Disclaimer : Je ne tire profit, en aucune façon, de cette histoire. Les personnages du Seigneur des Anneaux appartiennent à Tolkien. Je ne retire rien de l'histoire qui suit et tous les droits de création des personnages lui appartiennent.
Rating : K+.
Genre : Romance / Drama.
Personnages : Haldir de Lórien ; Aragorn Elessar.
Situation temporelle : Avant la Communauté de l'Anneau.
Changements de situation : Aucun.
Beta lecture : Nalou ; Lanae's World
Bonjour chers lecteurs !
Cette histoire est née à cause de Julindy et de Jismar. Parce que pour une fiction longue, on réfléchissait tous les trois de qui on pouvait caser avec Aragorn, parce qu'on n'est pas fan d'Arwen. On a passé... je ne sais plus. Une trentaine de personnages différents, avant que Jis ne dise : "Et si on le mettait avec Haldir" ? Et vous me connaissez. Je vous un culte à cet elfe. Alors Fangirl a pété son câble et m'a bien fait comprendre qu'elle me ferait tourner en bourrique si je ne la laissais pas écrire ce Araldir. Alors le voilà.
Cette histoire est finie, elle est en beta correction. À ce propos, je remercie mille fois Nalou et Lanae's World d'avoir accepté de me corriger. Elles ont sauvé cette histoire.
Quoi dire ? L'histoire se passe avant le Seigneur des Anneaux. Le reste n'a pas vraiment d'importance je crois.
o.o.o.o.o.o.o.o.o.o.o.o
Bonne lecture !
CHAPITRE 1
o.o.o.o.o.o.o.o.o.o.o.o
Aragorn arrêta sa monture à quelques centaines de mètres de l'orée de la forêt de la Lórien. Il mit pied à terre, desserra la sangle de la selle de sa jument. Puis il enleva sa bride qu'il glissa dans une des sacoches logée contre son flanc. Ensuite, il posa une main sur l'encolure, la remercia et lui murmura en sindarin de rentrer chez elle.
Le rôdeur était toujours fasciné par cette capacité qu'avaient les animaux à comprendre la langue des elfes. Il regarda la jument alezane, que le Seigneur Elrond lui avait prêtée, repartir tranquillement au petit trot. Elle s'ébroua de contentement de ne plus avoir la tête entravée par le cuir et le métal.
Lorsque l'animal eut disparu, le rôdeur pivota sur ses talons... et resta planté là, l'hésitation le paralysant. Il tâta la poche intérieure de sa tunique, où se trouvait une lettre du Seigneur d'Imladris à l'attention de Dame Galadriel et du Seigneur Celeborn. Il ne connaissait pas les mots exacts, mais il savait que l'elfe brun remerciait les Seigneurs de la Lórien d'avoir accepté le dúnedain dans leur royaume pour qu'il poursuive sa formation au combat.
À Imladris, Aragorn avait atteint les limites de l'enseignement du maître d'arme de la cité. Il arrivait à battre la plupart des gardes en combat singulier voire à deux contre un et il stagnait depuis quelques mois. Il tournait en rond et il détestait ça. Il en avait parlé avec le Seigneur Elrond qui lui avait proposé de continuer son entraînement en Lórien, sous réserve d'acceptation de la Dame. Les elfes des Bois Dorés étaient les plus grands combattants de la Terre du Milieu. Malgré la paix, depuis la destruction de Sauron, ils étaient restés surentraînés, de par leur proximité avec le Mordor – et de leur orgueil naturel, avait ajouté l'elfe avec un regard vaguement désapprobateur. Alors Elrond avait envoyé un messager avec sa requête, qui était revenu avec une réponse positive.
Un mois plus tard, l'héritier d'Isildur partait vers une nouvelle maison – temporaire.
Après quelques minutes, le rôdeur s'obligea à sortir de ses réflexions. Il savait sa venue annoncée, alors il ne devait pas faire attendre ses hôtes. Les Gardes de la Marche étaient constamment attentifs à chaque centimètre de leurs frontières et ils l'avaient sans aucun doute vu arriver. Il s'avança d'un bon pas et passa, quelques minutes plus tard, sous le couvert des premiers arbres.
o.o.o.o.o.o.o.o.o.o.o.o
Aragorn n'avait pas fait trois pas dans les Bois Dorés qu'il sentit la magie imprégnant les lieux effleurer sa peau, une sorte de fourmillement le parcourant. La sensation n'était pas désagréable, mais pas plaisante pour autant. La sensation n'était ni désagréable, ni plaisante, mais elle disparut rapidement. Il savait qu'il se trouvait dans un lieu où le mal ne pouvait se frayer le moindre chemin. Sans cette information, il aurait pu s'inquiéter de l'état de sérénité dans lequel elle le laissa.
Il ralentit le rythme et avança plus tranquillement. Une dizaine de mètres plus tard, dans le silence le plus total, une flèche encochée sur la corde d'un arc magnifique apparut à vingt centimètres de ses yeux. Il lui fallut tout son sang froid pour ne pas bondir de surprise – ou dégainer son épée. Deux flèches supplémentaires se joignirent à la première et il n'eut pas besoin de tourner la tête pour savoir que d'autres encore se trouvaient derrière lui.
« Qui êtes-vous ? Que croyez-vous faire en entrant dans les Bois Dorés ? » demanda un elfe blond au regard bleu océan, le premier à s'être montré.
« Je me nomme Estel, le Seigneur Elrond m'envoie. J'ai ici un pli à remettre à vos Seigneurs, » déclara le dúnedain en glissant une main dans sa tunique, levant l'autre bien haut pour ne pas montrer une attitude belliqueuse.
Il sortit la lettre et la tendit au garde. Ce dernier se contenta d'un coup d'œil au sceau du Seigneur d'Imladris marqué dans la cire et baissa son arc.
« Vous n'étiez pas attendu avant ce soir, » énonça l'elfe.
Le rôdeur inclina légèrement la tête en guise d'excuse.
« J'en suis navré. J'étais impatient de découvrir la beauté de la Lórien et ma jument a accepté de me porter une partie de la nuit au lieu de se reposer. »
L'elfe darda sur lui un regard agacé.
« Retournez à vos postes, » ordonna-t-il à ses camarades avant de tourner la tête vers le garde à sa droite. « Eriniël, va chercher le Capitaine en second. »
Les gardes se dispersèrent aussi rapidement qu'ils étaient apparus. Un elfe brun partit en courant dans les profondeurs de la forêt. Seul resta aux côtés d'Aragorn l'elfe qui dirigeait la patrouille.
Une quinzaine de minutes plus tard, l'elfe revint, accompagné d'un blond avec une cape bleue – les autres en portaient des vertes – qui devait être le Rúmil susmentionné. Aragorn inclina la tête respectueusement pour saluer le nouveau venu.
« Fëanor, pourquoi m'as-tu fait appeler ? » demanda le nouvel arrivant.
« L'envoyé du Seigneur Elrond est déjà arrivé, » déclara l'autre. « Je ne peux pas quitter mon poste, je te laisse le conduire jusqu'aux bains. Puisqu'il est en avance, qu'il en profite pour se rendre présentable avant de s'avancer devant la Dame. »
Le Capitaine en second darda sur ledit Fëanor un regard froid mais acquiesça.
« Suivez-moi, » demanda-t-il en se tournant vers le rôdeur.
Aragorn inclina la tête brièvement et s'exécuta, sans un mot.
Ils cheminèrent silencieusement durant quelques kilomètres, avant que le dúnedain ne puisse plus retenir ses excuses.
« Je ne voulais pas causer tant d'agitation en me présentant quelques heures plus tôt que prévu, » marmonna-t-il.
Rúmil laissa échapper un léger rire.
« Ne vous formalisez pas de l'attitude de Fëanor, » lui répondit-il. « Vous étiez attendu. Il était convenu que vous arriviez avant la nuit, rien de plus. Quel est votre nom ? »
« Estel. »
L'elfe hocha simplement la tête.
Ils mirent un peu moins d'une heure et demie à arriver au cœur de la cité, à Caras Galadhon. Le blond s'arrêta pour laisser le temps au dúnedain d'apprécier la vue, avant de l'enjoindre d'un geste à le suivre. Ils arrivèrent aux bains et se lavèrent tous les deux avant de se sécher et de repartir en direction de la salle du trône. Cette dernière était relativement sobre, comme le reste de la cité. Deux sièges en bois, magnifiquement travaillés – ce qu'il supposa être les trônes - étaient les seuls objets de la pièce, si l'on omettait la petite table dans un coin.
Le rôdeur n'eut pas le temps de détailler davantage la pièce car Celeborn et Galadriel se présentèrent. Il s'inclina profondément, imité par Rúmil.
« Estel, je suis heureuse de vous voir dans notre royaume, » déclara la Dame.
« Et moi honoré de découvrir enfin la splendeur de la Lórien dont vous m'avez entretenue lors de votre dernière visite à Imladris, Dame Galadriel, » répondit-il avec un sourire sincère.
Elle hocha la tête et se tourna vers son mari.
« Aragorn, fils d'Arathorn, je vous souhaite le meilleur durant votre séjour, » déclara à son tour Celeborn.
Le Capitaine en second s'était figé aux mots de son Seigneur, avant de se tourner vers le rôdeur.
« Vous êtes l'héritier d'Isildur ? » demanda-t-il.
« En effet, mais cette information doit rester secrète, Rúmil, » intervint la Dame. « Seul ton frère, toi, mon époux et moi-même sommes au courant, et cela ne doit pas changer. »
L'elfe s'inclina.
« Bien entendu, ma Dame. »
« Va quérir ton frère, Rúmil, que notre invité fasse la connaissance de son nouveau maître d'arme, » ordonna le Seigneur Celeborn.
Le blond s'inclina plus brièvement cette fois et obéit sans attendre. Dans la salle, un silence paisible s'installa et Aragorn en profita pour admirer la forêt aux alentours. Il avait l'impression de se trouver dans un conte pour enfant, avec des princesses et des gentils dragons.
Une dizaine de minutes plus tard, Rúmil revint accompagné d'un autre elfe. Ils s'inclinèrent devant les Seigneurs et le nouveau venu planta son regard gris clair dans celui du rôdeur, qui sut immédiatement qui était l'elfe devant lui.
Aragorn fut soufflé par le charisme que le Gardien de la Marche dégageait. Il l'avait vu arriver sans trop y prêter attention, mais désormais, avec son port de tête altier, son dos droit, son armure légère qui accentuait l'impression de puissance, son arc de galadhrim et sa cape rouge ondulant au rythme de ses mouvements... Il le trouva majestueux.
Il déglutit et dut se forcer à détourner le regard. S'arracher des yeux gris, si clairs qu'ils lui faisaient penser aux glaciers du Nord, fut difficile. Il y avait quelque chose d'illogique dans ce qu'il ressentait, mais il n'arriva pas à mettre le doigt dessus. Il ne chercha pas longtemps. Ce n'était pas important. Il fallait tout de même admettre que si les elfes incarnaient la perfection, le Gardien de la Marche en était la quintessence.
Soudain, le Gardien de la Marche disparut de son champ de vision et fut remplacé par le visage du seigneur Celeborn.
« J'essaierai de ne pas prendre ombrage du fait que la présence de mon Capitaine éclipse la mienne, héritier d'Isildur, » souffla-t-il si bas que les autres elfes ne l'entendirent pas.
Le rôdeur sentit ses joues chauffer légèrement et se contenta de répondre par un sourire contrit, ce qui amusa clairement le Seigneur. En croisant le regard de la Dame, il se rendit compte que son regard brillait d'amusement. Il se dit qu'ils devaient avoir l'habitude de ce genre de réactions devant le Gardien de la Marche.
« Tout va bien, Estel ? » demanda-t-elle sur un ton neutre.
Il pinça les lèvres, ne sachant sur quel pied danser. Galadriel était réputée pour vous dire les mots auxquels vous vous attendiez le moins, et peu importe que vous ne soyez pas seul avec elle. Il ne s'agissait pas de manque de confiance en le souverain, le Capitaine ou son second. Mais il ne tenait pas à discuter de certains points de sa vie privée en présence d'autres elfes.
« Oui, ma Dame. Pardonnez mon égarement, » finit-il par répondre.
« Il n'y a rien à pardonner, Estel, » assura-t-elle, son doux sourire retrouvé. « Venez donc près de moi. Haldir, avez-vous ce que je vous ai demandé d'apporter pour notre invité ? »
Le Gardien de la Marche s'avança et tendit un petit paquet, avant d'incliner la tête et se reculer, pour reprendre place aux côtés de Rúmil.
Haldir, répéta Aragorn dans sa tête. Oui. Il en avait déjà entendu parler.
« Estel, approchez, » demanda ensuite la Dame. « Voici quelques temps que je voulais vous offrir ceci. Le moment est bien choisi, je pense. »
Le rôdeur s'exécuta. Galadriel lui tendit le paquet, dont il se saisit.
« Ouvrez-le, » demanda-t-elle.
Il s'exécuta et ne put retenir une exclamation de stupeur. Il releva brusquement la tête vers la souveraine.
« Ma Dame, je ne peux... »
« Refuseriez-vous un cadeau de mon épouse, Estel ? » demanda Celeborn d'un ton neutre mais le regard légèrement méfiant.
« Non, mon Seigneur. Bien entendu, » se rétracta-t-il immédiatement. « Seulement, je ne suis pas digne de... »
« Aragorn, » le coupa-t-elle et il se tut, cette fois, parce qu'elle était tout à fait sérieuse. « Des temps sombres s'annoncent. Ce ne sont que de légers nuages à l'horizon, et ils donnent l'impression de passer au loin sans s'approcher de nous, mais le risque qu'ils se rapprochent est loin d'être dérisoire. Nous aurons besoin de toute l'aide disponible. Et l'héritier d'Isildur ne va pas compter comme quantité négligeable. »
Le silence qui conclut ses mots fut lourd.
« C'est la raison pour laquelle vous m'avez parlé de l'exceptionnelle maîtrise du combat des elfes de la Lórien, lors de votre dernière visite dans les demeures d'Elrond, » murmura le rôdeur quelques minutes plus tard. « Vous souhaitiez que je vienne parfaire ma technique auprès de vos gardes. »
La Dame se contenta de sourire, lui confirmant qu'il avait vu juste et il regarda le cadeau dans le creux de sa paume. Il s'agissait d'une pierre vert clair, translucide, ronde, d'un bon centimètre de diamètre, montée sur une broche d'argent ouvragé en forme d'aigle aux ailes déployées, dont la pierre était le cœur. Le bout des ailes se rejoignait au dessus de la tête de l'oiseau et une lanière faite de corde elfique était passée entre afin de pouvoir porter le bijou en pendentif.
Il existait deux Pierre-Elfe, qu'on appelait aussi Elessar. La première avait été emmenée en Valinor par Eärendil et la seconde était possédée par Galadriel – enfin, jusqu'à quelques minutes auparavant. Les deux gemmes étaient semblables en tout points, et dotées d'un pouvoir de régénération. Forgées au Premier Âge à Gondolin, la première était bien plus puissante que la seconde.
Il la prit délicatement entre ses doigts et la leva à hauteur de ses yeux. Un rai de lumière traversa la pierre, faisant étinceler la gemme. Il sentit sa magie courir le long de sa main, avant de remonter son bras et se disperser dans son corps. Un violent frisson remonta le long de l'échine du rôdeur.
« Ce n'est pas la vôtre, ma Dame ! » murmura-t-il en écarquillant les yeux.
« En effet, » confirma-t-elle en remontant délicatement sa manche droite jusqu'à son épaule pour dévoiler un bracelet - sur lequel avait été attaché la seconde Elessar - qui ceignait sa peau d'albâtre, juste au dessus de son coude.
« La première Pierre-Elfe a été forgée à Gondolin, » reprit-il à voix basse, ne pouvant détacher ses yeux du bijou. « Elle n'a appartenu qu'à d'illustres personnages. Pas au dernier héritier d'une pauvre lignée d'Hommes faibles et corruptibles, » souffla-t-il ensuite, les mâchoires serrées.
« Si vous connaissez cette gemme, alors vous savez que ses porteurs successifs accomplirent leurs destins après qu'elle leur aie été confiée. Elle n'est pas venue les récompenser de leurs exploits, mais les aider à les mener à bien, » rappela Celeborn.
« Je persiste à croire que je ne suis pas digne de la porter. Elle... » il inspira brièvement mais fortement. « Elle va... elle risque de me donner la longévité d'un elfe... » ajouta-t-il en secouant la tête.
« Et quel mal y a-t-il à cela ? » questionna la Dame en souriant. « Mithrandir est allé la récupérer auprès de Eärendil, à ma demande. Il a dû jouer de son statut de Maïa pour qu'il accepte de la lui céder, » insista la souveraine.
« De quoi avez-vous donc si peur, Aragorn, fils d'Arathorn ? Aucune malédiction n'est liée à cette pierre. Aucun massacre ne fut perpétré en son nom. Elle n'influe sur rien, si ce n'est vous aider à garder une santé vigoureuse pour un grand nombre d'années. Vous ne gagnerez que des avantages à la porter, » souffla-t-elle dans l'esprit du rôdeur.
Il baissa le regard, ne supportant pas la puissance psychique de la souveraine, et tomba dans les yeux gris clair du Gardien de la Marche. Cette fois, il ne fut plus surpris par la puissance qu'il dégageait et fut capable de soutenir calmement son regard, dans lequel il ne put rien lire. Il était l'incarnation de la neutralité. Le rôdeur détourna de lui-même les yeux pour ne pas lui faire penser qu'il le défiait... et décida de céder.
« Qui serais-je pour refuser pareil présent ? » finit-il par dire en lâchant un léger soupir. « Ma Dame, mon Seigneur, je vous remercie infiniment. Je ferai tout pour faire honneur à la confiance que vous me portez. »
« Je n'en doute pas un instant, Estel, » assura Celeborn avec un léger sourire.
« Haldir, c'est à vous que Gandalf a confié la Pierre-Elfe. Je vous laisse la transmettre à son nouveau porteur, » proposa la Dame.
Le Gardien de la Marche inclina la tête, s'approcha d'Aragorn, lui prit le pendentif des mains et le leva pour qu'il se trouve à hauteur de leurs deux visages. Le rôdeur se fit la remarque qu'il était aussi grand que lui.
« Voici la Pierre-Elfe. Puisse-t-elle vous permettre d'accomplir votre destin et vous protéger, » déclara solennellement le blond avant de passer la cordelette elfique autour de sa tête.
Le rôdeur pencha légèrement la tête en avant pour lui faciliter la tâche. Une fois le pendentif à sa place, l'elfe glissa ses mains entre son cou et ses cheveux pour ressortir ces derniers qui étaient passés sous la cordelette du pendentif.
Puis le blond se recula et les deux inclinèrent la tête d'un même geste.
« Aragorn Elessar, Porteur de la Pierre-Elfe, je vous laisse avec Haldir et mon épouse pour régler les détails de votre séjour parmi nous, » déclara Celeborn avant de se tourner vers le Capitaine en Second. « Rúmil, vous voulez m'accompagner quelques instants ? J'aurais une requête à vous faire. »
« Bien entendu, mon Seigneur, » répondit-t-il immédiatement.
Le rôdeur s'inclina alors qu'ils sortaient en prenant un des escaliers qui conduisait au pied du mallorn sur lequel ils se tenaient.
Le nouvellement nommé Elessar, voyant que Galadriel s'avançait vers lui, se tourna pour lui faire face.
« Estel, votre talan se situe dans le quartier des gardes et leurs familles. Haldir vous le montrera, il est sur son chemin. De plus, il a accepté d'être votre maître d'arme, je vous laisserai régler avec lui les précisions de votre entraînement. Avez-vous des questions ? » expliqua la Dame.
Le rôdeur se figea une seconde avant de se secouer mentalement.
« Non, ma Dame. Merci beaucoup au Seigneur Celeborn et vous d'avoir pris le temps de m'accueillir personnellement, » répondit-il en s'inclinant.
Elle sourit et s'éloigna par un autre escalier, qui menait vers les cimes, celui-là. Aragorn se tourna vers son dernier interlocuteur.
« Je n'ai pas eu l'occasion de me présenter à vous, Gardien de la Marche, » déclara-t-il en se plaçant face à lui, à une distance respectable mais pas trop loin.
« Je sais qui vous êtes, héritier d'Isildur, » répondit l'elfe en penchant légèrement la tête sur le côté. « Ou devrais-je dire Porteur de la Pierre-Elfe ? C'est un immense honneur que vous a fait la Dame. »
« J'en ai conscience, » répondit le rôdeur, légèrement piqué au vif.
« Vous allez devoir travailler pour le mériter, » ajouta le blond.
« C'est la raison pour laquelle je suis ici, » rappela Aragorn, les dents serrées.
Le blond le détailla de haut en bas puis de bas en haut et le rôdeur se rappela soudain que si les elfes de Lórien étaient les meilleurs guerriers de la Terre du Milieu, on disait également que leur ego était proportionnel à leur talent.
« Il va falloir vous trouver des habits adaptés à l'entraînement. Les vôtres ne seront d'aucune utilité lorsque le fil de ma lame courra le long de vos membres, » lâcha-t-il encore.
Aragorn ne put empêcher un rire incrédule de s'échapper de ses lèvres.
« Je ne suis peut-être pas le meilleur bretteur d'Arda, mais je ne suis pas non plus novice, » ricana-t-il légèrement, préparant tout son corps à réagir au cas où l'elfe tenterait quelque chose.
L'instant d'après, il se décala d'un pas à droite alors que la lame du Capitaine fendait l'air. Elle se serait abattue sur son épaule s'il n'avait pas bougé. Dans le même temps, il dégaina sa propre épée. Il la leva pour parer le second coup et bondit en arrière pour éviter le suivant.
L'elfe, qui avait instinctivement prit une posture d'attaque, se remit droit et rengaina sa lame sans un bruit. Le rôdeur rangea la sienne à son tour, le bruit caractéristique du métal sur le cuir durci l'accompagnant. Il refusa de se montrer impressionné –même s'il l'était, clairement – et attendit en silence.
L'elfe se contenta de hocher brièvement la tête.
« Suivez-moi, » ordonna-t-il d'un ton neutre.
Le rôdeur obéit sans dire un mot. Ils descendirent l'escalier courant le long du tronc du mallorn et une fois au sol se dirigèrent vers le sud.
o.o.o.o.o.o.o.o.o.o.o.o
Et voilà pour cette entrée en matière ! Haldir arrive très vite, promis.
N'oubliez pas de me dire ce que vous en avez pensé !
À très vite !
Kae
.
