Les résumés et moi, c'est la guerre. Courage, donc. Je sais que vous pouvez le faire. Je vous aime! Vraiment! Si vous me lisez (enfin pas moi, mon texte) !

Donc Rating K+, je sais pas trop trop y a des moments bien moches, mais je pense que c'est pas la peine d'aller jusqu'au T, non? Vous me direz.

C'est ma première fic de toute éternité (quatre ans d'écriture, fallait bien que j'essaie). Je me sens niaise avec mes espèces d'indications scéniques à la noix, mais bon... Alors, pour, un peu, le code : en gras les chansons (vous auriez trouvé tous seuls) et les tirades de... l'individu mystère \o/ (c'est pas un lol, c'est un bonhomme), en /texte/ c'est les pensées sur le moment, et je crois que c'est tout, si vous avez des questions allez-y, avec joie, même si c'est pour me demander si ça va, je vous aime tous! Et bah... FIGHT! Lecture!


Non. Pas possible. Si? Vraiment? Bon, pas le choix.

Je m'appelle Loaw. 14 ans (née un certain 31 décembre, youpi).

J'ai les cheveux longs, blancs, et les yeux rouges/bleu ciel (mélange bizarre qui me donne un regard... Carrément étrange). Eh ouaip, j'suis albinos. Un physique banal mis à part ces détails, je suis pas plus moche ni plus belle que les autres. Bon j'admets que ma « dégénérescence génétique » me rend peut-être un peu plus mignonne... Mais je me fais sûrement des idées après tout. Je fais 1m60. Moi qui rêvais de faire, je sais pas, 1m70, pour pouvoir riposter plus facilement en cas d'ennuis, j'ai déjà fini ma croissance. Alors je compense. J'ai dû économiser pendant trois ans et tanner mes parents pour aller en vacances en Angleterre, tout ça pour... Des New Rock. Ouais, une paire de chaussures. Mais c'est les chaussures les plus classes de l'univers, qu'est-ce que j'y peux? J'les ai méritées, ces godasses. D'habitude, pour les fringues gothiques/punks/métalleuses, ma mère râle pas trop, mais là, quand j'ai flashé dessus dans une boutique de Brighton, et que je lui ai demandé de me les acheter, elle m'a dit « Pas question, c'est trop moche. » donc j'ai dû me les acheter par mes propres moyens. Mon précieux argent de poche que je réservais aux conventions...

Mais je m'égare non? Bon, extérieurement je me plais pas toujours mais intérieurement je me trouve parfaite. Si, si. J'ai un caractère de merde, j'ai jamais réussi à me faire un ami sincère, je suis une geekette otaku rôliste, j'écoute uniquement du Metal et des génériques d'animes, j'aime les trucs glauques mais je supporte ni les films policiers (je dors pas la nuit si j'en regarde un) ni les films d'horreur (jamais essayé, ça vaut mieux je pense). Parce que j'ai peut du noir. Voilà. Oui, j'ai peur du noir. Oui, ça m'empêche de dormir pendant des heures. Oui, j'ai une trentaine de doudous rien que dans mon lit. Et alors?

Capacités spéciales (oui je me prends pour un pokémon) :

-Coup de New Rock dans la tête (ouaip ça fait mal un coup de chaussure gothique ferrée dans la gueule)

-Mépris

-Dessin de Dragons et Dragons/loups-dragons hybrides avec les articulations inversées

Mes parents, moi et ma petite sœur, on avait déménagé. Marre de Paris, marre d'avoir tout à moins de dix minutes de chez soi, c'est vrai c'est tellement plus drôle de devoir marcher une demi-heure rien que pour aller au lycée. Haha. Et dire que les gens avaient arrêté de me regarder bizarrement. Bah, après tout, j'allais peut-être tomber sur un lycée de dingues colorifiés. On peut toujours espérer, nan? Bon, j'admets, je suis contente. J'aimais pas ces blaireaux qui me servaient de camarades, j'aimais pas mes amis.

Ma nouvelle maison est superbe, faut l'avouer. Assez grande, des murs ronds, enfin arrondis, juste ce qu'il faut pour qu'il y ait pas d'araignées. Tout le salon est blanc, avec une belle moquette à poils longs. Et un canapé immense, tellement profond qu'on dirait presque un lit. C'est Lucifer qui va être content. Il va pouvoir mettre des poils partout. Lucifer, c'est mon Terre-Neuve (allez savoir pourquoi, la plupart du temps on l'appelle Bébert). Un énorme chien noir de 87,6 cm au garrot, 78kg, mon meilleur ami, mon frère, mon camarade de cœur, toussa toussa.

La cuisine est verte, bien équipée, la salle de bain est rouge, avec une méga baignoire à remous, la chambre de mes parents (papa, André : 1m95, coupe en brosse noire, baraqué, yeux bleu clair)(maman, Gwendolyn : 1m68, coupe au carré blond vénitien, yeux marrons) est beige, celle de ma sœur (Inès, châtain/rousse, longs en natte, yeux verts) est rose et verte (c'est elle qui a choisi hein), et la mienne...

Bleue ciel pour les murs et le plafond, noire pour la moquette, avec un lit double à gauche, collé au mur, draps Zelda, un bureau au milieu devant la fenêtre avec mon merveilleux ordinateur amélioré il y a peu, je l'ai appelé Goldorak. Sinon, à droite, un grand placard étagères/penderie en chêne clair et deux bibliothèques en bois sombre, remplies à ras bord, on venait de s'installer et j'avais déjà des piles de bouquins par terre. Et des tonnes de posters sur les murs. Star Wars/Lord Of The Rings/animes en tout genres. Mon père entrait dans ma chambre.

Papa : Coucou ma belle! T'as fini?

Loaw : Ouais, en gros. T'as vu, j'ai bien fait de choisir cette moquette, Bébert pourrait devenir chauve dessus que ça se verrait pas.

Papa : Ouais enfin bon, va pas le tondre pour prouver ta théorie hein, pauvre chou. On se fait un pacman familial?

Loaw : Allons-y!

Papa : Eh ben, t'es en forme aujourd'hui. T'as hâte d'être à demain?

Loaw : Je sais pas trop... Je suppose ouais.

Je le suivais dans les escaliers jusqu'au salon. Il alluma la télé, fit quelques réglages, et me passa la manette.

Papa : À toi l'honneur ma fille!

Inès : Eh! Moi aussi je suis ta fille!

Papa : J'ai jamais dit le contraire!

Inès : Oui mais non et puis...

Je les laisse discuter, échange un levage d'yeux au ciel avec ma mère, et démarre la partie. Aussitôt c'est le silence. J'enchaîne les quatre premiers niveaux sans trop de difficultés, ça fait longtemps que je les connais par cœur. Après ça se gâte... Un moment que j'ai pas joué moi... Oublié leurs déplacements... Je me concentre tellement sur le jeu que mes yeux arrêtent de bouger, ils fixent dans le vide vers le milieu de l'écran et mes doigts jouent sans l'aide de mon conscient. Lui, ça fait longtemps que j'ai renoncé à lui confier le boulot. Rien ne vaut les réflexes.

Nous jouons toute la soirée. Mon père gagne, comme toujours, et ma mère râle en perdant. Elle dit que si on la mettait sur un bon Zelda elle perdrait jamais. Elle est comme moi. Vers 22h je monte me coucher, je me dois d'être en forme pour ma première journée de cours... Rien que d'y penser j'ai l'estomac qui fait des loopings (oui, mon estomac à moi n'est relié à rien, il peut bouger autant qu'il veut sans gêner personne). Je programme mon réveil et éteins, anxieuse. Environ une demi-heure plus tard, je m'endors, sans problème. Le stress empêche la peur du noir. À retenir.

Je me réveille sur « For The Sake Of Revenge » de Sonata Arctica.

Across the sea, I hear you calling me, for the sake of revenge you...

Je baille et essaie de me lever. Oui, essaie. Un gros truc poilu m'écrase les jambes. Je me redresse du mieux que je peux, attrape l'oreille de Lucifer et lui murmure : « Debout mon Bébert... Si tu te lèves tu auras du saucisson... »

Effet immédiat. Il saute hors de mon lit et se met au garde-à-vous. Je me douche, m'habille avec un haut asymétrique gothique rouge et noir, une jupe à volants noire, des collants à carreaux écossais rouges et noirs, et je descend donner du saucisson à Bébert. Si il obéit toujours, c'est parce qu'il sait que je respecte mes engagements.

Papa : Eh ben dis donc, ce chien aime au moins autant ce truc que toi!

Loaw : Bonjour papa, moi aussi je suis contente de te voir avant de partir! Merci pour cet accueil chaleureux!

Papa : Mais de rien ma fille.

Je m'enfile un verre de jus de citron (cul sec, ça réveille) et je file me brosser les dents et me coiffer. Je regarde l'heure : 7h30, je lis dix minutes et je pars. Je mets mes écouteurs, embrasse mon père, et suis Lucifer (précaution prise par mes parents : ils ont à juste titre peur que je me perde, alors ils ont appris l'itinéraire à mon chien) en écoutant un de mes CD préférés (Unia, Sonata Arctica). Heureusement qu'il fait moche, ça m'aurait gêné de devoir amener une ombrelle le premier jour (pas le droit d'exposer ma peau au soleil hors circonstances exceptionnelles). Je me fais quatre chansons et on arrive au lycée (oui, c'est seulement 20min, pas 1/2h). Sweet Amoris, me voilà. Je fais un gros câlin à mon chien, lui file une rondelle de saucisson et le regarde partir avec son trésor. Maintenant c'est à moi de jouer. La gorge serrée, je rentre dans le bâtiment. Immédiatement, je croise une vieille dame rose. En rose, pardon.

Directrice : Tu es la nouvelle je suppose?

Loaw : Oui madame.

Directrice : Bienvenue au lycée Sweet Amoris! Nous sommes heureux de t'accueillir parmi nous. Pour avoir ton emploi du temps, tu devrais aller voir Nathaniel. Il est dans la salle des délégués.

Loaw : J'y vais de ce pas.

Je respire profondément. Premier contact humain, ok. On va voir si le premier contact camaradien est pareil. Je pousse la porte que la directrice et entre. La seule personne ici c'est un blondinet.

Loaw : Hum... Nathaniel?

Nathaniel : Oui, et toi tu es Loaw, la nouvelle, non?

Loaw : Oui. Je venais te voir pour l'emploi du temps.

Nathaniel : Oui, ne t'en fais pas. Tiens, le voilà. On a cours de maths ensemble là, je t'accompagne?

Loaw : Oui, merci.

Premier contact camaradien réussi. Il m'a l'air un peu strict mais bon, c'est pas comme si j'allais passer tout mon temps avec lui. Je jetais un œil à mon emploi du temps. Oh, 8h/16h, une belle journée qui commence. Je me laissais guider vers la salle de cours, et en entrant Nathaniel me fit signe d'aller voir le professeur.

Prof de maths : Ah, bonjour. Loaw je présume?

Loaw : Exact.

Prof de maths : Parfait parfait. Tu te présente en quelques mots et tu vas t'asseoir, ok?

Loaw : Je n'ai rien à ajouter. Je suis juste Loaw.

Je filais à la place que m'indiquait le professeur. J'étais près de la fenêtre, à côté d'une fille violette, derrière une fille rousse (ben oui, on dit rousse, alors pourquoi pas violette?). Niveau couleurs, je risquais même de passer inaperçue. Tant que le soleil ne sortait pas. Ma voisine m'accueillait d'un sourire chaleureux. Elle n'avait pas eu une seule réaction face à mes yeux, qui faisaient pourtant fuir, ou du moins reculer, la plupart des gens.

La violette : Enchantée, je suis Violette.

Loaw : Idem.

Violette : Tu viens d'où?

Loaw : Paris.

La rousse : Pas très bavarde dis donc.

Loaw : Je préfère rester discrète dans les premières semaines.

La rousse : Bah, t'as raison, surtout avec ce prof là, il a des oreilles bioniques. Iris.

Loaw : Ah, enchantée.

Je me concentrais sur le cours, pour voir où ils en étaient. Bon, ça va, ils venaient de commencer leur chapitre. Je prenais quelques notes sur une feuille, et attendais patiemment la fin de l'heure. Je me levais, et suivais le troupeau à peine réveillé jusqu'à la salle de français. Parfait. Le français, ça c'est mon truc. Je m'installais contre le mur sans fenêtre, au troisième rang. Iris s'asseyait à côté de moi. Devant se plaçaient un garçon rouge et un blanc à pointes noires. Grognon et joyeux.

J'écoutais le prof avec beaucoup d'attention et échangeais quelques mots avec Iris. Une fille bien sympa, pas trop envahissante, qui met à l'aise. Que du bonheur. Quand la sonnerie retentit, je rangeais mes affaires et entendis les deux de devant se disputer.

Le rouge : Nan mais sérieusement, t'as pas plus stupide comme idée? Pourquoi on jouerais pas devant une maternelle tant que t'y es?

Le blanc à pointes noires : Ooooh mais c'est une excellente idée! J'y avais pas pensé! T'es génial Castiel!

Castiel : Mais je vais te...

Le blanc à pointes noires : Kyaaah! Castiel va me tuer!

Je redressais la tête d'un coup, surprise. Le type blanc me faisait vraiment penser à Monsieur Fye (Tsubasa Reservoir Chronicles), et venait de sortir quasiment la même phrase que sur mon fond d'écran actuel. Je rougissais et baissais les yeux en voyant qu'ils étaient tournés vers moi.

Castiel : Qu'est-ce que t'as la nouvelle?

Loaw : Rien.

Le blanc à pointes noires : Voyons, un peu de tenue mon cher. Je sais que tu aimes particulièrement terroriser les nouveaux arrivants mais ça devient lassant.

Castiel : J'aime pas comment ils me regardent tous. Et t'as rien à dire Lysandre, t'es tellement accueillant que tu fais presque peur.

Je partais sans attendre la suite. Je n'avais rien à faire dans leur conversation. Dans la cour, je me dirigeais tout naturellement vers un banc isolé, entre deux arbres et contre le mur d'enceinte. Je soupirais. Je me mis à lire, mais me fis déranger presque immédiatement. Une sorte de blonde avec deux autres filles derrière elle en formation de garde-du-corps. Oui, bon. Et après?

La vaguement blonde : Eh, toi, la nouvelle! Je suis Ambre, ici c'est moi qui commande, parce que c'est moi la plus belle et mon frère c'est le délégué.

Je haussais un sourcil et lui lançait un regard méprisant. Elle eut un mouvement de recul en voyant mes yeux. Réaction tellement banale que j'en venait à l'apprécier. Je me replongeais dans mon livre, indifférente.

Ambre : Non mais je rêve! Et tu m'ignores en plus?

En plus de quoi? De pas lui faire de courbette?

Ambre : Tu vas voir! Je vais te dresser moi!

Me quoi?

Loaw (neutre) : Elle se calme la cruchasse? Me cherche pas, je pourrais malencontreusement te mettre un coup de pied dans la gueule. Un incident est si vite arrivé, suffirait que je glisse tu comprends...

Ambre : Que... Quoi? Quelle insolence! Tu verras bien, idiote!

Elle partit après un rapide coup d'œil sur mes chaussures.

Tch. Idiote? C'est quoi cette insulte? Je devrais avoir peur d'un caniche nain maintenant?

? : Quelle magnifique réaction! C'est sûr qu'elle va se venger!

Je sursautais et me retournais d'un bond, comme un chat qui se prépare à cracher. Je fixais le nouveau venu d'un œil mauvais puis me recomposait un visage vide d'expression. Le type là, son nom... Lysandre. Je remarquais qu'il avait les yeux vairons. Ambre et vert. Sympa. Il avait à peine tiqué devant mon regard.

Loaw : C'est pour quoi?

Lysandre : Rien du tout, je viens d'assister à la confrontation. Je suis Lysandre. Et voilà Castiel.

Ah tiens, je l'avais pas vu lui.

Loaw : Castiel... J'aime bien ce nom.

Castiel : Ah ouais?

Loaw : Oui. C'est un nom Miyazakien. Castel/ciel, le château dans le ciel.

Lysandre : Cours pour ta vie, petite. Il supporte pas qu'on s'en prenne à son nom.

Loaw : Je ne suis pas petite.

Castiel vint se camper devant moi en fulminant. Je m'adossais au banc, croisais les jambes et recommençais à lire. Il pouvait toujours essayer de m'intimider, j'en avais vu des pires. Au bout d'un moment je levais la tête.

Loaw : Pousse-toi s'il te plaît, tu me fais de l'ombre.

Hein? De l'ombre? M*rde! Je regardais le ciel. Le soleil était sorti. Pas question d'attirer l'attention, je ne voulais pas non plus faire croire à l'autre imbécile que je fuyais. Je lui lançais un regard provocateur.

Castiel : Si tu crois que je vais t'obéir tu rêves ma petite!

Loaw : Tch.

Je suis pas petite! Mais en attendant j'avais gagné, il restait debout devant moi, me mettant inconsciemment à l'abri. Je restais ainsi jusqu'à ce que la cloche sonne. Là je me levais et allais rejoindre le reste de ma classe tout en l'ignorant superbement. J'étais passée maître dans cet art depuis longtemps. Violette et Iris m'abordèrent.

Violette : Qu'est-ce qui s'est passé avec Ambre?

Iris : Qu'est-ce qui s'est passé avec Castiel et Lysandre?

Loaw : Le caniche nain est venu m'intimider, je l'ai rembarrée. Lysandre est venu me féliciter pour mon rejet d'Ambre et Castiel s'est énervé quand j'ai dit que j'aimais bien son nom parce qu'il était Miyazakien.

Violette/Iris : Oh...

Iris : C'est sûr, Castiel... est susceptible.

Violette : Ambre fait ça à tout le monde, elle aime se sentir supérieure.

Loaw : J'ai vu ça.

Allez, un petit effort de conversation, pose une question...

Loaw : Et vous faites quoi en EPS?

Iris : Basket.

Loaw : Le prof est comment?

Violette : Bof, plutôt sadique je dirais.

Loaw : Mince...

Iris : Pourquoi, tu as des problèmes avec le sport?

Loaw : Disons que je suis pas censée forcer... Mais c'est pas grave.

Je fut intégrée à l'équipe de Violette, Iris et une autre fille, Melodie. On gagnait tous nos matchs, en partie grâce à moi (quand même) qui déviais sans exception toutes les balles ennemies de leurs trajectoires. C'est mon point fort dans ce sport, je sais pas mettre de paniers et je peux pas foncer dans le tas, santé oblige.

Je déjeunais aussi avec elles, elle me posaient des tas de questions sur ma vie à Paris et je leur en retournais sur ce lycée.

L'après-midi passa sans heurt, je réussis à me mettre seule en SVT et physique. Je répondais aux questions des différentes personnes de ma classe mais n'allait pas chercher la conversation. C'était pas que de la mauvaise volonté, j'avais peur de les gêner. Je reconnais que j'avais pas fait énormément d'efforts, mais les gens, plus on en est loin, plus on les aime.

Lorsque la sonnerie finale retentit, je sortais, soulagée. Première journée réussie. Y a plus qu'à rentrer. Je remarquais un attroupement devant la grille et m'y dirigeais. Je vis Lucifer qui m'attendait, une ombrelle dans la gueule. Je bénis mes parents d'y avoir pensé, et alla jusqu'à lui. Il grognait sur tous ceux qui essayaient de le toucher.

Loaw : Lucifer.

Il se calmait et trottina vers moi. Je pris l'ombrelle (en dentelle noire) et le suivais, mais j'attendais d'être hors de vue pour l'ouvrir. Je fermais les yeux et me délectait de la fraicheur supplémentaire apportée par l'ombre. Bien qu'on soit en novembre, les températures étaient chaudes, ce que je supportait difficilement. Je remerciais Bébert par une rondelle de saucisson et fis un détour lorsque je vis un parc sur la gauche. J'explorais jusqu'à trouver un lac bordé de collines verdoyantes. Je m'avançais jusqu'au bord, et vis un mouvement sur l'eau. Un canard. Lucifer le fixait d'un air menaçant.

Loaw : Bébert... À l'assaut!

L'énorme Terre-Neuve s'élança sur l'oiseau, m'éclaboussant au passage pour aller patauger le plus vite possible. La bête s'était enfuie, mais mon chien revint la tête haute en déposant à mes pieds une grosse grenouille.

Loaw : Eh ben mon gros! T'as des goûts de luxe! Le canard t'en veux pas mais les cuisses de grenouille pas de problème! Allez, fais-toi plaisir, gobe ça.

Il s'exécuta avec un aboiement et broya l'amphibien entre ses belles mâchoires. Je me disais, une fois de plus, que je n'aimerais pas me faire mordre par ma peluche ambulante. Je me retournais, prête à partir, quand je vis Castiel, en haut de la pente, qui me regardait d'un air éberlué. Lui aussi avait un chien, un Bauceron. Je détournais le regard et partait fièrement dans la direction opposée, Lucifer à mes côtés. Il m'emmena sans faillir jusqu'à la maison. Je le lavais dans la baignoire, puis fonçais dans ma chambre me changer pour une robe à volants de dentelle noire et descendais goûter. Mon père était déjà rentré et faisait des gaufres.

Papa : Coucou ma chérie! Ta journée s'est bien passée?

Loaw : Oui, pas de problème. Je passe presque inaperçue tellement les gens sont colorés, c'est bien. Bon mes yeux ça passe toujours pas, mais ils m'ont permis de mettre une pimbêche en déroute. Le genre reine du Lycée tu vois? Sinon j'ai sympathisé avec trois filles, je me suis vaguement disputée avec un garçon et présentée à un autre.

Papa : Tout ça! C'est bien, ça va t'aider à t'intégrer. Pas étonnant, je crois même pas que des lentilles de cette couleur existent. Le genre peste de série américaine tu veux dire? Parfait, je suis content pour toi. Déjà? C'était quel genres de garçons?

Ah, mon père et sa manie de répondre dans l'ordre à tout ce qu'on lui dit.

Loaw : Oui, sauf que c'est en vrai là, et son frère c'est le coincé délégué des élèves. Un rebelle avec qui j'ai eu un léger différend et... Euh... Une sorte de Monsieur Fye.

Papa : Super, j'ai toujours rêvé d'en rencontrer une! Ah, toi et les gens qui intimident, c'est toute une histoire... Un Monsieur Fye! Mais c'est génial ça! Laisse-moi deviner : il est ami avec le rebelle et ils se disputent tout le temps.

Loaw : Tout le temps, je ne sais pas... Je les ai croisé deux fois. Mais oui ils sont amis à ce que j'ai pu voir. Tu me passes une gaufre et du sucre glace s'il te plait?

Papa : Bien sûr, tiens.

Loaw : Merci. Maman rentre à quelle heure?

Je sucrais copieusement ma gaufre et commençais à l'engloutir, en essayant de ne pas trop respirer pour ne pas éparpiller le sucre.

Papa : Je sais pas vraiment... Sûrement vers sept heures, mais on verra bien. Au fait, t'as pas vu ta sœur?

Loaw : Ben non elle serait là sinon...

Papa : Je me demande ce qu'elle fiche, franchement...

Loaw : P'têtre qu'elle s'est perdue?

Papa : Non! Tu crois? Mais faut faire quelque chose! Vite!

Loaw : Bon sang... Me dis pas que t'y avais pas pensé... Je m'en occupe.

Je farfouille dans un placard et en sort un énorme saucisson aux noix, que j'agite sous le nez de Lucifer.

Loaw : Bébert, prêt pour une mission spéciale?

Il penche la tête sur le côté, il déteste que je lui demande ça parce qu'il a horreur que je l'envoie loin de moi... Mais avec une aussi grosse prime à la clé, forcément il hésite.

Loaw : Allez... Fais-moi plaisir mon Béberounet d'amour...

Il tousse et se lève en appuyant ses grosses pattes de devant sur ma robe pour aller prendre sa récompense.

Loaw : Parfait... Va chercher Inès, agent spécial zéro-un-trois-cinq!

Il aboie et part en courant.

Papa : Eh ben, t'as une de ces autorités sur ce chien, c'est pas moi qui réussirais à le décoller de toi! Il fait le grand-frère en fait! Faudra voir si il chasse les garçons que tu ramènera!

Loaw : Papa... Je trouverais jamais de mec assez bien pour moi, tu le sais bien.

Papa : Je sais, je sais... Tu est tellement parfaite. Normal, tu es ma fille! Et si Lucifer les vire pas, ce sera moi de toute manière.

Loaw : Mais bien sûr.

Je montais dans ma chambre et jouais à Zelda et le sablier fantôme. C'était la quatrième fois que je recommençais ma partie et j'aimais toujours autant ce jeu. Je restais sur ma DS sans me laisser perturber, vingt minutes plus tard, par Bébert qui se blotissait contre moi et me léchait la joue. Je passait mon bras autour de son cou et continuais à jouer. Vers huit heures, ma mère m'appelle pour le dîner. Je descends et m'installe en tapant des couverts et scandant « On a faim! On a faim! » avec mon père et ma sœur.

Maman : Oh ça va les affamés! Allez, mangez!

Elle a préparé des spaghettis, ce qui convient à tout le monde. Nous nous jetons dessus et chacun engloutit sa part le plus vite possible pour en reprendre. Les règles de notre famille sont simples : il y en a pas. Tous les coups sont permis quelle que soit la raison. Le premier qui a terminé se ressert, le premier levé a le droit de finir tout le gâteau qu'il reste d'hier, et celui qui trouve le courage de se lever au milieu de la nuit a le droit de se moquer des autres le lendemain. J'ai l'avantage d'avoir un chien entièrement dévoué, je l'ai déjà envoyé veiller sur le frigo certaines nuits.

Inès finit la première et se jette sur le plat, et doit rapidement se battre avec mon père qui ne compte pas se laisser voler sa deuxième part. Je les regarde un moment, puis je monte dans ma chambre et lis jusqu'à ce que mes yeux me piquent. J'éteins alors la lumière et m'endors une heure plus tard.

Le lendemain, j'étais la première levée. J'enfilais un bustier noir et bleu, la même jupe qu'hier avec des collants turquoises, des mitaines de dentelle noire, et descendais. Je me contentais à nouveau d'un verre de jus de citron comme petit déjeuner. En chemin, je réfléchissais à mes missions du jour. Déjà, aller fayoter le caniche. Je ne veux pas d'ennemis. Quand on doit éviter des gens, ça nous interdit l'endroit où ils sont, et je n'avais pas besoin de ça. Il suffirait de la flatter et de m'excuser, ça passerait. Ensuite, si jamais Castiel venait me reparler d'hier, je m'excuserais aussi, pour la même raison. Je n'avais aucun autre objectif. Un peu avant d'apercevoir la grille du lycée, je serrais Lucifer dans mes bras et le renvoyais à la maison. Inutile de me faire remarquer encore plus. Je m'aventurais dans la cour, cherchant Ambre des yeux. Une fois repérée, j'allais la voir, et me composait une mine contrite.

Loaw : Euh, Ambre... Excuse-moi pour hier s'il te plaît, je... Je n'étais pas à l'aise, et je réagis plutôt violemment face aux gens qui m'intimident.

Ambre : Ah, au moins tu viens réparer ta faute! Très bien, je serais clémente. Mais tu as une chose à savoir, petite. Tu ne t'approches pas de Castiel! Il est à moi!

Loaw : Bien sûr, ne t'en fais pas, de toute manière il ne m'intéresse pas. Mais, est-ce que je pourrais quand même lui parler? Je veux dire, je ne voudrais pas être impolie avec qui que ce soit. Et puis, si il me considère comme une amie je pourrais t'aider à te rapprocher de lui! Qu'en penses-tu?

Ambre : Ah, c'est une idée intéressante. J'accepte, mais ne t'avise pas de lui faire du charme!

Loaw : Je n'oserais pas. Merci, à plus tard.

Ambre : C'est ça.

Wah! J'avais dû beaucoup parler d'un coup. Je relâchais les muscles de mon visage pour retourner à mon expression habituelle. Elle avait été facile à manipuler. Elle n'était pas capable de voir si on était hypocrite avec elle. Bien que je sois une experte dans le domaine de la tromperie, je n'avais vraiment pas l'intention de m'approcher spécialement de ce Castiel, puisque je ne voulais spécialement m'approcher de personne. J'attendais passivement que la journée se passe, échangeant quelques mots avec quelques personnes, sans jamais m'investir particulièrement dans une quelconque conversation. Le soleil était encore sorti pendant la journée et mon Bébert tardait à arriver (pour avoir le droit de me baigner au soleil trois fois par an, il fallait que je ne m'expose pas du tout le reste du temps), alors j'errais dans les couloirs à la fin des cours, visitant vaguement le lycée. Cela faisait dix minutes que je me promenais quand j'entendis une mélodie familière. Intriguée, je fermais les yeux pour repérer d'où venait le son. Je montait à l'étage et me dirigeais résolument vers la source du bruit. Je m'arrêtais et regardais le plus discrètement possible dans la salle. Fye, enfin Lysandre, jouait, très concentré, cette musique sur le piano. Son style de vêtement victorien s'accordait à merveille à cette image... Mais pas spécialement à l'air. Enfin si, d'une certaine façon, sans batterie ni guitare électrique, ça passait. Je m'approchais doucement et m'appuyais sur le haut de l'instrument, la tête sur mes bras croisés, les yeux fermés pour mieux profiter. J'ai toujours été sensible aux mélodies, et j'ai souvent écouté cette chanson en boucle pendant des jours. Enfin, chanson. C'était un instrumental. Moondance, de Nightwish.

À la fin du morceau, j'ouvrais les yeux, et baissais le regard sur le garçon. Il me fixait aussi. Nous nous regardions dans les yeux, et ni l'un ni l'autre ne parlait. Cela ne me gênait pas. Le silence est souvent préférable à la parole. Au bout d'un long moment, il eut un sourire amusé.

Lysandre : Aussi discrète qu'un chat. Tu veux que je rejoue?

Je hochais la tête, et il reprenait depuis le début. Il n'avait pas de partitions, phénomène courant chez les pianistes, d'après ce que j'en savais. Je savourais la paix que m'apportait cette musique, et il joua l'air deux fois de suite. Puis il s'arrêta et nous nous fixions à nouveau.

Lysandre : Tu aimes vraiment ce morceau.

J'acquiesçais.

Il sourit. Un sourire doux, compréhensif.

Lysandre : Moi aussi je l'aime beaucoup. Un vide-tête très efficace.

Je me taisais. Je ne ressentais pas le besoin de parler. Je me sentais de plus en plus à l'aise.

Un cri troubla ma paix intérieure. Je m'ébrouais, indignée d'être dérangée ainsi.

Castiel : Lysaaaandre!

Lysandre : Oui, Castiel, je suis là.

Il avait à peine élevé la voix. L'autre entra, et se figea en m'apercevant. Il me lança un regard mauvais. Je lui en retournais un neutre.

Loaw : Excuse-moi pour hier.

Bien que je ne sache pas vraiment de quoi m'excuser. Ce n'était pas la première fois qu'un compliment tournait au désastre et j'avais prit cette habitude.

Castiel : Ouais. C'est bon. Lysandre tu fous quoi là? Je t'attends depuis dix minutes!

Lysandre : Oh, pardon, je discutais. Mais tu pouvais partir sans moi, je t'aurais rejoins.

Je partais, encore une fois, sans attendre. Leur conversation ne me concernait pas. Je me demandais pourquoi Fye avait dit qu'il discutait. Ce n'était pas exact, je n'avais pas décoché un mot. Mais c'était plus facile à expliquer que « On s'est regardé dans le blanc des yeux pendant des plombes ». Il fallait bien dire que parler n'était pas mon occupation favorite. De mon point de vue, rien ne valait le silence. Hors du cadre familial. Car notre famille dégageait une telle sensation de chaleur qu'il m'était impossible de rester muette comme à mon habitude.

Dehors, Lucifer m'attendait. Il n'y avait plus personne à cette heure, et je déployais mon ombrelle sans attendre. Je me retournais en sentant un regard. Castiel, encore. À la fenêtre.

Je me mettais en marche.

Papa : Salut salut! T'es en retard, t'as discuté?

Loaw : Si on veut... Qu'est-ce que tu lui a fait pour qu'il soit en retard, lui?

Papa : Ah c'est pas ma faute, il est tombé dans la piscine!

Loaw : Eh ben...

Je soupirais, et partais lire dans ma chambre. Enfin, lire. Je fixais les pages en assimilant ce qui m'était arrivé aujourd'hui. Rituel quotidien. Et il ne m'était pas arrivé grand-chose, fallait bien l'admettre. Un moment un peu étrange avec , un regard de Castiel. Pas de quoi s'inquiéter.

Pourtant, étrangement, j'avais hâte d'être demain... J'écrivais le temps qu'il me resta, avant de devoir dormir, sautant le dîner. Mes parents ne me posèrent pas de question, cela m'arrivait régulièrement, surtout quand j'écrivais. Je déplorais devoir me coucher à 22h car l'inspiration était meilleure le soir. Mais c'est pas comme si j'avais le choix après tout. Je mis plus de deux heures à m'endormir cette nuit. Rien d'alarmant, tant que je n'atteignais pas plus de trois heures ça restait dans la norme.

I need you, [less and less and less] Everyday...

Je me levais mollement et éteignais ma radio. Je trébuchais vers mon armoire, en mode zombie. Je mettais un jean gris foncé et une tunique violette, me fis des couettes et mis des gants noirs en coton. Je pourrais partir sans Bébert qu'il fasse beau ou pas comme ça. Et vérifier que j'étais capable de rentrer du lycée sans me perdre.

Mon père était déjà dans la cuisine.

Papa : Bonjour Loaw. Bien dormi?

Loaw : Oui, et toi?

Papa : Normal. Dis, t'oublies pas qu'on a un rendez-vous chez le médecin à 15h?

Loaw : Ben si j'oublie, mais je te rappelle que de toute façon j'ai cours jusqu'à 17h30.

Papa : J'ai informé ton lycée, ils ont dit qu'il n'y aurait pas de problème à ce que tu partes plus tôt.

Loaw : Papa! Je t'ai dit que je ne voulais pas qu'ils sachent!

Papa : Je sais, mais tu manqueras régulièrement les cours pour ça, et c'est impossible à expliquer autrement que par la vérité. Un médecin autre que spécialisé aurait des horaires plus faciles, idem pour le dentiste, et tu ne peux pas tomber malade toujours au milieu de la journée, autant de fois par an.

Loaw : C'est bon, j'ai compris... Tu viens me chercher quand?

Papa : À 14h30.

J'allais dans l'entrée, mettais mon écharpe, mon chapeau, et sortais sans rien ajouter. Je fis signe à Lucifer de ne pas bouger. J'avais besoin d'être seule avec moi et ma musique. Sérieusement, partir au milieu de l'après-midi, dans le genre discret, c'est le pire qui puisse arriver. En plus, ces rendez-vous chez le médecin m'insupportaient. Toujours faire des test, toujours s'entendre dire qu'il fallait être prudente, toujours entendre la liste de ses interdictions. Des années qu'on me harcelait avec ça. Bien sûr, à part moi, tout le monde se fichait plus ou moins que je puisse avoir une vie sociale normale. Bon, mon père était désolé de me faire ça, je le savais aussi bien que je savais qu'il était mort de trouille pour moi au moindre rayon de soleil. Pourtant, les risques avaient beau être plus importants que pour une personne normale, ce n'était pas en m'exposant cinq minutes que j'allais choper un truc. Bon, il y avait des probabilités, mais tant qu'on est pas malade, la maladie paraît lointaine et irréelle.


Pour la musique !

For the sake of revenge - Sonata Arctica

Moondance - Nightwish

Paid in full - Sonata arctica