emménageait ensemble ? »

Je réponds pas. C'est pas à ça que je pense. Je mets mes bras autour de sa tête et je colle mon front au sien. Je souris. Je suis bien avec lui, c'est un peu dur qu'il ne désire pas qu'on aille plus loin que le charnel dans notre couple mais j'ai fini par l'admettre.

J'ai accepté car ça me fait trop peur l'idée qu'il ne veuille plus du tout de moi. J'ai peur qu'il me rejette, oui… Qu'est-ce que je ferais sans lui… En fait j'ai vraiment peur de l'emprise qu'il peut avoir sur moi…

Je me rapproche un peu plus et je caresse ma joue contre la sienne. Je sens ses doigts qui s'agrippent à mes côtes. J'égrène des petits baisers depuis cet endroit qu'il aime tant, entre le lobe de son oreille et le début de sa mâchoire, puis je remonte lentement vers le coin de sa bouche.

Peut-être que je suis un peu conditionné quand même. Suffit qu'il est l'air de m'en vouloir rien qu'un peu et je m'accroche à lui, désespérément. Je suis pitoyable… Comment pourrait-on tomber amoureux de moi…

J'en perds mon sourire et mon envie de l'embrasser. Je m'écarte.

Il rouvre les yeux et j'ai l'impression qu'ils sont un peu tristes. Mais je ne sais pas, je ne vois pas très bien avec toute cette neige qui tourbillonne.

Je me retire en détournant le visage mais il resserre aussitôt ses bras pour me retenir. Je le regarde. Il se lève à nouveau et attrape ma lèvre inférieure un peu violemment avec ses dents. Il passe sa langue chaude dessus puis se met à la suçoter.

Ca non plus, je peux pas y résister…

Je l'embrasse sans ménagement, je force même la barrière de ses lèvres… Je le dévore presque, bien décidé à explorer tous les recoins de cette bouche aimée. Ma langue caresse la sienne avec désir et j'ai de plus en plus chaud malgré le blizzard. Et je me colle à lui, mon bassin contre le sien, avec une passion non cachée… Je me frotte contre son corps, j'ondule si prés de lui d'une manière tout à fait outrageuse, histoire d'en profiter un maximum avant que… que… Parce que ça doit bien finir un jour, non ? Combien de temps je pourrais rester dépendant de lui comme ça ?

« Ron… »

Il gémit dans son baiser et j'ai encore plus envie de lui. Je veux pas le laisser parler, je veux encore de sa langue, de la chaleur de sa bouche et de ses mains pressées contre moi.

Il finit par me repousser mais je regrette pas, j'ai là une vision sublime. Ses cheveux blonds sont décoiffés par mes soins, ses yeux brillent et une trace rose barre son nez. Il a le souffle court. Pas de doute, je viens d'exciter Draco Malefoy. J'en suis très fier.

« D'accord, t'as gagné…
- Hein ?
- Je veux bien vivre avec toi… »

J'en crois pas mes oreilles ! Comment j'ai réussi cela ? Non, pas possible, je le crois pas du tout.

« C'est vrai ?
- Oui.
- Vrai de vrai ?
- Oui !
- Tu le regretteras pas ?
- Non…
- Jamais ?
- NON A LA FIN ! »

Je suis si heureux ! Je le fais tourner dans mes bras, je sais qu'il déteste, qu'il proteste déjà mais je m'en fous ! Je ris et je ris encore, il veut bien de moi et pour longtemps encore !

« Lâche-moi, belette de malheur ! »

Cette fois j'arrête mon jeu mais je le garde encore prés de moi pour un autre baiser très chaud où je me permets de masser ses petites fesses avec délectation…

Il me regarde d'un air un peu énervé comme lorsqu'il perd et commence à s'éloigner. Sans se retourner, il me lance d'un ton qui se veut détaché :

« Bon, on rentre avant qu'il y ait un viol dans la neige ? »

Qu'est-ce que vous voulez que je réponde à ça… Je m'approche de lui, l'enserre par derrière en glissant mes mains dans ses poches. Ma bouche s'approche de son oreille et je susurre un très sensuel :

« Ouarf ouarf… »