Il devait faire dans les zéro degrés et la neige continuait de tomber. Ce matin là, il avait quitté le dortoir silencieusement avant que tout le monde se lève. Ignorant royalement les cadeaux présents sous le sapin de la salle commune. Quand on s'appelle Drago Malfoy et qu'on a une image de petit emmerdeur on ne s'attend pas vraiment à recevoir de cadeau. Et la vérité c'est qu'il n'avait sûrement pas besoin d'une énième déception. Son père avait remis des gaillons sur son compte, lui avait envoyé envoyé la même lettre que tous les ans et ça lui allait.

Joyeux Noël fils. Ta mère t'embrasse.

L. Malfoy

Le vent glacial s'insinuait en lui comme si l'épaisse cape qu'il portait n'était pas plus épaisse qu'un morceau de soie et il y avait trop de neige pour se mettre à voler. Son regard glissa le long des gradins, la neige avait tout recouvert. Il décide finalement de profiter des quelques minutes qui lui restent pour aller se glisser sous une douche brûlante dans les vestiaires. Il sait qu'il doit retourner au dortoir, Romy la cousine de Pansy les avaient tous mis dans son histoire de père Noël mystère, c'est d'ailleurs elle qui avait invité la petite Granger à participer au jeu, il aurait pu la tuer juste pour ça, mais Théo était intervenu, avait dit qu'il lui offrirait son cadeau et que ça serait comme si elle ne jouait pas. Alors, ils avaient tous accepté parce qu'ils avaient fini par l'apprécier cette petite cinquième année. L'eau chaude commençait à se faire rare et il ne pouvait pas faire le mort indéfiniment. Quand il sortit de la douche Granger était là, la neige avait fondu et elle était trempée, c'est la première fois qu'il la voyait comme ça. Aujourd'hui elle n'avait pas l'air forte, elle n'avait pas l'air de tout savoir. Elle tremblait. Et même si ça le tuait d'y penser, il avait envie de la prendre dans mes bras, de lui demander ce qu'il n'allait pas. Aller détruire la personne qui la met dans cet état. Mais il ne peut pas, c'est un Malfoy par merlin.

« Malfoy ? »

Face aux casier il ne se retourne pas, enfile son pantalon en l'ignorant, il veut la voir renoncer, il veut l'oublier. Pourtant, quand il l'entend se déplacer il ne peux pas s'empêcher de se crisper. Elle est restée et sa main se pose, si petite sur son dos encore nu et un frisson le traverse de part en part. Son t-shirt dans la main, glisse lentement jusqu'au sol, il a l'impression d'avoir été foudroyé.

« Dra.. Drago S'il te plaît, regarde moi »

Son prénom dans sa bouche sonne délicieusement, il lui donne envie de se retourner, de tout foutre en l'air, d'arrêter cette stupide guerre, de l'embrasser et de la faire danser.

« Dégage Granger »

Il se retourne, plante son regard dans le sien et laisse couler son venin.

« Je vais oublier que tu m'as touché, que tu as prononcé mon prénom, parce que toute cette neige a dû te rendre malade, mais ne recommence plus, jamais. Je ne sais pas ce que tu fais ici, mais va t'en tu pollues l'air. »

Il ne se rend compte de ses paroles, qu'en voyant une larme glissée lentement le long de sa joue, elle se mord les lèvres. Elle le hait et il ne peut s'empêcher de faire pareil. Il ne l'a pas dit, mais il sait qu'elle y pense sang de bourbe et l'insulte plane en l'air, s'insinue entre eux. Il l'a assez sous-entendus pour ça. Droite, elle commence à se diriger vers la sortie, c'est la première fois qu'elle ne répond pas, cette fois il est allé trop loin ils le savent tous les deux. Elle s'arrête devant la porte, le regarde puis elle sort de sa poche un petit paquet entouré de ruban rouge. Le laisse glisser, il finit sa course folle en se fracassant par terre avec un bruit de verre brisé.

« Joyeux Noël Malfoy »

Et puis la porte qui claque. Il se laisse glisser le long des casier. Il a envie de se gifler.