Titre : La vie est un long fleuve tranquille (ou pas.)

Pairing : ShuuEi (Rating selon le chapitre : K+ la plupart du temps) : K+ donc pour ce premier chapitre

Disclaimer : Les personnages ne m'appartiendront jamais, je le sais bien, mais Murakami-Sensei me laisse jouer avec de temps en temps :D

Résumé : Histoires courtes sur le couple Shuichi / Eiri (avec apparition d'autres personnages de la série)


« UESUGI EIRI ! »

Yuki se figea devant son ordinateur. Quand Shuuichi utilisait son prénom puis son vrai patronyme pour l'interpeller, en règle générale, c'était pour lui faire un reproche. Et cette fois-ci, Yuki n'avait pas oublié. Oh que non, il savait très bien ce que Shuuichi lui réclamait.

Ce dernier ouvrit la porte de son bureau à la volée, fulminant de colère.

« Tu n'es toujours pas prêt ? Le concert commence dans moins de deux heures ! »

« Je n'ai pas l'intention d'y aller à ton concert, je dois finir ce chapitre sinon Mizuki va me tuer. » marmonna-t-til

« Yuki ! Tu avais promis ! »

Oui, Yuki avait promis, mais uniquement pour le faire taire, quand il lui avait presque ordonné de venir le voir. Ses cris et ses pleurs l'avaient profondément agacé, et plutôt que l'envoyer paître, il avait préféré céder. Sur le coup, ça avait été une bonne idée, mais maintenant …

« Et toi, tu as lu mon dernier bouquin ? demanda Yuki, sarcastique »

Ce fut au tour de Shuuichi de se figer. Avant qu'il n'ait pu répondre, Yuki demanda, toujours le nez sur son écran.

« Est-ce qu'au moins tu sais lire ? »

Cette fois-ci, Shuuichi était vraiment furieux. Mais comme si Yuki ne remarquait pas l'aura meurtrière qui se dégageait de son amant, il continua :

« Remarque, quand je vois les paroles minables que tu es capa … »

Sans avoir eu le temps de finir sa phrase, la porte du bureau claqua dans un bruit sec ; Shuuichi venait de quitter la pièce. Yuki releva enfin le nez de son écran, relativement surpris. Il avait peut-être poussé le bouchon un peu trop loin …

« Bah, peu importe, il reviendra quand il sera calmé » pensa-t-il.

Quelques heures plus tard, Yuki s'étirait, toujours assis sur son bureau. Il avait écrit sans interruption pendant plus de six heures, et ressentait la satisfaction d'avoir pu terminer son chapitre. Selon l'horloge murale positionnée au-dessus de son bureau, il était très tard, et Shuuichi aurait dû être rentré depuis longtemps déjà. Peut-être Yuki avait-il été trop absorbé par l'écriture de son livre qu'il ne l'avait pas entendu ? … Il secoua la tête, c'était impossible. Tout simplement parce qu'à chaque fois que Shu passait la porte de leur appartenant, il s'efforçait toujours d'utiliser le moyen le plus bruyant possible pour faire remarquer sa présence. Or, l'appartement était calme depuis le départ précipité du chanteur. Yuki fut pris de (très) légers remords suite aux paroles qu'il avait prononcées à son encontre quelques heures plus tôt.
Il voulut l'attendre afin de s'excuser, mais il était tard, Yuki ne savais pas quand il allait rentrer, et il était vaguement fatigué par sa journée de travail.

Le lendemain, Yuki s'autorisa une journée de repos. De ce fait, son réveil ne se fit pas avant midi passé. La première chose qu'il constata était l'absence indéniable de son chanteur. Il faisait encore la gueule ? Très bien. Il pourra enfin avoir la paix.
Les jours se succédèrent et Yuki dû se rendre à l'évidence, Shuichi lui manquait. Il avait pourtant essayer de le joindre au téléphone (au bout du deuxième jour), il était même allé le voir à NG (au bout du quatrième), où il eut la surprise de voir Tohma lui lancer un regard noir. Tohma n' était jamais en colère contre lui (c'était même souvent plutôt le contraire), et quand il lui eut fait part de son étonnement à ce sujet, celui-ci avait répondu sèchement :

« Shindou a décidé de prendre une semaine de vacances. Une semaine ! Et tu sais ce qu'il a répondu quand K et Sakano lui ont demandé pourquoi ? »

Yuki déglutit, Tohma était vraiment furax ! Quelque chose lui disait que c'était de sa faute.

« Il a dit que c'était à cause de toi !" Bingo, se dit Yuki. "Il s'est ensuite contenté de nous laisser, nous et son groupe, pour partir on ne sait où. Tu n'aurais pas une idée de l'endroit où il se trouve par hasard ? »

« Pas vraiment. Je l'ai à peine taquiné la semaine passée et je ne l'ai pas revu depuis, si tu veux tout savoir. »

Tohma semblait être à deux doigts d'étrangler le premier qu'il avait sous la main, alors Yuki décida de rentrer chez lui fissa.

Il se fit réveiller trois jours plus tard par la sonnette de la porte d'entrée qui annonçait joyeusement que quelqu'un venait l'emmerder. Il se leva, très mécontent, et ouvrit la porte à la volée pour hurler sur l'imbécile qui le réveillait si tôt alors qu'il avait travaillé jusqu'à très tard dans la nuit, quand il reconnut Shuichi. Passé la surprise, Yuki reprit un air impassible et lui demanda.

« T'étais où ? L'autre cinglé des armes et le dépressif te cherchent partout ».

« Kyoto. C'était chouette. »

« Mais qu'est-ce que tu foutais à Kyoto ?! »

Shuichi lui fit un grand sourire, et sortit un livre de son sac. Yuki le reconnut comme étant le dernier qu'il avait écrit. Avant que Yuki ai pu dire quoi que ce soit, Shuichi parla.

« J'avais besoin de calme, et j'ai mis du temps, mais je l'ai fini ! Alors pour information : oui, je sais lire ! »

Yuki ne savait pas vraiment comment réagir. Inutile de lui montrer combien cette attention l'avait touché, il préféra rester lui-même.

« Whoua, bravo, je suis impressionné ! Une semaine pour lire un bouquin de deux cent cinquante pages, c'est du rapide. »

S'attendant à ce que Shuichi réagisse comme à l'accoutumée (en criant et en pleurant), il resta dubitatif quant au sourire qui venait de s'étendre plus encore sur le visage du chanteur.

« N'est-ce pas ?! Maintenant, c'est à ton tour ! »

Ça sentait mauvais. Quelle idée saugrenue avait-il encore eut ?

« Je te demande pardon ? » Yuki essaya de rester calme

« Oui, j'ai fait un effort considérable pour lire ton bouquin, je me demande d'ailleurs pourquoi tu dois utiliser des mots aussi compliqués, alors maintenant, tu vas regarder ça ! »

Associant les gestes à la parole, Shuichi sorti de son sac trois DVDs de ses concerts et un des Nittle Grasper.

« Celui des Grasper, c'est parce que nous avons fait la première partie » expliqua-t-il devant l'air ahuris de Yuki

Sans oser l'avouer, la perspective de regarder son chanteur se déhancher sur scène (étant donné qu'il avait toujours refusé de mettre un pied à un de ces concerts) lui paraissait attractive. Mais il ne voulait pas céder tout de suite à Shuichi.

« Expliques-moi quel est l'intérêt de regarder trois concerts, il doit certainement s'y passer exactement la même chose. »

Shuichi sembla réfléchir un instant. Puis comme si une lumière venait d'éclairer sa lanterne, il dit :

« Pas du tout ! Sur celui-là, en montrant l'une des boites, on a chanté Glaring Dream pour l'ouverture, or nous l'avons effectivement chanté sur celui-ci, en montrant une seconde boite, mais pendant le rappel ! »

Yuki se demanda comment le chanteur faisait pour être aussi crétin, mais il se ravisa.

« C'est du pareil au même, tu l'as chanté sur les deux concerts. »

« Hum, c'est vrai. Mais tu sais Yuki, il y a une chose capitale qui change pendant nos concerts. »

Yuki fronça les sourcils. Shuichi venait d'employer un ton qu'il utilisait rarement.

Le chanteur susurra presque : « Je ne porte jamais la même tenue. » avec un clin-d'œil qui fit presque rougir Yuki.

Si le genre de tenue en question était la même que celle qui trônait sur l'album que Yuki avait vu plus tôt dans la chambre, il se dit que peut-être il pourrait trouver un intérêt à regarder ces quatre DVDs.

Shuichi savait qu'il avait définitivement gagné cette partie quand il vit Yuki prendre l'une des boites, l'ouvrir et mettre le CD dans le lecteur en marmonnant :

« Dure combien de temps un concert ? »