Bonjour à tous. Je vais à partir de maintenant, reprendre la traduction de Lyra Granger de la fiction d'Ashwinder. Ceci est le chapitre 21 de la fiction. Un grand merci à ma bêta, Ashwinder elle-même, à Lyra Granger pour avoir accéder à ma requête, et à Lucile, pour m'avoir supportée ; ). J'espère que la traduction est satisfaisante par rapport à celle de Lyra Granger
Harry se réveilla, son cœur battant à tout rompre. Il avait eu à nouveau ce cauchemar. S'il avait espéré qu'ils auraient disparu, il se trompait amèrement. Ils devenaient plus perturbants encore. Il y avait plus de sang, et ce à chaque fois. Et ce rêve semblait le poursuivre. Lorsqu'il était au Terrier, le rêve se passait toujours dans la cuisine impeccable de Mrs Weasley, mais maintenant qu'il avait déménagé, le rêve avait pris place dans une nouvelle cuisine.
Il se redressa son visage enfoui dans ses mains. La cuisine de son cauchemar était maintenant celle de Remus, située à côté de sa chambre. Il était arrivé dans la maison de Remus Lupin, où Sirius logeait depuis Octobre, quelques jours avant. Il ne savait pas exactement nombre de jours que cela faisait. Il avait perdu le compte des jours puisqu'il dormait tout le jour durant.
Un coup fut frappé à la porte. « Tout va bien ? » demanda Remus Lupin.
Harry jura tout bas. Il avait dû crier dans son sommeil. Encore une fois. « Oui, ça va », répondit-il, espérant que Remus voudrait bien partir et le laisser seul.
« As-tu eu un autre cauchemar ? »
« Non, » mentit Harry.
Il était venu ici, cherchant une échappatoire à ceux qui voulait lui poser des questions auxquelles il ne voulait pas répondre, mais il n'avait pas obtenu ce qu'il recherchait. En réalité, il ne s'est même pas demandé ce que Remus and Sirius diraient lors de son arrivée imprévue sur le pas de la porte, et il n'avait donc pas été préparé aux questions et à leur entreprise. « Harry, qu'est-ce qui t'amène ici ? » « Harry, quelque chose s'est passé, non ? » « Harry, qu'est-ce qu'il y a ? »
Il n'avait pas répondu, il n'avait pas été capable de faire fonctionner sa bouche. Tout ce qu'il avait été capable de faire était de rester planté là et de les fixer. Il y eut un soudain bruit métallique suivi d'un piaillement rageur, et Harry avait réalisé après coup qu'il avait lâché la cage d'Hedwige sur le sol. Ses mains n'avaient pas été capables de la rattraper. Ses jambes n'avaient pas voulu marcher correctement, pendant qu'il vacillait là, et il se serait effondré à même le sol si Sirius ne l'avait pas attrapé.
Sa bouche s'était ouverte pour donner naissance à un pénible sanglot. Sa vision s'était troublée, et après un moment, il sentit Sirius tapoter gauchement son épaule. D'une façon ou d'une autre, Sirius et Remus l'avait emmené à l'intérieur d'une chambre, où il s'était écroulé sur le lit. Il se rappela d'eux posant questions sur questions, mais il se refusa à répondre à aucune d'entre elles.
Quelques temps plus tard – Harry n'avait aucune idée du temps écoulé – une voix de femme avait appelé de l'âtre de la cheminée. Il l'a reconnue comme étant celle de Mrs Weasley. Remus était parti répondre. Harry n'avait pas été capable de discerner tout ce qu'ils s'étaient dit, mais il n'avait pas manqué la nuance de panique dans la voix de Mrs Weasley, pendant que Remus essayait de s'en tirer en la calmant. Elle vint à travers le feu, et était en train de demander de parler à Harry, et il n'avait pas été capable de lui faire face.
Il n'était pas fier des choses qu'il lui avait dites. Il aurait dû savoir à ce moment-là qu'elle voulait uniquement s'expliquer. Mais il n'eut pas envie de l'écouter. Il était dans sa douleur, and il aurait voulu s'y complaire. Il essayait de faire la sourde oreille, mais il n'avait pas raté l'essentiel de son explication. Elle avait lu l'article du Grand Inquisiteur, et sa première réaction fut de contacter Ginny. Elle était partie pour Poudlard, tout comme Harry l'avait fait, pour découvrir que sa fille n'était pas retournée à l'école. Mais au lieu de rencontrer Nick Quasi-sans-tête, elle était partie pour parler au Professeur McGonagall, qui lui avait apparemment raconté quelque chose, qui avait apaisé ses
craintes et ses peurs. Alors Mrs Weasley était parti chercher Harry pour tout lui expliquer, mais Harry n'avait pas été prêt à l'écouter.
Il lui dit des choses impardonnables. « Je ne vous crois pas ! » gronda-t-il. « Ginny m'a menti ! Avant de partir, elle m'a fait un adorable discours sur la nécessité d'être honnête l'un envers l'autre, et elle me mentait tout ce temps ! Comment puis-je savoir que vous ne faites pas la même chose? Comment puis-je savoir que vous ne la couvrez pas ? Après tout, elle est de votre famille ! Mais pas moi ! Je suis juste un pauvre orphelin que vous avez pris en pitié. Et bien, j'en ai assez de votre pitié ! Je ne veux avoir rien à faire avec aucun d'entre vous ! Allez-vous-en et foutez-moi la paix ! »
Depuis que Ginny l'avait quitté, ce fut la seule fois où il parla autant depuis que Ginny l'avait quitté. Mrs Weasley partit, blanche, et il vit les larmes éclatantes dans son regard. Il s'en moquait de l'avoir fait pleurer. Il était dans sa souffrance, et il voulait en infliger à quelqu'un d'autre. Mais cela ne l'aida pas à alléger la sienne.
"Elle est tout ce que j'avais, et maintenant, elle est partie," pensa-t-il. Peut-être avait-il dit cela à voix haute. Il ne savait plus. Il soupira. Elle était probablement mieux loin de lui. Il la tuait dans ses rêves depuis des mois maintenant.
« Harry, tout va bien ? »
Harry poussa un soupir d'irritation. Sirius était sur le pas de sa porte à présent, et Sirius se comportait en idiot depuis son arrivée. Son parrain semblait avoir l'impression qu'Harry était prêt à se suicider si une chance lui était donnée. Alors, Harry pouvait à peine faire un mouvement sans que Sirius ne le guète tel un oiseau de proie. Son parrain lui avait confisqué son Portoloin et la clé de son coffre de Gringott, faisant d'Harry une sorte de prisonnier dans la maison. Pour empirer les choses, son parrain avait fait disparaitre tous les objets susceptibles d'être tranchants dans la maison. Par conséquent, Harry se trouvait maintenant très chic avec une barbe qui le démangeait, puisqu'il n'avait pas accès au rasoir.
« Ça va ! » Répondit brusquement Harry.
« Non, ça ne va pas, » soutint Sirius. « Remus m'a dit que tu avais encore rêvé. »
« Remus peut aller en enfer. Tu peux aller avec lui, je m'en fous. Tout ce que tu fais est de m'emmerder. Vas-t-en et laisse-moi tranquille ! »
Un coup bruyant sur la porte fut tout ce qui vint comme réponse. Harry sourit pour lui-même, heureux de s'enfermer. C'était la seule façon d'obtenir la paix ici. C'était déjà assez pénible que Sirius avait transformé la petite salle à manger en chambre pour Harry. Elle était située entre le salon et la cuisine, et Harry se sentait comme s'il n'avait aucune intimité. Il entendait tout ce qu'il passait dans la maison, alors qu'il ne le voulait pas.
Sirius frappa la porte, cette fois-ci plus fortement, et le mur entier vibra. Un nouveau coup, et la porte exploserait. Harry se leva, mais l'instant suivant, il se trouva renversé sur le sol, le haut de son pyjama froissé en boule dans les poings de Sirius. Il eut une seule seconde pour avoir un aperçu du visage de son parrain, et Sirius paraissait en colère comme il ne l'avait jamais vu.
"Que se passe-t-il?"
Remus était de retour, sûrement alerté par le son de la porte lorsque Sirius l'avait frappée. Remus tira son ami en arrière par l'épaule.
« Sirius, grands Dieux ! Que penses-tu que tu es en train de faire ? »
Harry se releva, tandis que Sirius se tourna vers Remus. « J'en ai assez de son attitude,» il grogna, montrant Harry d'un mouvement de tête. « Ce garçon a besoin
de bon sens. » Sirius secoua l'épaule de Remus, tandis qu'il essayait de le calmer et commença à faire les cent pas. « Il se renferme un peu plus chaque jour, et il ne veut pas nous dire ce qu'il se passe. Et ce n'est rien comparé à la manière dont il a traité Molly. Il mérite seulement d'être frappé pour ça. La pauvre femme ne lui a jamais montré qu'amour et gentillesse, et regarde comme il la traite. C'est incroyable que ses fils n'ont pas jusqu'à présent débarqué ici pour lui donner une leçon. Et cette petite catin … »
"GINNY N'EST PAS UNE CATIN ! » hurla Harry, s'élança sur son parrain, mais une main ferme le ramena en arrière. Il regarda le visage de Remus Lupin, remarquant pour la première fois à quel point elle était pâle. Quand était la pleine lune ? Harry n'avait pas le moindre indice.
« Oh, il réagit finalement… » commença sarcastiquement Sirius sarcastiquement. Harry voulait se frapper pour avoir laissé la remarque de son parrain l'affecter.
« C'en est assez pour vous deux, » dit Remus avec autorité. « Sirius, si tu pouvais attendre dehors, j'aimerais parler à Harry. »
Sirius les fixa un moment avant de sortir, grommelant des jurons. Quand il fut parti, Remus s'adressa à Harry. « As-tu eu un autre cauchemar ce matin ? » demanda-t-il calmement.
Harry voulait répondre, mais quelque chose d'autre en lui voulait juste être puéril et contradictoire. Il croisa ses bras sur sa poitrine et ne répondit pas.
« Tu ne peux pas garder toute cette rancœur pour toujours, tu sais. Si tu en parlais, peut-être que cela t'aiderait. »
« Comment ça peut m'aider ? » Harry explosa. « Est-ce que tu sais ce que je vois toutes les nuits lorsque je m'arrange pour dormi ? Et cela si j'arrive à m'endormir… Je vois Ginny, et elle est morte. Veux-tu savoir comment meurt-elle ? C'est parce que je l'ai tué ! Tu voudrais penser, que maintenant qu'elle m'a quitté, ce genre de chose partirait, mais ce n'est pas le cas. Ça continue de revenir, et c'est pire à chaque fois. Et qu'est-ce que je suis censé penser ? Qu'elle est bien mieux sans moi ? Et dis-moi, maintenant que je t'ai raconté ça, tout ça partira-t-il ? Je mourrais avant que ça ne parte. »
Harry bouscula Remus, et sortit de la chambre, vers la salle de bain. D'après l'angle du soleil, il put dit dire que l'après-midi était déjà bien entamée. Le temps de mettre de l'ordre dans ses idées et de s'habiller. Il ouvrit le robinet de la douche, réglant l'eau au plus chaud qu'il put supporter. Puis il chercha une serviette pour s'essuyer alors qu'il réalisa qu'il n'avait apporté aucun vêtement propre avec lui. Il dut remettre son pyjama jusqu'à ce qu'il soit arrivé dans sa chambre.
Il ouvrit la porte de la salle de bain, lâchant un nuage de vapeur, et entendit immédiatement la voix d'Hermione provenant du salon. Il gémit, ferma la porte jusqu'à ce qu'elle ne soit qu'ouverte légèrement, et se demanda combien de temps pourrait-il rester caché dans la salle de bain. Pourquoi tout le monde insistait-il pour s'insinuer dans sa vie ? Le monde ne savait-il pas qu'il voulait être seul? Pourquoi tout le monde le dérangeait-il ?
Il plaça une oreille sur l'ouverture et se concentra sur ce qui se disait dans le salon. « …Je ne peux justement pas croire les choses qu'elle a écrites dans cet article, » dit Hermione d'une voix aigu. « Pourquoi ne lui ai-je pas demandé d'arrêter pour toujours lorsqu'elle a promis d'arrêter d'écrire des mensonges… »
Mais beaucoup d'éléments dans cet article n'étaient pas des mensonges, protesta une voix dans la tête d'Harry. Il avait été écrit dans sous l'éclairage le pire, mais beaucoup de choses étaient la vérité. Le sort qu'il avait utilisé pour vaincre Voldemort était bien un sort de Magie Noire. Il avait bien été dépourvu de ses pouvoirs. Il avait bien posté pour ce travail au ministère alors qu'il aurait préféré faire autre chose. Apparemment, Ginny était bien tombée dans les bras de Viktor Krum.
« …Je ne savais rien de ça avant-hier, ou je serais venue ici plus tôt. » Hermione était en train de parler très vite. « Je ne suis pas retournée à Poudlard avant dimanche et je suis allée directement au lit. Et je n'ai rien entendu chez mes parents, et avec Ron qui a été appelé pour son travail, je n'ai pas eu le moindre contact avec personne depuis Noël. Vous ne pouvez pas imaginer combien j'ai été choquée lorsque je suis allée au petit-déjeuner hier et que j'ai vu que Ginny était absente. Bien sûr, j'ai demandé directement au Professeur McGonagall ce qu'il se passait, et elle m'a montrée les articles qu'elle avait confisqués à certains de ses élèves. » Elle reprit sa respiration. « De toute façon, rien de cela n'est important. Puis-je voir Harry s'il-vous-plait ? »
Le silence tomba dans le salon, et Harry imagina Sirius et Remus se regarder, ne sachant pas quoi dire. Harry voulait qu'un des deux disent qu'il n'était pas en mesure de la recevoir. N'importe quoi qui pourrait la faire s'en aller. Qu'importe ce qu'Hermione avait à lui dire, qu'importe la gentillesse qu'elle avait à lui offrir, il ne voulait pas l'écouter.
« Je crois qu'Harry est actuellement dans la douche, » la voix de Sirius lui vint. Elle était plus forte que nécessaire.
« C'est étrange, » dit Hermione. « Nous sommes au milieu de l'après-midi. »
« Il vient juste de se réveiller, » l'informa Sirius. Harry serra ses dents.
« Oh. Et bien, peut-être que l'un d'entre vous pourrait-il lui dire de se dépêcher. Je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai dû m'arranger pour venir ici, et je ne veux pas que ce soit plus long que nécessaire. »
« Ne te dérange pas, » dit Harry, sortant de sa cachette. « Qu'importe ce que tu voulais me dire, je m'en fous. »
« Mais Harry, c'est à propos de Ginny… » commença Hermione, ses yeux s'agrandissant tandis qu'elle jetait un coup d'œil à son apparence. Il savait qu'il n'était pas présentable, avec ses cheveux fous et ruisselants de la douche, son pyjama plissé et délavé, et sa barbe mal rasée.
« J'ai dit, je m'en fous, » répéta-t-il, alors qu'il traversait rapidement la porte jusqu'à sa chambre. « Tu n'avais pas à te déranger à venir ici. »
Hermione se leva et fis un pas vers lui. Elle n'avait pas l'aire contente. « Harry, si tu me laissais t'expliquer… »
Harry lui claqua la porte au nez. Quelqu'un avait dû la réparer alors qu'il était sous la douche. Cela devait être Remus. Elle l'ouvrit presque immédiatement. « Ne me referme jamais la porte au nez comme ça… »
« Non mais ! J'aimerais me changer. » Pour montrer son sérieux, il commença à déboutonner son haut de pyjama, la fixant tout le temps. Il vit son regard glisser sur son torse un moment, et il réalisa qu'elle avait vu qu'il portait toujours le talisman. S'il le fallait, il se déshabillerait entièrement. Il se fichait s'il l'embarrassait, il voulait juste qu'elle parte.
« Il serait temps que tu t'habilles, » répondit-elle contrariée. "Te rends-tu compte qu'il est deux heures et demi ? Je serais là lorsque tu auras fini." Elle ferma la porte, et il entendit sa remarque, « Il à l'air aussi mal qu'il ne l'était l'été dernier. »
Il savait qu'elle voulait qu'il entende cette remarque, mais cela ne fit qu'augmenter sa colère. N'avait-on pas mieux à faire que de parler de lui? C'était la raison pour laquelle il n'avait pas voulu que le fait qu'il ait perdu ses pouvoirs ne se sache. Il bougea afin de verrouiller la porte, et découvrit que le verrou n'avait pas été réparé avec la porte ; il avait été entièrement enlevé. Il jura pour lui-même, il commença à s'habille, tout en continuant malgré lui à écouter la conversation qui se passait dans le salon.
« Au moins il se lave maintenant, » commenta Sirius. « C'est une amélioration par rapport à ce qu'il était lorsqu'il est arrivé. »
« Il ne se lavait pas? » demanda Remus.
« Non, tu n'étais pas là après le premier jour. Pendant que tu te transformais après le Nouvel An, il n'est pas sorti de sa chambre du tout. »
« Qu'est-ce qui l'a fait sortir ? » demanda Hermione.
« Je ne sais pas, » répondit Sirius. « Je lui ai dit qu'il agissait comme un enfant, mais je ne vois pas comment ça a changé. Il continue à agir tel un enfant, à mon avis. »
« Qu'a-t-il bien pu faire durant toutes ces journées ? »
« A chaque fois que j'y suis allé, il ne faisait strictement rien. » dit Remus
« Je l'ai vu faire quelque chose sur un parchemin, » intervint Sirius. « Mais il ne m'a jamais laissé voir ce que c'est. Il y avait un tas de parchemins chiffonnés dans sa corbeille à papier l'autre jour, j'y ai jeté un coup d'œil, et il avait dessiné des balais. »
Harry serra ses poings. Sirius n'avait pas le droit de fouiller dans ses détritus. En tout cas, aucun de ces balais n'avaient été corrects. Bon ! Ils pourraient juste cuire dans leurs jus pour jusqu'au soir. Il s'en foutait. Il n'allait pas sortir de là.
Comme si Hermione avait lu dans ses pensées, elle l'appela, « N'as-tu pas encore fini de t'habiller ? »
« Non ! » répondit Harry obstinément.
« Je m'en fiche » répondit-elle « Tu as eu plus que le temps de t'habiller et je dois retourner à l'école. J'arrive. »
Elle ouvrit la porte et entra, jeta un coup d'œil à l'intérieur de la chambre obscure. Il n'avait pas pris la peine d'ouvrir les volets depuis qu'il y avait déménagé. « Tu sais, si tu laissais entrer un peu de lumière, les choses seraient certainement plus joyeuses… »
Harry croisa ses bras sur son torse et ne répondit pas.
« Harry, » commença de nouveau Hermione, « J'ai quelque chose à te confesser. Je crois savoir pourquoi Ginny est allée à Dumstrang. »
« Je ne veux pas l'entendre. »
« C'est malheureux, parce que tu vas l'entendre, peu importe, si tu le veux ou non. Je pense qu'elle y est allée chercher un moyen de te guérir. »
« Me guérir ? Me guérir ? Est-ce que c'est ce que tu penses ? Que j'ai une sorte de maladie et que tu dois juste trouver le remède pour moi ? Est-ce que je suis l'un de tes cas intéressants à présent ? As-tu lu quelques autres cas intéressants comme le mien ? »
« Harry, non, tu dois écouter… »
« JE NE VEUX PAS ECOUTER ! JE VEUX QUE TU T'EN AILLES, ET QUE TU ME LAISSES TOUT LE MONDE ME LAISSE TRANQUILLE ! POURQUOI PERSONNE N'EST CAPABLE DE LE COMPRENDRE ? »
La bouche d'Hermione s'était formée en une ligne fine. « Sirius avait tort à ton propos, » dit-elle d'une dangereuse et calme voix. « Tu n'agis pas comme un enfant. N'importe quel enfant que je n'ai jamais vu est incommensurablement plus sage que tu ne l'es. »
« Vas-t-en, » grinça Harry
Elle acquiesça. La porte se referma derrière elle, mais elle n'était pas encore partie.
« Tu vas bien ? » la voix inquiète de Remus passa au travers de la porte.
« Je vais parfaitement bien, » répondit Hermione d'un ton glacial.
« Non, tu ne l'es pas. » La voix de Sirius était un grondement menaçant.
« Ça va aller, » insista Hermione. « Et j'ai réellement besoin de rentrer, mais pas avant que je ne dise ceci. Ginny et moi avions fait des recherches tout l'automne. Nous avons essayé de trouver un moyen de restaurer les pouvoirs d'Harry. Nous avions gardé tout ça secret car nous ne voulions pas que quiconque ait un espoir inutilement. »
« Vous avez bien fait, » commenta Remus. « Je ne peux pas imaginer que vous veniez à quoique ce soit. »
« Non, nous n'avons rien trouvé. Même si Ginny a traduit quelques anciens textes, nous n'avons pas réussi. J'ai écrit à Viktor Krum à Dumstrang, en lui demandant s'il savait quoique ce soit. Je n'ai jamais laissé aucun indice quant à ma raison de chercher cela. Mais je pense que Ginny a elle-même contacté Viktor à un certain moment, et il a dû lui dire quelque chose d'intéressant. C'est la seule chose que je puisse imaginer et qui aurait amené à faire une telle chose sans le dire à personne. »
« Est-ce que tu l'as dit à Molly Weasley ? » demanda Remus « Elle était malade d'inquiétude à son propos. »
« Oui, j'ai été voir Mrs Weasley avant de venir ici. C'est de cette façon que j'ai su que je pourrais trouver Harry ici. Je lui ai tout dit. »
« C'est bien, » remarqua Sirius. « Cette nouvelle devrait avoir un bon impact sur elle. Tu ne peux pas savoir combien Harry l'a chamboulée la semaine dernière. Je pourrais le tuer pour ce qu'il lui a dit. »
Harry ne supporta d'en écouter plus. Il mit à part ce qu'il avait entendu sur Ginny. Il ne voulait pas y croire. Cela lui donnerait une raison d'espérer. Il ne voulait pas espérer pour le moment. Il voulait de la souffrance. Pensant à quel point il avait été horrible envers Mrs Weasleur, lui amena cette douleur, surtout lorsqu'il se rappela la façon dont elle l'avait aidé à Halloween. Il se haïssait pour les mots qu'il avait eus à son égard, et il se concentra sur ce sentiment, l'autorisant à s'infiltrer et s'insinuer dans son être.
Ginny fixa le bijou dans sa main. Elle n'en avait jamais vu un comme celui-là avant. A chaque coif qu'elle l'avait essayé auparavant, la pierre était toujours été blanche. Celle-ci était d'un bleu profond. Elle referma ses doigts sur elle une nouvelle fois, laissant sa lumière interne monter au travers de la chair de sa main. C'était quelque chose qui n'était jamais encore arrivé. Alors que les précédentes gemmes voulaient refléter la lumière, ils n'avaient jamais posséder aucun éclat inhérent d'eux-mêmes.
Elle s'affala contre une partie du mur de la caverne, épuisée. Mais cela aurait pu être pire. Au moins, elle avait fini maintenant. Elle n'avait plus à passer par l'ardu procédé d'imbiber la gemme avec une protection magique. Créer la pierre avait déjà été pénible.
D'où elle était, juste dans l'entrée de la caverne, elle pouvait voir qu'il faisait à nouveau noir. Elle pensait être ici depuis trois jours – c'était le plus de ce qu'elle pouvait se rappeler clairement en tout cas.
Viktor devait être certainement endormi dans la tente. Elle l'espérait tout du moins. Elle pourrait amener la gemme à Gefinn maintenant et en finir avec ça. Viktor ne serait pas content qu'elle aille voir la déesse de son propre chef, mais ça serait son problème. Durant les jours précédents, il insistait auprès d'elle pour faire des pauses, peu importe combien de fois elle lui dit qu'arrêter au mauvais moment pourrait mettre en péril tout le processus. En plus, il semblait avoir développé un sixième sens pour l'interrompre au mauvais moment. Cela avait été un soulagement plus tôt ce jour-là quand il l'informa que leur stock de nourriture s'épuisait et qu'il devait aller à la ville la plus proche pour en acheter. Elle avait eu plusieurs heures seule, et elle avait été capable de faire de réels progrès
« As-tu quelque chose pour moi ? »
Ginny sursauta au son de la voix de la déesse qui résonnait dans le passage. « Je ne vous ai pas encore convoquée, » dit-elle restant d'acier et se tournant. Une lumière émanait des profondeurs de la caverne.
Geffin rit durement. « Toi ? Me convoquer ? Tu ne me convoques pas. Je te fais venir à moi. Maintenant. »
Ginny tenta de rester où elle était, mais c'était comme si ses pieds avaient soudainement développé une volonté propre. Elle longea le passage jusqu'à ce qu'elle ait atteint le cercle de pierres, où Gefinn était debout, l'attendant.
« Là, c'est bien mieux, »dit la déesse. « Maintenant nous pouvons avoir une petite discussion. Montre-moi ce que tu as crée. »
Ginny desserra sa main, ouverte en offrande. C'était le point de point de non-retour. Elle l'avait créée pour Gefinn, après tout.
La déesse ramena la pierre vers elle, l'inspectant minutieusement. « Oh, vraiment joli. Et le bleu est ma couleur favorite. Comment le savais-tu ? »
« Je ne… Je ne savais même pas que je pouvais créer des pierres colorées. Toutes les autres que j'ai créées étaient blanches. »
Gefinn mit la gemme sur son collier. « Et tu dis que si tu me donnes ce talent, je pourrais le faire moi-même ? »
« Je ne sais pas. Je n'ai jamais donné quelque chose comme ça avant. Je ne sais pas si cela ferait de vous un Jewel-wright à ma place ou non. »
« Mais tu ne plus en être un, c'est de ça dont il est question, non ? » Gefinn la regarda, la scrutant. « Oui, je vois. C'est ça. Non, je suis désolée mais ce n'est pas un marché acceptable. »
« Quoi ? »
« Tu m'as entendu, jeune fille. Ce n'est pas acceptable. Tu m'offres un talent que tu ne veux vraiment pas en premier lieu. Quelle est donc la valeur ? »
« Ça ne peut pas avoir de valeur pour moi, mais ça peut l'être pour vous. Vous pourriez créer des richesses pour vous-même. »
« Peut-être, mais tu ne sais pas vraiment, non ? De toute façon, comme si je voudrais m'abaisser à travailler pour des bijoux… »
« Si je me rappelle de mes cours d'Histoire, vous n'avez pas été au-dessus d'un peu de travail manuel dans le passé. Ce n'est pas ainsi que l'île s'est retrouvé ici en premier lieu ? » Gefinn avait trompé un roi Suédois en le faisant, Ginny réalisa brutalement. Tout comme la déesse tentait de tromper Ginny maintenant, il semblait ? « Et je ne dirais même pas ce que vous avait dû faire afin d'obtenir ce collier. »
« SILENCE ! Je ne supporterais pas tes insultes ! » L'énorme poitrine de Gefinn était en train de se soulever dans sa rage. « Tu serais sage, jeune fille, » commença-t-elle, menaçante, « de garder à l'esprit qui d'entre nous est supérieure à l'autre ici. Je pourrais bien refuser et te renvoyer d'ici, mais je te donnerais ce que tu demandes. Mais nous allons le faire selon mes conditions. Le don de tes talents est inacceptable pour moi. Il y a quand même, autre chose. »
« Qu'est-ce que c'est ? »demanda Ginny, provocante, alors qu'intérieurement, elle redoutait ce que Gefinn pourrait lui demander. C'était pour Harry, se rappela-t-elle. Peu importe ce que Gefinn demandait, il faudrait le faire, pour Harry.
« Ta virginité. Tu dois la donner à ton protecteur. » Gefinn montra d'un mouvement de tête l'entrée de la grotte, et Ginny sut à qui Gefinn faisait référence. Elle se sentit mal, comme si le sol se dérobait sous ses pieds.
« Non… Je ne peux… Je ne peux pas faire ça… »
« Vraiment ? Réfléchies-y un peu. Tu refuses un don à ton amour, mais tu lui en offres un autre. Lequel des deux a le plus de valeur que ça pour lui ? »
L'esprit de Ginny tournoyait, alors qu'elle tentait de faire fonctionner correctement son cerveau et sa raison. Qu'est-ce qui pour Harry compterait plus ? Elle ne réussissait pas à trouver. Elle se sentait étrangement brouillon.
« Il est amoureux de toi. Le savais-tu ? » La voix méprisante de la déesse coupa sa confusion.
« Qui ? »
« Le sorcier que tu as apporté avec toi. »
« NON ! C'est un mensonge ! Ça ne se peut pas. Je n'ai rien fait pour l'encourager. »
« Je ne te raconte pas de mensonges. Il l'est. Je l'ai vu, en lui. Si tu t'offres à lui, il ne refusera pas. »
« Peu importe, parce que je ne le ferais pas. La prostitution vous parait assez bien pour vous, mais je ne me vendrai pas. »
Ginny sut qu'elle était allée trop loin cette fois-ci, mais elle ne s'en préoccupa pas outre mesure. Si c'était ce que Gefinn lui demandait, elle n'allait pas payer le prix. C'était trop cher. Harry ne voudrait jamais la croire si elle revenait avec ça et tentait de lui expliquer après coup. Elle devrait tout simplement l'accepter maintenant. Il n'y avait pas d'aide pour lui ici.
Elle se tourna pour partir, mais Gefinn leva une main. Ginny se recroquevilla en dépit d'elle-même, sûr que la déesse allait la terrasser pour son insulte. Tout de suite elle se redressa. Qu'elle fasse le pire. Maintenant, peu lui importait.
« Où crois-tu aller ? » La voix de Geffin était trompeusement calme.
« Je pars. Je n'accepte pas les termes du contrat. »
« Tu es encore assez sensée pour négocier, au moins, même si tu n'as pas encore assez de raison pour ne pas insulter ceux qui sont meilleurs que toi. Je vais te donner un second choix. Tu dois me donner tous les souvenirs que tu as de ton amour. Tu ne te rappelleras plus désormais qui il est ou qu'il t'ait jamais aimé. »
« Mais alors comment pourrais-je le trouver pour restaurer ses pouvoirs ? » »
« Je mettrais un sort dans ta tête. Quand tu l'auras lancé sur lui, tu perdras tous tes souvenirs à ce moment. »
« Quel sort ? Qu'est-ce qu'il fera ? »
« Ce sera une incantation. Quand tu la prononces, tout sera comme avant. Toi et ton amour seront de nouveau égaux. »
Ginny était sur le point de protester encore une fois, mais Gefinn leva une main pour la couper dans son élan. « Penses-y. Ne me donne pas tout de suite ta décision. Reviens à l'aube et dis-moi ce que tu as décidé de faire. »
Gefinn ne donna pas à Ginny la chance de répondre. Elle disparut de nouveau, emportant avec elle le bijou que Ginny avait crée.
Ginny fit le chemin inverse afin de sortir de la caverne, les jambes tremblantes, combattant les larmes qui menaçaient de déborder. Serait-elle capable de le faire ? Pourrait-elle abandonner tous les souvenirs qui concernaient Harry ? En premier lieu, ça ne semblait pas un bien meilleur choix que la première offre, mais au fil de ses pensées, elle réalisa que ça devrait marcher. Harry se rappellerait toujours d'elle, après tout. Il continuerait à l'aimer. Et elle pourrait tomber de nouveau amoureux d'elle.
Lorsqu'elle émergea de la caverne, elle fit face à un autre problème. Elle espérait qu'étant à cette heure avancée, Viktor serait couché. Elle ne voulait pas lui faire face, maintenant qu'elle savait, et elle était certaine qu'il sentirait le changement en elle. De toute façon, elle ne pourrait pas lui mentir, mais elle ne souhaitait lui faire du mal. Alors qu'elle ne ressentait pas la même chose pour lui, il était resté en tant qu'ami, passant outre ce qu'elle pouvait attendre de lui dans cette aventure.
Mais, alors qu'elle s'approchait de la tente, elle put le voir debout, en train de l'attendre. La tristesse qui menaçait de la submerger fit place à l'ennui. C'était plus facile ainsi. Pour le moment.
« Où étais-tu tout ce temps ? » demanda-t-il. Son attitude protectrice était encore ressortie, tel que plus tôt dans la journée, où il avait insisté de lui faire un Portoloin qui la ramènerait d'urgence à Durmstrang avant de la laisser pour aller chercher de la nourriture. Ginny voulut se frapper pour ne pas l'avoir vu plus tôt. Elle pensait que c'était simplement sa nature, mais maintenant cela lui paraissait évident que ses soucis indiquaient des sentiments qui dépassait toute amicale. Cela devenait étouffant. « Es-tu retournée voir Gefinn ? »
« Oui, » répondit-elle brusquement, en se dirigeant directement vers la tente.
« Pourquoi ne m'as-tu pas attendu ? » Il attrapa un de ces bras, la stoppant dans son élan. Quand il ne lâcha pas immédiatement sa main, Ginny baissa les yeux, fixant la main de Viktor. Il la laissa retombé, et comme Ginny releva de nouveau son visage vers lui, il lui sembla que sa figure s'était colorée quelque peu. La lune était haute dans le ciel, et elle lui apporta assez de lumière pour le remarquer.
« Je ne pouvais pas. J'ai fini la gemme, et elle était juste là… Écoute, est-ce qu'on pourrait en parler demain matin ? Je suis fatiguée d'avoir dépensé toute cette énergie. J'ai besoin de repos. »
« Je veux savoir ce qu'elle t'a dit. Tu es énervée. »
« Nous discuterons dans la tente. J'ai besoin de m'allonger. » Elle fit un nouveau mouvement vers la tente, et il lui prit une main pour l'arrêter, une nouvelle fois.
« Qu'es-tu en train de me cacher ? Que t'a-t-elle dit ? »
Ginny soupira impatiemment. « Elle m'a dit qu'elle ne voulait pas de mon talent. Ce n'était pas assez important pour moi, donc ce n'était pas un sacrifice acceptable pour elle. Elle m'a fait une autre
offre… » Elle s'arrêta, priant qu'il ne voit pas qu'il y avait en réalité deux offres. Il n'était pas question qu'elle lui dise qu'elle était la première offre.
« Et quel est-il ? » demanda Viktor, et la méfiance était évident dans son ton.
« Elle veut me faire abandonner mes souvenirs d'Harry. »
Sa main était encore sur son bras, et elle sentit ses doigts se resserrer. « Vas-tu le faire ? »
« Quel autre choix j'ai ? » cria Ginny.
Viktor ouvrit sa bouche, comme s'il souhaitait dire quelque chose. Sous le faible clair de lune, Ginny put voir qu'il combattait pour contrôler ses émotions. Elle aurait voulu que Gefinn ne lui ait jamais révélé les sentiments de Viktor à son égard. Il ferma sa bouche et pris une légère inspiration avant de réessayer. « Tu peux retourner chez toi et finir l'école. »
« Mais alors, tout ce qu'on aura fait, ne servira à rien, et Harry ne retrouvera jamais ses pouvoirs. »
« Peut-être que c'est ce qui doit être. Peut-être qu'il est temps d'accepter qu'on ne peut rien faire pour lui. »
« Mais il y a un moyen ! » commença-t-elle, désespérée. « Il y a quelque chose que je peux faire pour ça, et si je ne le fais pas, je ne pourrais pas vivre avec moi-même. Ce n'est rien que de simples souvenirs. Il continuera d'en avoir. Nous pouvons en créer de nouveaux… »
Elle sentit une larme perler au coin de ses yeux, et elle l'effaça d'un revers de la main, en même temps de se libérer de l'emprise de Viktor. Viktor était en train de fixer un point derrière elle, et même si il ne la touchait plus, elle put sentir la tension qui émanait de lui. Il se forçait pour garder son sang-froid.
« Je ne peux pas te permettre de faire cela… »
« Tu n'as pas ton mot à dire dans cette histoire, » dit-elle, furieuse. « C'est le choix que je dois faire moi-même. Et je l'ai fait. Je vais la trouver demain matin, et accepter son offre. Si tu veux m'aider, tu peux me créer une Portoloin qui m'emmènera au Chemin de Traverse. »
Elle rentra dans la tente, le laissant planté là. Elle savait ce qu'elle devait faire maintenant. Elle mit sur papier autant de souvenirs possibles avant de les oublier. Elle raconta tout à Harry dans une longue lettre. Elle lui ferait comprendre. Lui fairait voir qu'elle n'avait pas eu de choix. Au moins, elle aurait quelque chose à lire dans l'avenir et peut-être que cette lettre délivrera sa mémoire, empêchant son oubli complet.
Elle se jeta sur son sac de couchage. En temps normal elle devrait être trop épuisée pour faire autre que dormir, mais elle fut soudainement complètement éveillée. Allumant sa baguette, elle commença à farfouiller dans son sac jusqu'à ce qu'elle en sorte un nouveau rouleau de parchemin qu'elle avait pris à Durmstrang, avec une bouteille d'encre et une plume d'oie. Aplanissant le parchemin au mieux qu'elle le pouvait vu les circonstances, elle commença à écrire.
Mon cher Harry…
