Disclaimer : Je ne tire profit, en aucune façon, de cette histoire. Les personnages de Rise of the Tomb Raider appartiennent à leurs propriétaires. Je ne retire rien de l'histoire qui suit et tous les droits de création des personnages leur appartiennent.
Rating : T (mention de torture - mentions seulement)
Genre : Drama / adventure / romance.
Personnages : Lara Croft ; Jacob ; Sofia ; Konstantin ; Ana.
Situation temporelle : En même temps que le jeu.
Changements de situation : Héhé, peux pas le dire, sinon je spoile tout..
Beta lecture : Personne
Bonjour !
Me voici avec une nouvelle histoire. Elle est née durant le mois d'août, à cause de mon adorable mari, qui m'a dit un jour "tiens, je t'ai installé Rise of the Tomb Raider sur ton PC, si tu veux jouer." Bon, je n'allais pas le décevoir, hein. J'ai donc joué, tranquillou, oh, trois heures trente à peu près... et puis paf ! Jacob est apparu et Fangirl a hurlé au ship en moins d'une minute. Alors j'ai laissé les commandes de mes doigts à Fangirl. Et ça a donné... ça.
J'espère que vous apprécierez. Si vous avez joué au jeu, vous serez baladés entre des scènes existantes, des remaniées et nouveautés. J'ai essayé de rester la plus fidèle possible au canon, mais j'ai tout de même dû faire des modifications :
- Dans le jeu, Lara a 21 et Sofia a relativement le même âge. Certes. Mais je pense que vous voyez le problème. La fille et la "belle-mère" qui ont le même âge, ça le fait moyen... enfin, ça ne me dérange pas sur le principe, mais il aurait fallu un développement psychologique de la relation entre les deux filles que je n'avais pas envie de faire, j'ai donc pris un raccourci. Lara aura donc 29 ans et Sofia 16-17. De fait, elle aura moins de responsabilités chez les Natifs.
- Je sais qu'il ne se passe pas beaucoup de jours entre le moment où Jacob et Lara se rencontrent et le moment où ils se mettent ensemble. C'est relativement inhabituel de ma part. Je préfère les couples qui mettent du temps avant de s'assembler. Mais j'ai déjà rallongé le temps du jeu de beaucoup (je les fait passer une semaine dans la vallée alors qu'en réalité Lara y passe une petite journée, entre autres) et c'est tout à fait possible de rencontrer quelqu'un et se mettre en couple quelques jours plus tard et que ce soit autre chose que juste coup de foudre (mon mari et moi, il nous a fallu 3 jours ^_^).
Bon, je pense que j'ai fini mon blabla... (Ah, non, Kitezh se prononce "Kitèche". Ouais, ça fait super moche écrit comme ça).
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Bonne lecture
CHAPITRE 1
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« Tu peux nier autant que tu veux, Jonah. Mais tu l'as vu comme moi. Une âme ne meure pas forcément avec son corps. »
« Pourquoi n'avons-nous pas le souvenir d'anciennes vies alors ? »
« Je n'en sais rien, mais je veux le découvrir ! C'est ce sur quoi mon père travaillait lorsqu'il... »
« J'ai peur de là où cela va nous mener, Lara. »
« Pas plus loin que là où nous sommes déjà allé. »
« Mais c'était déjà trop loin pour moi. »
« Je ne te demande pas de me suivre, Jonah. »
« Tant mieux, parce que même si j'en ai envie, je ne suis pas sûr d'en avoir le courage. »
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« Qu'est-ce qui pousse quelqu'un à aller au-delà des limites de l'être humain et faire face à l'inconnu ? En tant qu'enfants, nous questionnons le monde autour de nous. Nous grandissons, nous acceptons, et graduellement, nous perdons notre capacité à nous émerveiller. Mais certains ne le font pas. Les explorateurs, les chercheurs de vérité. Ce sont ces pionniers qui définissent le futur du genre humain
Nous grandissons, nous déclinons, nous mourrons. Mais que laissons-nous derrière nous ? Des os ? De la poussière ? Et notre âme ? Perdure-t-elle au-delà de notre existence sur Terre ? Je crois que oui. C'est une idée au cœur de beaucoup de mythes et légendes. Une vérité non pas scientifique, mais quelque chose de plus profond. La clé pour accéder à la vie éternelle. J'ai peut-être trouvé la pièce suivante du puzzle. Mais je ne suis pas seul à la chercher. Ils me suivent. Observent chacun de mes mouvements. Je connais leur nom, désormais. Trinity. Une secte, ancienne et violente, créée pour contrôler l'humanité. Des traces de sa présence ont été détectés jusqu'à mille an avant Jésus Christ. Mais malgré eux, je dois poursuivre mes recherche sur le Prophète Immortel de Constantinople, avec précaution, pour le bien être de ma famille. Si quelque chose devait arriver à Lara... ou Ana, je ne pourrais jamais me le pardonner. »
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« Jonah ! J'ai tellement de choses à te raconter ! Je... »
« Lara ! As-tu trouvé la tombe du Prophète Immortel ? »
« Oui. Mais j'ai été suivie. »
« Quoi ? Par qui ? »
« Ils s'appellent Trinity. Ils étaient après mon père... ils ont essayé de me tuer, en Syrie. »
« ... Tu commence à me faire peur, Lara. »
« La tombe était vide. Mais je pense qu'ils essaient d'obtenir la Source Divine. »
« L'artefact que ton père recherchait ? »
« Oui, et il y a plus. J'ai trouvé un symbole dans la tombe. Je l'ai déjà vu, dans un des livres de mon père. Tiens, écoute : "La cité perdue de Kitezh. Elle aurait disparue en Sibérie durant le douzième siècle. À l'aube de l'invasion des mongoles, ils l'ont fait disparaître sous un lac." »
« Et quel rapport avec l'artefact qui avait donné son immortalité au Prophète ? »
« Le symbole dans la tombe est celui de la ville de Kitezh. Si la Source Divine est cachée dans les ruines de cette cité, attendant d'être trouvée, alors je dois y aller ! »
« En Sibérie ?! »
« Réfléchis. Si cette chose peut réellement permettre d'accéder au secret de l'immortalité... ça changerait tout. Maladie, souffrance, mort... elles disparaîtraient ! »
« Lara... »
« Papa n'a jamais fait la connexion avec Kitezh ! Il n'en a pas eu le temps. Il a TOUT sacrifié pour cette quête ! »
« Y compris toi ! Arrête de te blâmer pour ce qui est arrivé ! Il a creusé sa tombe tout seul. »
« Je ne peux pas l'abandonner. Pas maintenant. C'est tout ce que j'ai. »
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« Lara ! Que s'est-il passé ? »
« Jonah... Un homme de Trinity est passé après que tu es parti. J'ai pu le faire fuir mais... il a volé le livre parlant de Kitezh... Je leur ai offert sa localisation sur un plateau... si la Source Divine est réelle, je dois la trouver en premier. On ne peut PAS la laisser tomber entre leur main. »
« ... On dirait qu'on va prendre quelques jours de vacances en Sibérie, finalement... »
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« Ils n'iront pas plus loin, Lara. Aucune somme d'argent ne les fera aller dans ces montagnes. »
« La cité perdue est là-bas, quelque part. »
« Ça va être une putain d'ascension. »
« Je ne ferai pas demi-tour. Jonah... tu devrais rester ici, avec les guides. »
« Même pas en rêve. »
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« Lara, grimpe ! GRIMPE ! ... Oh mon Di... une avalanche ! Va-t-en ! Lara ! Bouge, bordel de merde ! Je rentre au refuge ! On se retrouve là-bas ! »
...
« Lara, es-tu là ? J'ai pu retourner au refuge ! »
...
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« Jonah ? Jonah, si tu m'entends... Rentre. N'essaie pas de me trouver. S'il te plaît. Je dois... j'ai besoin de faire ça seule. »
« Qui es-tu ? »
« Et toi ? »
« Je ne suis pas ton ennemie ! »
« Ça reste à voir. Tu as tué les hommes de Trinity, là-bas. »
« Je les ai tués pour survivre. Je crois que tu as fais la même chose. Je les ai vus abattre ton ami... Tu fais parti de ceux que Trinity appelle les Natifs... Depuis combien de temps sont-ils ici ? »
« Des jours. Au moins. Les envahisseurs on fait prisonnier beaucoup des miens. Tu devrais quitter cet endroit avant qu'il ne soit trop tard. »
« Je ne peux pas. Je suis venue ici pour quelque chose d'important. »
« Tout comme eux. Si je devais te revoir, tu gagneras une flèche dans la gorge. »
« Toi et moi sommes du même côté. J'espère que j'aurai la chance de te le prouver. »
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« On doit faire parler le prisonnier avant que Konstantin arrive. S'il doit s'en occuper lui-même, il va nous le faire payer. »
« Je sais, mais le gars ne dit strictement rien. Il a l'air d'avoir l'habitude de ce genre d'interrogatoires. Nous pensons qu'il est le leader des Natifs. Il doit savoir à propos de la Source Divine. »
« Trouvez sa faiblesse. Soyez créatif ! »
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Lara a mal sur le côté du visage. Au bras droit. À ses poignets. Et elle a un mal de tête à espérer retomber dans l'inconscience.
Mais son instinct lui souffle " danger ! " alors elle ignore la douleur du mieux qu'elle le peut et essaie de se rappeler pourquoi elle est là... où qu'elle soit. Des bribes de souvenirs reviennent.
Le suicide de son père.
La dernière relique qu'il recherchait.
La Syrie. Trinity. La Sibérie.
Jonah qui arrive à échapper à l'avalanche.
Elle qui essaie de se frayer un chemin à travers les installations dans lesquelles Trinity s'est installé.
Les natifs de la région qui se font capturer par la secte... La Native, une jeune fille rousse qui lui dit de partir, sans quoi elle tuera Lara.
La conversation qu'elle a entendue en se rapprochant du baraquement où se trouvait un des leaders de Trinity. Les gardes qui l'ont trouvée, la crosse du fusil qui l'a cueillie à la tempe... et le noir.
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Elle ouvre les yeux et redresse la tête. La lumière, pourtant faible, augmente son mal de tête et elle gémit de douleur.
« Lara ! Est-ce que tu vas bien ? Oh ! Merci Seigneur ! » s'exclame une voix féminine en voyant que la jeune femme bouge.
Une voix que Lara connait depuis des années. Un poids tombe dans son estomac alors que la peur la saisit. Ses pupilles accoutumées à la lumière ambiante, elle découvre son environnement. Elle est attachée à une chaise, dans un genre de bureau désaffecté. En face d'elle, sur une autre chaise est attachée celle que son père a aimée les dernières années de sa vie.
« Ana ? Que... que fais-tu ici ? » souffle la jeune femme avant de grimacer de douleur.
Elle commence à saisir à quel point l'expression "avoir un marteau piqueur dans le crâne" peut être prit au pied de la lettre. Sa gorge la brûle, également. Elle a dû rester inconsciente plusieurs heures.
« Je ne sais pas, » répond sa belle-mère. « Je n'arrive pas à me rappeler. Que se passe-t-il, Lara ? J'ai peur. »
La brune essaie de se libérer, mais les liens sont serrés. Elle prend doucement conscience que c'est de sa faute si Ana a été capturée. La culpabilité l'étreint et sa peur augmente. Si Trinity la blesse...
« Je suis tellement désolée, » lâche-t-elle en continuant à tenter de se défaire des cordes qui l'entravent. « Je ne pensais pas qu'ils allaient s'en prendre à toi. C'est de ma faute. »
Les deux femmes se regardent.
« Qui... qui sont-ils ? » questionne Ana. « Que veulent-ils ? »
« La même chose que mon père recherchait, » explique Lara.
« Oh non ! » s'exclame son interlocutrice à voix basse. « Lara... Je t'ai dis de ne pas faire ça ! Quoi qu'ils veuillent juste... donne-le-leur. »
La jeune femme s'énerve de plus en plus sur ses liens mais à part se blesser, elle n'arrive à rien.
Lara pense soudain au prisonnier, le leader des Natifs. Si elle pouvait le trouver il pourrait la guider jusqu'à la Source... mais pour le moment, l'important est Ana. Tant qu'elle ne sera pas sauve, rien d'autre ne comptera. Que dirait son père s'il voyait que sa fille a mis celle qu'il aimait en danger. Les larmes montent aux yeux de la brune.
« Ce n'est pas si simple ! » gémit-elle juste avant de sentir un des liens se desserrer. « Tout va bien. Je vais nous faire sortir d'ici, » lâche-t-elle, son calme retrouvé.
Mais on déverrouille la porte de la pièce où elles sont enfermées et un homme grand et blond apparaît. Le leader. Konstantin.
Il a dans les mains un filin d'acier. Il se dirige vers Ana tout en ne quittant pas des yeux la plus jeune.
« Ne la touche pas ! » s'écrie Lara en se débattant de plus en plus.
« S'il vous plait, non, » gémit Ana.
Mais il passe le filin autour du cou de la blonde et tire fort dessus.
« Parle ! » ordonne-t-il à Lara.
« Non ! Non, espèce de salopard ! » hurle-t-elle.
« Où est la Source Divine ? » insiste-t-il.
Ana se débat mais ne peux rien faire. Lara la voit commencer à manquer d'air.
« S'il vous plaît ! Arrêtez ! Je ne sais pas où elle se trouve ! » crie-t-elle alors que Ana commence déjà à se débattre moins fort. « JE NE SAIS PAS ! » hurle-t-elle encore.
Dans un mouvement que la jeune femme ne comprend pas, le bourreau baisse la tête vers Ana, qui secoue à peine la tête. Il enlève le filin.
« C'est assez. Elle ne sait pas, » déclare-t-elle.
Konstantin s'accroupit derrière sa chaise... et la libère. Elle tousse plusieurs fois en se massant la gorge.
Sur sa chaise, Lara est immobile, totalement hébétée.
« Quoi ? » finit-elle par murmurer lorsque Konstantin pose une main sur l'épaule de la blonde. « Tu. Non. Tu ne peux pas être avec eux, » ajoute-t-elle en baissant la tête, avant de la relever brusquement, de la rage dans le regard. « Je ne peux pas croire ça. Tu... espèce de... »
Elle ne peut finir son insulte, le blond lui colle une violente gifle. Elle hésite à l'attaquer, mais attachée, elle ne peut faire grand-chose. Elle pourrait toujours se lever et se jeter sur lui, mais la chaise l'entraverait et de toute façon, ils sont deux contre elle. N'arrivant toujours pas à y croire, elle regarde Ana.
« Tu ne peux pas laisser tomber, hein ? » demande la blonde avec un sourire froid. « Je savais que tu trouverais un moyen d'arriver jusqu'à cet endroit. »
« À quoi t'attendais-tu ! » rage Lara, le regard débordant de colère.
« Il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Nous cherchons la même chose, » déclare Ana. « Quelqu'un comme toi peut avoir son utilité. Tu veux un but dans la vie ? On peut t'en fournir un. »
« Tu te moques de moi, » siffle la plus jeune. « J'ai vu les méthodes de Trinity ! »
« Est-ce que c'est un non ? » demande la blonde en plissant un peu les paupières.
« C'est un hors de question ! » crie Lara, la rage l'aveuglant finalement. « Dis-moi, Ana, tu as été recrutée par Trinity avant ou après t'être tapé mon père ? »
« J'aimais ton père, » répond elle avec calme. « Mais il a été aveuglé par des idéaux, et cela l'a détruit. »
Elle se lève et s'approche de la jeune femme.
« Que ferais-tu avec l'artefact ? » l'interroge Ana. « Le montrer au monde ? Redorer le nom de ton père ? Tu es toujours tellement naïve. Juste une petite fille effrayée qui essaie désespérément de marcher dans les traces de son papa, » murmura-t-elle en se penchant vers la jeune femme, qui lui cracha au visage.
Une seconde plus tard, Konstantin, d'un coup de pied dans le plexus, la fait tomber en arrière. Toujours attachée à la chaise, Lara essaie de reprendre son souffle, coupé par le coup de pied et le choc avec le sol. Lorsqu'elle retrouve ses repères, elle ne voit qu'une chose. Un silencieux, au bout d'un flingue.
« On en a fini avec toi, » gonde Konstantin, une lueur de rage pure dans le regard.
Lara ne peut s'empêcher de se demander ce qui a provoqué cette colère soudaine. Qu'elle ait craché sur Ana ? Il serait amoureux d'elle ?
« Non. Pas encore, » la contre Ana.
La blonde pose une main sur le bras du bourreau et le tire un peu en arrière. Il n'essaie pas de résister et range son arme. Ana se tourne vers la plus jeune.
« Toi et moi... nous pouvons encore être du même côté de l'histoire. Penses-y, Lara, » déclare-t-elle.
Puis Konstantin redresse la chaise avant de la détacher. Il la relève, lui remet les menottes une fois qu'elle est debout et la guide à travers des couloirs et des escaliers. Elle tente de se libérer mais sa main fait presque le tour de son bras et il possède une poigne d'acier. Elle essaie de retenir le chemin, mais il y a tellement de portes, et sa tête lui fait toujours un mal de chien.
Quelques couloirs plus loin, elle sent sa tête tourner et s'effondre au sol. Durant quelques secondes, un voile noir passe devant ses yeux.
« Debout ! » gronde son kidnappeur avant de la remettre sur se pieds.
Ils arrivent devant une rangée de cellules vides.
« Eh bien, vous n'avez pas beaucoup de prisonniers. Je vous pensais un peu moins mauvais, » provoque-t-elle délibérément Konstantin en espérant qu'il la lâche une seconde.
Elle doit essayer de se libérer. Une fois en cellule, ce sera plus difficile de sortir. Quoique, vu la vétusté de l'installation...
Mais le blond ne mord pas l'hameçon.
Il ouvre une cellule et la pousse violemment à l'intérieur. Elle essaie de se rattraper aux barreaux qui la séparent de la cellule d'à côté mais ses poignets sont toujours prisonniers des menottes, dans son dos, et sa tête frappe violemment les barreaux. Le noir l'enveloppe de nouveau. Elle entend la porte de la cellule être fermée et verrouillée, puis plus rien.
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Elle a l'impression d'entendre une voix grave et envoûtante. Elle ne comprend pas les mots. Une chaleur apaisante se répand dans son corps, soulageant la souffrance physique. Et le noir, encore et toujours.
Lara se réveille en sursaut en voulant lever les mains pour se protéger des barreaux qui se rapprochent bien trop rapidement. Elle se rend compte que ce n'était qu'un cauchemar.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » murmure-t-elle à elle-même. « Je me suis évanouie dans le couloir ? Mais pourquoi ai-je rêvé de la suite ? »
« Eh bien, tu en as mis du temps, » raille la voix de son bourreau.
Lara se redresse d'un bond, la tête tournant un peu mais sans la douleur d'un peu plus tôt. Elle se rend brusquement compte qu'elle n'a plus mal. À aucun endroit. Elle ne comprend pas mais ce n'est pas le moment de s'en inquiéter. Konstantin s'approche des barreaux et elle se rue dessus, les mains toujours attachées dans le dos.
« Ce n'est pas fini ! » rage-t-elle alors que le milicien repart. « Connard ! » beugle-t-elle en collant un coup de pied dans la porte de sa cellule.
Une fois le blond parti, elle retourne s'assoir au sol, le dos contre les barreaux de la cellule d'à côté. Elle se laisse tomber, serait une affirmation plus honnête. L'adrénaline est partie, et même si son corps la fait franchement moins souffrir, l'épuisement semble l'avoir rattrapé.
« Espèce de brute ! » marmonne-t-elle en laissant aller sa tête entre deux barreaux et fermant les yeux.
« Peut-être ne connait-il pas d'autre manière de se comporter ? » souffle une voix dans son dos.
Elle laisse échapper un halètement de surprise tout en se retournant. Un homme est assis au fond de la cellule derrière elle. Le leader des Natifs ? Elle lui jette un coup d'œil discret mais ne peut s'attarder longtemps. Il la regarde aussi. Elle a tout de même le temps de voir qu'il n'a ni les habits, ni l'attitude d'un chef... pour ce qu'elle en voit.
« Je croyais que j'étais seule, » marmonne Lara en passant ses mains attachées par-dessous ses pieds.
« Tout comme moi, mais eh, nous voilà, » répond l'autre alors qu'elle enlève une épingle à cheveux de sa queue de cheval. « Alors, comment dois-je appeler ma nouvelle connaissance ? » continue-t-il.
Une alarme résonne dans l'esprit de l'aventurière. Il cherche à se rapprocher pour que nous nous évadions ensemble.
« Inutile. Je ne reste pas, » rétorque-t-elle en ouvrant une première menotte.
Elle va ouvrir la seconde lorsque des cris de douleur s'élèvent. Ils proviennent d'une autre pièce. Finalement, ils ont d'autres prisonniers, se dit-elle en attaquant sa seconde entrave. Vu la dégaine de l'homme, elle doute qu'il soit le leader.
« Konstantin a peu de patience, » lâche le prisonnier.
« Moi non plus, » répond-elle alors que la seconde menotte s'ouvre.
« Je vois ça. Joli tour, » souffle-t-il, impressionné, alors qu'elle se lève. « Peux-tu nous faire sortir d'ici ? » demande-t-il en se mettant également sur ses pieds.
« Il n'y a pas de nous, » grogne-t-elle, agacée, en essayant de secouer les barreaux de la porte. « Je ne sais même pas qui tu es, ou pourquoi tu es ici ! » s'exclame-t-elle.
Il est prisonnier de Trinity. Ça veut dire quelque chose, souffle sa conscience. Lara ne veut pas l'écouter, mais le doute s'est infiltré en elle. Va-t-elle réellement laisser un potentiel innocent enfermé à cet endroit ? Elle n'arrive pourtant pas à prendre de décision.
« Je suis désolée, » soupire-t-elle en se tournant vers lui. « Je viens de découvrir que... enfin, disons que là, tout de suite, j'ai un léger problème de confiance. »
Il ne la regarde pas particulièrement, cherchant du regard dans sa propre cellule quelque chose qui pourrait les aider à sortir.
« Tu ne vas pas aller bien loin sans moi, » déclare-t-il.
Lara rigole un peu.
« Tu ne sais pas le chemin que j'ai parcouru, » rétorque-t-elle.
Leurs regards se croisent. Elle essaie de savoir s'il peut être fiable. Elle se sait assez bonne pour déterminer rapidement ce que valent les gens. Mais il ne montre rien.
Elle va pour détourner le regard lorsqu'elle voit quelque chose passer dans les yeux gris du prisonnier. Elle fronce à peine les sourcils en comprenant que lui aussi s'interroge sur elle. Instinctivement, comme si être plus près l'aiderait à mieux comprendre, elle fait un pas en avant. Et soudain il la regarde avec une telle intensité qu'elle se sent mal à l'aise. Il y a quelque chose dans ces yeux, à la fois une souffrance immense et une paix intérieure à toute épreuve. Il ne dit rien, se contente de sourire un peu mais pas plus. Il finit par se détourner comme si de rien n'était.
Lara est réellement secouée, mais elle n'a pas le temps de comprendre l'attitude de l'homme. Elle regarde autour d'elle. Au dessus de la porte, quelques pierres se sont dessoudées. Elle n'a pas la place de passer mais certaines pierres autour semblent instables. Elle pourrait les enlever et alors, elle essaierait de se glisser par l'ouverture.
« Quand passent-ils ? » demande-t-elle en parlant des trinitaires.
« Deux repas par jour. Trois heures après chaque repas, passage aux toilettes. Sinon, quand l'envie leur en prend, » explique l'homme. « Ce qui est extrêmement rare. »
Lara hoche la tête en remerciement et continue de chercher, jusqu'à ce qu'un tuyau à moitié arraché du mur dans la cellule à côté attire son œil.
« Tu arriverais à récupérer le tuyau ? » demande-t-elle
« Je peux essayer, » répond-il.
Il met quelques minutes mais arrive à le détacher. Il le tend à la brune à travers les barreaux.
« Merci, » souffle-t-elle en le récupérant.
Elle met une seconde à trouver le courage de le regarder mais son regard est normal cette fois.
La jeune femme passe les heures suivantes agrippée à la porte d'une main, l'autre tirant sur son morceau de tuyau pour enlever les pierres. Malheureusement, le mortier est moins friable que ce qu'elle avait supposé, et Lara met bien plus de temps que prévu. À un moment, elle manque de lâcher sa prise et se retrouve la tête en bas, accrochée par les jambes au dessus de la porte.
« Sois prudente ! » souffle son compagnon de cellule.
« Quoi ? Je ne peux pas faire un peu de cochon pendu ? » ricane-t-elle avant de prendre appui sur ses mains pour se remettre à l'endroit.
« Fais attention, c'est tout, » demande l'autre.
Elle ne répond pas, et reprend son œuvre.
Enfin, elle a assez de place pour passer. Elle redescend dans la cellule et hésite. Doit-elle prendre la fuite immédiatement ou... ?
« J'attendrais si j'étais toi, » lâche le prisonnier.
Elle se tourne vers lui, les sourcils froncés. Comment peut-il...
« Tu regardes ton trou depuis plusieurs minutes, les mains sur les hanches. Tu te demandes si tu dois tenter une sortie tout de suite, » explique l'homme. « Je te conseille donc d'attendre le repas. Il ne va plus tarder à présent. Dès qu'ils l'auront récupéré, les gardes iront eux-mêmes manger. Nous aurons toute latitude alors. »
Elle le regarde avant d'acquiescer et de retourner s'assoir contre les barreaux, comme plus tôt. La fatigue revient. Elle a mal dans le bras qu'elle a utilisé pour desceller les pierres. Et elle se sent seule. Maintenant qu'elle a le temps de penser, la trahison d'Ana lui revient de plein fouet. Comment sa belle-mère a-t-elle put... la jeune femme remonte ses jambes contre elle, croise ses bras sur ses genoux et pose son front sur ses avant bras. Elle voudrait juste dormir sans avoir peur d'être abattue dans son sommeil.
Et Dieu qu'elle se sent seule.
Elle entend son compagnon de cellule bouger et venir d'asseoir dans son dos. Elle sent ses vêtements à travers les barreaux. Il ne dit rien, reste juste là. Et si ses problèmes ne sont pas résolus, elle se sent un peu moins isolée. Elle ne sait pas s'il fait ça pour attirer ses faveurs, qu'elle s'échappe avec lui, mais elle s'en fiche. Elle profite juste du calme.
« Merci, » murmure-t-elle seulement.
« Je t'en prie, » répond-il. « Mais c'est un peu pour moi aussi. Tu n'es pas la seule à essayer de fuir la solitude. »
Elle sourit, même s'il ne le voit pas.
« J'apprécie ton honnêteté, » admet-elle.
« Essaie de te reposer, » propose-t-il.
« C'est gentil mais je n'ai pas assez confiance pour ça, » rétorque-t-elle sans méchanceté.
« Pas assez ? Ça veut dire un minimum, tout de même ? » demande-t-il et sans le voir elle sent qu'il est amusé.
« Absolument pas, » rectifie-t-elle.
« Ah. Tant pis, » finit-il.
Elle ne sait pas s'il est vexé, mais n'y accorde pas d'importance.
« Comment as-tu atterrit ici ? » s'enquiert-elle.
« Quand Konstantin et ses hommes sont arrivés, nous avons cru que nous pourrions infiltrer le bâtiment pour savoir ce qu'ils venaient faire ici. Nous étions trois, nous sommes fait capturer. Voilà. Rien de bien palpitant, j'en ai peur. Et toi ? »
« J'ai appris qu'il y avait des prisonniers ici. J'ai essayé de les faire libérer. Réussit, non ? » raille-t-elle. « J'espère que la petite va s'en tirer. »
« La petite ? » s'exclame soudain l'homme. « Quelle petite ? »
« Une gamine rousse. Une bonne quinzaine d'années je suppose. Un sacré caractère. J'ai cru que j'allais me faire embrocher, » rit-elle un peu jaune.
L'homme ne dit rien mais elle voit du soulagement dans son regard. Il doit la connaître. Elle ne cherche pas à en savoir plus. Elle n'est pas certaine qu'il lui parlerait de toute manière.
Le silence retombe jusqu'à ce qu'un garde leur apporte un repas. Une tranche de pain et un bol de soupe froide. Ils mangent en silence, devant les gardes qui vérifient qu'ils n'ont pas volé quelque chose du plateau. Puis les hommes de Trinity repartent et verrouillent la porte au fond du couloir.
Elle a envie de s'enfuir immédiatement mais s'en empêche. Les gardes pourraient revenir pour elle ne sait quelle raison. Après une dizaine de minutes, elle décide de parler avec compagnon de cellule pour passer le temps. Elle n'a toujours pas décidé si elle l'aidait à se libérer ou non, peut-être que discuter l'aidera. Et puis elle pourrait apprendre une ou deux choses sur l'endroit où ils se trouvaient, ce n'était pas négligeable.
« Que sais-tu à propos d'eux ? »
« C'est une secte, ancienne et secrète. Ils pensent qu'ils doivent accomplir le travail de Dieu. »
Elle laisse échapper un rire désabusé.
« De ce que j'en ai vu, ils sont bien loin de toute choses sacrée, » raille-t-elle en se levant. « J'en ai marre. J'y vais, » ajoute-t-elle.
Il se met à son tour sur ses pieds.
« Ils sont après la même chose que toi. Quelque chose que nous ne pouvons pas leur donner. »
Elle sourit vaguement.
« Pouvons ou voulons ? »
« Cela... fait-il une différence ? »
« Oui. L'un des deux implique un choix, » rappelle-t-elle en lui jetant un coup d'œil.
« Futée, » répond-il avec un sourire amusé.
Lara l'ignore escalade la porte, passe avec difficulté dans l'ouverture, s'égratignant le dos. Elle redescend de l'autre côté. Libre, pense-t-elle. Elle récupère son pistolet, son arc et son carquois sur la table un peu plus loin. Puis elle se dirige vers les casiers un peu plus loin.
« Eh ! Attends ! » s'écrie l'homme en pensant qu'elle est en train de partir.
Elle l'ignore, ouvre un premier casier, puis un second. Elle se saisit d'un silencieux qu'elle visse sur son flingue.
« Laisse-moi sortir ! Je peux t'aider. »
« Je ne peux pas te faire confiance, » répond-elle en lui jetant un coup d'œil gêné.
Elle remarque qu'il s'est approché et serre les doigts autour des barreaux. Il y a de nouveau cette profondeur dans son regard. Et comme un peu plus tôt, elle n'arrive pas à s'en détacher.
« Nous ne serons pas ennemis, » lâche-t-il soudain, la voix plus grave. « Je peux le sentir. Et je crois que tu le sens aussi. »
Lara empêche ses pensées de trop s'égarer. Oui, elle sent qu'elle peut se fier à lui. Mais elle le pensait aussi pour Ana. Quoique, pour sa belle-mère, elle a fait confiance à son père, elle ne s'est jamais posé la question. Elle n'a jamais rien suspecté, malgré tout.
Encore plus perdue qu'avant, elle botte en touche.
« Je travaille mieux seule. »
« Je connais la disposition des lieux, » insiste-t-il alors qu'elle se détourne et ouvre un autre casier. « Je connais l'environnement, dehors. »
« J'apprends vite, » rétorque-t-elle, sachant pertinemment qu'elle fait preuve de mauvaise fois.
« Ça, je n'en doute pas, » soupire-t-il. « Peut-être que je peux t'offrir quelque chose de plus grande valeur, » souffle-t-il après un instant de silence.
Lara veut se retourner mais ne le fait pas. Elle ne doit pas céder.
« Je sais ce que tu cherches. »
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J'espère que vous avez apprécié ce premier chapitre.
N'hésitez pas à me le dire dans une review ! Et si vous n'avez pas aimé également, bien entendu !
À très vite !
Kae
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