TaeMin tenait entre ses doigts le petit cachet blanc. Dans la pénombre de sa chambre avec seulement une lumière de chevet, il faisait tourner entre ses doigts le médicament. Son cœur battait fort, il le sentait qui voulait sortir de sa poitrine. Il regardait attentivement le cachet, lui lançant presque un défi. Oui, il allait le mettre dans sa bouche. Oui, il pouvait le faire. Allez, courage TaeMin.

Il but une gorgée d'eau, qu'il garda dans ses joues, pour retarder le moment fatidique. Et enfin il mit le cachet dans sa bouche. Il fondit lentement dans sa bouche, répandant son goût terreux sur sa langue, ses dents et son palais. TaeMin fit la grimace, un frisson parcourut son échine et il attrapa la bouteille d'eau comme on attrape une bouée de secours. Il la vida, passant sa langue sur son palais et ses dents pour tenter d'enlever les petites particules de médicament qui s'y étaient collées.

Ce moment éprouvant passé, il referma la bouteille vide et la posa. Une larme coula le long de sa joue. Puis deux. Puis trois. Au final, de grosses larmes de tristesse roulaient sur ses joues.

« Pourquoi ? Pourquoi moi ? Ce médicament ignoble, tous les soirs... A durée indéterminée... Je ne vais jamais tenir ! Pourquoi, mais pourquoi ? Pourquoi je ne suis pas comme les autres ? Pourquoi ces migraines viennent me hanter tous les jours, me pourrir la vie, me rendre plus faible... Je déteste ça. »

Il mit sa tête entre ses genoux, ses bras enserrant ses jambes. Il sanglota ainsi ce qu'il lui semblait des heures. Il tremblait, il avait froid. Ses épaules se soulevaient au fil de sa respiration irrégulière, sa gorge le brûlait et sa bouche était déformée en une grimace triste. Il avait l'air frêle et fragile, comme ça. Il le savait. Et il se détestait encore plus pour cela. Tout lui semblait perdu, inutile. C'est ces moments de dépression où on se demande ce qu'on est venu faire sur Terre, quelle est notre place après tout, et à quoi on sert. C'est ces moments terribles où on veut désespérément que quelqu'un vienne nous réconforter, nous prendre dans ses bras.

TaeMin, perdu dans ses réflexions, sentit soudain le poids d'une couverture chaude sur ses épaules. Il entendit les pas de quelqu'un qui faisait le tour du lit pour s'accroupir devant lui. Une main tapota le haut de sa tête pour qu'il la lève. C'était MinHo. Bien sûr. MinHo et ses yeux inquiets, son sourire qui se voulait encourageant.

« Ça va Minnie ? »

TaeMin hocha doucement la tête avec un sourire triste.

« Arrête de pleurer, d'accord ? »

Le sourire de TaeMin s'agrandit pour se transformer en grimace. Il recommença à pleurer. Les bras de MinHo l'encerclèrent, doux, chauds, réconfortants. Sa main caressait ses cheveux lentement, le berçant au même rythme.

« Chuuuuut... Tout va bien se passer, tu verras. »

TaeMin, lui, s'abandonnait dans les bras qui le protégeaient. Il enfouit sa tête dans le cou de MinHo, respirant son odeur enivrante, cette odeur qui lui aurait fait tout oublier tout problème.

« Allez, regarde-moi dans les yeux, maintenant. »

TaeMin se dégagea à regrets du torse de son aîné.

« Et maintenant dis-moi : J'ai le plus merveilleux amant de la Terre, je l'aime, et ne serait-ce que pour lui, je ne verserais plus de larmes. »

TaeMin rit doucement. MinHo eut un large sourire, heureux de l'effet qu'il produisait. Le maknae prit le visage de son vis-à-vis entre ses mains, l'embrassa légèrement et posa son front contre le sien.

« -Ça ne te dérange pas si on reste comme ça un moment ?

-Je pourrais rester comme ça une éternité. »