Bonjour ! :) Me voilà avec un tout nouvel OS !

Il sera découpé en deux partie ! (Surtout parce que la première est déjà écrite et que je ne pouvais pas attendre d'avoir finit d'écrire la deuxième pour poster :3) Mais la suite arrivera assez vite (il manque seulement quelques petits passages à finaliser ;))


- Nooon !

Une des lames affilées de Fíli suivit immédiatement son cri d'horreur, transperçant rageusement l'air pour venir se planter mortellement dans sa cible.

- Fíli ! Non !

Réagissant instantanément malgré son propre choque, Thorin se jeta sur le chemin de son héritier, l'interceptant d'un bras ferme en travers du torse pour l'empêcher de se précipiter auprès de son petit frère.

- Lâche moi ! Ordonna agressivement Fíli en repoussant sauvagement son oncle.

La force du blond décuplée par l'adrénaline et la rage aida son violent coup d'épaule à envoyer Thorin à terre. Une fois libre, l'épéiste ne perdit pas une seconde et sprinta sur toute la distance qui le séparaient de son précieux objectif.

- Non non non – gémit-il désespérément quand il tomba à genoux aux côtés du corps immobile de son petit frère et de celui de l'orc.

Il écarta férocement la dépouille de l'hideuse créature avant de saisir précautionneusement le visage du brun entre ses mains.

- Debout Kíli ! Debout ! L'implorât-il doucement tout en glissant un bras derrière ses épaules.

Quand l'archer ne montra aucun signe de conscience et qu'à la place sa tête roula mollement sur le côté, Fíli essuya rageusement du dos de la main les larmes qui commençaient d'obstruer sa vue avant de passer un bras déterminé en dessous des genoux du brun pour le soulever.

Malgré le poids de son petit frère pesant sur ses membres fatigués additionné à son épuisement général, Fíli contraignit les muscles de ses cuisses à lui obéir dans un ultime effort pour se relever. Une fois stable sur ses pieds et son précieux fardeau contre son torse, il ne perdit pas une seconde et couru en direction du bord de la falaise où les autres étaient déjà entrain de grimper dans les arbres, à l'exception de Dwalin et Thorin qui courraient dans sa direction pour le rejoindre.

La vision floutée, Fíli n'aperçut pas la grosse racine sortant de terre qui se prit soudainement dans ses pieds. Il chuta tête première au sol, le corps de Kíli amortissant cependant sa chute.

- Kíli ! Oh Nadad – dé – désolé – désolé... bredouilla le blond en se redressant sur ses genoux et saisissant les épaules du brun pour l'attirer contre lui.

Ignorant complètement les hurlements des wargs et des orcs qui se rapprochaient derrière eux, Fíli étreint étroitement son frère contre lui, les berçants tout les deux d'avant en arrière, la tête du brun délicatement maintenu dans son cou, ses doigts tremblants glissant à travers les mèches brunes collées contre sa nuque.

- Réveille toi Kíli… supplia-t-il dans ses cheveux en inspirant profondément son odeur mêlée aux effluves de la terre et de la saleté accumulées lors de leurs dernières péripéties, s'il te plait, s'il te plait Sannadadith… Ne me laisse pas… ne me laisse pas tout seul…

Dwalin apparut soudainement devant lui et attrapa son bras pour le relever et en même temps l'arracher de son précieux fardeau.

- Relèves toi Fíli ! Debout ! Il faut y aller !

- Non ! Non, je ne l'abandonnerais pas ! Mon oncle aide moi ! On ne peut pas le laisser ici !

Pour toute réponse, le roi qui venait d'apparaître à leurs côtés cligna rapidement des yeux pour chasser les larmes qui menaçaient de dévaler sur son visage d'une seconde à l'autre et sans un mot aida Dwalin à faire lâcher la prise de Fíli sur son frère.

- Tu l'as vu comme nous, Fíli ! On ne peut plus rien pour lui, tu dois le lâcher ! Cria alors le colosse pour couvrir le bruit des hurlements sinistres qui se rapprochait de plus en plus d'eux.

- NON ! Non je ne le laisserais pas seul ici !

Fíli se libéra de la prise de Dwalin et de son oncle et se jeta sur Kíli, enfouissant la tête dans ses cheveux noirs et s'agrippant fermement à ses vêtements. Si Kíli devait rester ici, alors il resterait avec lui.

Il lui avait promis.

« Ne laisses pas les monstres me manger Fee…

- Aucun monstre ne te feras jamais de mal tant que je serais là pour te protéger ! Je te le promets Kee ! Je resterais toujours à tes côtés pour veiller sur toi ! »

Ce soir là, après que le petit brun de seulement quatre ans ait accouru dans le lit de son aîné en pleurs, le suppliant de le protéger contre les monstres qui venaient hanter ses rêves, Fíli avait alors renouvelé à haute voix la promesse qu'il s'était fait le jour où Kili était né. La promesse de toujours être là pour lui.

Mais aujourd'hui il avait échoué.

Les monstres avaient été plus forts que lui. Il n'avait pas su protéger son petit frère.

Mais une partie de la promesse serait toujours intacte s'il restait à ses côtés pour continuer de le veiller.

Alors Fíli ferma les yeux et s'accrocha désespérément au corps de son frère pour ne plus jamais le laisser partir. Ainsi, il n'aperçut pas le regard attristé mais entendu qu'échangèrent les deux plus âgés derrière lui. Il n'aperçut pas non plus Dwalin lever le bras et orienter le manche de sa hache dans sa direction.

Alors qu'il s'imprégnait une nouvelle fois de l'odeur de son frère avant que celle ci ne s'éteigne, une douleur sourde en provenance de l'arrière de sa tête le plongea immédiatement dans les ténèbres.


"Where you go I go,
What you see I see
I know I'll never be me, without the security
Of your loving arms
Keeping me from harm
Put your hand in my hand
And we'll stand"


La première chose dont Fíli fut conscient, fut du bruit apaisant d'un feu crépitant à ses côtés.

Ensuite seulement prit-il conscience de la douleur palpitante à l'arrière de sa tête. Fronçant les sourcils et grognant légèrement il roula doucement sur son côté pour pouvoir glisser une mains dans ses cheveux à la recherche de la source de sa peine. Il grimaça quand ses doigts rentrèrent en contact avec une bosse sensiblement douloureuse.

Comment avait-il réussi à se faire une chose pareille ? Il ne se souvenait pourtant pas s'être cogné récemment. Il ne se souvenait d'ailleurs pas comment il était passé de la colline à – la colline !

Fíli ouvrit brusquement les yeux et son regard tomba sur les flammes qui consumaient des branches dans un petit feu chaleureux à seulement quelques mètres de lui. Il s'assit précipitamment et grogna une nouvelle fois quand le mouvement amplifia la douleur dans sa tête et lui donna des vertiges.

- Hé là, doucement, entendit-il alors à côté de lui une voix grave mais douce lui conseiller gentiment.

Se retournant il aperçut Thorin assis à côté de lui. Celui ci avait de profonds cernes marqués sous les yeux et les traits du visage tirés. Signes qu'il les avait probablement veillé tout les deux lors de leur sommeil.

Fíli tourna la tête, parcourant des yeux les alentours, s'attendant à découvrir son frère à quelques pas de lui encore entrain de dormir. Mais quand le vide seulement rencontra ses prunelles il retint un hoquet de stupeur.

Kíli n'était pas allongé à côté de lui entrain de dormir paisiblement.

Tout lui revint soudain en mémoire.

- Non…

Il devait avoir rêvé. Kíli ne pouvait pas être… non. Ou alors cet orc n'avait pas vraiment… Ça devait être ça.

Kíli était blessé. Juste blessé.

Oin et Gandalf étaient probablement quelque part entrain de s'occuper de lui. Avec un peu de chance, son frère allait même déjà mieux et était entrain de partager une des ses innombrables blagues avec le reste de la compagnie. Ou, encore même, était de nouveau entrain de taquiner Bilbo avec l'aide de Bofur. Kíli avait toujours adoré taquiner leur cambrioleur. Et très souvent cela se terminait par l'hilarité générale de la compagnie. Si leur voyage n'était pas aussi sombre, ils le devaient en grande partie à Kíli et son humour et positivité à toute épreuve. Les soirs étaient souvent remplis par les rires joyeux du plus jeune prince.

Or ce soir là, Fíli n'entendit aucun rire et le doute s'empara aussitôt de son cœur d'une poigne glacée.

- Thorin ! Où… où est Kíli ?!

Le roi déchu pinça ses lèvres entre elles et les traits fatigués de son visage s'assombrirent davantage. Au lieu de prendre le risque d'ouvrir la bouche, Thorin s'agenouilla à côté de son héritier et l'attira maladroitement contre lui.

Il n'en fallu pas plus à Fíli, pour comprendre immédiatement la raison de ce geste d'affection. Son cœur arrêta brusquement sa course folle et ses yeux s'humidifièrent instantanément.

Tout avait été réel… Les géants de pierre, leur capture dans les montagnes, Goblintown, la fuite dans la foret, et puis… et puis alors qu'ils couraient en direction du rebord de la falaise pour se réfugier dans les arbres… un orc, probablement caché dans un arbre, avait sauté sur Kíli… En entendant son cris de surprise derrière eux, Fíli ainsi que Thorin et Dwalin s'était retournés juste à temps pour voir l'ignoble créature se saisir fermement de la tête de l'archer et…et d'un geste sauvage... briser son cou.

C'est l'instant même où la promesse de Fíli avait volée en éclat. Il n'avait pas su protéger son petit frère des monstres. Le petit couteau caché dans une de ses bottes n'avait pas été assez rapide et n'avait atteint sa cible que trop tard… L'irréparable avait déjà été commit.

N'arrivant pas à admettre la cruelle vérité, Fíli resta pétrifié dans l'étreinte de son oncle.

Plus aucune émotion ou sensation ne le traversait. Tout n'était que brumes et ténèbres. Seul le murmure lointain et désagréable d'un enfant effrayé répétait infatigablement dans son esprit: ne laisses pas les monstres me manger Fee ne laisse pas les monstre me manger Fee ne laisse pas les monstre me manger…

De légères secousses réussirent finalement à piquer sa curiosité et le tirer hors de du néant. C'est alors qu'il comprit que le roi sous la Montagne pleurait.

Fíli n'avait jamais vu ou entendu son oncle pleurer.

Thorin ne pleurait probablement que très exceptionnellement et pour des raisons encore plus exceptionnelles.

Comme la perte d'un membre de sa famille par exemple. La perte d'un être particulièrement aimé et proche.

Comme la mort d'un neveu…

La mort de Kíli.

Oncle Thorin pleur parce que Kíli – mon petit frère… est…est mort...

Réalisant petit à petit, les larmes de Fíli finirent elles aussi par s'écouler librement pour venir dévaster son visage.

- Je suis désolé, sanglota Thorin d'une voix à peine audible, oh Fíli… je suis tellement désolé…

Fíli sentit son cœur se briser en un millier d'éclats tranchants. Sa bouche se tordit dans un rictus de douleur alors qu'un sanglot de souffrance s'en échappait finalement, faisant frémir les membres de la compagnie réunis un peu plus loin.

L'héritier n'eut même pas la force d'être en colère.

Le nain qui lui était le plus précieux et qu'il aimait le plus sur cette terre n'était plus.

Il l'avait perdu et n'aurait plus jamais l'occasion de le serrer dans ses bras ou de caresser ses cheveux. Ou bien même, de lui demander pardon pour avoir brisé sa promesse.


Après ce premier soir, "soir de la colline " comme la compagnie l'appelait maintenant pour ne pas avoir à dire "soir de la mort de Kíli ", les nains, le hobbit et le magicien restèrent trois jours sur place. Les aigles les avaient déposé dans un endroit où ils n'avaient pas à craindre pour leur sécurité. Ils étaient redescendu sur la terre un peu plus ferme et avait dressé un petit camp.

Le lendemain matin du drame, les deux Durin étaient tout les deux remonté silencieusement au sommet du Carrock où ils avaient alors érigé un mémorial à la mémoire du jeune archer.

Thorin avait été le premier à en redescendre, tôt le matin du deuxième jour.

Fíli lui y resta les trois jours que dura leur arrêt.

Au cours du deuxième jours, jugeant avoir laissé assez de temps seul au blond, les membres de la compagnie étaient monté tour à tour, soit seul ou par deux ou trois pour venir eux aussi se recueillir et en même temps apporter au dernier fils de Dís de quoi se nourrir et se couvrir pour la nuit.

Le soir du troisième jour, Fíli réapparut enfin au camp et si ses yeux étaient rouges, ses cheveux détressés et les traits de son visage fatigués, aucun ne fit de commentaire.

À l'aube la quête reprit enfin son court, à la différence que plus aucun rire joyeux ne provenait de la petite troupe. Le chagrin, le deuil était encore bien trop présent dans l'esprit de tous.

Leur jeune et joyeux prince ne verrait jamais la cité de ses ancêtres et n'aurais même pas la chance de reposer dans la pierre de ses murs.

Dwalin et Thorin en particulier ressentait cette culpabilité. Celle d'avoir privé Kíli de ce droit, de cet honneur. Mais comment auraient-ils fait pour transporter son corps jusque là ?

Malgré tout le déchirement que Dwalin avait ressentit, il savait qu'ils n'avaient pas eu d'autres choix que celui de l'abandonner derrière eux. Il avait craint que Fíli ne lui en tienne une farouche rigueur mais le blond était pour l'instant bien trop dévasté par le simple faite d'avoir perdu son petit frère. Seulement, le colosse savait qu'un jour viendrait où le prince lui reprocherait de l'avoir assommé pour lui faire lâcher prise et l'emporter loin de son frère contre sa volonté. Mais encore une fois, Dwalin savait que Thorin et lui avait prit la bonne décision. Sans leur intervention forcé, Fíli serait resté sur place et alors ils les auraient perdu tous les deux.

Et cela n'était même pas envisageable.

Fíli devrait désormais apprendre à vivre sans la deuxième moitié de son âme.


Voilà donc pour cette première partie...

Je sais qu'elle est triste, mais rassurez vous, ce n'est pas ce que vous pensez ! Je veux dire par là que ce n'est pas une deathfic comme on pourrait le croire ;)

Des idées ? ;)


Le couplet au milieu du texte est tiré de la chanson "Skyfall" de Adèle.

J'espère que sa présence ne vous aura pas dérangé mais j'aime bien cette musique et j'ai trouvé que les paroles correspondait assez à l'idée que je me fait du lien fraternel entre Fili et Kili.

Pour celles et ceux qui ne seraient pas trop amis avec l'anglais voilà la traduction :

"Là où tu vas, je vais
Ce que tu vois, je le vois
Je sais que je ne serai jamais vraiment moi-même
Sans la sécurité de tes bras aimants
Qui me protègent des blessures
Mets ta main dans la mienne
Et nous nous tiendrons debout"

Même si ce n'est pas du tout "l'histoire" de cette musique, ce passage me renvoyait l'image des deux frères inséparables. Et les "bras aimant qui protègent des blessures"correspondaient ici parfaitement avec la promesse de Fili.