BLACKOUT

1- Apocalypse please

Mon regard se pose sur le réveil de ma table de nuit : 3h00 du matin. Ouch ! Le réveil va être dur. Mais il faut à tout prix que je termine cette fic.

Mais qu'est ce qu'elles peuvent être stupides toutes ces filles à tomber sous le charme de ce mec… ok, il est plus que probable que je tombe également sous son charme … mais quelle idée aussi de créer un personnage aussi charismatique… classieux… et diablement sexy !

Tombant de fatigue, je me décide finalement à éteindre mon ordinateur, pour rejoindre les bras de Morphée… ou plutôt de Sirius Black.

C'est la sonnerie de mon portable qui me réveille au petit matin. Je n'ai dormi que quelques heures, ma journée promet d'être particulièrement rude. Après une douche rapide, je m'habille en vitesse et attrape mon sac et mes clefs. Dehors, il fait encore nuit. Les étoiles brillent dans l'aube glacée.

Soufflant sur mes mains déjà gelées, je marche sur les trottoirs et m'enfonce dans l'obscurité d'une bouche de métro.

J'avance, sans faire attention aux gens autour de moi. De toute manière, personne ne fait attention aux autres le matin. Nous sommes tous dans notre brouillard matinal, prêt à se jeter sous les rames du métro en pensant à la journée de travail qui nous attend. Personnellement, ce sera quelques neuf heures de cours à l'université. Enfin, le métro arrive, et je m'engouffre à l'intérieur de la rame, comme des centaines d'autres londoniens ce matin. M'installant dans un coin, je mets mes écouteurs, et ferme les yeux, prête à affronter ¾ d'heure de transport en commun. La musique envahit mes oreilles… Muse est ma religion, mon souffle d'air pur dans ces tunnels sombres que j'emprunte chaque matin. Mes lèvres bougent sur Citizen erased, ne laissant passer aucun son, pas même un chuchotement. Mais dans ma tête, c'est un véritable concert.

J'observe. C'est aussi une autre chose que j'aime faire dans le métro. Observer les gens le matin, m'imaginer quelle peut être leur vie. Vont-ils travailler ou rentrent-ils chez eux après une dure nuit de labeur ? Est-ce que celui-ci est prof ? Celle-ci avocate, ou secrétaire ? Et celui là ? Vendeur de journaux ou simplement étudiant ? Est-il marié ? Divorcé ? A-t-elle des enfants ? Ou est-elle une femme de carrière ?

Ce passe-temps me permet de m'occuper pendant une bonne partie de mon trajet. Et quand ce jeu me lasse, il me reste une dernière occupation… Ne vous est-il jamais arrivé d'imaginer de grandes histoires d'amour, ou de simple histoire de sexe (ou de simples histoires d'amour et de grandes histoires de sexe, comme vous voulez), avec une personne en particulier ? Et bien moi si. Tous les matins en prenant le métro. Et tous les soirs dans mon lit. Quand je disais que j'étais probablement comme toutes ces filles de fiction que je critique, à mouiller ma culotte rien qu'à l'idée qu'il puisse me regarder, je ne mentais pas. Sirius Black, bien que personnage fictif, me rend complètement folle. Je ne le souhaite à personne, c'est franchement handicapant dans une relation. Parce que croyez le ou non, mais le dernier garçon qui est passé dans mon lit n'a pas franchement aimé entendre le prénom de Sirius sortir de ma bouche pendant nos ébats.

Soudain, le métro s'arrête brusquement, faisant tomber plus de la moitié des personnes présentes, dont moi. Enfin, plus rien ne bouge. Puis, la lumière s'éteint, provocant quelques cris. Pour tout dire, je ne suis pas franchement rassurée. Et si c'est une attaque de terroristes ? Et si nous restons bloqués là pour toujours ? Et si c'est le tunnel qui s'écroule ! Mon cœur s'accélère au rythme de mes angoisses. Je n'ose pas me relever, et à la place, je me recroqueville un peu plus contre la paroi. C'est alors que je sens le sol vibrer sous mes fesses. Et bientôt, c'est toute la rame qui s'agite de la sorte, de plus en plus vite, de plus en plus fort. Je plaque mes mains sur mes oreilles, enfouissant ma tête entre les genoux, mon cri se joignant aux autres. Derrière mes yeux clos, je vois un flash, puis plus rien. Le calme est revenu, la lumière aussi.