Bonjour tout le monde!

Alors ça s'annonce d'être une longuuuuue histoire... Déjà, c'est ma première histoire qui n'est pas one-shot =P.

Initialement, je m'étais donné le défis de faire une histoire avec moins de milles mots. Ahahaha XD J'ai complètement échoué, mais je ne regrette pas :) et je suis contente de vous partager le fruit de mon "échec" XP. (Que je ne considère plus comme tel)


Été 1997.

Hermione venait de me faire transplaner de chez moi jusqu'à une partie d'un parc isolé près de sa maison. C'était la première fois que j'allais chez elle. C'était aussi la première fois que j'allais rencontrer ses parents en dehors des quelques minutes que la gare nous accordait.

Il y avait moins d'une heure de cela, elle m'aidait à choisir mes vêtements. Je voulais être à mieux pour rencontrer les parents de ma copine et j'ignorais tout du code vestimentaire moldu. Bon. Pas complètement tout, car je connaissais les basiques pour me promener dans Londres sans éveiller les soupçons. Encore, selon Hermione, parfois mon choix vestimentaire était passable et je ne voulais surtout pas d'une note « passable » comme première rencontre.

Alors que nous venions de tourner sur sa rue, elle me fit arrêter. Elle se mordillait la lèvre inférieure comme à son habitude lorsque quelque chose la tracassait. C'était mignon comme tic.

« Ils ne savent pas pour nous. Je ne leur ai encore rien dit, commença-t-elle en regardant nos mains jointes. »

Je le savais. On en avait déjà parlé. En réalité, ça faisait déjà plusieurs mois qu'on en parlait. Comme quoi il faudrait qu'on sorte du placard pour qu'on puisse montrer de l'affection en public, arrêter de se cacher. Quand on a commencé à devenir intime, prétendre que nous étions simplement meilleures amies fut vraiment difficile. Je voulais — et c'était toujours le cas — la prendre dans les bras, la cajoler près du feu et lui passer une main dans les cheveux… et l'embrasser éperdument... et me perdre dans ses yeux de grains de café. Si chauds et pétillants… Faire ce que tout couple faisait en public.

Nous étions maintenant un couple depuis près d'un an et sept mois. 1 an et 7 mois qu'on était ensemble et personne ne le savait encore. Nous étions prêtes à nous afficher… du moins dans les prochains temps… On en avait discuté et en avait conclu, plus ou moins, qu'on commencerait par sa famille. Il était plus facile de sortir du placard devant deux personnes plutôt que 7 membres de la famille… Non ! Attends... Il y avait aussi Harry, Fleur, Angelina et Audrey… Ce qui faisait… beaucoup de monde… Au final, 2 semblait être le choix le plus simple, sécuritaire et facile.

Il était vrai que c'était long comme relation et qu'aucune de nous deux n'ait rien dit à personne, on pourrait croire qu'on ne veuille finalement pas s'investir. Ce qui était faux. Complètement faux. Il y avait la guerre et Hermione était au front, devenant ennemie publique N° 2 ou N° 3. À mon tour, je fus prise comme cible étant née dans une « famille de traîtres » et étant de parenté avec Ron. Dans ce genre de moment, il était préférable de garder la tête basse et d'essayer de se fondre dans la foule. Ce n'était pas le temps de penser à l'amour, il y avait des problèmes plus urgents à abattre.

Les « vacances d'été » passèrent à une vitesse folle. Hermione viendrais avec moi pour terminer sa 7e année. Cela risquait d'être ma meilleure année à vie, puisqu'il n'y avait plus la menace de Voldemort qui planait au-dessus de nous. Kingsley proposa des postes d'Auror à Ron et à Harry à condition qu'ils suivent un entraînement spécial pour compenser leur dernière année scolaire qu'ils ne feraient pas. Les garçons sautèrent sur l'offre, disant qu'ils n'en pouvaient plus de toutes les rédactions, devoirs et examens. Pendant l'été, Hermione partit en Australie pour retrouver ses parents. Les survivants traquèrent, arrêtèrent et jugèrent les Mangemorts et leurs associés. Ils enterrèrent les morts, reconstruisirent ce qui avait été détruit, notamment Poudlard pour qu'elle puisse recommencer à sa date habituelle, rebâtirent le Ministère afin d'éviter tout scénario semblable et honorèrent les héros perdus. Ce n'était pas de vraies vacances… il y avait tant à faire… tant à penser. L'après-guerre. Ce n'était pas joyeux. Le monde continuait d'être craintif et paranoïaque. Compréhensible. Il y avait toujours des taupes et des complices en liberté...Bref, les célébrations de fin de guerre furent de courte durée lorsque prix de celle-ci s'affaissèrent sur les vivants.

Ensuite, Hermione revint avec ses parents. Elle fut aidée pour leur rapatriement par le ministère. De manière discrète. Malgré les menaces majeures écartées, la Grande-Bretagne n'était pas complètement sécuritaire. C'était le moins qu'ils pouvaient faire pour un héros qui avait tant sacrifié pour la cause. Quand les choses se calmèrent, j'irais chez elle pour le reste des vacances. Je voulais, durant mon temps de visite, connaître un peu plus le monde de celle que j'aimais. On s'était mise d'accord que c'était nos familles qui le surent en premier avant Ron et Harry, avant les étudiants. On ne pouvait évidemment pas le dire à Ron et à Harry, car ils auraient très bien pu l'échapper devant Mère. Par mégarde… mais tout de même…

« Ils ne savent même pas que je suis… »

Ses yeux roulèrent et son mordillement reprit. Elle cherchait ses mots, ça l'énervait. Je serrai ma prise sur ses douces mains. Je voulais lui dire que tout allait bien et que j'étais là. Lui dire que c'était aussi mon cas, donc que je comprenais parfaitement.

« Ils ignorent que j'aime les filles… plutôt une fille. »

À la dernière partie de sa phrase, elle rougit. Bien que ses yeux couleur café aient soutenu mon regard le temps de le dire, ils étaient de nouveau en train d'examiner nos mains. Hermione n'avait jamais été du genre à être très romantique, trouvant cela trop niais... Rien d'étonnant, elle avait toujours aimé se perdre dans l'arithmancie et la science moldue. Et lorsqu'elle laissait échapper une de ses pensées sentimentales, elle en devenait extrêmement gênée et prenait une teinte rosâtre. Ça la rendait juste trop adorable. C'était son embarras qui rendait ces moments d'autant plus exceptionnels.

« C'est bon, Mione. Les miens aussi ignorent —

- Et je ne compte pas leur dire, me coupa-t-elle.

- Donc… mais… nous nous étions juré que nous allions tout révéler cet été, commençais-je, surprise qu'Hermione rebrousse chemin sur notre relation. »

Elle mordait sa lèvre et ses yeux me parcouraient le visage, essayant de soutenir mon regard, sans y arriver très longtemps. « Et je compte tout leur dire… Juste pas maintenant… Je veux juste que tu les rencontres, qu'ils apprennent à te connaître et que tu apprennes un peu plus de mon univers de moldu, dit-elle lentement en souriant faiblement. »

Elle cherchait un signe. Que malgré son silence, j'allais continuer d'être là à l'épauler et à l'aimer. Que je lui pardonnais pour son manque de courage temporaire. Ce qu'elle semblait oublier, c'était qu'il m'était impossible de la quitter. L'important ce n'était pas ce que les autres voyaient ou comment ils m'appelaient. Ils pourraient me traiter d'abruti jusqu'à me traiter de zéro, en passant par monstre et énergumène. Ça ne m'importait pas. Ils pouvaient n'y voir que deux filles dans une phase, qui se cherchaient. Je m'en contrefichais. L'important était que je sois toujours au côté de celle que j'aimai. Qu'on se présentât comme BFF, je m'en foutais. Aussi longtemps que dans la noirceur d'une pièce, je pouvais lui tenir la main. Que dans notre lit, on pouvait se prendre et s'embrasser en à perdre la raison et que ses murmures dans le creux de mon oreille continuaient de dire des « Je t'aime ». Je me foutais que notre amour se cachât derrière les rideaux de notre amitié.

« Je comprends, dis-je après m'être rendu compte que rien n'avait été dit depuis plusieurs minutes. Nous pouvons prendre notre temps. On le fera seulement quand tu te sentiras prête. »

Je la pris dans mes bras et passa une main dans ses cheveux bouclés afin de la rassurer. Je la sentis se détendre et s'accrocher fermement à ma chemise. Lorsqu'elle recula, je me rendis compte que ça allait sûrement être le dernier câlin avant un long moment. Ça n'allait pas être facile de garder mes mains pour moi, mais je ferai tout pour qu'elle reste avec moi et qu'elle continuait d'être mienne. Elle me regardait de nouveau dans les yeux. Elle me semblait plus confiante.

« Je voulais te prévenir pour pas que tu sois surprise… peu importe ce qui arrive, ne doute jamais que je t'aime.

- Je t'aime aussi, Mione. »

Elle hocha la tête en resserrant ma main et nous continuâmes à marcher. Puis quelque part entre la 4e et la 7e maison avant la sienne, je me suis mise à m'inquiéter à mon tour. Et si ses parents ne m'aimaient pas finalement ? Si je commettais une bourde ? Si je me ridiculisais ? Et si je ne les comprenais pas ? Ça se pourrait très bien, avec tout leur jargon de moldu. Parfois, il m'arrivait de ne pas comprendre ce qu'Hermione racontait lorsqu'elle se perdait dans un enthousiaste souvenir de sa vie avec ses parents ou dans une conversation avec un autre né-moldu… Et s'ils ne me comprenaient pas ? Si je me perdais dans le jargon des sorciers ? De quoi est-ce que je pourrais bien leur parler ? Hermione arrivait encore à l'occasion de ne pas me comprendre, mais elle, contrairement à ses parents, a reçu une éducation pour comprendre nos termes… Et à chaque fois, la prochaine occasion qu'on retombait sur le sujet, elle était beaucoup plus calée que la normale. Sortant des faits que la majorité ignorait jusqu'à présent. Tout ça, parce qu'elle détestait de ne pas savoir. Ses recherches étaient comme une vengeance sur l'ignorance qu'elle avait montrée plus tôt.

Hermione me serra la main. Elle dut sentir ma paume humide, mais elle ne sembla pas s'en formaliser. Tant mieux. Quand j'étais stressée, mes mains devinrent moites et c'était plus fort que moi… Je lâchais sa poigne à l'occasion pour essuyer ma paume contre mon pantalon. Après qu'on se fût séparée et que je lui aie confirmé que j'étais prête, elle cogna. Devoir cogner pour entrer chez soi, que c'était austère... Chez moi, ça rentrait comme au chemin des traverses.

Je déglutis difficilement lorsque son père ouvrit la porte, sa mère apparut rapidement derrière, tout sourire.

« Hermione chérie, s'écria son père avant d'ouvrir la porte plus grande pour nous laisser passer. Et toi, tu dois être Ginny. Ravi d'enfin te rencontrer ! »


Printemps 2000,

Je tenais la main d'Hermione fermement dans la mienne. Elle se mordillait la lèvre inférieure et je savais que si je ne lui tenais pas sa main, elle jouerait avec sa bague, l'unique bague qu'elle porta, celle à son annulaire gauche et j'en étais très fière. J'ignorais toujours comment Hermione m'avait convaincu de revenir ici. Jusqu'à présent, toutes nos visites s'étaient terminées d'une manière assez horrible. C'était fou comment une fois devant LA porte, ça ne semblait plus une aussi bonne idée et je regrettais de le lui avoir promis de l'accompagner. Mais j'avais promis et je n'avais qu'une seule parole pour la femme que j'aimais. Je ne pus me retenir de soupirer, tandis que je me répétais mentalement :

« Pour le meilleur et pour le pire. Pour le meilleur et pour le pire. Pour le meilleur et pour le pire. »

Nous étions justement venues discuter de ce sujet. Puisque nous n'avions reçu aucune nouvelle après les avoir invités à notre mariage, Hermione voulait les inviter en face. Ou du moins, avoir une réponse.

« Ce sont mes parents après tout, disait-elle. »

Elle les voulait, je la comprenais. Moi aussi je voudrais que mes parents soient présents. Pour le jour qui devrait être le plus beau de notre vie.

« Si la montagne ne vient pas à nous, c'est nous qui allons à la montagne. »

C'était ce qu'elle me répétait. Ça ne faisait aucun sens, mais je compris que c'était une expression moldue. Et puis qui voudrait bouger une montagne ? Et pour la mettre où après ? Un reste de son bagage de né-moldu malgré le fait qu'elle évoluait dorénavant la quasi-totalité de son temps dans l'univers sorcier. Pour ma part, je trouvais que cela donnait une touche d'exotisme à Hermione, me faisant tomber sous son charme toujours un peu plus fort.

Je la voyais se mordre frénétiquement la lèvre maintenant. Si je n'agissais pas rapidement, elle allait changer d'idée et elle nous ferait quitter les lieux. La connaissant, d'ici une semaine, elle regretterait d'avoir quitté sans leur avoir parlé et voudrait qu'on y retourne. Hors de question que je vive cela deux fois ! Une fois était bien suffisante.

Je serrai sa main et je dis :

« Ensemble. »

Elle me regarda d'abord surprise puis prit un air déterminé. Elle arrêta de se mordre la lèvre, se redressa, tira sur l'ourlet de sa chemise pour le replacer. Elle me déposa rapidement un baiser sur les lèvres et finalement, elle dit à son tour : « Ensemble. »

Je n'attendis pas plus pour cogner. Son père nous ouvrit une fois de plus, toujours suivi par Mme Granger.

« Hermione, dit-il surpris. » Puis ses yeux se posèrent sur moi. « Toujours accompagnée, je vois, continua-t-il en cachant à peine son dégoût dans la voix. Je ne vois pas ce qu'il y a ajouté depuis la dernière fois. »

Je le savais ! Je le savais ! Tout cela n'allait mener à rien ! Mais Hermione voulait absolument essayer. Je la comprenais ! Vraiment, je la comprenais ! Mais ce que je ne comprenais pas, c'était son entêtement à se torturer en continuant de les voir. Elle avait tellement mal à chaque fois qu'elle revînt d'une de leurs rencontres…

Assistant à cet accueil pour le moins chaleureux, je voulais lui aboyer ma façon de penser. Hermione le sentit et me serra plus fort la main, si je n'avais pas été aussi occupée à me taire et à ne pas les frapper, j'aurais eu vraiment mal. J'étais toujours impressionnée par ses délicates mains qui caressait le parchemin et le papier à longueur de journée pouvaient posséder autant de force. Un jour, je le lui avais dit. Elle m'avait expliqué, en riant, qu'au ministère, quand tu partageais une poignée de main, soit que tu te la faisait écrasé, soit que tu l'écrases. Elle ajouta qu'elle devait les démolir si on voulait la prendre au sérieux et qu'ils évitassent de lui faire des coups tordus… Son historique durant la 2e guerre l'avait grandement aidé à assurer sa carrière au ministère ainsi que son incroyable intellectuel, mais souvent son homosexualité lui avait donné beaucoup de difficulté, la mettant à plusieurs reprises au bord du précipice… Mon silence créa une boule dans ma gorge qui fut vraiment difficile à avaler. Il faut vraiment que je t'aime énormément pour que je t'obéisse, Mione.

« Bonjour papa, dit doucement ma fiancée. Bonjour maman. »

Une autre étreinte à ma main. Traduction : « Si tu es incapable de dire de gentils mots, tu dois au moins sourire. » C'était ce qu'elle m'avait dit avant qu'on transplane de notre appartement. Vraiment, Hermione. Je t'aime. Je t'aime comme pas possible. Je me forçai à respirer calmement comme durant mes entraînements de Quidditch et j'affichai ce sourire qui me coûtait tant.

« Pour le meilleur et pour le pire. Pour le meilleur et pour le pire. Pour le meilleur et pour le pire. » Je me répétais en boucle. J'avais Hermione. C'était tout ce qu'il me fallait. Je n'avais pas besoin de leur bénédiction, mais si Hermione la voulait, alors je devais me battre pour elle. Tout, aussi longtemps que j'avais Hermione.

« Pouvons-nous entrer, demanda-t-elle gentiment. » Je vis que M. Granger resserra sa prise autour de la poignée et referma légèrement la porte. C'était bon, j'ai compris. La réponse était non. Hermione aussi comprit le message, car elle sauta directement au point de notre visite.

« Nous allons nous marier, annonça-t-elle sous le regard désapprobateur de ses parents. » C'était assez pitoyable quand tu devais annoncer cette nouvelle aux parents de la mariée au pas de la porte. C'était censé être une bonne nouvelle. Mais que vouliez-vous ? Ils furent élevés lorsque le fait d'être homosexuel était illégal et qu'on devait en informer les autorités.

« Ce sera un grand jour —

- Si c'est pour que tu t'unisses à cette putain, oublie-nous, cracha la mère se positionnant juste derrière son mari en coupant sa fille. » Mon sang ne fit qu'un tour. S'ils n'avaient pas été les parents de la fille que j'aimai, ou dans un quartier moldu, je les aurais déjà maudits avec mon Chauve-Furie. « Reviens nous voir seulement le jour où tu auras trouvé un bon garçon ou ne serait-ce qu'un garçon. D'ici là, je ne veux rien avoir affaire avec toi et cette chienne galeuse. Bonne soirée. »

Puis je vis Mme Granger pousser la porte pour la fermer. Le père termina son travail. La porte se referma sur nous. Sur moi, rouge de colère, et sur ma douce Hermione qui avait les larmes aux yeux maintenant. Je la pris dans mes bras, lui flattant le dos pour la consoler. Ça aurait pu être pire. Tellement pire. Tellement pire. C'était le temps de partir, nous n'avions plus rien à faire ici. Aussi longtemps que je la tins. Aussi longtemps qu'elle m'aima, tout m'alla. Tout allait bien.

« Ensemble pour le meilleur et pour le pire, lui chuchotai-je tandis qu'elle enfonçait sa tête dans le creux de mon cou. »


Mais aujourd'hui, c'était différent. Complètement différent. Je respirai lentement pour me calmer tout en essayant de refouler mes souvenirs… qui en théorie ne s'étaient jamais produits.


La suite s'en vient :)

Je dois juste terminer la correction et la re-re re... (je ne sais pas combien de fois que je l'ai lu)-lecture.

F0rtitude