Disclaimer : Je ne tire profit, en aucune façon, de cette histoire. Les personnages de JKR appartiennent... à JKR. Je ne retire rien de l'histoire qui suit et tous les droits de création des personnages lui appartiennent.
Rating : K+.
Genre : Romance saupoudrée de Drama.
Personnages : Percival Graves ; Newt Scamander ; quelques secondaires (Dumbledore, Picquery, Goldstein).
Situation temporelle : 6 mois après le film.
Changements de situation : Aucun.
Beta lecture : Personne


Bonjour tout le monde !

Je pensais en avoir définitivement fini avec l'univers de JKR, mais comme quoi tout arrive... Me voici avec cette histoire sur Fantastic Beasts. Elle a été écrite pour le challenge de septembre du collectif Noname :

Thème proposé par UnePasseMiroir :

"Il n'avait pas le droit. Il n'avait pas le droit d'entrer dans son existence ainsi, de tout mettre sans dessus-dessous et de s'en aller comme si de rien n'était."

Et le défi de l'auteur est :

Dans vos lectures, qu'il s"agisse d'œuvres originales ou de fanfictions, vous est-il déjà arrivé de vous reconnaître dans un personnage et de vous identifier, presque comme s'il était vous et que vous étiez lui ?

Quelle question... Euh... J'ai souvent retrouvé des caractères prononcés entre certains personnages et moi, mais au point de m'identifier à lui, non. Sûrement qu'il existe quelque part, dans un film ou une série, un personnage qui me correspond comme deux gouttes d'eau, mais je ne l'ai pas encore rencontrée. En réalité, je pense que si je tombais sur ce genre de personnages, je ne pourrais pas écrire sur lui ou elle. Fangirl ferait un blocage. Je pense. Ça me gênerait trop, ce serait comme si j'écrivait sur moi-même. Et je m'égare, pardon.

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Je me dois de préciser trois choses, parce que c'est important et je n'aborde pas forcément le sujet clairement dans l'histoire.

- Je pars du principe que Grindelwald a gardé Graves enfermé et l'a torturé, surtout physiquement, pour obtenir des informations. Puis le MACUSA a délivré Graves. Au début de cette histoire, il a été libéré depuis six mois. Il a eu le temps de guérir d'une grande partie de ses blessures physiques et un peu psychologiques. Il n'est donc pas au bord du gouffre, mentalement. Cependant, il n'est (forcément) plus le même. Si, en public, il est toujours distant et, disons-le, il pète plus haut que son... hein, en privé, il doute. Il pensait être un grand sorcier, et s'être fait battre à plate coutures par Gellert a tout remis en question. Aujourd'hui, s'il présente toujours le même caractère, ce n'est plus naturel, il en a fait une carapace.

- Quant à Newt, il est toujours le même. Avec les autres. Parce qu'il voit inconsciemment Graves comme un animal blessé qu'il doit soigner. Ce qui explique qu'il soit plus à l'aise avec lui qu'avec les autres humains.

- Les noms sont en version anglaise. J'espère que vous ne serez pas heurté par Newt ou Credence. Mais l'ayant regardé en version originale, c'est juste impossible de les mettre en français. Toutes mes excuses par avance si ça vous bloque un peu.

Voilà, blabla fini, je vous laisse avec cette histoire.


Bonne lecture !

CHAPITRE 1


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À l'attention de Monsieur Newton Artemis Fido Scamander,

Londres, le 11 avril 1928,

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Monsieur,

Suite aux informations qui nous sont parvenues le quatre avril mille-neuf-cent-vingt-huit, concernant votre voyage à New-York au mois de décembre mille-neuf-cent-vingt-six, nous vous informons de notre décision de vous licencier pour les motifs suivants :

- Transport et possession de créatures magique aux États-Unis d'Amérique, où la possession desdites créatures est strictement prohibée,

- Possession d'un obscurial,

- Infraction à la loi de 1692 (mille-six-cent-quatre-vingt-douze) concernant la dissimulation des créatures magiques,

- Infraction à l'article 73 (soixante-treize) du Code International du Secret Magique.

Votre licenciement a fait l'objet d'une autorisation de l'inspecteur du travail en date du neuf avril mille-neuf-cent-vingt-huit.

Nous vous dispensons d'effectuer votre préavis qui débute le douze avril mille-neuf-cent-vingt-huit et se termine le douze juillet mille-neuf-cent-vingt-huit, date à laquelle vous quitterez les effectifs du Ministère.

Compte tenu de la gravité des faits qui vous sont reprochés, votre maintien au poste que vous occupez au sein du Ministère de la Magie d'Angleterre est impossible, ni une reconversion à tout autre poste dont l'employeur serait ledit Ministère.

Vous avez fait par ailleurs l'objet d'une mise à pied à titre conservatoire qui vous est notifié par la présente lettre. Dès lors, la période non travaillée du douze avril mille-neuf-cent-vingt-huit au douze juillet mille-neuf-cent-vingt-huit ne sera pas rémunérée.

A l'expiration de votre contrat de travail, nous vous adresserons par courrier votre certificat de travail, votre reçu pour solde de tout compte et votre attestation de travail.

Votre licenciement prendra donc effet le douze juillet mille-neuf-cent-vingt-huit, sans indemnité de préavis ni de licenciement.

Vous pouvez faire une demande de précision des motifs du licenciement énoncés dans la présente lettre, dans les quinze jours suivant sa notification par lettre officielle ou remise contre récépissé. Nous avons la faculté d'y donner suite dans un délai de quinze jours après réception de votre demande, par lettre officielle ou remise contre récépissé. Nous pouvons également, le cas échéant et dans les mêmes formes, prendre l'initiative d'apporter des précisions à ces motifs dans un délai de quinze jours suivant la notification du licenciement.

Compte tenu des services rendus à la communauté Magique des États-Unis d'Amérique, nous avons décidé de ne pas vous poursuivre en justice pour les délits qui vous sont reprochés.

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Evrett Montague, Responsable du Département de contrôle et de régulation des créatures magiques,

Sous l'autorité de Torquil Travers, Ministre de la Magie

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Newt froissa le parchemin alors que ses doigts se contractaient sans son consentement. Il connaissait la lettre par cœur. Il l'avait lue une quinzaine de fois. Et comme après chaque lecture, ce qui ressortait était de l'incompréhension. Cela faisait plus d'une année qu'il était revenu d'Amérique. Pourquoi maintenant ? Aucun reproche récent ne lui était fait. Rien. Alors pourquoi pas plus tôt ? Pourquoi... Il secoua la tête, désabusé. La réponse n'allait pas jaillir devant lui, comme par... magie.

Il serra les dents. Il ne pleurerait pas. Il l'avait assez fait. Ce n'était qu'un foutu job, pour l'amour de Merlin ! Il devait accepter et aller de l'avant. Chercher un travail. Ça faisait déjà trois semaines qu'il végétait chez lui, à passer son temps dans sa valise. Il devait se reprendre en main. Il déposa la lettre sur la table et la défroissa.

Il relu la première phrase et l'abattement revint, accompagné de quelques perles d'eau salée. Il devait se bouger, oui. Mais pas ce jour-là. Le lendemain, se promit-il vaguement en ouvrant la valise.

o.o.o.o.o

Finalement, il ne fit rien le lendemain, ni le jour d'après, ni encore celui d'après. Il ne fit rien du tout. Mais on fit pour lui. La semaine suivante, il reçut une lettre d'un grand duc qu'il connaissait bien. Celui de son ancien professeur de métamorphose, grâce à qui il avait obtenu sa place au ministère. Il récupéra la lettre, donna à manger et à boire au hibou et s'étonna de voir que celui-ci ne repartait pas.

Le jeune homme décacheta donc le pli et commença sa lecture.

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Mon cher Newton,

J'ai appris par hasard votre éviction du Ministère de la Magie. Sachez que j'en suis sincèrement désolé.

Je suppose que vous êtes à la recherche d'un travail. Si vous n'en avez pas trouvé, j'aurais une proposition à vous faire, mais j'aurais besoin de vous rencontrer rapidement.

Pourriez-vous me retrouver demain samedi, au bar La Tête de Sanglier, à Pré-au-Lard, vers quinze heures ?

Bien cordialement,

APWBD

Professeur de métamorphose,

Directeur de la Maison Griffondor,

Directeur adjoint de l'école de sorcellerie Poudlard,

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Le jeune homme relu la lettre avant de se frotter le visage avec sa main. Il était partagé.

Pouvait-il refuser une offre d'emploi servie sur un plateau d'argent, par son ancien professeur, celui qui lui avait permis d'entrer au département des créatures magiques, malgré son absence de diplômes ? En sachant que jamais Dumbledore ne lui proposerait un poste qui n'aurait pas de rapport avec des animaux ?

Mais d'un autre côté, le mage commençait à être réputé pour mener son monde en bateau et utiliser les gens autour de lui, même s'il le faisait de manière adorable, et toujours pour le plus grand bien. Un frisson parcourut le magizoologue. Le Plus Grand bien. Depuis New-York, il détestait cette phrase. C'était par le plus grand bien que Grindelwald justifiait ses actions. C'était le Plus Grand Bien qui avait poussé la présidente Picquery à tuer Credence...

Newt n'était pas stupide. Il savait pertinemment que la présidente, ou Albus Dumbledore étaient du bon côté. Il ne doutait pas que si le professeur assurait être désolé pour lui, alors il l'était sincèrement. Et qu'il était – accessoirement – l'un des seuls à pouvoir contrer Grindelwald. Mais il n'aimait pas pour autant toutes ses manières de procéder.

Le grand duc hulula soudain, le faisant presque sursauter.

« Je te prie de m'excuser, je me suis perdu dans mes pensées, » expliqua-t-il à l'animal qui le toisa. « Ce n'est pas comme si ton maître était un sorcier ordinaire, » marmonna-t-il.

L'animal s'ébroua, le regard amusé.

« C'est ça, moque-toi, » soupira l'ancien poufsouffle, en prenant une plume et un parchemin vierge.

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Professeur Dumbledore,

Je vous remercie sincèrement de votre sollicitude.

Je n'ai effectivement pas encore retrouvé de travail, c'est pourquoi j'accepte votre rendez-vous avec gratitude.

Je serai à la Tête de Sanglier demain à quinze heures.

Bien cordialement,

Newt Scamander

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Le magizoologue entendit les cloches sonner quinze heures alors qu'il s'extirpait de sa valise en quatrième vitesse. Il referma la mallette, attrapa son manteau et transplana dans la zone réservée à cet effet dans le village sorcier. Le temps qu'il courre jusqu'au centre du village, qu'il se renseigne sur l'emplacement de la Tête de Sanglier, il était quinze heures douze lorsqu'il passa la porte du bar.

Il n'y avait que quelques clients à cette heure-là, ce qui lui permit de repérer immédiatement Dumbledore. Il le rejoignit au pas de course.

« Bonjour professeur, » le salua-t-il. « Pardonnez mon retard, les bébés manti... » il s'arrêta et regarda autour de lui, mais personne ne lui prêtait attention, malgré son arrivée précipitée. « Enfin, je n'ai pas vu l'heure. »

« Ne vous en faites pas mon garçon, » le rassura le sorcier. « Je sais combien le temps passe vite lorsque l'on fait quelque chose qu'on aime. Et appelez-moi Albus. Je ne suis plus votre professeur. »

L'ancien poufsouffle hocha la tête, posa sa valise à terre, enleva sa veste et s'assit, avant de commander une bièraubeure. Le directeur adjoint l'imita. Lorsqu'ils furent servis, Albus entama la conversation.

« Bien, vous vous doutez que je vous ai fait venir pour vous proposer un emploi, » commença-t-il, rentrant immédiatement dans le vif du sujet.

Newt hocha la tête.

« Il y a eu un... incident avec le professeur de Soin au Créatures Magiques, le professeur Eliott, le mois dernier et celui-ci a dû démissionner, » expliqua le sorcier. « Lorsque j'ai appris que le ministère vous avait renvoyé, c'est-à-dire en fin de semaine dernière, j'ai été trouver le directeur Dippet, qui a fini par accepter que je vous contact pour proposer le poste. Je ne vous demande pas de finir cette année, mais de démarrer au premier septembre prochain. »

Le jeune homme resta silencieux le temps de digérer l'information. Non. Il ne pouvait pas faire ça. Tant de monde, même des enfants ou des jeunes gens... il ne pourrait pas faire face à autant de personne, durant des heures, chaque jour. Et les copies à corriger, les...

« Vous voulez que j'apprenne à des élèves ? Moi ? » finit-il par dire – parce qu'on attendait de lui une réaction, n'est-ce pas...

« En effet. »

« Je n'ai pas eu mes ASPICs, » rappela-t-il. « Je ne les ai même pas passés, » ajouta-t-il, amer.

« Vous avez eu les meilleures notes en Soin aux Créatures Magiques depuis que ce cours existe, » rappela le professeur.

« Ça ne fait pas de moi un bon enseignant. Ce n'est pas quelque chose qui s'improvise. Ce n'est pas pour rien qu'il y a six ans d'études avant de pouvoir prétendre au poste, » contra Newt.

« Certes, mais ce n'est pas le vrai problème, n'est-ce pas ? » demanda le professeur avec un sourire compréhensif.

Le magizoologue s'obligea à croiser le regard de Dumbledore.

« Je ne suis pas des plus à l'aise avec les êtres humains, » rappela-t-il, détournant rapidement le regard.

« J'en ai bien conscience, mon garçon. Et croyez bien que si j'avais une autre solution, je l'utiliserais, » assura Albus. « Mais les élèves n'auront déjà pas de professeur jusqu'à la fin de cette année, et les spécialistes en créatures magiques ne courent pas les rues, vous le savez. Et puis, ce sont des enfants. Pas encore à l'âge adulte. Et c'est vous qui aurez le savoir, eux n'auront qu'à écouter et poser des questions sur un sujet que vous aimez plus que tout. Je sais que lorsque vous parlez des créatures magiques, vous êtes inarrêtable. Je crois vraiment que vous n'aurez pas de problème de communication. »

Le jeune homme hocha la tête.

« Peut-être. Mais il n'empêche. Je n'ai aucune notion de pédagogie. Que vais-je faire si les élèves font n'importe quoi pendant un cours ? »

« Vous avez plusieurs mois d'ici septembre, Newton. Je n'ai pas l'intention de vous lâcher dans la fosse aux lions sans préparation. Si vous acceptez, vous passerez les mois de juillet et d'août en ma compagnie, à Poudlard, et nous prendront le temps de regarder tout ça. »

Le magizoologue secoua la tête lentement. C'était impossible. Non. Ça lui paraissait impossible. Et pourtant, c'était un travail et donc un salaire... Il avait quelques économies, mais il ne pourrait plus nourrir ses créatures encore bien longtemps. Certaines étaient relativement... voraces.

« Vous me prenez un peu au dépourvu, pro... Albus, » soupira-t-il.

« J'en ai conscience. Malheureusement, j'ai besoin d'une réponse rapide. »

L'ancien poufsouffle le regarda de nouveau dans les yeux quelques secondes. Il se sentait acculé et n'aimait pas du tout la sensation.

« Je maintiens que je n'ai pas les compétences du professorat, » soupira-t-il.

« Vous avez la passion pour les créatures magiques, mon garçon, c'est amplement suffisant. D'autant que ce n'est pas une matière théorique.

« Être professeur ne m'a jamais attiré. »

« Il ne s'agit que d'une année. Et puis rien ne vous empêchera de parcourir le monde lors des vacances scolaires... tant que vous revenez assez tôt et en bon état pour assurer vos cours, » ajouta-t-il, le regard pétillant.

Le plus jeune ne put s'empêcher de sourire.

« Ça, je devrais y arriver. »

« Est-ce une acceptation ? » demanda le mage avec un sourire.

Newt secoua la tête, amusé malgré lui. Albus j'arrive-toujours-à-mes-fins Dumbledore dans toute sa splendeur. Mais quoi ? On lui offrait un emploi sur un plateau d'argent. Il ne pouvait pas refuser.

« Je suppose, » répondit-il.

« Parfait ! Trinquons à cela, » s'exclama-t-il en frappant dans ses mains. « Abe ! » interpella-t-il le tenancier. « Deux whiskys pur feu s'il te plait ! »

L'homme posa les deux verres devant eux quelques instants plus tard.

« Mets ça sur ma note, » demanda Albus.

« Ta note ? Si j'en faisais du papier peint, j'aurais de quoi couvrir la moitié du bar, de ta note ! » râla le sorcier en s'éloignant.

Le professeur rigola, avant de redevenir sérieux.

« Une dernière chose, Newt. Depuis l'évasion de Gellert, nous avons un invité un peu spécial au château. Sa présence est tenue plus ou moins secrète mais je vous préviens parce que vous risquez sûrement de le croiser au détour d'un couloir et je ne voudrais pas que vous soyez prit de cours. J'ai eu un mal fou à le convaincre de venir mais finalement, il a cédé. Il s'agit de Percival Graves. Le vrai Percival, » précisa-t-il.

« Pardon ? » s'étrangla presque le plus jeune. « Il est encore en... » il secoua la tête. « Bien sûr que Grindelwald l'a gardé en vie, il ne pouvait pas maintenir son sort de transfiguration sans modèle vivant, » réalisa-t-il.

Albus but à son tour son verre et se leva.

« Venez, je n'ai plus cours de la journée, je vais vous montrer quelques coins de Poudlard que vous n'avez sûrement pas eu la possibilité d'explorer, » déclara le professeur.

Intrigué, Newt se leva à son tour, récupéra manteau et valise et suivi Dumbledore. Ils sortirent de Pré-au-Lard et devisèrent de créatures en tout genre jusqu'à passer les grilles du domaine de l'école. Albus les dirigea vers le lac, qu'ils longèrent jusqu'à arriver à une vieille cabane délabrée.

« Vous pourriez profiter d'être dans l'enceinte du château pour donner un peu plus de liberté à certaines de vos créatures, » lâcha le professeur. « Vous pourriez même en présenter quelques unes en cours. »

Le jeune homme fronça les sourcils.

« Le directeur est d'accord ? »

« Eh bien, oui, » répondit le directeur adjoint. « Il ne sait simplement pas nécessairement de quel type de créatures il s'agit. »

Newt secoua la tête.

« Je serais ravi d'en présenter certaines à des jeunes. Mais il est hors de question que je risque de me les faire confisquer pour ça. »

« Je comprends, Newton. C'était une suggestion. Et puis, toutes vos créatures ne sont pas interdites... n'est-ce pas ? » demanda-t-il.

Le jeune homme lui jeta un coup d'œil et vit que le professeur le regardait avec attention.

« Non. Pas toutes, » confirma-t-il.

« Bien. Quoi qu'il en soit, si vous voulez laisser aller certaines de vos créatures dans la forêt interdite, vous devrez en discuter au préalable avec les centaures. »

Le magizoologue s'arrêta net. Dumbledore l'imita et le regarda, le regard pétillant d'amusement.

« Tout va bien Monsieur Scamander ? » demanda-t-il.

Pour une fois, la timidité naturelle du jeune homme était envolée. Il regardait l'autre sorcier droit dans les yeux.

« Il y a vraiment des centaures dans la forêt ? » souffla-t-il.

« Tout à fait, » confirma le plus âgé.

« C'est fantastique, » murmura Newt. « Les connaissez-vous bien ? Avez-vous régulièrement des interactions avec eux ? Est-ce que... »

Il s'arrêta et baissa brusquement la tête, triturant la poignée de sa valise.

« Je suis navré professeur. J'ai toujours tendance à m'emballer lorsqu'il s'agit de créatures. »

« Et c'est la raison pour laquelle je vous ai proposé ce poste, Newton. Je souhaite vraiment que les élèves comprennent ces créatures, et n'apprennent pas seulement ce que leur manuel leur en dit. Je vais vous faire passer les cours de votre prédécesseur. Je ne vous demande pas de vous baser dessus pour préparer les vôtres, mais seulement de comprendre ce que le ministère demande comme apprentissage pour chaque année d'étude. »

Le jeune homme soupira.

« Les premières semaines, la charge de travail va vous paraître sûrement énorme. Mais lorsque vos programmes seront clairs, vous n'aurez pas de problème. Si je puis vous donner un conseil, déterminez le plan global de chaque année, puis aménagez ensuite trimestre par trimestre ce que vous devez leur apprendre, » proposa le sorcier. « Et... »

« Ah, Albus, vous voilà. Et monsieur Scamander. Vous tombez bien, j'ai quelques questions pour vous, » déclara Armando Dippet en se dirigeant vers eux.

« Monsieur le directeur, » le saluèrent les deux sorcier dans un ensemble parfait.

« Albus, il y a eu une altercation entre deux élèves de votre maison et trois Serdaigle. Leur directrice a été prévenue et est déjà à l'infirmerie où quatre des cinq jeunes gens se sont retrouvés. Elle vous attend. »

« Très bien monsieur le directeur. Newton, je vous retrouve à la Tête de Sanglier le premier juillet, pour le repas du midi ? »

« Très bien, professeur. »

« Je vous fais envoyer les cours de votre prédécesseur au plus vite. Bonne journée Newton. »

« À vous aussi professeur, » répondit le plus jeune.

Dippet regarda s'éloigner son professeur de métamorphose d'un air las.

« Bien. Je crois qu'il ne me reste plus qu'à vous faire signer le contrat de travail, si je comprends bien, » marmonna l'ancien professeur.

« Je... Enfin... Je ne veux pas m'imposer, Monsieur le Directeur, » balbutia

« Oh je m'en doute, Monsieur Scamander, » répondit le sorcier en l'enjoignant à le suivre alors qu'ils se dirigeaient à leur tour vers le château. « Le peu de souvenir que j'ai de vous ne m'encourage pas à vous confier un poste, mais Albus a su me rappeler que lorsqu'il est question des créatures magiques, personne ne les connaissait ni ne les amadouais mieux que vous. »

« Je ne les amadoue pas, » rétorqua le plus jeune. « Je les écoute et les laisse libre de communiquer avec moi. »

Dippet laissa échapper un rire.

« Peu importe, tant que le résultat est là. »

Newt serra les poings pour éviter de dire quelque chose de désagréable à son – apparemment – futur employeur. Ils firent le reste du chemin jusqu'au bureau directorial en silence. Une fois dans l'antre du directeur, le jeune homme oublia tout.

« Fumseck ! » s'écria-t-il avec un grand sourire.

Le phénix émit un trille et s'envola avant de se poser sur l'avant bras que Newt avait tendu devant lui. Il leva son autre main que l'animal vint caresser de son bec. Il glissa son cou dans la paume du jeune sorcier.

« Moi aussi je suis content de te revoir, » déclara-t-il.

La puissante créature retourna se poser sur son perchoir et émit un nouveau trille, qui gonfla le cœur des deux sorciers présents de joie et d'espoir.

Mis en confiance par l'oiseau, le directeur sortit un contrat vierge, le remplit avec Newt et ce dernier le signa. Le plus jeune prit congé et de retour dans son appartement, il se demanda ce qu'il venait de faire. Et puis il haussa une épaule. C'était fait. Il serait le nouveau professeur de Soin aux Créatures Magiques de Poudlard à la rentrée. Advienne que pourra.

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Le lendemain, il reçut quatre ouvrages consacré à l'aide des jeunes professeurs.

Trois jours plus tard, la totalité des cours du professeur Elliott lui parvint. Il fallu cinq hiboux pour les transporter. Le jeune homme refusa de s'inquiéter. Il avait le temps. Il y arriverait.

Lorsque, le premier juillet, il atterrit avec sa valise à la plateforme de transplanage de Pré-au-Lard, il se répétait en boucle depuis quelques jours S'inquiéter, c'est souffrir deux fois.

Mais clairement, oui, il souffrait depuis quelques semaines.

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Il se dirigea vers le bar de la Tête de Sanglier dans lequel il s'engouffra. Il salua le tenancier – Abe, comme l'avait appelé Albus la fois précédente – et voyant que le directeur adjoint n'était pas encore arrivé, et qu'il n'y avait pas un client, il se décida à s'accouder au bar.

« Un gin, s'il vous plaît, » commanda-t-il. « Double. »

« La boisson moldue ? » s'étonna le tenancier.

« De toute évidence, » répondit-il, gêné.

« Pas de problème mon gars, je voulais juste être sûr, » répondit l'autre en s'éloignant.

Il posa le verre devant le magizoologue qui le remercia d'un signe de tête et d'un sourire grimaçant.

« Tu as réussit à commencer un programme ? » demanda le plus vieux.

Newt fronça les sourcils.

« Tu feras comme tu le sens, » reprit le tenancier, « mais si je peux te donner un conseil, ne laisse pas Albus se servir de toi, si tu n'es pas certain d'être d'accord avec ce qu'il essaie d'atteindre ou d'obtenir. »

Le jeune homme cligna des yeux plusieurs fois et lorsqu'il eut comprit les paroles du tenancier, il voulu lui dire de se mêler de ses affaires, mais l'autre recommença à parler.

« Et si j'étais toi je garderais les capacités les plus intrigantes de tes bestioles sous silence. Qui sait à quoi il pourrait les utiliser dans le futur. Ou pour arrêter Grindelwald. Quand on voit ce qu'il a fait pour essayer de l'attirer ici... »

Newt était complètement dérouté. Il n'était pas certain de comprendre les sous entendus de l'homme.

« Il veut bien faire, c'est certain. Mais comme dises les moldus, l'enfer est pavé de bonnes intentions. C'est en cela que mon frère peut être dangereux. »

« Votre frère ? » s'étrangla Newt. « Mais... qui êtes vous ? »

« Abelforth Dumbledore. Appelle-moi Abe, comme tout le monde. Et tutoie-moi. Les vouvoiements et les "Monsieur Dumbledore", c'est pour Albus, » marmonna le tenancier d'un ton bourru.

Puis il le laissa et parti dans ce que Newt supposa être l'arrière boutique.

« En tout cas, même si leur manière est différente, le résultat est le même. Ils partent avec encore plus de questions, et aucune réponse. »

« C'est de famille, à ce qu'il paraît, » répondit une voix derrière lui.

Le magizoologue sursauta et manqua de tomber de sa chaise. Albus se tenait à quelques mètres, son éternel regard pétillant d'amusement.

« Vous avez mangé ? » demanda le directeur adjoint.

« Pas encore, » répondit Newt.

« Alors venez, nous allons prendre un en-cas dans les cuisines.

Il ne lui laissa pas le temps de répondre et sortit du bar sans même prévenir son frère qu'il était passé. Avec un soupire, le magizoologue se redressa, finit son gin et se dirigea vers la sortie.

« Au revoir, Abe ! » s'exclama-t-il.

« Bonne fin de journée Scamander. Repasse de temps à autre. C'est sympa de discuter avec toi, » répondit le tenancier depuis la pièce d'à côté.

Le jeune homme ne put s'empêcher de sourire. Il n'avait pas dit un mot. Si c'était ça une discussion pour Abe... enfin, il laissa un frère dans un coin de ses pensées pour se focaliser sur l'autre.

« Comment se sont passées ces dernières semaines, Newt. Je n'ai pas eu de tes nouvelles j'en ai déduit que toutes les affaires que je t'ai envoyées te sont parvenues. »

« En effet. »

« Alors, où en es-tu ? »

Le jeune homme se frotta le front d'une main, hésitant à dire le fond de sa pensée. Mais après tout, ce n'était que la vérité... ou ce qu'il ressentait, en tout cas.

« Que vous ayez pensé que j'y arrive, pro... Albus, ça ne m'étonne pas. Vous semblez penser que tout est toujours réalisable, et même quand ça ne l'est pas, vous trouvez un moyen. Mais que le directeur ait pensé que je pouvais être capable de devenir professeur... »

Il secoua la tête, totalement désemparé.

En même temps, de quoi s'étonnait-il ? Combien de fois avait-il entendu les détracteurs du directeur adjoint au ministère murmurer que Dippet lui mangeait dans la main ? Il avait supposé que ce n'était que des racontars de gens jaloux mais maintenant...

« Ah, Newton, vous êtes juste un peu dépassé par les événements. C'est tout. Je vous assure que d'ici quinze jours, vous serez rassuré, » promit le professeur.

« Je l'espère, Albus, » soupira-t-il.

Newt était lui aussi d'un naturel confiant, habituellement. Mais cette fois, comment aurait-il pu l'être. Peu importe toutes les préparations du monde, peu importe qu'il ait eu deux décennies pour se faire à l'idée, il allait toujours devoir faire face à des centaines de têtes. Chaque semaine. Chaque jour. Chaque foutue heure de chaque jour.

Dumbledore le conduisit à ses appartements, au septième étage, non loin de l'infirmerie – et c'était compréhensible, vu le nombre de cicatrices qu'il arborait. Mais il n'irait certainement pas se faire soigner : tout ce dont il avait besoin se trouvait dans son atelier.

L'entrée en était protégée par un tableau de Norvel Twonk, et Albus lui expliqua qu'il devrait lui donner un mot de passe lorsqu'il serait seul.

Le directeur adjoint le laissa et lui donna rendez-vous le lendemain matin à neuf heures dans la salle de métamorphose.

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Une fois Dumbledore parti, Newt prit le temps de faire le tour de ses appartements. L'entrée donnait sur un grand séjour circulaire. Au fond se trouvait une petite cuisine. Sur la droite, en contre haut, une porte donnait sur la salle de bain et juste à côté sur la chambre. Une porte faisait communiquer ces deux dernières. Et sur la gauche se trouvait un petit bureau qui lui-même donnait sur un laboratoire de potion.

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Newt déballa rapidement ses affaires – il n'en avait pas tant que ça et une partie se trouvait toujours dans la valise, au cas où – et partit faire le tour du château. Il grimpa jusqu'à la tour d'astronomie, descendit jusqu'aux cachots, passa par la salle commune de poufsouffle, discuta un long moment avec le Moine Gras.

Lorsqu'il revint dans ses appartements, il était plutôt détendu. Il demanda un en-cas aux elfes – avec réluctance – qu'il grignota en passant un moment avec les veaudelune.

Puis il alla se coucher.

Le lendemain, il réussit à être à l'heure. Et ne vit pas passer la journée tant Albus lui parla de choses différentes – et lorsqu'il n'avait pas été avec le professeur, il s'était occupé de ses créatures.

Il se coucha, épuisé.

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Et voilà pour ce premier chapitre.

N'oubliez pas de me dire ce que vous en avez pensé !

À très vite !

Kae


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