Disclaimer : le monde de Harry Potter est à J.K.R. ; Alistair et ses amis du Dix-Neuvième Parallèle sont à moi.

Rating : T

Personnages : Harry Potter, Severus Snape, OC.

Correctrice : Fantomette34.


Voici le prologue de la nouvelle aventure de nos héros, j'essaierai de poster le premier chapitre vendredi.

Bonne lecture !


Les Sorciers et le Livre de Thot - Prologue

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Egypte, 1.290 ans avant notre ère...

"Par tous les Dieux, que s'est-il passé ?"

La face du grand Vizir Ramas Takouet était cendreuse.

Quand, au milieu de la nuit, le chef des Medjaïs avait surgi dans ses appartements, au Palais, il avait tout d'abord pensé à le punir pour cela, et puis...

il avait vu son visage.

Y étaient peints la terreur, l'impuissance, la colère - ce qui n'était guère du fait du policier, n'affichant jamais ses états d'âme - et surtout

l'indignation.

Cela changeait tout, et le grand Vizir avait poussé l'homme à parler mais tout ce qui franchit ses lèvres fut : "... temple de Thot... une attaque... des Démons !"

Ramas Takouet l'avait interrompu, et la minute suivante les deux Égyptiens sillonnaient les rues désertes qu'un vent de sable rendait difficiles à parcourir. D'un côté cela arrangeait le Haut Dignitaire, il n'y aurait pas de témoins pour ébruiter l'affaire, d'un autre côté... les tempêtes de sable ne venaient pas si loin au Sud, d'habitude. A croire qu'ils devaient cela à un Génie malfaisant.

Et maintenant qu'il était là, devant le sol éventré du temple, il en était certain. Aucun humain ne pouvait être à l'origine d'un tel désastre. Les piliers portaient des traces de griffures, fleurs et offrandes tombaient en poussière et le corps du grand prêtre, Ounech, gisait au bord du Naos, de ce qui avait été l'excavation contenant le bien le plus précieux du temple : le long papyrus où le Dieu Thot lui-même avait consigné son savoir... et ses formules magiques.

Un instant le Vizir souhaita que ce papyrus fut détruit, que les cendres voletant devant ses yeux soient les ultimes restes de ces textes,

car s'il était tombé en de mauvaises mains ils étaient tous perdus,

et les Dieux ne pourraient rien faire pour les aider.

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Une demi-heure plus tard, au Palais...

Diounout, parente aveugle du Pharaon Séthi, ne pouvait s'endormir à nouveau.

Son ouïe affinée l'avait tirée des limbes quand une foulée rapide était venue parcourir les couloirs, en direction des appartements du Vizir, puis ce dernier était sorti. Elle n'avait pu réprimer un frisson : pour qu'il aille au dehors, dans la tempête, il fallait que ce soit important. Vital.

Quel coup du sort allaient-ils recevoir ?

Peut-être le saurait-elle bientôt, l'homme revenait.

Comme elle l'avait pressenti, les pas se dirigèrent vers la chambre royale. Bien, je sais où me placer pour entendre la conversation.

Pieds nus, sans aucun bruit, elle alla sous la fenêtre de son neveu ; lui et le Vizir parlaient à voix basse,

mais ce n'était pas un problème pour Dame Diounout.

"... comment le Grand Prêtre est-il mort ?

- Il... il ne l'est pas. Il respire, mais son âme n'est plus là.

- Et le papyrus de Thot ?

- Disparu..."

Un silence ponctua le rapport. Séthi devait encaisser la très mauvaise nouvelle.

"... les serviteurs diront, sur mon ordre, que la tempête a endommagé l'intérieur du temple, poursuivit le Vizir, et qu'il doit être purifié à nouveau. Cela nous laissera du temps pour enquêter."

Pharaon soupira.

Il était pessimiste sur l'issue des investigations.

Diounout, pour une fois, avait le même sentiment que son neveu.

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o-O-o

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De retour sur son lit, la vieille Dame réfléchit. Il n'était plus question de s'allonger, le sommeil la fuirait et elle devait faire quelque chose.

Soixante fois le Nil avait inondé les plaines depuis sa naissance, soixante fois le cycle des ans s'était déroulé ; si le temps avait courbé sa silhouette et éteint ses yeux, il n'avait pas détruit sa mémoire. Elle se souvenait que, dans sa jeunesse, elle avait côtoyé un Pharaon qui avait bien failli perdre l'Égypte...

Akhénaton...

Ce souverain avait non seulement offensé les Dieux en les remplaçant par une Divinité unique, Aton, mais il ne veillait pas aux intérêts de son pays, et les Neuf Arcs* en avaient profité pour menacer le territoire et en conquérir une partie.

Et là, encore une fois, le péril était grand. La disparition du papyrus de Thot mettrait le Dieu en colère, et, n'en déplaise au Vizir, le peuple ne tarderait pas à savoir ce qu'il s'était passé, voudrait vite un coupable et se soulèverait si l'on ne pouvait lui en présenter un. Pharaon, cerné par les Dieux et les hommes, perdrait tout.

Diounout chassa cette idée. Il fallait qu'elle aille demander de l'aide, et pour cela, elle savait où se rendre.

Telle un fantôme, elle glissa au dehors, seule, ayant renoncé à réveiller ses serviteurs. La tempête faisait rage, mais, étrangement, beaucoup moins autour de la vieille Dame.

Tu sais où je vais et tu approuves, dit-elle intérieurement.

Quelques dizaines de mètres plus loin, les murs solides d'un temple la coupèrent de la furie des cieux et elle entra. Elle connaissait les lieux par cœur...

Elle se dirigea sans heurts vers la statue de la Déesse, s'agenouilla avec difficultés. Bien qu'elle ne puisse la voir, elle se souvenait de sa magnificence : une jeune femme aux colliers précieux, à la tête surmontée de deux plumes d'autruche, symboles de sa fonction.

"Maât, Déesse de la Vérité, de l'Ordre et de la Justice, entends ma prière ! De graves événements se sont passés et l'Egypte a besoin de toi, " déclama-t-elle devant la vasque contenant le feu éternel.

La température chuta, faisant frissonner la vieille Dame qui se courba encore plus.

"Pardonne à ta servante ! dit-elle précipitamment, mon cœur était si inquiet que j'en ai oublié les rites."

Reprenant son souffle, Diounout sortit des plis de sa robe un bijou qui ne la quittait jamais, un bracelet d'or pur incrusté de cornaline, turquoise et lapis lazuli.

"Ceci est le dernier cadeau de mon époux bien-aimé, il est ce que j'ai de plus précieux au monde...

accepte-le comme offrande, et exauce-moi."

Se guidant à la chaleur dégagée par la vasque, la vieille Dame laissa tomber le bracelet, un clang lui indiquant qu'elle avait réussi à l'y plonger.

Un semblant de sourire passa sur les lèvres de la Divinité,

ou n'était-ce qu'une ombre qui jouait sous l'action des flammes ?

Peu importait. La requête était acceptée et l'appel fut lancé,

au-delà des années,

des siècles,

des millénaires...

...


* Les neufs arcs désignent les peuples étrangers ennemis de l'Egypte.

Les Medjaïs seront considérés ici comme étant la police.